lundi 19 mai 2014

eldorado de l'autre 5 :Les korrigans et l’hippocampe.




5
Eldorado de l'autre 
même personne que  le 3 et 4

Les korrigans et l’hippocampe.



Les yeux sur la ligne d’eau de la presqu’ile de Conleau à l’île d’Ars, je sèche mes larmes. Je lis les signes qui me comptent la force du vent. Je guette le ponton devant la façade de notre maison rose. Les korrigans vont venir, je leur dirai ma douleur quand j’ai besoin de maman et qu’à la porte de son cabinet,  il y a l’hippocampe dans son bloc de plexi-glace qui signifie : « ne pas entrer ». Anna ma nounou, notre gouvernante  vient alors derrière moi m’enserre dans ses bras, me balance, elle  crée un faible roulis et chante en Bretagne la complainte des femmes dont les maris partent à la morue, à Saint Pierre et Miquelon.   Son dos est chaud, le souffle sur mes boucles rousses me chatouillent, je me contrôle : m’échapper de cette douce étreinte serait à l’heure précise où la porte hippocampe est  un crève cœur : une mort subite.

       Anna Oui, ils vont venir les korrigans, je leur ai parlé hier sur la lande. Il faut vraiment les         guetter car ils restent très peu de temps visible même s’ils sont là longtemps.

Toujours à guetter le petit garçon se parlent tout seul

Les bateaux  ont affalé  leur grande voile. Un avis de tempête, oui, oui, c’est là que les korrigans se rapprochent des maisons et s’infiltrent dans les greniers, une nuit je les ai entendus parler.


Hazammer arrive des chais, la maison s’emplit de l’odeur de bois fraichement coupé, il va faire du bruit avec le ventre de la cuisinière pour faire tomber ses braises.

Hazammer          T’as pas autre chose à faire que de câliner ce gosse, tu vas en faire une mauviette !

Anna         Pour affronter le monde, une dose forte de plomb fondu  d’amour dans ses racines, Madame Geneviève me l’a recommandé quand il est triste à cause de l’hippocampe à sa porte.

Hazammer          Toujours le dernier mot.
    T’as vu le sycomore ?   C’est le vent du Nord qui souffle. Je rajoute des buches dans le panier, on en aura  pour la soirée, çà va fraichir.

 
Sébastian se laisse bercer par ses voix. Familières. Dehors un ciel de traine très colère comme son cœur après Maman : la Dame  à l’écoute des coups poings dans le cœur des autres. Et de  son fils alors ?


   La  Maman à son patient  - Le tiers est important pour éviter la fusion quand l’homme a fait ses malles.


Sébastian était à la fenêtre, il faisait chaud ce jour là et Elle 'la maman'avait aussi la fenêtre ouverte. Le vent était d’Ouest, Hazemmer l’avait dit. Il portait tout à la fenêtre de la salle à manger : son poste Korrigan.  IL n’a pas tout compris,  çà lui reviendra plus tard. Toute façon ce n’était pas à lui qu’sa maman s’adressait.



Auteure FFLM

Frankie
                                


Belle journée demain

7 commentaires:

  1. un bisou en passant à belle Dame poétesse!
    ;-)

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  2. Petite lecture du matin - un délice! On aime tous les personnages - sauf la maman! :-)
    Bonne journée, chère Frankie!

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  3. L’hippocampe dans son bloc de plexi-glace qui signifie : « ne pas entrer »

    Terrible phrase, chère Frankie : elle nous parle de notre propre enfance.
    Il y a toujours un moment où le petit enfant rencontre cet interdit : il ne s’agit pas de l’interdiction de toucher son petit oiseau. Il s’agit d’un autre interdit : ta maman n’est plus là pour toi.
    - Encore un petit oiseau, mais cette fois il est tombé du nid.
    Heureux sont ceux qui trouvent la chaleur d’une nourrice pour les bercer comme un nourrisson. Qui sont nos nourrices ? La Bien-aimée ? Le Prince charmant ? Nos propres bras autour de notre cou ? Le nid du canap’ devant la télé ?

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  4. Ce soir j'attends les korrigans...

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  5. "Pour affronter le monde, une dose forte de plomb fondu d’amour dans ses racines"
    C'est ce que j'ai retenu en premier dans ton texte Frankie tu t'en doutes bien ! et l'enfant cherchera de bras en bras tout au long de sa vie l'amour de sa maman...
    je t'embrasse pour les jours à venir

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  6. vous visites dans mes poses de la cuisine me font beaucoup de bien.
    et j'avoue que vous sensations très proches de l'enfant en chacun de nous me touchent et son de très bon repére de ces petits points d'universels qui est notre quête pour le plaisir de l'autre et la vibration des profondis et de l'essentiel.
    vous me donnez un très beau sourire , sous le ciel pluvieux c'est un cadeau.

    gross bisous et à tout bientôt^to

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  7. Il faut beaucoup d'amour dans l'enfance pour pouvoir affronter le monde des grands.

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