Troisième
partie et fin du quatrième épisode
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épisode fut lu 394 fois
La
Noce
de Mélusine et du skipper !
Léo -Léon le bucheron Photo de frankie
La cabane des bucherons
est à vue la musique d’un piano
mécanique leur arrive.
Accueil
chaleureux de tous ces hommes (4). Une petite déco de fleurs liserons,
branches de bruyère digitales sur la terrasse dans des pots de résines. La
table est dressée. L’odeur de crépinettes sur les braises. Le casier
d’huitres est posé au centre de la
table. Une fois tous assis, Alain se lève est fait un discours. Odette a choisi
de s’asseoir en face de lui. -respect du concept-, noce certes mais de
Mélusine.- Respectons les grandes noces
blanches de l’homme qui dira oui, et la femme oui pour tous les jours.- Il
est vexé.
À Alain rallant qu’elle ne s’assoit pas à côté de
lui-tout doucement-
Ne pas confondre un dé
à coudre d’amour et une piscine d’engagement.
La place des choses
dans une maison.
Bonheur de voir de face !
Je te vois mieux.
Sourire
charmeur
A le regarder s’il connaissait
Shakespeare, il aurait pu s’imaginer
dans « La mégère apprivoisée ».
Odette avait retiré les rideaux à la cabane et
s’en était drapés. Ils tiennent par des épingles à linge en bois et en
plastique de couleur. Cela donne à sa marche nuptiale une lenteur. Ne pas
défaire sa voilure. Elle avait tenue à la nudité en dessous pour respecter
celle de Mélusine - celle du dimanche où
elle s’échappe dans le donjon - en sa peau de serpent.
Sur sa tête une
couronne des liserons blancs
sur une couronne de
bruyère comme une couronne de lauriers à la Dante.
Odette avait conjugué dans la composition de
son rôle la pièce de « L’homme à la peau de serpent » de
Tennessee William, le film « La nuit de l’Iguane », et « La
chatte sur un toit brulant » de Tennessee.
Un charme pour chacun. Inspirée une nouvelle ou
une composition pour chacun. A sa noce de Mélusine. Tout était à l’intérieur
d’Odette dans un jeu minimum à la Robert
Mitchum. Le climax.
Elle agissait sur le climat, elle voulait
offrir peu de mots pour honorer Alain de cette belle improvisation sur le thème
de la noce. Il avait dire lire Flaubert
« Madame Bovary » pour la noce. C’était un plan séquence ( jusqu’à 67 minutes) à la Belakart ( dernier film primé à Berlin :
« Le cheval de Nietzche»2013)
La forêt avait elle aussi son rôle à jouer :
les sauts réguliers des écureuils, la tombée d’une pomme de pins, le chien de Léo-Léon le bucheron avide de caresse. Et la grande duchesse des lieux : l’Océan Atlantique .« Flux
, reflux » des vagues - termes si
cher à Mauriac un des grands auteurs d’Aquitaine-. Un moment Odette pense à
Aliénor d’Aquitaine, toujours entourée de ses poètes, c’était un peu çà. Quelle belle coïncidence de terroir et
d’histoire !
Alain contemple sa Mélusine, il la caresse des
yeux, il est même un peu jaloux de ces paires d’yeux qui la savourent . La
simple séduction de politesse. Elle est loin de lui pour qu’il y ait place sa
patte de propriétaire. Qu’il fasse
confiance aux convives , ils savent pourquoi ils sont invités.
Alain à lui même
« En une femme même la plus joviale,
généreuse peut si on la cherche déployée ses talents de garce ».
J’ai imposé mon silence, mon sceau imposé en
toute relation continu. J’ai déployé trop tôt mon jeu . Ou, il avait voulu
la mettre en colère pour éprouver la résistance d’Odette à sa névrose de misogyne. C’était une alter
ego. Plantage de cap.
Ses potes avaient un peu bu comblant leur
retard, ils planaient, dégustaient les huitres, riaient du bien être et de
l’étrangeté de la situation : leur
vieux loup accointé d’une mousmée et lui en organisant la Noce. Surréaliste
.Un film à la Buñuel :
« Le charme d’un marin illusionné d’épousailles ». Comme des gosses
ils partagent son jeu, interrogent du
regard la femme. Jusqu’à quel point cette femme est dupe ? Elle y joue
avec grâce.
Gérard D., compositeur de country, de chants
Cajuns fit l’ouverture de la cérémonie avec son violon après les crépinettes,
les huîtres, le vin frais sec et fruité d’Alsace.
Alain se mordait les ongles quand même de lui
avoir imposé le silence, elle si drôle quand elle parle. Ce qu’il
ignorait : « les taiseux »
sont les personnages les plus forts sur la scène. Les taiseux sont les auberges espagnoles aux fantasmes pour chacun et entre autres -quand ce sont de grand interprète- ils
portent l’âme de l’auteur. Comme Odette le fit
dans son rôle de Princesse avec l’Ecrivain dans « La société de
chasse » de Thomas Bernhard.
Après ce fut Michel P. qui prit le relais de
musique, ils se connaissaient bien les musiciens, il ne pouvait passer après Lub.
Cette musique au milieu des pins dans la fraicheur d’un soir d’été, avec
l’humidité l’odeur de la résine se rependait dans l’air. Odette rêvait, pleurer
dans son cœur.(Comme elle aimerait un
jour se tromper). Alain n’osait plus la toucher, elle avait pris une place d’Icône, magnifiée
par chacun des hommes, là ses amis .Et la règle chez les rugbymans et les hauts
sportifs était de ne pas toucher à la femme de l’autre.
Mais
après ce diner : à qui était la
Femme ?
Odette,
à un instant, chacun avait cru, être l’homme de la Noce Mélusine.
Léo -Léon le bucheron avec son béret basque qui
ne le quittait guère, servit le civet de
lièvre avec une confiture d’oignons violets et de mures de son jardin la forêt,
sur un lit de tagliatelles fraiches , le
draps du dessous de cèpes , drap du dessus des giroles , des trompettes de la
mort, ravivés d’un voile d’ail et de persil.
Alain avait mis dans l’aiguillère un Pétrus et
débouché un château Laffitte. Chacun buvait religieusement. Odette remercia
d’un grand sourire généreux Alain de cette attention.
Avant le
dessert, Odette leur dit des extraits de poèmes d’Andrée Chedid, Michel P. se
joint à la Diseuse.
Odette était aux anges.
Les mots d’André Chedid, entendre
Michel P. , glisser les mots, les sertirent dans ses notes. Elle avait au moins
40 de fièvre. Elle nageait au delà de son rêve. Pour sa dernière séquence les
Dieux l’avaient honorée de son temps dépensé
au cinéma français. C’est fou les détours du destin pour faire une
ovation finale.
Alain
avait les yeux « saltones » : sortir de leur enclave. Fascinatio. Il réalisait juste, simplement
ce qu’est une interprète dramatique. Gérard D avait les doigts qui bougeaient
dans tous les sens sur la table dans l’empreinte de son violon. La malice de Bernard
L. , Léo-Léon faisait le signe de la croix. Les mots d’Andrée Chédid touchent
tous les cœurs. La force de sa poésie.
Léo-Léon servit la tourte landaise aux pruneaux
d’Agen, Alain sortit un Viel Armagnac . Bernard L.
accompagné de Gérard D. et d’Alain à l’harmonica,
rejoint de quelques notes de Michel P., un feu d’artifice musical.
Léo-Léon pendant ce « bœuf » tenait
compagnie à Odette, il tape en rythme avec une fourchette sur les verres
assiettes détournées.
Mélusine a disparu sur
une barcarole joué par Michel P. .
Elle s’engagea sur le sentier de sable bien
éclairé par la lune. Un bain de mer pour bénir tout « çà ». Les
crêtes des vagues étaient phosphorescentes. Odette malgré la fraicheur se
régalait des vagues, des musiciens. Elle se
donnait à sa noce dans sa joie de l’eau,
d’être portée, bercée, transportée.
Les pieds nickelés suivirent le même sentier,
la rejoignirent, plongèrent. Rires, jeux, bercements des uns aux autres.
Les corps, les sexes s’oubliaient, tout en étant omniprésents. Les sixplets (triplets+ triplets) de père Océan.
Léon sortit de l’eau plus tôt, il alluma le feu
de branches et de pines de pin qu’il avait organisées l’après midi : le « au cas où ! » Léo-Léon
s’était dit : « son loup de la mer ne pouvait à un moment donné que
l’honorer sa Mer. Peut-être avait- il
pensé passer sa nuit de noce là ? ». Il avait mis sous une bâche
recouverte de fougères et bruyères des plaides quelques vivres et potions
magiques, des tam-tams. Léo-Léon les installa autour du grand feu. Et ce qui
devait arriver, tous ils rejoignirent le feu, et le jour se leva dans leur
chant et musique. La nuit de noces fut de chants- feu- vagues- rire- d’Océan.
La
pureté du ciel, quelques nuages saupoudrant le bleu si transparent avec le
jaune citronné du soleil drainant
l’azur sorti de ses draps
safrané-rosé de l’aurore. L’odeur de fenouil sauvage des dunes et l’iode des
algues, et une petite odeur de « yokman »* de coquillages qui se
décomposait .
* le jus récolté de poissons séchés, sauce utilisée par
les asiatiques phonétiquement.
Odette s’éclissa à la
cabane. Elle demanda à Léo-Léon de la ramener au bac. Pendant sa toilette il
lui avait préparé un gros petit déjeuner de café au lait, de tartines grillées
au feu de cheminée, avec des rillettes, de la confiture de figues.
Léo-Léon
Je suis vieux garçon, cette nuit, Mélusine j’ai
vécu ma noce.
Odette
Léo-Léon, vous ressentez bien les choses, elle
était aussi pour vous.
Léon
L’embrasse
chaleureusement sur les joues.
Merci Odette !
Gérard
Sacrée Mélusine, j’ai composé une chanson pour vous, je viendrai vous la porter en Vendée en fiacre, puisque ma grande phobie m’a lâché le poil, oui,
je ne pouvais quitter ma rive gauche pour aller voir un film sur les
Champs Elysée. Quelle leçon ! En regardant « l’Ours des mers »
mon poto : film muet, j’en ai eu tout de suite la musique. Vous étiez
Yvette Gilbert avec ce petit « quelque chose » de Madame Arthur. Plus jamais, je ne pourrai
faire une fausse coure. Vous m’y
aiderez. Cette noce de Mélusine. J’y étais. Vous avez fait de sa noce,
notre Noce. D’habitude c’est moi Mélusine. Je peux vous embrasser.
Odette
Votre voix attention, elle est celle des
« sirènos » .
Oui . Vous
viendrez en Vendée.
Mais vous aidez en quelque chose en love
coaching ? C’est inconscient qui
choisit. Pascal Quignard dit : « que ce sont nos ancêtres , »
alors le mystère de l’autre ?
Vraiment
puis-je me permettre d’être coach en ce domaine ?
Gérard
Sensible aux travaux
pratiques
Alain.
Pardon, je te l’enlève.
Ma Rose. Tu es tellement aimable. J’en suis
raide de peur.
Odette ricane
C’est plutôt de ne pas
avoir ta nuit de noces !
Quand tu l’as voulu, c’était difficile de rompre
le charme.
Temps
Et riche de ma première phrase :
« dans un an jour pour jour tu auras ma réponse »,
je t’ai vite servir un verre.
J’ai toujours une fiole de gouttes. Elles me
furent précieuses.
Je te versais dix
gouttes. Dix pas plus.
C’est moins vexant
qu’un non.
Il nous fallait du
temps : une veille bagnole,
faut compter un bon
temps de chauffe après un grand hiver.
Alain
T’as fait çà ?!
Coquine ! Quelle
peste ! Dans le temps tu ne te défilais pas .
Juste un petit coup derrière les dunes
Odette
ça non, quand on est un
vieux couple , oui ! On se passe de l’avant ,de l’après .
Le point A en saisie rythmée
et nous embarquons pour
« six terres » sans foins -foins ni timbales et tous les deux
la queue de Mickey !
Ah ! AAAH ! Aaaaaaaaaaaah !
Nous quittons la table avec en bouche :
« ce p’tit coup, euh !
goût : de reviens-y vite,
avec les tirs de prolongation nous marquons plein de buts. Yes !
Nous gagnons le Mondial de Mappemonde Odette, et, de Skipper.
Les zazouellas* en
guise d’acouphènes dans les oreilles.
* les flute des stades D’Afrique du
sud pour le mondial de foot dans la mémoire d’une dyslexique l’auteure.
Alain
Oh ! Yes, une
vraie Zidane des slippings. Yes, we can!
Odette
La
Souche
de l’Hymen est à l’origine après l’exil parisien , et en fil de chanvre.
Je rêve qu’elle chante
à nouveau ma Prunette, Nénette, Suzette, hi,
hi hi !
comme le chant des brames en forêt de Fontainebleau.
Mains pour la dentelle
grandes paluches !
Dextérité d’un ouvreur
de coffre fort !
Tu sais que les orgasmes sont bavards.
Cette petite communauté
d’hommes , pas possible.
Si intriqués les uns avec les autres.
Alain
lui
prenant la main , lui rappelant le contact de la réalité Priapismique
T’a pas pitié de
« çà ».
Odette
Whasiladofasol !
Le regard
dans les yeux, pas besogneuse pour un sous, compatissante, gloussante d’un
éclat de rire provoqué par cet
imprévu
Oh
! my dear, your pain, no lo puedo lo uested
querie ,
je ne te crucifie pas,
Alain, soit pieu !
elle rit encore,
une fois que nous avons
croisé notre Unité mon cher Skipper,
plus de raison de nous crapahuter hardi petit ou grand
bonhomme,
de nous chercher ou de nous y ensevelir
disparaissent.
La quêquéte , quête est
autre, l’autre ….
Temps
Alain a
les yeux qui tombent ,la vue brouillée
par le désir hardant de l’enlever sur
son dos, de l’emmener derrière la baraque du bucheron ainsi avec son chanvre sous sa toison, il va être le meunier , il fera de l’huile et
de la farine de chanvre
à son
cher moulin à parole qu’il a aussi
envie d’occire pour la faire taire.
Odette a
tout lu dans la posture le regard et le reste
Nous devrions avoir un
temps de phénomène
Alain
Léo-Léon
Votre limousine , Mélusine est prête !
Alain
Ahreu ?
La 504
Peugeot coupée décapotable rouge est
devant la terrasse,
Le
chien sur la banquette arrière qui
jappe doucement, la queue battant l’air
Les instruments :
le violon sous le menton, la flute aux lèvres, les deux mains prises dans les
deux pianos de l’accordéon accompagnèrent la Odette - Mélusine
qui riait de les voir comme ce film de Jim Jarmuch ?! De ce groupe
de rock russe des grandes forêts de Sibérie,
avec des chaussures dont les bouts remontent habillés en manteau noir,
tous pareils. Ils traversaient les Etats
unis avec l’ancêtre mort sur le toit, pour enterrer dans une contrée des USA .
Leur voiture était commerciale.
Alain
Allo ! Oui, la capitainerie !
La capitainerie
-
Alain
À bon ! un colis humain vous a été déposé !
C’est grand ?
C’est gros ?
La capitainerie
-
Alain
Quoi je suis
fils-père ?
La capitainerie
-
Alain
Comme fille -mère ?
La capitainerie
-
Alain
Un petit garçon.
Mon dieu !
Je suis là dans une
heure.
Eclats de
rire de tous les copains.
Riant. Un
rire devenant jaune- jaune,
Gérard D.
Si ce n’est pas dans
les meurs, cela peut le devenir.
Lub.
Gare aux trous dans les
capotes
Michel P.
Faite gaffe aux trous
des poules sur la route !
Fin
Du 4éme épisode de La
Partie du Marais.
Prochainement pour la Rentrée
Le feuilleton de
l’automne
Un épisode de passage
est en écriture.
avant que çà panne j'édite
gros bisous
Photo de Frankie Par Thierry Picard Bleu
reprenez vous y en plusieurs fois j'ai pas eu le coeur de couper...