dimanche 27 novembre 2016

Rencontre avec Ingrid Thobois

Les premiers mots écrits sous sa direction artistique
suite dans la semaine.



« A vos aubes
Je vous lègue
Accepte que je t’offre cette nuit » Yves Bonnefoy. Quinzaine littéraire « L’écharpe rouge »

*

La Franche comté. La Franche contée.
La rivière ma partenaire
Comme Sherley Winter dans  « La nuit du chasseur » sa noyade,
mon personnage deviendra   une naïade.
La rivière vit tumultueusement.
Un matin nous arrivons pour tourner : le pont  a été arraché dans la nuit.
Un pont certes que l’on construit  pour un passage.
La rivière  ne peut contourner ni se  franchir  en un gué.
Elle est là,  mugissante avec un courant à craindre d’y mettre pieds et corps.
Chaque matin après les dernières préparations dans la loge en plein champ,
aller la voir s’imposer à moi : lui dire bonjour,
 la palper comme une malade qui avait du se battre toute la nuit :
de fièvres,  de cauchemars.
 Envie de la dorloter…
Attendre la chaleur.
Attendre son calme : pour faire la scène de la naïade et des naïades.
Elle était une mysfits.

*

Christiane au château me confiait que pour attendre les claps, elle venait aussi se poster sur sa rive, elle se régalait à observer les poissons, ou le calme des araignées arrimées à leurs six pattes dérivant au fil du courant.
Le lendemain je m’offrais ce regard sur les habitants de la rivière.
Le martin pécheur fut mon guide pour trouver le bon endroit ainsi que la plongée du héron argenté. Le martin devait être le guetteur du plan d’eau.
Postée sur le carré de hautes orties blanches dont l’humidité me faisait résonner leur discrète odeur.
Surgit une  belle anguille ! Quelle belle matelote nous pourrions cuisiner avec elle.
Entre deux rochers de granit terre de Sienne, un brocher sortit sa gueule aux dents si chargées que celles d’un crocodile.
Un raffut soudain derrière dans les bosquets : une famille de sangliers papa, maman et leur 7 marcassins attirés par l’odeur de notre futur casse croute  s’étaient taper l’intruse.
Groins dénicheurs et ouvres cartons à pâtisserie.
Oh ! Le carnage.
Oh ! La peur quand ils vous prennent pour une  religieuse à la grenadine. (J’étais habillée d’un tailleur rouge  accessoirisé chaussures, sac à main,  gants et chapeau rouge.)

le film "méfie-toi de l'eau qui dort" de jacques deschamps
*
 suite dans la semaine
de Frankie Map's Monde 

 sous la direction artistique
 de l'écrivain Ingrid Thobois


  j'écris en écoutant
photo de france Musique

Mari Peña (chant) et Antonio Moya (guitare) en concert à Radio France



4 commentaires:

  1. j'aime le mouvement de la chanteuse....

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  2. Bonjour Frankie. Ton histoire m'a fait sourire. Bon dimanche

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  3. comme un hymne à la nature, savoir s'extraire du monde pour retrouver le monde
    beau récit Frankie

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  4. Tu nous embarques dans ton picnic foireux! Mais la dame à l'anguille est bien mystérieuse...

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