mardi 14 juillet 2009

Courir la calabre

« Courir la prétentaine / calabre »
Aller et venir, sans raison particulièreFaire des escapadesChercher des aventures érotiques
À ceux qui auraient lu trop vite, relisez bien l'expression ! Il ne s'agit pas ici d'un vieillard cacochyme calabrais qui chercherait à revivre ses jeunes années d'avant la trentaine : on ne court pas la prétrentaine, mais la prétentaine.
Et aussi sec, vous me dites : « Courir la prétentaine, mais d'où vient-ce ? »
L'étymologie du mot est obscure, même si plusieurs propositions existent, et il n'est employé que dans cette expression qui date du début du XVIIe siècle.
Le premier sens proposé ici pour l'expression est celui initial. Mais ces allées et venues se sont ensuite rapidement spécialisées, avec des buts nettement plus définis, puisqu'il s'agissait cette fois de courir à droite à gauche après des aventures sexuelles, avec souvent un sous-entendu indiquant une vie de débauché.
Quant à la calabre, l'absence de majuscule montre qu'il ne s'agit pas de la fameuse région de l'Italie même certains auteurs mettaient la majuscule et si Léo Spitzer, dans son "Le français moderne" publié en 1948, établit un lien entre le mot et la région.Ce mot sorti du vocabulaire désignait autrefois une sorte de catapulte puis, l'origine étant oubliée, une vieille machine quelconque et enfin, une vieillerie, pas forcément mécanique, puisque, dans le Jura, la calabre désignait aussi une vieille pièce d'argent de un franc.Toujours est-il que, même si le lien entre une vieillerie et courir la calabre, apparue à la fin du XVIIe siècle, est difficile a faire, l'expression a bien le même dernière signification que courir la prétentaine, avec un sens de débauche très marqué.

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