jeudi 5 juillet 2012

Quelques contes inuits picorés de ci de là





Une femme changée en loup
Adapté d’un conte inuit.


Nemiak et Kukilik étaient deux vieilles femmes.
Elles vivaient ensemble dans un igloo.
Nemiak partit un matin pêcher à travers la glace d’un lac.
Elle attrapa des poissons et s’en retourna à l’igloo.
Après le repas, elle dit à Kukilik :
- J’ai oublié mon fil à pêche près du trou. Je retourne le chercher..
Elle partit.
Plusieurs heures passèrent et elle ne revint pas.
Kukilik s’inquiéta.
Elle partit à sa recherche.
Elle suivit les traces de sa compagne, sur la neige.
Au bout d’un moment les pistes devinrent plus petites et comme griffues.
En les examinant Kukilik comprit que les pistes de Nemiak étaient devenues celles d’un loup.
Elle se rappela que son amie lui avait dit :
« Quand je serai vieille, je deviendrai un loup »..
Kukilik comprit que le désir de sa compagne s’était réalisé.
Nemiak était devenue un loup.
Kukilik rentra toute seule à l’igloo. 




Le loup médecin des caribous : une légende Inuit.

 
“Au commencement, il y avait la Femme et l’Homme, et rien d’autre ne marchait sur la terre, ne nageait dans l’eau ou ne volait dans l’air. Jusqu’au jour où la Femme creusa un grand trou dans la terre et se mit à pêcher. L’un après l’autre, elle tira du trou tous les animaux. Le dernier qu’elle sortit du trou était le caribou. Alors Kaïla, qui est le Dieu du Ciel, dit à la Femme que le caribou était le plus grand cadeau qu’il lui faisait, parce que le caribou servirait à faire vivre l’Homme.
La Femme libéra le caribou et lui ordonna d’aller partout sur la terre et de se multiplier. Et le caribou fit ce que la Femme lui ordonnait. Et, rapidement, le pays fut rempli de caribous de sorte que les Fils de la Femme chassèrent bien, furent bien nourris et vêtus et qu’ils eurent de bonnes tentes de peau pour y vivre, tout cela grâce au caribou.
Les Fils de la Femme ne chassaient que les caribous gros et gras, car ils ne souhaitaient pas tuer les faibles, les petits et les malades, parce qu’ils n’étaient pas bon à manger et que leurs peaux n’étaient pas bonnes.
Et après un certain temps, il arriva qu’il y eut davantage de caribous faibles et malades que de caribous gros et gras. Et quand les Fils de la Femme virent cela, ils furent mécontents et ils se plaignirent à la Femme.
Alors la Femme fit des incantations magiques et elle parla à Kaïla et lui dit : “Ton travail n’est pas bon car les caribous deviennent faibles et malades et si nous les mangeons, nous deviendront faibles et malades aussi.”
Kaïla l’entendit et il dit : “Mon travail est bon. Je vais parler à Amarok qui est l’esprit du Loup et il parlera à ses enfants. Et ils mangeront les caribous malades, les faibles et les petits, afin que le pays soit réservé aux caribous gros et gras.”
Et il en fut comme Kaïla l’avait voulu. Et c’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le loup maintient le caribou en bonne santé.”

Farley MOWAT, Mes amis les loups, 1963.

Depuis des siècles, le loup a la réputation d'être une bête cruelle. La légende populaire l'a décrit comme un être sanguinaire, lâche et sournois. L'église en a même fait une représentation du Mal. Mais comment expliquer cette haine viscérale de l'homme envers le loup ?
L'origine des relations entre ces deux espèces remonte au Paléolithique. En ces temps reculés, deux prédateurs cohabitent dans les immenses espaces de l'hémisphère Nord de la planète. Ils possèdent tous deux une organisation sociale élaborée, un sens parental très développé, des moyens de communication accrus et des stratégies de chasse efficaces. L'homme et le loup, puisque c'est bien sûr d'eux dont il s'agit, se partagent les troupeaux de rennes, d'aurochs, de chevaux sauvages et de cerfs. Ils règnent ainsi côte à côte sur la faune eurasienne pendant des millénaires, la concurrence n'ayant aucune raison d'être puisque les espaces sont immenses et la population humaine réduite.
Au Néolithique, la domestication et l'agriculture rendent l'homme sédentaire. Jusqu'alors tolérant, l'homme devient un farouche protecteur de ses biens. La seule espèce capable de menacer ses troupeaux est le loup. Il n'est plus considéré dès lors que comme un parasite qui s'attaque aux moutons, chèvres, et autres animaux domestiqués.




Le Grand Méchant Loup

Les cultures paysannes moyenâgeuses associent le loup aux famines et épidémies qui les frappent, et l'affublent de terribles légendes et histoires effroyables. Les exemples ne manquent pas et nous ne citerons que les plus célèbres : le mythe du loup-garou et la bête du Gévaudan. Cette image sera même propagée par la religion chrétienne, voyant en cet animal l'incarnation du Mal absolu.
Ces prétextes servent à transformer le combat justement livré par l'homme primitif pour défendre ses biens en véritable guerre aveugle. Tous les moyens seront alors utilisés : Meutes de chiens, armes à feu, poisons, pièges, chasse en hélicoptère. Le loup est ainsi chassé, persécuté et massacré. En France, la "louveterie", corps d'armée destiné à éradiquer le loup du royaume et qui subsiste toujours, sera même créée par François Ier.
Les tribus primitives d'Amérique du Nord, population nomade n'élevant pas de bétail, ont une approche toute différente du loup. Il le considère comme un maître de la chasse, rusé et puissant, dont ils ont beaucoup à apprendre. Du moins jusqu'à l'arrivée des Européens au XVIe siècle, qui sonnera le glas de cette cohabitation et le début de l'extermination.

Collage d'enfants symbole inuits



Symbole d'une nature préservée

Ce n'est qu'avec l'arrivée de l'étude du comportement animal (en particulier grâce aux travaux de Konrad Lorenz sur les oies) il y a une cinquantaine d'année que notre vision du loup a changé. Loin du barbare assoiffé de sang ancré dans l'inconscient collectif par des siècles de superstitions, nous avons découvert un animal au comportement social très élaboré, dont l'identité se fonde fortement sur son appartenance à un groupe.
Le loup est aujourd'hui un animal protégé dans la plupart des pays. Plusieurs conventions internationales, dont la convention de Berne, visent à le réhabiliter. Il tente depuis de reprendre la place qui était la sienne par le passé… Et peut être aurez vous la chance d'entendre au détour d'un sentier son hurlement, chœur où s'unissent harmonieusement les voies graves et aiguës de la meute, en un chant ondulant, mystérieux et plaintif.

emprunt au blog

http://gaelia.e-monsite.com/pages/legendes-1/legendes-inuits.html

http://gaelia.e-monsite.com/pages/la-peur-du-loup.html
ce matin j'avais envie de contes inuits merci madame de l'emprunt


et autre conte inuits trés symbolique

http://www.egostracisme.com/conte2.htm


http://lacigogneetlecaribou.kazeo.com/le-grand-nord/les-inuit-vus-par-sylvie-teveny,a2010657.html




2 commentaires:

  1. Les nuits de pleine lune,lycanthrope,je rejoins mes amis loups garous, inuits ou autres...Ôooouuuhh...

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  2. Coucou Frankie,

    Tous plus passionnants les uns que les autres ces contes !

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