Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
dimanche 5 août 2012
poésie pour la beauté d'un repos dominical
Ces mots ont été cueillis pour deux amis - deux frères- l'un se bat pour deux cancers et l'autre pour sa famille car une petite fille est en souffrance un œil en danger par le méchant crabe.
Offrir du jeu dans leur vie, par rapport à un réel collant tenace et virago
bulle d'air pour se poser.
ces phrases les ont aidé, un niama , niama, (un petit rien en OULOF) elles datent d'une semaine la cueillette, les mots ont sonnés dans leur cœur, alors maintenant je vous l'adresse
René Char - L'esprit souffre (Moulin premier XXIX)
L'esprit souffre, la main se plaint.
L'humour entre eux comme un sextant écorché.
Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés
sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est
négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Il n'y a pas d'ombre maigre sur la barque chavirée.
Bonjour à peine est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les
branches sont libres de ne pas avoir de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays, on remercie.
René Char Qu'il vive (1968) (Extrait des Matinaux)
j'ai pas noté l'auteur
Vivant ne vivant plus
les amants séparés
ne peuvent pas dormir
redisant le nom de l'amour
et de la source inconsolable
Criant ne criant plus
la bouche enfoncée dans la nuit
ils roulent sur l'oreiller impossible du temps
et c'est le temps qui les nourrit
Leurs deux noms enlacés dans la matière noire
les amants séparés ne peuvent pas dormir
priant que le temps passe
priant et suppliant
que le temps de l'amour ne passe jamais
vivant ne vivant plus
vivant l'inexorable.
La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies
d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des
cloches d’un monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante,
dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d'herbe, dans
la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura,
dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermerlentement les volets le soir, dans une fine
touche de bleu, bleu pale, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans
la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de
la lire, dans le bruit des châtaignes explosant au sol et dans la maladresse
d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté , vous voyez
bien, elle est partout donnée. Et si en même temps, elle est rare, d’une rareté
incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce
qui nous est partout donné.
Le temps
Réduit
Cette aventure du souffle
A l'aune d'un sablier
En nos corps dissemblables
En nos visages divers
Quelle symphonie traduisons-nous
Quel récit, Quel livre ouvert
De notre chair si concrète
D'où tirons-nous lumière ?
Chaqun côtoie
Le fleuve des présences
Personne n'escorte
La mer.
Depuis hier, la poésie de "Mare
Nostrum" est orpheline.
Andrée Chedid,
l'une de ses grandes
figures s'en est allée pour son dernier voyage. Elle symbolisait l'âme du brassage des cultures en Méditerranée : née au
Caire de parents libanais, elle arrivera en France à l'âge de 26 ans après un
séjour de quelques années au Liban. Romancière et poétesse de grand talent, sa vaste oeuvre littéraire
s'exprimera aussi bien en français, qu'en anglais et arabe. Relisons encore une fois l'un de ses beaux poèmes.
Où la mer lentement progresse,
là-bas, reposent les îles.
Sur l'eau accablé de ténèbres,
l'homme recueillait les promesses
d'un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l'île envoilée. Se confie, éprise.
Malgré le propos grave, j'ai retrouvé avec plaisir le niama niama tant utilisé et que j'avais - presque - oublié! Mais ton billet ce n'est pas un niama niama. Il est bien pensé pour consoler - ce qui est consolable. Merci pour ces extraits que je reviendrai lire, pour m'apaiser.
Malgré le propos grave, j'ai retrouvé avec plaisir le niama niama tant utilisé et que j'avais - presque - oublié! Mais ton billet ce n'est pas un niama niama. Il est bien pensé pour consoler - ce qui est consolable. Merci pour ces extraits que je reviendrai lire, pour m'apaiser.
RépondreSupprimerMerci Frankie pour ces beaux textes...
RépondreSupprimerSuis bien triste de la savoir partie , tant j' aime Andrée Chédid , Bobin , Char ..:-))
Merci, de tout coeur