mercredi 3 juin 2009

Magnifique lettre trouvée au fond du couloir 2002

Elle :
Ecrire parce que c’est plus ludique
Surtout quand on ne peut pas appeler le national


Moi
Je l’adore avec ses petites vacheries
Je la tanne, elle a un tel talent de plus

Elle
Me citant
« L’écriture , je te prendrais toujours la tête avec çà »

Alors écoute un peu :

A toi l’imagination :
J’ai écrit tant de lettres d’amour
que si tu m’avais aimée, tu m’aurais crue,

J’ai dédié tant de mots relus
que si tu avais existé(e)°, tu serais venu(e)°

J’ai froissé tant de feuilles d’encre
que même sourd(e)°tu m’aurais entendue

J’ai flambé tant d’heures de silence
même aveugle tu m’aurais lue

J’ai écrit tant de phrases en attente
que si j’étais douée tu l’aurais su

Le jour de mes 20 ans je pleurais :
parce que non, décidemment ,
ce n’était pas le bel age.



°Les parenthéses mises par la lectrice de la lettre
Alors quand ?
A Cinquante ans toujours pas !

Chaque jour la poésie est partout
Même dans la peine et le chagrin
Surtout dans la peine et le chagrin .

Personne n’en veut me direz –vous ?
Alors vivez et taisez-vous !

Qu’attends-tu de pire ?. . .
Qui te fasse rire et déborder l’âme
Et puis te surprenne, tout au bord des larmes ?
La poésie .
Est passée de mode, Madame.

Voilà, les mots jouent avec moi et moi avec eux,
Le rythme, les idées……..
La poésie seule peut exprimer à ce point le paradoxe de la vie .
C’est ce qui ce vient spontanément.

Sinon , les mots, ils sont dans ma tête, toujours, à jouer,
A se culbuter.
Je n’ai aucune prétention à les faire sortir plus que çà ;
un petit tour dehors chaque jour, je sais que çà fait rigoler,
que çà chatouille le cerveau que çà assoit estomaque même.

Les mots c’est comme les gosses , çà vient, ça passe, ça chez les autres.
Ca peut être stupide à pleurer ou si charmant et aussi que çà peut faire de grosses bêtisses.

Ca peut séduire, mentir , tout ravager, et puis se taire.

Que connaît-on de pire qu’un mot qui se tait ?

Qui ne veut pas venir là où est sa place, c’est terrible,
on passe des heures, des années peut-être à essayer
de le faire parler, tous les moyens sont bons mais il se tait.

Alors çà fait un trou ; un trou dans la tête , un trou dans la vérité, un trou dans la vie peut-être.

Ou alors on remplace par un autre. . . mais bon. . .

Ca , en dernier , c’est une métaphore de ce qui me passionne : mon travail avec les autistes et puis aussi tu peux comprendre avec ce que je t ai raconté l’autre jour du silence de mon père. Pourquoi dans les textes c’est toujours le caché plus que l’écrit qui m’a
Passionnée. Ce que l’on pouvait lire par delà ou en deçà des mots. Et comment on se débrouille avec le trou du silence. Qu’est-ce qu’on écrit, comment on écrit tout autour pour le recouvrir, c’est çà ma passion depuis toujours, avec la littérature et maintenant avec les autistes.

Comment chacun fait pour cacher le trou. J’aime la parole . j’aime l’écriture. Il y en de pauvres, de bêtes, de riches, de belles. Il y en a même qui font oublier, séduisent, enivrent, saoulent et lassent. . .

Et je m’y fais prendre souvent, je suis bon public et j’aime çà ;

Mais moi, écrire sérieusement, je ne sais pas si je pouvais un jour . je n’arrive pas à être suffisamment dupe ou suffisamment artiste.

Je voudrai bien que tu comprennes çà et en plus je pense que tu en sais quelque chose. Ou peut-être pas. Car autrement tu n’écrirais pas.

Ce n’est pas une question de paresse ou d’inhibitions que je pourrai lever en participant à un atelier d’écriture c’est une question de position…
Si j’ai envie sans être danseuse, je peux danser avec MG parce que parfois sa situation me désinhibe.

mais l’écriture pour moi c’est autre chose qui se passe. Je ne pense pas être concernée par une production , par la nécessité d’avoir à produire de l’écriture et pourtant cela me passionne pour les raisons que je t’ai dites plus haut .
ou alors on va publier comme Claire la secrétaire de la PB. Voudrait faire : les bons mots de F. J du style
« Bon, je prends une heure pour aller m’acheter une montre.
Ou encore les lettres à son amie Frankie. »
. . .
Le langage est peut-être la seule chose qui me traverse facilement et gratuitement alors pitié pas de travail, ni de sérieux sur ce chapitre. .

Par contre, je te souhaite beaucoup de réussite dans tes entreprises et je t’en crois bien capables. Je t’en crois bien capable. Je t’embrasse, c’était bien de te revoir.
Melle FJ

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