jeudi 29 juillet 2010





Vue complète
chronique de la maison
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La mémoire des murs

Lorsqu’on arrive dans une maison ou un appartement vides, on ressent toujours quelque chose.

On aime. On aime pas.

Mais au-delà de cela, il y a parfois cette étrange sensation de mal-être ou de bien-être…

Rien ne peut expliquer ce que notre inconscient, notre cœur, notre peau sent là tout à coup.

Les japonais parlent eux de « la mémoire des murs ».

Chaque pièce garde en elle les bonheurs, les chagrins, les plaisirs et les malheurs qui ont eu lieu entre ses murs.

D’ailleurs n’importe quel professionnel qui doit vendre un bien immobilier après qu’il y eut un suicide, un meurtre ou une autre sombre histoire dans les lieux, sait combien la tâche sera difficile.

Je sais même qu’une maison anglaise ayant appartenu à un tueur en série qui y tortura ses victimes, avant de les tuer et de les enterrer à la cave, ou dans le jardin a été détruite par la commune afin que ce lieu maudit disparaisse à tout jamais.

Aujourd’hui il y a un joli petit jardin public. Et pourtant aucune mère, aucune nourrice n’y vient jamais avec les enfants.

Comme si les fantômes d’autrefois hantaient encore les lieux.

Au japon la tradition veut que lorsqu’on entre dans une nouvelle maison et qu’on ignore tout de son passé il faut battre les murs !

Oui, les battre, les frapper, afin que les esprits qui s’y sont peut-être installés partent.

Il suffit de faire une sorte de balai dont la brosse est fabriqué de fines branches d’arbre, bouquet sec magique, avec lequel pièce après pièce on va taper sur les murs en faisant grand bruit.

Parfois il faudra le refaire le lendemain si on croit que c’est nécessaire.

Lorsque les bras vous font mal, la chasse est terminée, on peut enfin poser ses meubles et vivre tranquille.

J’utilise cette pratique depuis toujours et jamais je n’ai vécu dans un lieu où je me sentais mal. J’ai toujours eu des maisons dans laquelle j’inscrivais une nouvelle histoire : la mienne !

De :
Sophie Frilley-Michel
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À : Frankie Pain

2 commentaires:

  1. J'ai connu ça, avec ma maison dans le Cantal. Bertrand, l'homme avec qui je l'ai acheté la considérait vide complètement effaré en voyant la quantité colossale de travaux qui nous attendait, et pas très rassuré non plus par la pénombre étrange des lieux, et moi je virevoltait d'une pièce à l'autre, enchantée, voyant déjà où se placerait la salle de bain, quel genre de cuisine je mettrais là, tout ça... Je la voyais déjà finie.

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