jeudi 22 décembre 2011

Mon iglou protecteur



C’est le moment de prendre la route de l’Hermitage
Désert Noélien
La neige comme présence tendresse
La réverbération de tous les silences
Le gardien du parc national passera manger de la garbure
Et me raconter sa dernière hivernale.



La messe de Noël avec les pères Rollot, la sœur Sophie,
le vieux psychanalyse Dominique, Géo qui m'initia à la lecture de la Bible

Géo sera l’innocence, je ferai l’ange Gabriel
comme nous le fîmes à l'église Saint Severin

Les chants , les prières chatouilleront
les vieilles pierres de la Chapelle



L’écriture, la peinture ponctuera le temps.
Dominique viendra parler le soir.

Les mots crépiteront à l'infini de la nuit
comme le bois de l'antre
Quand de buches elles passent à braise

Comme à chacun de retour sur la route de nuit
après un ou deux sommets
pour ne jamais s'endormir



Faire un pain de saindoux avec des graines
pour les oiseaux

Soeur Sophie viendra rire et pleurer

Je sens déjà l’odeur du renfermé,
Quoique Anna aura aéré depuis 8 jours
et fait venir la chaleur
Elle aura ciré tous les meubles,
Elle sait que j’aime être saisi par l’encaustique
cire aux miels de abeilles du couvent



J’entendrai les cris de la Ginette
lors de sa première escalade
Où j’étais première de cordée
elle ne voulait plus grimper
Elle voulait me taper dessus
comme d’habitude
Quand on a levé une fois ma main
sur son enfant
C’est comme de tirer au pistolet,
au fusil sur un homme
C’est la première fois qui coûte.

Entre le "penser" et le faire
Il y a l’océan Atlantique
Le faire après c’est une manie

Je me rappelle toute la cordée dit :
"on ne tape pas une première de cordée"
"on ne tire pas sur le pianiste"

"C’est ma fille" dit-elle.

C’est l’unique fois
où quelqu’un s’est opposé à elle.

Elle était ridicule,
elle tapait des pieds de colère;

Elle se rendait pas compte
de ce qu’elle faisait , ce jour là,
les autres certainement !

J’avais été heureuse,
la première fois dans un moment pareil

Protégée.

Un immense sentiment de protection.
première fois défendue en direct.




Comme il me tarde d’y être.
Ma montagne chérie, mon autre moi même
Mon coin de paradis sur cette terre.
Mon iglou protecteur.


de Frankie Pain

8 commentaires:

  1. La neige m'appartient, moi le Québécois
    La neige m'appartient, personne n'y a droit
    La neige qui glace, la glace qui tue, le froid qui assassine
    Ce froid qui me transit, on me l'a imposé et je l'ai fait mien

    L'hiver au Canada n'existe pas faute d'un pays qui n'est pas mien
    Mon pays s'intitule Québec
    Québec pour toujours, en français sous neige et glace
    Qu'on ne me dise plus jamais « Tu es Canadien »
    Ma langue que je défends, Dieu que j'ai froid
    Non je n'habite pas de pays qui refuse ma langue
    Noirceur de décembre

    Roger

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  2. cher Roger, il est toujours agréable que vous me fassiez visite, cher Roger , ici Je sens un grondement de torrent au printemps dans votre corps blanc de barbe et de cheveux aux yeux dont je ne sais lire s'ils sont bruns ou bleus.

    La neige de mes chères Pyrénées n'a rien à regarder avec votre neige du Québec, je ne vous la prends pas, je l'emprunte pour l'être Hermite que je vais être pour ces fêtes,
    elles sont mon recueillement
    cette neige là pour moi est de cristallogenèse, chrysalide, habitat d'une autre métamorphose,...

    je sais hier ou avant hier vous avez franchi un grand chiffre, si je suis une peu intelligent dans le domaine divinatoire c'est un chiffre qui dans les contes de fées donne un don alors je vous connais que si peu et vous avez la correction que peu d'hommes ont ces jours , de parfaire des conversations pour toutes ces femmes qui parce que x y z raison ne sont pour ces manchots de la jugeote minumuim sauf de faire tout schousse à un endroit intime de la femme,
    et l'on adresse la parole à la femme que avec le postit collé dans l'agenda projet intime

    alors chapeau félicitation à votre femme, votre fille

    vous êtes un homme ouvert et courtois
    aussi j'entends la foudre éteinte dans la neige qui glace qui tue et cette langue

    il y a quelque part dans cette semaine un texte écrit en hommage à la conversation riche sur le théme de l'art
    il est écrit à l'homme de ces beaux échanges je vous fais confiance pour le trouver

    vous verez ainsi que je ne suis pas une voleuse mais une emprunteuse de neige et d'autres

    j'allumerais ce soir le trois bougies de Annouca et quand elles brilleront j'aurai mes pensées pour votre neige et les meilleurs voeux pour le nouvel homme qui vient de naitre . Tendrement Votre cher ROGER

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  3. Je te souhaite de passer de belles vacances à la montagne, ici la neige nous boude on espère avoir un Noël blanc c'est tellement plus beau. Joyeux Noël.

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  4. Bonnes vacances. Profite bien de la neige et de la chaleur de l'amitié retrouvée

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  5. Un iglou protecteur : comme c'est beau ! Ce texte est touchant, je vous souhaite Frankie un doux noël au pays des contes et autres histoires...

    Amitié

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  6. J'aime beaucoup ce texte, Frankie.
    Je t'embrasse, souhaitant que les vœux poétiques de ton message rencontrent réalité.
    séb h.

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