jeudi 17 octobre 2013

prix nobel de littérature : Alice Munro Une canadienne

Je découvre et je n'ai qu'une envie d'aller la lire et de découvrir son style à cette dame d’Honneur comme titre
quelques note pris par ci par là 
le Monde , le Figaro et envied'écrire blogqui me l'a fait découvrir  et j'ai fureté pour vous

je ne me suis pas permise de couper dans les articles même si c'est long je vous fais confiance vous choisirez et vous irez vous même voir sur leur site 
merci aux journalistes et à la presse.

In " le Monde Europe"

Alice Munro, reine de la nouvelle, nobélisée

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 Alice Munro en 2002.
"Lisez Munro ! Lisez Munro !", s'écriait en 2004 l'écrivain Jonathan Franzen dans un article désormais célèbre du New York Times. Il faut croire que cette injonction a fini par résonner jusqu'à Stockholm. En attribuant, jeudi 10 octobre, le prix Nobel de littérature à la Canadienne de langue anglaise Alice Munro – qui a annoncé en juin qu'elle arrêtait d'écrire –, l'Académie suédoise récompense pour la treizième fois une femme – après Herta Müller en 2009, Doris Lessing en 2007 ou Elfriede Jelinek en 2004. Mais surtout, elle couronne une championne incontestée de la nouvelle et braque ainsi pour la première fois, le projecteur médiatique sur un genre littéraire trop souvent considéré comme mineur.
Dans son dernier recueil traduit en français (Trop de bonheur, éd. L'Olivier, 316 p., 24 euros), Munro elle-même s'amuse de la piètre estime dans laquelle est tenue sa forme de prédilection : "Un recueil de nouvelles ? Voilà qui en soi est déjà une déception. L'autorité du livre en paraît diminuée, cela fait passer l'auteur pour quelqu'un qui s'attarde à l'entrée de la littérature, au lieu d'être bien installé à l'intérieur."
"UNE VASTE FUMISTERIE"
Auto-ironie, ténacité, insolence : tels sont quelques-uns des traits de caractère d'Alice Munro. Ceux du moins qui transparaissent dans ses livres. Car de Munro elle-même, on sait en définitive peu de choses. Les photos récentes montrent une dame de 82 ans, aux boucles blanches moussant sous des chapeaux cloche, au regard bleu un peu lointain. Peu de critiques ont eu le privilège de l'approcher. Munro, c'est de notoriété publique, est une auteure discrète. Les festivals, les interviews l'assomment. "Parce qu'on éprouve, dit-elle, une sorte d'épuisement et de perplexité à regarder et à commenter son œuvre. C'est pourquoi je ne m'affiche pas en public comme écrivain, je ne me vois pas faire ça, ce serait une vaste fumisterie."

La fumisterie, en effet, n'est pas son fort. Encore moins la superficialité ou la complaisance. Depuis quarante-cinq ans qu'elle écrit – elle a publié en 1968 son premier recueil, La Danse des ombres heureuses (Rivages, 2002), qui a remporté d'emblée le prestigieux prix du Gouverneur général –, Munro va à l'essentiel. Le deuil d'une mère, le désamour d'un mari, la jalousie ambivalente d'une belle-mère, la violence des jeux d'enfants, les choses cachées derrière les choses : voilà ses thèmes, la mine d'or qu'elle fore inlassablement.

En général, ses personnages sont des femmes dont les itinéraires cabossés semblent plus ou moins nourris de sa propre expérience. Mais creusés de façon si profonde, ciselés de façon si subtile, qu'ils en deviennent universels.
DES QUESTIONS, TOUJOURS LES MÊMES
Née le 10 juillet 1931, à Wingham, une ville proche du lac Huron (Ontario), Alice Ann Laidlaw est la fille d'un éleveur de visons et d'une institutrice. A 19 ans, elle signe sa première nouvelle, Les Dimensions d'une ombre. Elle est encore étudiante à l'université de Western Ontario, gagne sa vie comme serveuse, cueilleuse de tabac ou aide-bibliothécaire et ne va pas tarder à épouser James Munro, en 1951. Ils auront quatre filles dont une morte à la naissance. En 1963, le couple s'installe à Victoria (Colombie-Britannique), et ouvre une librairie qui existe encore, Munro's Books.
Divorce, remariage, difficile retour au pays. Encore une fois, ce sont les histoires de Munro qui mettent de la chair autour des faits et nous disent vraiment le peu que l'on sait d'elle. La mère trop vite disparue, le père violent, le désir de fuir pour se retrouver : tout cela revient comme la basse continue de ses nouvelles. Avec, en point d'orgue, des questions lancinantes, toujours les mêmes : jusqu'où peuvent-elles aller, ces femmes qui plaquent tout "par usure ou par hasard" ? Parviendront-elles à "prendre en charge leur propre vie" ?
Dans Fugitives (éd. L'Olivier, 2008), l'héroïne de la première nouvelle, Carla, découvre à ses dépens que l'on ne façonne pas son destin comme de la glaise. Que notre libre arbitre nous joue parfois de curieux tours. Alors qu'elle fuit son mari et projette de mener une existence neuve dans un lieu neuf, Carla comprend que Clark, même s'il n'est plus là, refuse de s'effacer. "Et quand elle aurait fini de fuir, quand elle continuerait simplement d'exister, par quoi le remplacerait-elle ? Quoi d'autre – qui d'autre – pourrait jamais lui poser un défi si éclatant ?"
LAISSER TOUT DERRIÈRE SOI, FUGUER
Dans ce recueil, il n'est question que de cela : échapper à l'enfer conjugal, laisser tout derrière soi, fuguer. Cela peut se faire en sautant dans un bus ou un train, en roulant à travers la forêt ou même en s'enfonçant dans la maladie. Mais cela fait toujours écho à un thème central chez Munro : fuir pour aller vers soi. Avec, dans le cas d'une femme-écrivain, la réprobation de l'entourage social, le couple qui tangue, les griefs des enfants, de la famille, de tous ceux qui détestent la différence.
Au fil des quatorze recueils qui composent l'œuvre de Munro – dont chez Albin Michel Amies de ma jeunesse (1992), Les Lunes de Jupiter (1989) ou Un peu, beaucoup, pas du tout (Rivages 2004), qui a inspiré le film Loin d'elle réalisé en 2006 par Sarah Polley –, on voit défiler le paysage canadien. Avec ses rochers et ses lacs. Avec la neige et l'eau partout.
Sur cette trame, Munro brode des motifs bien à elle. Elle dit l'importance des objets (un portique en plastique, un barbecue, un vélo d'appartement) ou des mythes (Orphée, Déméter). Et aussi celle des grands auteurs anglophones (Shakespeare, Tennyson), qui viennent brouiller les pistes entre cultures populaire et savante.
"PETITES GENS, GRANDS SENTIMENTS"
Objets, images, traces : tout cela éclaire, en contrepoint, les paysages intérieurs des héroïnes. Mais la lumière n'est jamais totale. Munro sait qu'un bon livre est celui qui sème les points d'interrogation. Son écriture repose d'abord sur l'énigme. Celle des conduites humaines dont il faut bien tacher de percer le sens. "Petites gens, grands sentiments", a résumé le comité Nobel pour justifier son choix. Il aurait pu ajouter "mystère immense". C'est la profondeur de ce mystère, alliée à la limpidité du style, qui font la puissance de cette oeuvre. Oui, Franzen a raison. Il faut lire Alice Munro.
"Petites gens, grands sentiments", a résumé le comité Nobel pour justifier son choix. Il aurait pu ajouter "mystère immense". C'est la profondeur de ce mystère, alliée à la limpidité du style, qui font la puissance de cette œuvre. Oui, Franzen a raison. Il faut lire Alice Munro.

 in "le Figaro"

Prix Nobel de littérature: Alice Munro, une Canadienne à l'honneur

Elle est la treizième femme mais aussi la première Canadienne à recevoir le prix Nobel de littérature. Alice Munro, 82 ans, anglophone, cultive aussi une autre singularité parmi ses pairs: elle n'a quasiment écrit que des nouvelles depuis 1968. En dévoilant la lauréate 2013, jeudi, à 13 heures pile, le jury suédois du prix Nobel a salué «la souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine». Si son nom circulait régulièrement comme possible lauréate du Nobel, il n'était pas particulièrement revenu cette année, éclipsé dans le milieu des paris, par ceux du Japonais Haruki Murakami, du Kényan Ngugi wa Thiog'o ou de la Biélorusse Svetlana Alexievitch. Alice Munro a fini par ajouter ce prestigieux prix à une flopée d'autres distinctions reçues depuis son premier recueil de nouvelles, en 1968, La Danse des ombres.

Une plume aiguisée

Elle est devenue, au fil des années et d'une œuvre importante, l'une des figures du trio des Canadiennes à la plume aiguisée avec ses compatriotes Margaret Atwood et Mavis Gallant. Sa maîtrise et son excellence dans le genre de la nouvelle ont fait d'elle l'un des piliers du magazine New Yorker et la coqueluche de la jeune génération d'auteurs américains emmenée par Jonathan Franzen, qui titrait, en 2004, dans le New York Times: Lisez Munro! Lisez Munro! Les Canadiens n'ont pas attendu Franzen pour la lire, plébiscitant chacun de ses quatorze recueils. À l'étranger, sa notoriété fut plus tardive mais elle reste l'un des écrivains canadiens les plus unanimement salués par la critique.

Absence d'ego

Alice Munro est née en 1931, à Wingham, dans l'ouest de la province de l'Ontario. Son père dirige un élevage de renards, sa mère est institutrice. Elle publie sa première nouvelle en 1950 à l'université qu'elle quitte un an plus tard pour se marier avec James Munro. Le couple aura quatre filles et ouvrira une librairie dans la ville de Victoria. Une vie apparemment simple tout entière tournée vers l'écriture: «J'ai eu une vie ordinaire pour une femme de ma génération. Le travail domestique, les enfants et tout ce qui s'ensuit. Si vous avez une vie intéressante, vous n'avez probablement pas beaucoup de temps pour écrire.»
Cette absence d'ego associée à l'apparente simplicité de sa prose a fait de l'auteur un être loué pour sa discrétion, indissociable ici d'une certaine profondeur. La nature de son œuvre, des nouvelles, et le fait que nombre de ses histoires soient ancrées dans la vie des campagnes de l'Ontario autour de femmes apparemment ordinaires ajoutent à l'image d'un auteur solide. «Elle est notre Tchekhov et survivra à la plupart de ses contemporains», a prédit l'auteur américaine Cynthia Ozick. Elle est ainsi souvent comparée à l'Irlandais William Trevor ou à l'Israélien Isaac Bashevis Singer, formidables conteurs qui ont, eux aussi, ciselé cet art de la nouvelle.
Alice Munro «apporte autant de profondeur, de sagesse et de précision dans chaque histoire que le font la plupart des romanciers dans toute leur œuvre. Lire Alice Munro c'est chaque fois apprendre quelque chose à quoi vous n'aviez pas pensé avant», a justifié le jury, qui lui a accordé le prix Nobel et la jolie somme de 8 millions de couronnes (916.000 euros). L'auteur était retournée dans sa province natale après son divorce, en 1972, installée comme écrivain résident à l'université de Western Ontario. Elle y est restée avec son second mari, le géographe Gerald Fremlin, décédé en avril 2013. Son dernier recueil, Dear Life, a été publié en 2012. Il sortira en France en 2014 aux Éditions de l'Olivier.

 

 dans le figaro aussi

citations  son éditeur de l'olivier Olivier Cohen


"C'est un écrivain d'une puissance exceptionnelle, avec une capacité d'évocation très forte. Elle met en lumière, d'une façon frappante, des personnages face à des choix de vie déterminants, -souvent liés à une relation amoureuse-, un peu comme le ferait un metteur en scène au théâtre.»
 Gare à ceux qui la définissent comme la «reine de la nouvelle», ce n'est pas tout à fait exact. «Son genre littéraire est très spécial. Ses nouvelles sont des petits romans. Elle a, en quelque sorte, réinventé le genre de la nouvelle. Avec le prix Nobel, tout le monde s'emballe: ‘c'est formidable, la nouvelle est enfin reconnue'mais le génie de Munro relève plus de l'originalité de son style que de ce genre littéraire».
Cohen confirme la fameuse comparaison avec le grand Tchekhov, qui a contribué à faire émerger le genre de la nouvelle avec La Steppe (1888) et La Salle n°6 (1892): «Alice Munro a dû beaucoup lire Tchekhov. Ils ont en commun la même démarche: partir de la vie de quelqu'un d'ordinaire, comme vous et moi, et condenser, styliser, intensifier tout ce qui s'y passe. La rendre plus vibrante, plus émouvante, plus théâtrale. On dit souvent que Munro écrit de petites histoires sur des petits événements de la vie de tous les jours. C'est faux, avec elle, notre quotidien devient une véritable source de drames».

Dear Life en France en 2014

L'œuvre la plus représentative d'Alice Munro demeure à ses yeux Fugitives (2008), un recueil de nouvelles qui mettent en scène des femmes en cavale. «Je prêche un peu pour ma paroisse car il s'agit du premier livre publié sous la couverture de L'Olivier. La réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion en a acheté les droits pour en faire prochainement un film». Cohen recommande également Un Demi-Pamplemousse.
Le prix Nobel permettra à la France, «Lanterne rouge», de connaître davantage Alice Munro, «vénérée dans les pays anglo-saxons et nordiques» tout en stimulant les ventes de ces ouvrages. Cohen espère surtout que la précieuse distinction incitera l'auteur à écrire d'autres livres, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Cette dernière avait déclaré avoir mis un terme à sa carrière, en juin dernier.
Son prochain recueil, Dear Life, publié outre-Atlantique en 2012, sera disponible aux Éditions de L'Olivier en 2014. Il n'a pour le moment ni de date de sortie précise ni de titre français. Quant à l'histoire, Olivier Cohen préfère «en garder la surprise».


cinq livres pour entrer dans l'œuvre de la reine de la nouvelle, Alice Munro, prix Nobel de littérature 2013.
La Danse des ombres heureuses (1968): le premier recueil de nouvelles d'une canadienne inconnue. Alice Munro aborde déjà ses thèmes de prédilection: les rapports entre les parents et les enfants, les secrets, les trahisons, le vieillissement, la maladie, la mort (Payot/Rivages).
Secrets de polichinelle (1994): huit femmes face à leur destin, de l'adolescente à l'épouse trompée. En filigrane, l'histoire d'un village canadien de 1850 à nos jours, et sa transformation en une ville industrielle (Points).
L'Amour d'une honnête femme (1998): huit femmes encore et le jour où leur quotidien bascule. Une série de nouvelles, qui abordent les caprices de l'amour, la passion, qui entraîne les protagonistes dans des sentiers imprévus, le chaos, les désirs surprenants et souvent drôles (Points).
Du côté de Castle Rock (2006): Alice Munro retrace le destin de ses ancêtres écossais, partis rejoindre l'Amérique et termine avec sa propre histoire (L'Olivier).
Trop de bonheur (2009) : dix nouvelles dans l'air du temps qui traitent de la quête du bonheur par des personnages tentant de surmonter le deuil, l'humiliation ou une crise conjugale. Un des récits met en scène Sofia Kovaleskaïa, une mathématicienne russe du XIXe siècle, qui fut une des premières femmes à enseigner dans une université européenne (L'Olivier).

ect... suite de

mes choix de photos   extrait du web
à bientôt bon vendredi

2 commentaires:

  1. Merci d'avoir fait le travail de recherche d'articles pour nous. En tout cas, cela donne envie de connaître cette auteure. Comme quoi, plus on lit, plus on se rend compte combien il nous reste encore d'écrivain(e)s à découvrir !

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  2. Copié-collé sur Amartia !
    Joyeux weekend.

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