à l'attention de mes lecteurs
sachez que si vous recevez des mail de ma part il a été piraté
tout va bien je suis bien chez moi
quelqu'un à pirater mon yahoo
merci d'en tenir compte
Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
lundi 30 janvier 2012
atelier des Ecritures de L'Hajat de Frankie Pain : les textes de Chantal S.
talisman
Dur au creux de ma main
délicatement enveloppé d’une mousseline rose à fleurs fuchsia
une sculpture ? le soleil...
un poète de Gorée me l’a offert, incrusté de croix
un talisman?
il a dit “ elle te portera bonheur dans ton écriture”,
un côté coquillage, l’autre...
la « bizonne » blanche a agi ici, la magie que chacun porte...
une croix, des signes, il l’a sculptée, lui- m’aime, dans le granit.
C’était à Gorée.
Une ile en face de Dakar au Sénégal, découverte par les portugais
au XVème siècle, centre de traite des esclaves.
Peu d’ hôtels, une place de latérite, un vieux baobab quelques cases de parpaing et de terre cuite, les escaliers rose rouge de la maison des esclaves, on perçoit le clapotis des vagues contre les murailles,
le ressac, les cris des charognards sur le baobab :
ya -t-il quelque chose à dévorer?
Trois personnes ont touché cette pierre toi P la M’, moi et le poète qui l’a crée.
Cette pierre a vu le soleil et la pluie les nuages
des oiseaux l’ont- ils effleurée?
La nuit le jour,
a-t-elle entendu le cri des esclaves?:
la rumeur, le fouet des bourreaux la cravache, les imprécations,
les psaumes le chant des esclaves adoucis d’un rayon de soleil.
Chaude au contact de ma paume, puissante aussi.
Force de la terre, de ce qui est.
Depuis l’aube de l’humanité.
La terre et ses secrets enfouis...
Fève d’une galette croisillons gravés dans le pain
évocation des rituels ancestraux, transmission à travers les âges,
inextricable chemin qui l’a menée jusqu’à moi
surprise d’un jour, émerveillement, beauté pure.
Talisman
Noir et Blanc
Ombres fertiles
sombre opulence
nuit, lune
mort, vie
mondes opposés.
Dans l’ombre du Styx
rame la barque
des condamnés.
Fertile plaine
champs
ventre de ta terre
ventre de la femme
l’eau coule
serpent de lumière
lavandière
besogne qui plait est à moitié faite
énergie du désespoir
turbulences
le yin et le yang
à la vie à la mort
l’aveugle rit
émerveillement des sens
l’eau jaillit de la roche
au creux de la montagne
ombre fertile ton manteau de satin noir
a recouvert la plaine
s’achève le jour
FOR DA
Y en a marre dit-elle, de ployer dans un rêve de noyer. Elle se leva monta son cheval favori,
“Danseur océane”, traversa le jardin, s’évanouit dans le chemin qui mène à la forêt... Gaspard son fils essaya un temps de la suivre. Trot. Gallop, en vain. Gaspard rentra penaud à la ferme. Il vit : la silhouette inoubliable de sa mère. Songe opaline. Passer le petit muret, caracoler feuilles des prés, incidence d’un soir printanier. La belle s’échapper, écharpe d’iris « mimozas « en fleurs. Le soleil décline derrière les nuages embrasés... l’enfant retient ses larmes, se retourne... il voit sa mère venir à lui : “Gaspard si on allait au jardin cueillir des « amaranthes » et des lys. Et les lapins aussi. On ira à la Serbette* donner à manger aux lapins sous les cerisiers...
* La Serbette : lieu de promenade avec ma grand-mère maternelle à Etivey sur Yonne
obsession
Il marcha dans la ruelle longeant la maison. Un bouquet de fleurs étranges d’oiseaux bariolés et de roses, derrière les carreaux grisaillants de la fenêtre lui donna à penser qu’ils étaient là. Il appréhendait leur présence, l’idée même. Sonner à la vieille grille peroxydée, glycines violacées, pousser la porte grinçante et crissante de cailloux entravée, le jardin abandonné...
La lumière ne débouche jamais une impasse. Depuis le massacre il n’était jamais revenu. La peur lui obstrua le fond de la gorge, la sueur imbiba ses vêtements. Il avança un pas après l’autre comme dans un nuage opacifié de ses cauchemars. Ses jambes défaillaient, il chanta pour lui-même une mélodie fredonnée enfant lorsqu’il se rendait à sa chambre à coucher.
Vaincre, l’ombre la peur, accéder au jardin des lumières.
Atelier des Ecritures de l'Hajat
Chantal S. sous la direction de Frankie Pain
choix d'images en vibration des texte de Chantal S. par Frankie
Ile de Gorée
en face de Dakar au Sénégal l'île de Gorée
les sculptures du poète garde du corps de P la M' (frankie) en tournage de la nuit africaine à Dakar
noir et blanc
Saint "Supplice"
forda
obsession
"
le mystère de la "bizonne" blanche frankie
un indice
vous serez le secret quand Frankie éditera son livre la traversée du grand fleuve en cours de réécriture
NOUS VOUS SOUHAITONS D'APPRECIER CETTE BELLE PAGE
JE FUS TRéS eMUE D'ENTENDRE LES TEXTES DE MA CHéRE AUTEURE en belle herbe
choix d'images en vibration des texte de Chantal S. par Frankie
Dur au creux de ma main
délicatement enveloppé d’une mousseline rose à fleurs fuchsia
une sculpture ? le soleil...
un poète de Gorée me l’a offert, incrusté de croix
un talisman?
il a dit “ elle te portera bonheur dans ton écriture”,
un côté coquillage, l’autre...
la « bizonne » blanche a agi ici, la magie que chacun porte...
une croix, des signes, il l’a sculptée, lui- m’aime, dans le granit.
C’était à Gorée.
Une ile en face de Dakar au Sénégal, découverte par les portugais
au XVème siècle, centre de traite des esclaves.
Peu d’ hôtels, une place de latérite, un vieux baobab quelques cases de parpaing et de terre cuite, les escaliers rose rouge de la maison des esclaves, on perçoit le clapotis des vagues contre les murailles,
le ressac, les cris des charognards sur le baobab :
ya -t-il quelque chose à dévorer?
Trois personnes ont touché cette pierre toi P la M’, moi et le poète qui l’a crée.
Cette pierre a vu le soleil et la pluie les nuages
des oiseaux l’ont- ils effleurée?
La nuit le jour,
a-t-elle entendu le cri des esclaves?:
la rumeur, le fouet des bourreaux la cravache, les imprécations,
les psaumes le chant des esclaves adoucis d’un rayon de soleil.
Chaude au contact de ma paume, puissante aussi.
Force de la terre, de ce qui est.
Depuis l’aube de l’humanité.
La terre et ses secrets enfouis...
Fève d’une galette croisillons gravés dans le pain
évocation des rituels ancestraux, transmission à travers les âges,
inextricable chemin qui l’a menée jusqu’à moi
surprise d’un jour, émerveillement, beauté pure.
Talisman
Noir et Blanc
Ombres fertiles
sombre opulence
nuit, lune
mort, vie
mondes opposés.
Dans l’ombre du Styx
rame la barque
des condamnés.
Fertile plaine
champs
ventre de ta terre
ventre de la femme
l’eau coule
serpent de lumière
lavandière
besogne qui plait est à moitié faite
énergie du désespoir
turbulences
le yin et le yang
à la vie à la mort
l’aveugle rit
émerveillement des sens
l’eau jaillit de la roche
au creux de la montagne
ombre fertile ton manteau de satin noir
a recouvert la plaine
s’achève le jour
FOR DA
Y en a marre dit-elle, de ployer dans un rêve de noyer. Elle se leva monta son cheval favori,
“Danseur océane”, traversa le jardin, s’évanouit dans le chemin qui mène à la forêt... Gaspard son fils essaya un temps de la suivre. Trot. Gallop, en vain. Gaspard rentra penaud à la ferme. Il vit : la silhouette inoubliable de sa mère. Songe opaline. Passer le petit muret, caracoler feuilles des prés, incidence d’un soir printanier. La belle s’échapper, écharpe d’iris « mimozas « en fleurs. Le soleil décline derrière les nuages embrasés... l’enfant retient ses larmes, se retourne... il voit sa mère venir à lui : “Gaspard si on allait au jardin cueillir des « amaranthes » et des lys. Et les lapins aussi. On ira à la Serbette* donner à manger aux lapins sous les cerisiers...
* La Serbette : lieu de promenade avec ma grand-mère maternelle à Etivey sur Yonne
obsession
Il marcha dans la ruelle longeant la maison. Un bouquet de fleurs étranges d’oiseaux bariolés et de roses, derrière les carreaux grisaillants de la fenêtre lui donna à penser qu’ils étaient là. Il appréhendait leur présence, l’idée même. Sonner à la vieille grille peroxydée, glycines violacées, pousser la porte grinçante et crissante de cailloux entravée, le jardin abandonné...
La lumière ne débouche jamais une impasse. Depuis le massacre il n’était jamais revenu. La peur lui obstrua le fond de la gorge, la sueur imbiba ses vêtements. Il avança un pas après l’autre comme dans un nuage opacifié de ses cauchemars. Ses jambes défaillaient, il chanta pour lui-même une mélodie fredonnée enfant lorsqu’il se rendait à sa chambre à coucher.
Vaincre, l’ombre la peur, accéder au jardin des lumières.
Atelier des Ecritures de l'Hajat
Chantal S. sous la direction de Frankie Pain
choix d'images en vibration des texte de Chantal S. par Frankie
Ile de Gorée
en face de Dakar au Sénégal l'île de Gorée
les sculptures du poète garde du corps de P la M' (frankie) en tournage de la nuit africaine à Dakar
noir et blanc
Saint "Supplice"
forda
obsession
"
le mystère de la "bizonne" blanche frankie
un indice
vous serez le secret quand Frankie éditera son livre la traversée du grand fleuve en cours de réécriture
NOUS VOUS SOUHAITONS D'APPRECIER CETTE BELLE PAGE
JE FUS TRéS eMUE D'ENTENDRE LES TEXTES DE MA CHéRE AUTEURE en belle herbe
choix d'images en vibration des texte de Chantal S. par Frankie
dimanche 29 janvier 2012
frankie vous propose une séance de zigothéraplaute et c'est la chronique du rire de lundi
1Une queue peut trompe et énormement
Lors d'un terrible combat contre un lion enragé, Tarzan perd un œil, un bras et son pénis. Les animaux de la jungle le soignent et le ramènent à la vie. Ils lui greffent un œil de faucon, un bras de gorille et pour la bitte ils prennent la trompe d'un bébé éléphant. Après une semaine de convalescence il rentre chez lui et retrouve Cheetah.
-Et tes greffons, qu'en penses-tu ? lui demande-t-elle
- Oeil bon Tarzan voir loin et net...bras bon...long et fort...mais Tarzan pas très satisfait nouvelle queue...toute la journée cueillir herbe et la bourrer dans mon petit trou de la fleur ,
Tarzan pas content Tarzan.
2Sur une petite île perdue
Sur une petite île perdue au milieu de l'océan, un homme barbu agite désespérément les bras en direction d'un bateau. Un passager demande au capitaine :
- Qui est-ce ?
- Aucune idée. On passe tous les ans devant son île et à chaque fois ça le rend fou !
3Survivre dans le désert
Trois gars Wayne, René et Claude partent pour le désert: Wayne lui apporté un ventilateur, René une bouteille d'eau, et Claude, le benais de la bande, une porte de voiture!
Les deux autres demandent pourquoi une porte de voiture et Claude répond : Si j'ai chaud je vais ouvrir la fenêtre!
4Alors tu sautes
Deux squelettes sur un immeuble le premier demande à l'autre,
- T’es cap de sauter ?
Le deuxième répond :
- T'es pas fou je tiens à ma peau !
5Les trois sœurs : pas de Tchekov
Trois soeurs se préparent pour sortir.
Au moment de franchir la porte, leur mère leur demande :
- Où allez-vous ?
- Nous sortons avec nos fiancés, maman !
- Qu'allez-vous faire ?
La première répond :
- Moi, quand je sors avec Henri, on rit !
La seconde dit :
- Moi, quand je sors avec Charles, on parle !
Et la troisième annonce :
- Moi, quand je sors avec Blaise...
Sa mère ne lui laisse pas terminer sa phrase :
- Non ! Toi, tu restes ici !
6 La cueillette des cerises à la baguette
Un parisien demande à sa femme :
- Chérie... les cerises, on les cueille avec la queue ?
bonne semaine je vous embrasse fraternelle frankie
Lors d'un terrible combat contre un lion enragé, Tarzan perd un œil, un bras et son pénis. Les animaux de la jungle le soignent et le ramènent à la vie. Ils lui greffent un œil de faucon, un bras de gorille et pour la bitte ils prennent la trompe d'un bébé éléphant. Après une semaine de convalescence il rentre chez lui et retrouve Cheetah.
-Et tes greffons, qu'en penses-tu ? lui demande-t-elle
- Oeil bon Tarzan voir loin et net...bras bon...long et fort...mais Tarzan pas très satisfait nouvelle queue...toute la journée cueillir herbe et la bourrer dans mon petit trou de la fleur ,
Tarzan pas content Tarzan.
2Sur une petite île perdue
Sur une petite île perdue au milieu de l'océan, un homme barbu agite désespérément les bras en direction d'un bateau. Un passager demande au capitaine :
- Qui est-ce ?
- Aucune idée. On passe tous les ans devant son île et à chaque fois ça le rend fou !
3Survivre dans le désert
Trois gars Wayne, René et Claude partent pour le désert: Wayne lui apporté un ventilateur, René une bouteille d'eau, et Claude, le benais de la bande, une porte de voiture!
Les deux autres demandent pourquoi une porte de voiture et Claude répond : Si j'ai chaud je vais ouvrir la fenêtre!
4Alors tu sautes
Deux squelettes sur un immeuble le premier demande à l'autre,
- T’es cap de sauter ?
Le deuxième répond :
- T'es pas fou je tiens à ma peau !
5Les trois sœurs : pas de Tchekov
Trois soeurs se préparent pour sortir.
Au moment de franchir la porte, leur mère leur demande :
- Où allez-vous ?
- Nous sortons avec nos fiancés, maman !
- Qu'allez-vous faire ?
La première répond :
- Moi, quand je sors avec Henri, on rit !
La seconde dit :
- Moi, quand je sors avec Charles, on parle !
Et la troisième annonce :
- Moi, quand je sors avec Blaise...
Sa mère ne lui laisse pas terminer sa phrase :
- Non ! Toi, tu restes ici !
6 La cueillette des cerises à la baguette
Un parisien demande à sa femme :
- Chérie... les cerises, on les cueille avec la queue ?
bonne semaine je vous embrasse fraternelle frankie
samedi 28 janvier 2012
frankie pain vous souhaite un bon week end
dans mon simple habit de conteuse beaux voyages intérieurs où est-ce que l'on part en rêve ce soir ?
vendredi 27 janvier 2012
chronique du conte de vendredi : la poule grasse
L’affamé et la poule grasse
C’était une misère d’homme. Son champ lui donnait trois épis, sa chèvre trois giclées de lait et sa femme un enfant par an. Il en avait une dizaine, maigrichons comme des roseaux, qui lui agrippaient la chemise, la bouche ouverte et les yeux grands, quand il s’en revenait fourbu de ses désolantes journées. Racines, légumes sauvages, folle avoine volée au vent, il leur faisait soupe de tout et ne gardait rien pour son ventre. Ils survivaient mais lui, le pauvre, dépérissait de jour en jour. Vint l’inévitable matin où ses genoux le menacèrent de l’abandonner aux chacals. Alors une rogne le prit, jubilatoire, irrépressible. Il s’en fut droit chez son voisin, le vit qui troussait sa servante et profita de l’occasion. Il lui vola une volaille. Son rêve. Une poule dodue à dévorer, rôtie, en douce, à la pointe de son couteau, tout seul, sur le coup de midi, à l’ombre muette d’un roc.
Il escalada la colline. Il chercha parmi les buissons l’endroit vierge, idéal, sauvage, cette sorte de lieu parfait où personne ne vient jamais, s’installa dans un soupir d’aise, pluma son poulet, le vida, le bourra d’herbes parfumées, l’embrocha, fit un feu vivace et mit sa bestiole à dorer. L’air s’embauma. Des oiseaux vinrent, pépièrent autour du rôti, s’en furent chanter sa louange à grands cris, au plus haut du ciel. Et voilà qu’à l’instant d’extase où il allait, du bout des doigts, détacher un lambeau de peau de la cuisse cuite à merveille, il vit soudain paraître un homme, à vingt pas, sur la lande nue. Il enfouit précipitamment son festin sous des ronces basses.
- Salut, lui dit le vagabond. Que fais-tu là. Es-tu perdu ?
- Hé non, l’ami, je me repose.
- Ton feu sent le poulet rôti.
- Ah bon ? Vraiment ? répondit l’autre, les yeux perdus au fond de l’air.
- Par pitié, un lambeau de viande. J’ai grand faim, je suis fatigué.
- Rien de rien, marmonna le pauvre. Tu n’auras rien. Voilà. C’est dit. C’est vrai, j’ai volé une poule. J’en prive même mes enfants pour m’en rassasier tout seul, pour me goinfrer jusqu’au gosier, pour voir ma panse rebondie au moins une fois dans ma vie. Pense de moi ce que tu veux, mais s’il te plaît, hors de ma vue !
- Sais-tu qui je suis ?
- Je m’en moque !
- Ami, je suis ton Dieu. Ton Seigneur.
Le pauvre d’un bond se dressa. Il lui rugit à la figure :
- Et tu voudrais que je partage avec toi mon poulet rôti ? Que m’as-tu donné, toi, dis-moi. Même pas la force de vivre et de nourrir mes dix petits. Aux uns les pieds dans la caillasse, aux autres les palais royaux, les carrosses, les coffres-forts. Va donc mendier chez les riches, maudit patron des cousus d’or !
Une flopée de postillons étoila la divine face. Dieu leva un coude craintif et s’enfuit, le dos bombardé d’invectives extrêmement graves.
L’affamé ramassa sa proie, un peu terreuse et refroidie mais encore assez à son goût. Comme il allait mordre dedans :
- Salut, dit une ombre nouvelle.
Le bonhomme pensa : « Misère ! Encore un. Au prochain, je tue. » Il leva le nez.
- Qui es-tu ?
- Je suis la Mort. Je meurs de faim.
- Avec toi, d’accord, je partage, répondit le pauvre vivant. Ta justice est celle que j’aime. Même chemise de néant pour les gros comme pour les maigres. Rien à redire. Sers-toi donc. L’aile, la cuisse ou le croupion ?
(Henri Gougaud, Contes et recettes du monde)
C’était une misère d’homme. Son champ lui donnait trois épis, sa chèvre trois giclées de lait et sa femme un enfant par an. Il en avait une dizaine, maigrichons comme des roseaux, qui lui agrippaient la chemise, la bouche ouverte et les yeux grands, quand il s’en revenait fourbu de ses désolantes journées. Racines, légumes sauvages, folle avoine volée au vent, il leur faisait soupe de tout et ne gardait rien pour son ventre. Ils survivaient mais lui, le pauvre, dépérissait de jour en jour. Vint l’inévitable matin où ses genoux le menacèrent de l’abandonner aux chacals. Alors une rogne le prit, jubilatoire, irrépressible. Il s’en fut droit chez son voisin, le vit qui troussait sa servante et profita de l’occasion. Il lui vola une volaille. Son rêve. Une poule dodue à dévorer, rôtie, en douce, à la pointe de son couteau, tout seul, sur le coup de midi, à l’ombre muette d’un roc.
Il escalada la colline. Il chercha parmi les buissons l’endroit vierge, idéal, sauvage, cette sorte de lieu parfait où personne ne vient jamais, s’installa dans un soupir d’aise, pluma son poulet, le vida, le bourra d’herbes parfumées, l’embrocha, fit un feu vivace et mit sa bestiole à dorer. L’air s’embauma. Des oiseaux vinrent, pépièrent autour du rôti, s’en furent chanter sa louange à grands cris, au plus haut du ciel. Et voilà qu’à l’instant d’extase où il allait, du bout des doigts, détacher un lambeau de peau de la cuisse cuite à merveille, il vit soudain paraître un homme, à vingt pas, sur la lande nue. Il enfouit précipitamment son festin sous des ronces basses.
- Salut, lui dit le vagabond. Que fais-tu là. Es-tu perdu ?
- Hé non, l’ami, je me repose.
- Ton feu sent le poulet rôti.
- Ah bon ? Vraiment ? répondit l’autre, les yeux perdus au fond de l’air.
- Par pitié, un lambeau de viande. J’ai grand faim, je suis fatigué.
- Rien de rien, marmonna le pauvre. Tu n’auras rien. Voilà. C’est dit. C’est vrai, j’ai volé une poule. J’en prive même mes enfants pour m’en rassasier tout seul, pour me goinfrer jusqu’au gosier, pour voir ma panse rebondie au moins une fois dans ma vie. Pense de moi ce que tu veux, mais s’il te plaît, hors de ma vue !
- Sais-tu qui je suis ?
- Je m’en moque !
- Ami, je suis ton Dieu. Ton Seigneur.
Le pauvre d’un bond se dressa. Il lui rugit à la figure :
- Et tu voudrais que je partage avec toi mon poulet rôti ? Que m’as-tu donné, toi, dis-moi. Même pas la force de vivre et de nourrir mes dix petits. Aux uns les pieds dans la caillasse, aux autres les palais royaux, les carrosses, les coffres-forts. Va donc mendier chez les riches, maudit patron des cousus d’or !
Une flopée de postillons étoila la divine face. Dieu leva un coude craintif et s’enfuit, le dos bombardé d’invectives extrêmement graves.
L’affamé ramassa sa proie, un peu terreuse et refroidie mais encore assez à son goût. Comme il allait mordre dedans :
- Salut, dit une ombre nouvelle.
Le bonhomme pensa : « Misère ! Encore un. Au prochain, je tue. » Il leva le nez.
- Qui es-tu ?
- Je suis la Mort. Je meurs de faim.
- Avec toi, d’accord, je partage, répondit le pauvre vivant. Ta justice est celle que j’aime. Même chemise de néant pour les gros comme pour les maigres. Rien à redire. Sers-toi donc. L’aile, la cuisse ou le croupion ?
(Henri Gougaud, Contes et recettes du monde)
jeudi 26 janvier 2012
une expo de Berthes Morisot impressionniste femme et quelques bers de Francis Jammes
quelques vers de Jammes Francis
dans le deuil des primevères
il dit
je suis pareil aux ânes aux pieds cassés
comme un oiseau de sang caché entre deux pierres
son cœur dans les violentes joies éphémères
passa comme une truite au torrent bleu
j'avais peur que tout amour
ne soit le bourdon bleu qui blesse un liseron
jamais ne meurt pour nous l'oseille que l'on aime
puisque revient toujours à notre appel.
Si elle avait un nom, ce ne serait pas elle :
elle ne viendrait pas et serait fidèle.
je ne sais pas ce que j'attends. c'est une chose
que je ne puis pas dire qui comme une rose
dont on sent le parfum sans que l'on puisse la voir.
mon Dieu , je vais me recueillir. je veux entendre la neige des agneaux marcher sur les gazons.
elle aura la fraîcheur des roses qui s'allument
sur le grelottement mouillé des anciens murs.
belle journée ensoleillée
mercredi 25 janvier 2012
l'enigme du coupeur de phrase les hugueries fin pour ceux qui ont suivvie l'affaire
alors muet ?
cher H
,
alors muet ?
le mardi soir
le mercredi soir
Mais non , ma chère F , je ne suis pas muet , et j'ai bien aimé notre entretien joyeux et primesautier de l'autre jour , mais je n'ai pas ressenti la petite étincelle de désir qu'il faut pour s'engager plus avant dans la relation avec une dame !
Nous resterons donc à ce stade amical , et nous saluerons de bon cœur quand nous nous rencontrerons au hasard de nos pérégrinations dans le quartier , voilà tout .
Je vous bise bien amicalement ,
H .
voilà pourquoi il avait coupé une phrase, il en avait eu le temps pour savoir et quand il eut su il ne continua pas sa politesse d'aller jusqu'au bout de la phrase
prenez en de la graine
maquignon sous la couette
cher H
,
alors muet ?
le mardi soir
le mercredi soir
Mais non , ma chère F , je ne suis pas muet , et j'ai bien aimé notre entretien joyeux et primesautier de l'autre jour , mais je n'ai pas ressenti la petite étincelle de désir qu'il faut pour s'engager plus avant dans la relation avec une dame !
Nous resterons donc à ce stade amical , et nous saluerons de bon cœur quand nous nous rencontrerons au hasard de nos pérégrinations dans le quartier , voilà tout .
Je vous bise bien amicalement ,
H .
voilà pourquoi il avait coupé une phrase, il en avait eu le temps pour savoir et quand il eut su il ne continua pas sa politesse d'aller jusqu'au bout de la phrase
prenez en de la graine
maquignon sous la couette
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