jeudi 15 novembre 2012

3eme chapitre de plus de couleur ou la traversée du grand fleuve



 
Pilar et l’Ambassadeur sont montés dans la voiture diplomatique . Un chauffeur souriant leur a tenu la porte .  « Direction la piscine du grand hôtel sur la corniche sur la route des Almadies. »

Pilar
Au retour pourrions nous faire un détour par Fann l’université et la cité Camille Claudel derrière ?

L’Ambassadeur
Si cela peut vous faire plaisir ! Un rendez vous avec votre passé ,

Pilar
Non avec un flamboyant un lavoir un tennis et un baobab.

L’ambassadeur
Je me disais bien que vous n’étiez pas en terre inconnita. Votre rapport avec les africains du plateau  m’ont interpelés on aurait dit que vous avez toujours communiqué avec eux et avec vous ils ont eu la plus grands des complicités et quand vous jouez, ils s’asseyaient sur le cube de bois et ne rataient aucune de vos prises alors qu’ils auraient pu aller prendre du repos à la table de régie , comme si vous étiez des leurs, cela m’a bien plus  et c’est une des raisons aussi pour lesquelles vous m’avez intrigué et appelé mon attention.

Pilar
Hum.

Elle se loge dans ses bras pose sa tête sur son épaule ,
 regarde la mer , on sent qu’elle cherche au fond d’elle
 l’évocation de souvenirs.
 L’ambassadeur accueille ce temps de retrait .
 Il sait qu’elle avait disparu si rapidement pour Saint Louis , qu’elle était en mission,
 le sujet semble délicat
 -plus tard- autre chose s’interpose là-  ,
 elle a accepté de partager  son voyage.
 Il sait, laissons le temps se dire ou se taire ,
 il a confiance en cette rencontre ,
 il n’a jamais été aussi savoureusement bien
 en présence d’une femme
  après Géneviève sa Maman , Anna la gouvernante de la maison Rose, ses deux filles
quand elles étaient enfants.

L’ambassadeur
Marmonne
 Cueillons la marjolaine, cueillons le rigodon ;
Voulez vous boire quelque chose

Pilar
Un coca light ce sera parfait

L’ambassadeur
Je vous accompagne  , cela favorisera notre nouveau rôle celui du triton et de la sirène.

Pilar
Rires


Quelques temps plus tard,
 il se retrouve dans la piscine couverte avec baie sur la mer
 chacun se dégourdit dans l’eau , chacun dans leur nage .
Un jeu de plongée de passer entre les jambes de Pilar commence.

L’ambassadeur
Vous ne m’apprendrez plus rien de votre nudité,  quittez moi ce maillot.

Pilar
 Oui, vous faites de même.

L’ambassadeur
Merci
Je vous aide ?

Pilar
 Non

Et de rapprochement, de bercement,
Les flottements de leur corps, ils se portent l’un,  l’autre.

Pilar
Quelle bonne idée !
J’ai des amies à Paris qui font des « watsou », je l’ai ai accompagné mais au bout de la troisième fois je n’ai pas supporté d’être frôlé et caressée pas des hommes que je ne revoyais jamais et à qui je n’avais pas le droit de parler alors,  là j’ai envie de votre proximité, c’est plaisant, régressif un maximum mais dans le massage j’étais fœtus alors là, je suis un têtard, vous ma feuille de nénuphar ; et cette belle racine m’inspirera un jour ;

L’ambassadeur
Un jour ? Aussi  indéfini que cela ,

Pilar
Ma mission me tient fort à cœur et comme vous le savez bien, nous ne pouvons courir deux lièvres à la fois et le premier lièvre c’est  de la chasse à l’Izard blanc

L’ambassadeur
Oui,  il faudra attendre d’être dans les Pyrénées ?
Nous n’avons pas 16 ans,  Pilar nous devrions nous autoriser quelques  sauts de gazelle et oser l’un et l’autre s’offrir à la gustation du corail des oursins
Pilar
Nous nous offrirons quelques mignardises, décongestionnantes salutaires, joyeuses  afin de respecter réciproquement notre monture et de la faire patienter avec plaisir et sans souffrance

L’ambassadeur
Vous allez pouvoir tenir longtemps ?

Il l’attire à lui et  sans mot le corps a parlé.

Pilar
Je crains avec des tels allants devoir me soumettre comme vous aux bromures d’argent.

Rires
Nous distillerons l’or philosophale. Et je tiens  à la cristallisation de l’amour. J’ai jamais eu ce que j’ai voulu et j’ai passé ma vie à attendre et à être nourri comblée, transfigurée dans l’attente, comment pourrais je ne pas la convoquer ? C’est elle ma griserie .

L’ambassadeur
Rigole
Nous v »’la bien emmanchés, j’ai soufflé pour ne pas jouer , mes activités m’imposaient  les prudences et les mata haries furent souvent le pire partenaire de l’ennemi ainsi  j’ai passé  nombreuse années à  fermer les mousquetons de mes fermetures éclaires,  à perdre les clés dans les puits  où on compte dix pour entendre le bruit de la clé qui pénètre l’eau

Pilar
.  Les sauts de moutons de la chasteté.
Nous sommes frères  d’abstinences
L’ambassadeur
 Là, je me sens Oreste rêvant de la guerre découvrant mon amour pour Electre et je suis capable de tout pour la satisfaire. Je sais que vous n’êtes pas Mata Harie et vous faites partie de mon équipe une future dame de France ;
rires
et vous avez sur moi  un pouvoir d’attraction redoutablement voyant.

Pilar
Faisons pouce un instant. Faisons comme si  nous étions pris par le requin pilote et que pendant un quart d’heure nous sommes obligés de se coller sans bouger  ou comme dans la steppe les loups entre eux se sente le derrière pour savoir qui est le chef de la meute.

L’ambassadeur
Oui, je mets le chrono et on compte jusqu’à dix et  çà sonne, je m’engage à respecter la règle moi aussi.

L’ambassadeur
 Et Pilar

10,9, 8 7 6 5 4 3 2 1 0


Un quart d’heure passe


Sonnerie

L’un , l’autre se remettent  à faire leur traversée, ne se regardant pas.

Une lumière s’allume, c’est la fin de leurs bains sans voisin
L’ambassadeur   sort le premier s’enroule dans son pagne  et au pied de l’échelle, il tend  le pagne à Pilar

Pilar
 Avec un sourire  merceriant beaucoup elle  baisse les yeux après.

L’ambassadeur
Merci à vous Pilar de la confiance que vous m’avez faite.

Ils partent  chacun à son rythme vers leurs cabines

L’ambassadeur
Je vous attends au salon

Pilar
Oui, votre prénom ?

L’ambassadeur
Sébastian

Pilar
Sébastian


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