jeudi 17 décembre 2009

"Mettre à l'index"



Signaler une chose ou une personne comme dangereuse
Exclure, condamner



Vous n'êtes pas sans savoir que le très progressiste pape Benoît XVI a encore récemment mis le préservatif à l'index. On pourrait donc croire qu'il a une totale méconnaissance du rôle d'au moins un des 21 doigts de l'homme. Mais que nenni !
Car cet index-là, n'est pas du tout le voisin de main du pouce ou du majeur, ce doigt avec lequel un enfant a l'interdiction de se curer le nez (et de coller ensuite la boulette sous la table) ou de montrer du doigt la jolie dame en train d'embrasser son amoureux dans la rue.

Avez-vous déjà entendu parler de "l'Index librorum prohibitorum"[1], ce catalogue des livres défendus par l'Église ?
Si, dès les premiers siècles de la chrétienté, il y eut des ouvrages qui furent interdits car considérés comme hérétiques, c'est le pape Paul IV qui, au milieu du XVIe siècle, fit rédiger le premier 'Index', premier catalogue officiel des livres que les catholiques n'avaient pas le droit de lire, car ayant un contenu pernicieux, dangereux ou pouvant écarter l'homme de la foi.

C'est donc de cet index-là, et non du doigt, que nous vient notre expression, apparue au début du XIXe siècle, et généralisée à toute chose ou personne qui est signalée comme dangereuse, exclue ou condamnée.

[1] Pour les non latinistes, il ne faut pas croire qu'il s'agit d'une période de prohibition où l'on montrait du doigt le rhum et, par conséquent, le cuba libre ().



Pour la petite histoire, il faut savoir que Pie V, lorsqu'il a pris la succession de Paul IV, a institué la Congrégation de l'Index, la commission de censure chargée d'examiner les livres nouveaux, et, s'il y avait lieu, de prononcer leur condamnation.
Et il a fallu attendre Paul VI pour, en 1965, voir enfin supprimer cet Index dont la dernière publication datait de 1960.

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