jeudi 29 avril 2010

« Sur l'air des lampions »



photo NicK BRANDT
[ SIGNIFICATION ]
En scandant quelques syllabes détachées sur une seule note ou un rythme très simple

[ ORIGINE ]
Tous ceux qui ont connu le remue-ménage de mai 68 se souviennent du "C.R.S. S.S." scandé par les étudiants massés face aux représentants des Compagnies Républicaines de Sécurité[1].
Eh bien c'était sur l'air des lampions que ce slogan était clamé, tout comme c'est sur l'air des lampions que vous scandez "une autre" ou un "remboursez" à la fin d'un concert, selon qu'il a été plaisant ou nul, ou "on a gagné" à la fin d'un match de foot (non perdu, de préférence).
Mais d'où vient donc cette appellation pour un 'air' pourtant peu mélodieux ?

Tout d'abord, rappelons que le 'lampion', venu de l'italien 'lampione' (grosse lanterne), a d'abord surtout désigné une lanterne de bateau.
Ensuite, à la fin du XVIIe siècle, son usage s'est restreint à l'appellation d'un godet à huile dans laquelle une mèche trempait, permettant ainsi de faire un lumignon avec lequel, entre autres utilisations, on pouvait illuminer les bordures de fenêtres.
C'est au milieu au XVIIIe que le mot désigne également des lanternes vénitiennes, comme celles en papier plissé que les enfants maintiennent accrochées au bout d'un bâton lors de défilés festifs nocturnes.

Le premier air des lampions résonna en 1848 : alors que Louis-Philippe venait d'être chassé par une insurrection à la suite de laquelle la République fut proclamée. Les républicains montrèrent leur joie en illuminant leurs fenêtres ; mais, comme il y avait finalement peu de ces éclairages spontanés, les bourgeois étant dérangés par les émeutes, les gens dans les rues se mirent à scander "des lampions ! des lampions !" qui firent augmenter le nombre de fenêtres éclairées.
Victor Hugo écrivit d'ailleurs à ce propos : « En un clin d'œil, la ville fut illuminée comme pour une fête. »

C'est de cet appel répétitif, d'une seule note et de trois syllabes qui nous vient notre expression.
Et si, à l'origine, et pendant un moment, l'air des lampions était bien limité à trois syllabes et une seule note, il a fini par désigner tous les slogans scandés par de nombreuses personnes en séparant les syllabes et sur très peu de notes (comme le "on a gagné !", par exemple).

[1] Une plaisanterie faisait répondre à ces fonctionnaires de police, 'forcément' niais, un "Étudiants, diants diants", sur le même ton.

mercredi 28 avril 2010

« Etre collet monté »


« Etre collet monté »

[ SIGNIFICATION ]
Être raide, guindé, pédant
Être rigide sur les manières et les principes
Affecter l'austérité, la pruderie

[ ORIGINE ]
Les braconneurs connaissent bien le collet, ce noeud coulant qui permet de capturer certains animaux en leur enserrant le cou lorsqu'ils passent à travers. L'appellation de ce piège est un diminutif de cou.

Et c'est bien au cou que nous allons nous intéresser, pas celui des lièvres, mais celui des dames de la cour autour de Catherine de Médicis qui aimait bien lancer des modes, dont celle du collet monté, pièce de tissu enroulé autour du cou (d'où le 'collet') et rigidifié vers le haut (d'où le 'monté') à l'aide de carton, de fil de fer et d'empois, une substance collante et épaisse à base d'amidon, destinée à 'empeser' le tissu (le 'monté' fait aussi allusion à l'armature sur laquelle est 'montée' l'étoffe).

Cette mode déclinera sérieusement après la disparition de la Médicis, mais la raideur de l'objet et l'apparence guindée de celles qui le portaient ont suffi à faire de l'objet un qualificatif appliqué, entre autres, aux personnes ayant un comportement rigide, un peu comme les vielles femmes aigries et promptes aux critiques, catégorie de personnes qu'on disait collet montées, selon Furetière.

Et si le terme collet monté est aussi associé à la pruderie, c'est parce que, compte tenu de la fragilité de l'objet, la moindre tentative d'amorce de début de commencement de galipettes le mettait complètement à mal. On était donc certain que toute femme portant un tel collet en parfait état ne venait pas de se faire trousser dans une quelconque alcôve discrète.

vendredi 23 avril 2010

LE CONTE du vendredi Ouistiti des fréres grimm version 2








LES AMIS DE "pépé" la copine du petit OUISTITI de NICK BRANDT LA PHOTO

billy BRANDT
LE OUISTITI


LE OUISTITI
LE OUISTITI (V2)
D'après les frères Grimm
Ça n’avait d’abord été qu’une rumeur, de vagues on-dits, des ragots colportés par le vent ou par quelques indélicats. Puis, peu à peu, la nouvelle était devenue officielle. Des hérauts parcourraient le pays en tous sens proclamant haut et fort que « Son Altesse, la princesse à la tour aux douze fenêtres épouserait celui qui parviendrait à se cacher d’elle. »
Bientôt, de tous les coins du royaume, se sont mis en marche des dizaines de jeunes hommes forts, vigoureux, fougueux, confiants dans l’avenir et leur bonne étoile.
La princesse, installée tout au sommet de sa tour dans sa vaste salle circulaire tendue de soie écarlate, bien éclairée par les douze fenêtres les regarde s’avancer. Une intense jubilation s’empare d’elle. Elle va enfin pouvoir se divertir autrement qu’en inspectant chaque recoin de son royaume par sa première fenêtre. Elle ne regarde que rarement par la seconde et encore moins par la troisième et jamais par les autres. La vision est bien trop nette et elle n’en peut plus de tout voir, de tout savoir. Elle pourrait, c’est vrai, se mettre à broder, lire, écrire, se promener, visiter ses sujets nécessiteux mais elle tient toutes ces activités pour vulgaires et peu dignes d’elle. Elle a le pouvoir. Elle est le pouvoir et tient à le conserver. Personne ne réussira jamais le défi et elle pourra continuer à régner seule et sans partage.
Chaque matin, un valeureux champion se présente à sa porte. Elle le reçoit sans chaleur dans un cabinet sombre aux murs grenats sans la moindre ouverture vers l’extérieur. L’endroit est inhospitalier et empreint de lourdeur à l’image de la princesse parée comme une châsse et du trône en or ciselé. La princesse est fort belle mais son manque de compassion lui fige le visage qu’on croirait en cire. Elle porte des robes magnifiques aux couleurs subtiles, indéfinissables et qui sont chaque jour différentes. Au concurrent, elle égrène les articles du règlement qu’elle a édicté d’une voix absente et monocorde. Puis, sans un mot d’encouragement, sans un regard, elle donne son congé au compétiteur. Certains effrayés par la décapitation promise s’en retournent chez eux. D’autres, plus courageux ou inconscients tentent leur chance et le soir, leur tête va rejoindre un des cent pieux qui borde l’allée du château. C’est un bien triste spectacle en vérité que ces têtes décharnées pour les plus anciennes, sanguinolentes pour les plus fraîches. Triste spectacle qui n’engage plus de nouveaux concurrents à tenter leur chance. Nonante-sept fois déjà le bourreau a frappé. Nonante-sept vie ont été ravies par une belle au cœur de pierre.
Un jour, pourtant, par sa première fenêtre, la princesse voit arriver au pied de sa tour trois cavaliers. Ils sont jeunes. Ils sont beaux. Et bientôt, ils sont à ses pieds, à sa merci.
- Majesté, nous sommes vos humbles sujets. Permettez que mes frères et moi relevions le défi. Je suis l’aîné et mon droit d’aînesse m’octroie la chance de tenter ma chance en premier lieu.
L’aîné a son idée. La fosse à chaux lui semble la cachette idéale. Hélas ! après quelques minutes, la princesse le découvre et sa tête va rejoindre le nonante-huitième pieu.
Le second, fort de l’expérience malheureuse de son frère, se terre dans les caves du château. Il est persuadé qu’elle ne pensera jamais à le chercher là. Hélas ! sa tête rejoint le nonante-neuvième pieu.
Le plus jeune, sans doute le plus hardi, s’en revient chez la princesse. Il n’a rien à perdre si ce n’est sa tête. Il lui demande un sursis. Quelques heures. Une journée pour réfléchir.
- Accordé ! s’écrie la princesse dont les yeux pétillent d’une minuscule flamme inhabituelle. Je t’offre même trois chances en trois jours mais prends bien garde ; si je te trouve, c’en est fini de toi et tu iras rejoindre tes deux frères. Vois comme je suis généreuse mais je dois te dire que tu n’as aucune chance.
La nuit ne porte pas toujours conseil car au matin, le jeune homme n’a toujours aucun plan. Il tourne comme un lion dans sa cage. Plutôt que de s’épuiser en vaines pensées, il décide de s’en aller dans la forêt. La chasse est un excellent sport pour les esprits torturés et le meilleur remède contre les idées noires.
A peine entré dans la forêt, il aperçoit un corbeau qui s’envole. Il arme, vise et au moment où le coup va partir, il entend :
- Ne tire pas et je te le revaudrai.
Surpris, le jeune homme baisse son arme et l’oiseau disparaît.
Il poursuit sa chasse. Ses pas le mènent vers un étang où glisse à la surface un beau poisson argenté. Il arme, vise et au moment où le coup va partir, il entend :
- Ne tire pas et je te le revaudrai.
Surpris, le jeune homme baisse son arme et le poisson disparaît.
Il reprend sa recherche et découvre au cœur d’un clairière un magnifique renard qui claudique. Il arme, vise et tire. La balle siffle aux oreilles de l’animal et continue sa course vers un grand chêne.
- Mon pauvre bonhomme ! Tu es pitoyable. Tu rates même un vieux renard boiteux. Rends-toi plutôt utile et viens m’enlever l’épine qui m’empêche de courir.
Un peu honteux, le jeune homme s’exécute mais dès qu’il voit le renard à nouveau sur ses pattes, il éprouve un profond désir de le tirer. L’animal doit le sentir car il le regarde tout au fond des yeux et lui dit :
- Laisse-moi m’en aller et je te le revaudrai. Et le renard s’enfonce dans les fourrés épais.
Sans prise de chasse et sans idée pour le lendemain, le jeune homme regagne son logis. Sa nuit s’écoule sans rêve. L’aube vient. Elle n’amène pas de solution. Et déjà la grande faucheuse montre le bout de son nez. Comment peut-il faire pour échapper à la mort ? Il pense au corbeau.
Le corbeau toute aile repliée dort sur son nid en tout en haut d’un arbre.
- Corbeau, noir Corbeau. Veux-tu me dire où je peux me cacher pour échapper à la princesse ?
- Vouloir… je le voudrais bien mais… on n’échappe pas à la princesse. Elle peut tout voir du haut de sa tour par ses douze fenêtres. Ce que tu demandes là est impossible. Rentre chez toi.
- Corbeau, noir Corbeau. Je t’en supplie. Rappelle-toi. Je t’ai laissé la vie sauve. A ton tour de m’aider.
Le corbeau prend son plus bel œuf. Il le rompt et y fait entrer le jeune homme. Il replace l’œuf parmi les siens en ayant pris soin d’effacer toutes les traces de brisure.
La princesse en haut de sa tour inspecte chaque recoin de son royaume. Elle regarde par ses fenêtres.
Une, deux, trois – surprise
Quatre, cinq, six – question
Sept, huit, neuf – perplexité
Dix, onze… il est là.
Une légère moue de dépit se dessine sur son visage.
- Gardes, amenez le corbeau et ramenez-moi ses œufs.
Ce qu’elle demande, elle l’obtient. Elle casse elle-même l’œuf dans lequel se tient lové le jeune homme.
- Te voilà découvert. Ta première chance est passée. Tâche de faire mieux demain. Ta vie ne tient plus qu’à deux fils.
Accablé, le jeune homme rentre chez lui et attend dans l’angoisse l’arrivée du jour nouveau. Aux premières lueurs de l’aube, il part à la recherche du poisson argenté.
- Poisson, beau Poisson d’argent, où puis-je me cacher pour échapper à la princesse ?
- Ce que tu me demandes-là est bien difficile. On ne peut pas se cacher de la princesse. De ses douze fenêtres, elle voit tout. Tu n’as aucune chance.
- Poisson, beau Poisson d’argent. Je t’en supplie. Rappelle-toi. Je t’ai laissé la vie sauve. A ton tour de sauver la mienne.
Le poisson saute vers le jeune homme et le happe. Il rejoint le fond de l’étang et se cache dans la vase.
Au même moment, la princesse en haut de sa tour inspecte méthodiquement son royaume. Elle regarde par ses fenêtres.
Une, deux, trois – surprise
Quatre, cinq, six – question
Sept, huit, neuf – perplexité
Dix, onze, douze… il est là.
Une légère moue de dépit se dessine sur son visage.
- Gardes, amenez le poisson d’argent que je découpe moi-même.
Ce qu’elle demande, elle l’obtient. Elle ouvre le ventre de l’animal dans lequel se tient lové le jeune homme.
- Te voilà découvert. Ta deuxième chance est passée. Tâche de faire mieux demain. Ta vie ne tient plus qu’à un fil.
Le jeune homme ne peut pas dormir de la nuit. Dès potron-minet, il part à la recherche du renard. La peur au ventre et le cœur en lambeaux, il avance parmi les arbres et les ronces jusqu’à la clairière. Le renard est là qui se roule dans l’herbe humide du matin.
- Renard, rusé Renard, où vais-je me cacher pour échapper à la princesse ?
- Pas simple ton affaire. La princesse voit tout, connaît tout, ait tout. Je crains de ne pas pouvoir t’aider.
- Oh ! Renard, rusé Renard. Je t’en supplie. Tu ne voudrais pas que l’on dise partout « bête comme un renard ». S’il te plaît, aide-moi.
Le renard blessé dans son amour-propre réfléchit. De petits frissons lui parcourent l’échine tandis que sa queue balaye le sol au rythme des idées qui passent.
- Viens, suis-moi. J’ai la solution.
Il arrivent près d’une source.
- Une source ! Mais elle m’a déjà trouvé dans l’eau. Cette fois, c’est la fin.
- Taratata. Homme de peu de foi. Tu es vraiment comme tous les humains. Me fais-tu confiance oui ou non ? Regarde plutôt que de t’épancher sur ton sort.
Le renard entre dans l’eau et en ressort changé en montreur d’animal. Il porte un habit multicolore qui brille dans les premiers rayons du soleil. Ses larges manches flottent au vent de même que la plume de son chapeau doré.
- A ton tour maintenant.
- C’est que… Que va-t-il m’arriver ? Je vais aussi me transformer… Imagine un peu que ça rate… Que je reste pour toujours autre chose… Non, Renard. Tu n’es pas si rusé. Ton idée est une mauvaise idée.
- Comme tu veux mais je pensais sincèrement que tu voulais épouser la princesse. Libre à toi de mourir.
Le jeune homme hésite puis entre dans l’eau. Il en ressort sous la forme d’un ouistiti, une adorable petite boule de poils bruns qui en parvient pas à savoir ce qu’il doit faire de ses bras trop longs.
- Et maintenant ?
- Grimpe sur mon épaule et surtout ne dis pas un mot. Nous n’avons pas une minute à perdre.
Le forain entre dans le village en déversant dans les rues des flots de musique. Toutes les commères sortent de chez elle et s’assemblent autour de lui. Elle admire les cabrioles du ouistiti. Une plus vieille regarde de temps en temps vers le sommet de la tour l’air inquiet. Il ne faut pas s’attarder sans quoi… mais c’est tellement gai et on n’a si peu de joie au pied de la tour. Voilà que les ménagères se mettent à danser. Soudain, elles s’arrêtent, se séparent et s’écartent. La princesse est là, souriante. Elle rit des facéties du petit singe puis elle sort de sa poche une bourse de cuir et la tend au forain.
- Je te l’achète. Prends, c’est pour toi.
Avant qu’elle ne s’éloigne avec son achat, le forain souffle à l’oreille du singe.
- Dès que tu le peux, grimpe dans son chignon et n’en sort qu’au moment où elle t’en donnera l’ordre.
La princesse remonte dans sa tour. Elle pose le ouistiti sur son épaule et aussitôt, il se cache dans ses cheveux. Arrivée au sommet, elle regarde par ses fenêtres.
Une, deux, trois – surprise
Quatre, cinq, six – question
Sept, huit, neuf – perplexité
Dix, onze, douze…
Dix, onze, douze.
Nulle trace du jeune homme. Elle colle son nez à la douzième vitre pour mieux voir.
Une vague de peur monte en elle. Dans un mouvement de désespoir, elle frappe la vitre qui vole en éclat entraînant dans sa perte les onze autres fenêtres.
Le choc est si violent que le ouistiti déstabilisé s’accroche à une mèche de cheveux.
- File d’ici sale bête. Je ne veux plus jamais te voir.
Le ouistiti ne se le fait pas die deux fois. Il court vers la forêt à la recherche du montreur d’animal. Il ne trouve qu’un renard occupé à compter ses pièces d’or.
- Cette journée a été excellente ! Viens. Il est temps que tu reprennes forme humaine.
Le ouistiti entre dans la source et en ressort en jeune homme.
- Renard, rusé Renard, tu es le plus fort. Les autres ne sont rien à côté de toi. Merci de m’avoir sauvé la vie.
Ils se quittent chacun allant vers son destin.
Le jeune homme entre dans le château où la princesse l’attend.
Les noces sont célébrées le jour même et tous les villageois sont invités au banquet. Le repas est somptueux et se termine fort tard mais comme je n’y étais pas, je ne peux vous en dire que ce qu’on m’en a dit.

Il était une fois une princesse qui vivait dans un donjon magique avec son père, le roi. La princesse ne voulait se marier avec personne, seulement avec celui qui se cacherait si bien qu’elle ne pourrait le trouver. Des jeunes hommes essayèrent de se cacher mais la princesse et son donjon magique les trouvaient toujours.
Un jour, un très beau prince demanda à la princesse de lui laisser trois chances et elle accepta. D’abord, le prince fut aidé par un oiseau. Il se cacha dans un oeuf . Mais la princesse le trouva . Puis un poisson avala le prince pour le cacher. Mais la princesse le découvrit . Enfin, un renard emmena le prince à une fontaine magique. En sautant dedans le prince se transforma en ouistiti. Ensuite, la princesse acheta le ouistiti sans reconnaître le prince. Finalement le prince se maria avec la princesse.

Le ouistiti et le rhinocéros

Un jour, gros-gris le rhinocéros trouve sur sa corne un petit ouistiti : « Et ! Toi ! Pourquoi restes-tu sur moi ? »
Le ouistiti répond: «Bonjour je m'appelle Ouisti et je ne sais pas où aller pour échapper au chasseur. Gros lui répond sur un air méchant : « Il n'y a pas marqué NID sur mon front! »et il lui donne un coup de corne. « Allez, ouste !Ouistiti ».
Ouisti lui dit, tout malheureux : « Bon d'accord, de toute façon, c'est toujours pareil. »

Hélas on voit que de tout temps
Les petit ont pâti de la méchanceté des grands.



D'après les frères Grimm
Il était une fois une princesse qui dans un accès de colère ferma si violemment sa fenêtre qu’elle se brisa en mille morceaux. L’onde de choc fut telle que les onze autres fenêtres volèrent en éclats à leur tour. La haute tour aux douze fenêtres magiques avait vécu.
La princesse reste sans voix. Elle contemple le désastre. D’un seul coup, elle vient de briser toute sa vie. Des sentiments confus s’entremêlent dans sa tête : rage, tristesse, peur, inconnu.
L’inconnu justement. Il ne va certainement pas tarder à venir réclamer son prix et le prix ; c’est elle. La princesse se demande pourquoi elle s’est embarquée dans cette galère. Bien sûr, elle était certaine de gagner. Rien ni personne ne lui avait jamais résisté mais celui-là… avec son petit quelque chose de différent. Ce qui frappe chez lui, c’est son regard : droit, lumineux, intense ou bien non, c’est sa voix : douce, chantante, caressante ou plutôt son allure : fière, digne, masculine. Il est tellement beau, si grand, si blond avec une bouche bien dessinée et l’œil bleu. On dirait qu’il sort tout droit d’une gravure de mode et pourtant, il était là, à ses pieds, prêt à risquer sa vie pour gagner son cœur. Et lorsqu’il lui a demandé comme une faveur quelques heures, elle n’a pas résisté. Elle lui a accordé 3 jours et 3 chances. Trois occasions de se cacher d’elle sinon il irait rejoindre les 99 têtes qui bordent l’allée qui mène à sa tour.
Mais vite, il n’est plus temps de rêver. Il va arriver. Il ne faut pas qu’il sache. Il ne faut pas qu’il voie le désastre.
- Mes gens ! A l’aide ! Au secours ! Je suis perdue !
Les femmes de chambre arrivent avec des seaux, des ramassettes, des brosses. Elles ramassent les morceaux les plus gros et balayent les particules plus petites. Le régisseur sans qu’on lui demande rien s’en est allé chercher le vitrier. Une tour sans vitre n’est plus une tour. La princesse se lamente, implore le ciel, prie Dieu et tous les Saints.
- Viens léontine. Allons dans ma chambre. Il faut que je me coiffe et que je me pare pour recevoir le vainqueur. Il ne devrait plus tarder à présent.
Léontine suit la princesse de son pas traînant en marmonnant entre ses dents. L’effet de son poids et de ses jambes petites lui donnent une démarche de cane. Oui mais ici, c’est le caneton qui tire la cane. En tendant l’oreille on peut entendre : Ma princesse, mon enfant, ma petite fille, celle que j’ai vue naître et que j’ai nourrie, celle que j’ai bercée et consolée. Je la voyais se marier avec un prince et même pourquoi pas avec un roi. Et voilà qu’elle va se donner au premier va-nu-pieds venu. Oui. C’est qui ce rien du tout ? On ne sait pas d’où il sort. Et puis, une princesse comme ma princesse, c’est un prix bien trop beau tout juste pour s’être caché. Tiens, d’abord, il était caché où cet animal, ce suppôt de Satan. Pour sûr qu’il a fait quelque tour de magie ou bien un pacte avec le Diable. Jésus, Marie, Joseph, priez pour nous. Qu’est-ce qui va nous arriver ?
- Léontine, dépêche-toi. Je dois choisir ma robe. Mais qu’est-ce que tu as à grommeler comme ça ? On dirait un ours.
Un ours. C’est à un ours qu’elle me compare. Ah ça, ça n’était jamais arrivé. V’là déjà le Diable qu’est débarqué. Léontine se signe, croise les doigts et si elle osait, elle cracherait.
- Léontine ? Qu’est-ce que tu penses de la bleue ou plutôt non la rose à moins que la mauve ou bien la grenat ? Léontine ? Réponds-moi ! Et puis, je vais mettre la bleue. Elle a exactement la couleur de ses yeux. Et puis, je vais laisser flotter mes cheveux. Ce chignon est tout défait. Tu as remarqué que le ouistiti s’y était caché ? dommage qu’il soit parti. Je suis un peu vive. Je n’aurais pas dû le chasser.
Saint Lambert, Saint Adalbert, Saint Philibert. C’était caché qu’elle a dit. Oh mais moi, j’suis sûre que c’est pas chrétien cette affaire là. L’autre, j’vous dis que c’était un singe. Et re-signe de croix et re-croisement de doigts. Léontine faut te r’saisir et servir ta maîtresse. Elle va avoir besoin de toi.
Pendant ce temps, le ouistiti entre dans la forêt à la recherche du montreur d’animal. Dans la clairière, il ne trouve que le renard occupé à compter ses pièces d’or qu’il a reçues de la princesse en échange de son animal.
- Renard ! Ça a marché. Tu es le plus fort. Le corbeau m’avait caché dans son œuf. Pff ! Bien fait qu’il se soit fait couper la tête. De toute façon, il n’avait pas de cervelle. Et le poisson, il m’avait avalé et c’est lui qui a servi de dîner. Oh mais toi, Renard. Tu es vraiment rusé. Rusé comme… comme un renard. Rechange-moi vite en jeune homme que j’aille retrouver ma belle et prendre possession de mon château.
- Tu vois, je ne sais pas si je vais le faire. C’est vrai que tu as enlevé l’épine qui me faisait souffrir et qui me rendait boiteux mais tu avais tellement envie de me tuer. Rien ne me dit que tu ne le feras pas demain. Imagine que ça te reprenne. Qu’est-ce qui me garantit qu’à la première occasion venue tu ne me tireras pas dessus ? Rusé peut-être mais moi, je veux des garanties.
Le ouistiti se gratte la tête. C’est une situation qu’il n’a pas envisagée.
- Renard, demande ce que tu voudras et tu l’aurais mais d’abord fais-moi redevenir un homme car rien ne me prouve que tu respecteras ta parole lorsque tu auras ce que tu veux. Renard, ce n’est pas à un vieux singe que l’on apprend à faire la grimace.
Les deux animaux se regardent. Il savent qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Le renard se remet à compter ses pièces d’or, les glisse dans la bourse de cuir, se lève et fait mine de partir.
- Renard, ne t’en va pas. Je t’accorde trois vœux. Demande et tu les auras dès que j’aurai épousé la princesse.
- Voilà qui est bien parlé. D’abord je veux… je veux dix poules bien grasses chaque semaine.
- Accordé.
- Ensuite, je veux… je veux que plus personne ne vienne chasser dans cette forêt.
- Accordé.
- Enfin, je veux… je veux assister à ton mariage et être ton témoin.
- Renard mais ce que tu demandes là est impossible. Jamais je ne parviendrai à expliquer ce que fait un renard à mes côtés un jour de noces. Et puis, pense si tu te mettais à parler. Je ne peux pas t’accorder ton souhait. Demande autre chose.
- C’est ça ou tu restes ouistiti toute ta vie et moi, le renard, je crois que j’aime bien… manger les ouistitis.
Le singe effrayé recule d’un pas.
- D’accord tu as gagné mais ne pourrais-tu pas faire quelque chose, te changer en humain mais surtout pas en forain. Tu pourrais être un prince étranger.
- Tu as raison. La chose peut se faire. Allons jusqu’à la source magique.
Le ouistiti entre dans l’eau glacée et redevient le beau jeune homme qu’il était quelques heures plus tôt. Il porte un haut de chausse bleu azur pailleté d’étoiles d’or. Son habit est si beau qu’il faut plisser les yeux pour ne pas être ébloui. Il se regarde dans l’onde et un magnifique sourire illumine son visage. Le renard entre dans l’eau à son tour et ressort en sultan des mille et une nuits. Il est paré de toutes les soies de l’Orient, merveilleusement vêtu et digne d’aller à des noces. Les deux hommes se mettent en route pour le château.
A mi-chemin, il croise le vitrier qui s’en retourne chez lui sa tâche achevée. Ils arrivent jusqu’à la tour sans rencontrer un seul piquet. Tout a été nettoyé et les 99 têtes ont disparu a jamais. Les portes sont grandes ouvertes et ils entrent.
De tous les côtés, le villageois accourent. Ils ont tous été invités aux épousailles. La musique et le vin coulent à flots. Les odeurs de cuisine s’insinuent dans chaque parcelle d’air. Ça sent le pâté en croûte, la pintade farcie, les morilles, l’ail, le gâteau à la vanille. Toutes les fleurs se sont ouvertes en un instant et offrent un tapis multicolore et odorant.
La princesse apparaît, tend la main au jeune homme. Le temps suspend son vol pour une seconde d’éternité et les voilà mariés.
Ils ont, m’a-t-on dit, de nombreux enfants et s’ils ne sont pas morts, ils vivent encore. C’est normal, c’est toujours ainsi que se terminent les contes de fées.

« Franchir le Rubicon »


BILLY BRANDT GRAND PHOTOGRAPHE

[ SIGNIFICATION ]
Faire un pas décisif et irréversible.
Prendre une décision et en assumer toutes les conséquences.

[ ORIGINE ]
Vous n'étiez peut-être pas sur place à l'époque, mais il y a quelque temps de cela, vers 49 avant J.C., César, alors qu'il venait de mater nos ancêtres les Gaulois, s'en retournait à Rome dirigée par Pompée afin d'y trouver un repos bien mérité.
Las, Pompée avait ordonné que tout général d'armée devait impérativement se séparer de ses troupes avant de rentrer en Italie puis dans Rome.

C'est en arrivant au Rubicon, cours d'eau qui séparait la Gaule Cisalpine (que César gouvernait) et l'Italie, qu'il aurait dû dissoudre son armée et déposer ses armes.
César n'avait pas bien envie d'obéir à un ordre qu'il considérait comme inepte, alors qu'il souhaitait que ses vaillants soldats puissent également jouir des plaisirs de la capitale, mais surtout, qu'il envisageait de prendre le pouvoir.

Du coup, selon l'historien Suétone, c'est tout en prononçant son fameux "Alea jacta est" (le sort en est jeté), qu'il fit franchir l'endroit à ses troupes avec lesquelles il marcha sur Rome alors que Pompée s'enfuyait.

En franchissant le Rubicon, César avait pris une décision irréversible qui risquait de déclencher une guerre civile mais il l'assumait parfaitement et il n'eût pas à la regretter puisqu'il prit ensuite les rênes du pouvoir après avoir mis la pâtée à Pompée à la bataille de Pharsale, en Thessalie.

jeudi 22 avril 2010

« Avoir la tête près du bonnet »



[ SIGNIFICATION ]
Se mettre facilement en colère.

[ ORIGINE ]
A moins d'être un saint et d'avoir l'auréole , un bonnet est toujours très près de la tête.
On se demande donc bien ce qui a pu motiver l'apparition de cette expression.

Hélas, une fois encore, il n'existe pas d'explication complètement satisfaisante pour cette locution qui est apparue au XVIe siècle.
A cette époque, déjà, "mettre son bonnet de travers" voulait dire "devenir de mauvaise humeur". On retrouve donc quelque chose de très proche.

Certains ont évoqué le fait qu'un bonnet tient chaud aux oreilles et on sait bien que quelqu'un à qui on "échauffe les oreilles" se met en colère.
Mais, même si l'idée est séduisante, la forme de l'expression et son 'près' ne permettent pas de valider cette explication.

D'autres évoquent une allusion au bonnet dont s'affublait autrefois le fou du roi. En effet, la colère était alors considérée comme une forme de démence de courte durée.

Enfin, on peut aussi y voir une utilisation de mots abstraits : l'esprit (la 'tête') est si proche du sommet de la boîte cranienne (le 'bonnet') que la colère qui le traverse parfois n'a pas le temps de se calmer avant d'être exprimée.


[ COMPLEMENTS ]
Bien entendu, il n'y a aucun lien entre le coléreux facile et l'homme qui se plaît à appuyer sa tête sur la poitrine (taille 90 bonnet C) de sa chère et tendre.

mercredi 21 avril 2010

Frankie PAIN conte à Bordeaux lundi 26 AVRIL



VOUS VOULEZ SAVOIR Où 06 65 26 22 00
FRANKIE PAIN
LA CONTEUSE

Si depuis dix ans elle conte et travaille avec ses aînés conteurs : Martine Tollet ,
Pepito Mateao, Henri Gougaud
Echange avec Bruno de la Salle à La soupe aux cailloux AVEC MARTINE TOLLET à l’atelier de la parole, . . .

Elle est aussi connu du petit écran apparition dans Joséphine ange gardien, les femmes flics , le boulevard du palais,
Et dans les salle de cinéma : en ce moment dans Henry , « Protéger et servir » avec Clovis Corniac et Gad Mérane , « Amélie Poulain » ect

régulièrement vous pouvez l’entendre sur France Culture où elle prête sa voix pour des dramatiques , des fictions, des extraits d’auteurs contemporains et anciens.

Vous apprécierez sa voix, ses mimiques, son art oratoire est ciselé et son sens du merveilleux du fantastique, et des vieilles histoires avec leur pesant de sens à cueillir dans le panier de votre cœur, ce qui vous plaira…

Un temps sera donné entre chaque histoire afin que si vous douleurs vous donne envie de regagner votre lit vous pourrez le faire.



SOIREE
CONTES ET HISTOIRES

1 heure

L’Izard blanc

Adaptation d’une nouvelle de « Vent d’autan » de Claude CASTRES
Par la conteuse

La chanson de la branche coupée
Histoire très ancienne
Adaptation par la conteuse

Ouistiti

Conte merveilleux de frères GRIMM

Odette et monsieur Souche
La métamorphose
Ecrit de la conteuse


Petit traité de gourmandise de la conteuse

Suivi de l’invitation à l’improvisation
Sujet choisi à la fin de la conterie

lundi 19 avril 2010

Et pour l'équipe qui a continué le travail

ALLEZ AU TRAVAIL
JE N'AI PAS FINI D'écrire le "pétacle" à part ouistiti des frères Grimm TOUS SERA DU CRU
Vous m'avez tous influencés et inspirés la convalescence sont des moments bénis pour l'écriture et la méditation à condition de prendre les vagues du flots des pensées du bas vers le haut
les poussées verticales il n'y a pas mieux pour se rechausser pour la scène.

EN ESPÉRANT QUE MA PAROLE DONNERA LA FORCE DE COMBATTRE QUE VOUS M'AVEZ TOUS DISTILLE, merci de tous mon coeur et mon âme à vous tous MADAME PAIN









ni en ; ; ; .......





PAS ENCORE ERIGER EN STATUT DE PIERRES






REMETTRE LES PAS SUR LES PLATEAUX DE TOURNAGE
LES STUDIOS DE FRANCE CULTURE
LA Scène à BORDEAUX LE 26 AVRIL







LE VOYAGE DANS LE TRANSIBERIEN





Hymne à tous ses gestes ses sourires ses paroles, l'accueil de notre peur le chemin pour regagner la liberté d'être entière et vivante merci !
je sais que vous voyageais de temps en temps sur mon blog

hymne au chirurgien qui ma sauvée la vie en aout et dans les frimas de l'hiver




Pour accompagner le chirurgien LE PIANO DE NICOLAS DE STAEL



mON STYLE BONNE JUMENT MES COURSES AU TROP UN STYLE POUR DE L'ARTHROSE



Le bébé de l'invisible ne lui avais je pas dit !
j'ai toujours sentit battre en moi la femme BECACISINE



la patiente une blonde plus charnue




POUR ACCOMPAGNER LE DESSIN AU CHIRURGIEN UN Décor à SA DIMENSION



LE GRAND CHIRURGIEN JOUE DE LA CLARINETTE DESSIN ASSEZ SIMPLISTE

" La balle est dans votre camp ! »



[ SIGNIFICATION ]
C'est maintenant à vous de parler, d'agir, de faire vos preuves...

[ ORIGINE ]
Il y a longtemps que la balle[1] est, au figuré, un mot désignant la parole, une action ou une occasion.
En effet, ce mot se retrouve avec cette acception dans plusieurs expressions comme "renvoyer la balle" ou "rattraper la balle".
Dans beaucoup de jeux où on utilise une balle, le but est de l'envoyer dans le camp (la zone de jeu) de l'adversaire, à charge pour lui de nous la renvoyer.

Notre expression est une autre forme, moderne et usuelle, de celle du XVIIe siècle qui était "à vous la balle", avec le sens de "à vous de parler".
On y retrouve bien le contexte du jeu où l'on vient d'envoyer la balle (on vient de parler) à l'interlocuteur et où il doit nous la renvoyer (nous répondre).
Son sens initial s'est étendu au delà de la simple parole, puisqu'elle peut aussi inciter aussi à agir.

[1] Pas l'argotique pruneau, celui qu'on tente, au cours d'une guerre, de faire entrer entre les deux yeux de l'ennemi, avant qu'il ne fasse de même pour nous, mais cette petite chose ronde et plus ou moins rebondissante qu'on s'échange au tennis, au squash ou au tennis de table, par exemple.

dimanche 18 avril 2010

LE CHEVAL DE LA REINE DE MON COEUR

UN "DAY DREAM" pour sunday solitaire écrire une petite nouvelle


LIRE A REBOURS
partir faire un tout sur la plage monsieur SOUCHE ET ODETTE



jouer de la mandoline pour accompagner Frankie dans son solo "le désir"
"fellini 's road" de MONICA casadei



réver à être l'arbre



rêve à devenir une dune



le sourire du chauffeur de frankie



ne pas être dindon de la farce



le tout est de faire partie du cirque
de Gavarnie Pyrénnées


passer dire bonjour aux copains


un petit pique nique


l'art des rencontres



belle prise


jumping d'obstacle


petite balade en rivière profonde


faire un tour sur le dos



étirement


bien commencer la matinée

écrire une petite nouvelle et l'envoyer lamangou@yahoo.fr et nous la mettrons sur ce blog

bien sur aprés vous étes visualiser dans toutes les images
belles inspirations

samedi 17 avril 2010

quelques phrases pour le bonheur dominical



La phrase impertinente de Flaubert :
"le rêve de la démocratie est d'élever l'ouvrier au niveau imbécillité de la bourgeoisie"

"Je resterai jusqu'au bout stupéfaite que des créatures qui par leur constitution et leur fonction devrait ressembler à la terre puissent être à ce point factice"
Marguerite Yourcenar in lettres à mes amis et aux autres septembre 1968

de Christaine Singer qui suit la phrase
"à ce point factice"
se tiennent ensorcelées et prêtes à bondir la reine,la sœur, l'amante , l'épouse,l'amie, la mère - toutes celles qui ont le génie de la relation, de l'accueil: le génie d'inventer la vie.
IN" n'oublie pas les chevaux écumants du passé"
ce qui est ce qui vient , ce qui se présente.
nous ne jetterons pas aux orties des millénaires de mémoire , de ferveur,de tendresse, et d'engagement pour la vie contre une petite mode sordide que l'on appelle l'"actualité"

une phrase de Borges :
"Nos néants différent à peine. Le fait est fortuit et sans importance, que ce soit moi le rédacteur de ses lignes ou vous lecteur"
Christiane reprend la phrase de borges et écrit : " mon seul souhait est qu'à certains moments après toute une vie où je tente de capter l'indicible, j'ai la chance de vêtir les mots telle ou telle intuition qui est peut-être aussi la vôtre.


CHAQUE JOUR NOUVEAU, je suis appelée à réactualiser l'espérance, à renouveler l'alliance.Chaque jour de neuf !

"Les boeuf-carottes »



[ SIGNIFICATION ]
La police des polices (ou l'IGS, Inspection Générale des Services)

[ ORIGINE ]
Il existe deux origines à cette expression argotique datant de la deuxième moitié du XXe siècle.

La première, donnée par André Larue (dans 'Les flics' en 1969) viendrait du fait qu'une fois qu'un policier est passé à la moulinette de la police des polices et a été mis à pied, voire 'démissionné', il ne lui reste plus que la possibilité d'avoir du boeuf aux carottes à son menu, plat supposé peu cher donc au coût adapté à son nouveau budget.

La seconde est proposée en 1984 dans le film "Les Ripoux" de Claude Zidi, selon lequel l'IGS laisse longuement mitonner ou mijoter le présumé coupable[1], comme on le ferait d'un bon boeuf aux carottes.

[1] Sans s'adresser à lui, en l'ignorant, pour qu'il puisse bien gamberger et soit mûr pour passer à table au moment de son interrogatoire, mais certainement pas pour y manger du boeuf aux carottes.

vendredi 16 avril 2010

Les conte du vendredi : L'oie d'or . Conte de Grimm


Il était une fois un homme qui avait trois fils. Le plus jeune avait été surnommé le Bêta et était la risée de tout le monde. Ses frères le prenaient de haut et se moquaient de lui à chaque occasion. Un jour, le fils aîné s'apprêta à aller dans la forêt pour abattre des arbres. Avant qu'il ne parte, sa mère lui prépara une délicieuse galette aux oeufs et ajouta une bouteille de vin pour qu'il ne souffre ni de faim ni de soif. Lorsqu'il arriva dans la forêt, il y rencontra un vieux gnome gris. Celui-ci le salua, lui souhaita une bonne journée et dit :
- Donne-moi un morceau de gâteau et donne-moi à boire de ton vin.
Mais le fils, qui était malin, lui répondit :
- Si je te donne de mon gâteau et te laisse boire de mon vin, il ne me restera plus rien. Passe ton chemin.
Il laissa le bonhomme là où il était, et il s'en alla. Il choisit un arbre et commença à couper ses branches, mais très vite il s'entailla le bras avec la hache. Il se dépêcha de rentrer à la maison pour se faire soigner. Ce qui était arrivé n'était pas le fait du hasard, c'était l'œuvre du petit homme.
Un autre jour, le deuxième fils partit dans la forêt. Lui aussi avait reçu de sa mère une galette et une bouteille de vin. Lui aussi rencontra le petit homme gris qui lui demanda un morceau de gâteau et une gorgée de vin. Mais le deuxième fils répondit d'une manière aussi désinvolte que son frère aîné :
- Si je t'en donne, j'en aurai moins. Passe ton chemin.
Il planta le petit homme là et s'en alla. La punition ne se fit pas attendre. Il brandit sa hache trois ou quatre fois et son tranchant le blessa à la jambe.
Peu de temps après, le Bêta dit :
- Papa, laisse-moi aller dans la forêt. Moi aussi je voudrais abattre des arbres.
- Pas question, répondit le père. Maladroit comme tu es, tu n'iras nulle part.
Mais le Bêta insista et son père finit par céder :
- Vas-y, mais s'il t'arrive quelque chose, tu recevras une belle correction.
Sa mère lui donna une galette faite d'une pâte préparée à l'eau et cuite dans les cendres et une bouteille de bière aigre. Le Bêta arriva dans la forêt et y rencontra le gnome vieux et gris, qui le salua et dit :
- Donne-moi un morceau de ton gâteau et laisse-moi boire de ton vin. J'ai faim et soif.
- Je n'ai qu'une galette sèche et de la bière aigre, répondit le Bêta, mais si cela te suffit, asseyons-nous et mangeons.
Ils s'assirent et le Bêta sortit sa galette qui soudain se transforma en un somptueux gâteau et trouva du bon vin à la place de la bière aigre. Ils mangèrent et burent, puis le vieux bonhomme dit :
- Tu as bon cœur et tu aimes partager avec les autres, c'est pourquoi je vais te faire un cadeau. Regarde le vieil arbre, là-bas. Si tu l'abats, tu trouveras quelque chose dans ses racines.
Le gnome le salua et disparut.
Le Bêta s'approcha de l'arbre et l'abattit. L'arbre tomba et le Bêta aperçut entre ses racines une oie aux plumes d'or. Il la sortit, la prit et alla dans une auberge pour y passer la nuit.
L'aubergiste avait trois filles. Celles-ci, en apercevant l'oie, furent intriguées par cet oiseau étrange. Elles auraient bien voulu avoir une des plumes d'or. « Je trouverai bien une occasion de lui en arracher une », pensa la fille aînée. Et lorsque le Bêta sortit, elle attrapa l'oie par une aile. Mais sa main resta collée à l'aile et il lui fut impossible de la détacher. La deuxième fille arriva, car elle aussi voulait avoir une plume d'or, mais dès qu'elle eut touché sa sœur, elle resta collée à elle. La troisième fille arriva avec la même idée en tête.
- Ne viens pas ici, que Dieu t'en garde ! Arrête-toi ! crièrent ses sœurs.
Mais la benjamine ne comprenait pas pourquoi elle ne devrait pas approcher, et elle se dit : « Si elles ont pu s'en approcher, pourquoi je ne pourrais pas en faire autant ? » Elle s'avança, et dès qu'elle eut touché sa sœur, elle resta collée à elle. Toutes les trois furent donc obligées de passer la nuit en compagnie de l'oie.
Le lendemain matin, le Bêta prit son oie dans les bras et s'en alla, sans se soucier des trois filles qui y étaient collées. Elles furent bien obligées de courir derrière lui, de gauche à droite, et de droite à gauche, partout où il lui plaisait d'aller. Ils rencontrèrent un curé dans les champs qui, voyant ce défilé étrange, se mit à crier :
- Vous n'avez pas honte, impudentes, de courir ainsi derrière un garçon dans les champs ? Croyez-vous que c'est convenable ?
Et il attrapa la benjamine par la main voulant la séparer des autres, mais dès qu'il la toucha il se colla à son tour et fut obligé de galoper derrière les autres.
Peu de temps après, ils rencontrèrent le sacristain. Celui-ci fut surpris de voir le curé courir derrière les filles, et cria :
- Dites donc, monsieur le curé, où courez-vous ainsi ? Nous avons encore un baptême aujourd'hui, ne l'oubliez pas !
Il s'approcha de lui et le prit par la manche et il ne put plus se détacher.
Tous les cinq couraient ainsi, les uns derrière les autres, lorsqu'ils rencontrèrent deux paysans avec des bêches qui rentraient des champs. Le curé les appela au secours, leur demandant de les détacher, lui et le sacristain. Mais à peine eurent-ils touché le sacristain que les deux paysans furent collés à leur tour. Ils étaient maintenant sept à courir derrière le Bêta avec son oie dans les bras.
Ils arrivèrent dans une ville où régnait un roi qui avait une fille si triste que personne n'avait jamais réussi à lui arracher un sourire. Le roi proclama donc qu'il donnerait sa fille à celui qui réussirait à la faire rire. Le Bêta l'apprit et aussitôt il se dirigea au palais, avec son oie et toute sa suite. Dès que la princesse aperçut ce défilé étrange, les uns courant derrière les autres, elle se mit à rire très fort.
Le Bêta réclama aussitôt le mariage, mais le roi n'avait pas envie d'un tel gendre. Il tergiversait et faisait des manières, pour déclarer finalement que le Bêta devait d'abord trouver un homme qui serait capable de boire une cave pleine de vin. Le Bêta pensa que le petit bonhomme gris serait certainement de bon conseil et consentirait peut-être à l'aider, et il partit dans la forêt. À l'endroit précis où se trouvait l'arbre abattu par le Bêta était assis un homme au visage triste. Le Bêta lui demanda ce qu'il avait.
- J'ai grand-soif, répondit l'homme, et je n'arrive pas à l'étancher. Je ne supporte pas l'eau. J'ai bu, il est vrai, un fût entier de vin, mais c'est comme si on faisait tomber une goutte sur une pierre chauffée à blanc.
- Je peux t'aider, dit le Bêta. Viens avec moi, tu verras, tu auras de quoi boire.
Il le conduisit dans la cave du roi. L'homme commença à boire le vin et il but et but jusqu'à en avoir mal au ventre. À la fin de la journée, il avait tout bu.
Le Bêta réclama de nouveau le mariage, mais le roi biaisait encore : un tel simplet, un tel dadais -comme d'ailleurs même son nom l'indiquait - pourrait-il devenir le gendre d'un roi ? Il inventa donc une nouvelle épreuve : le Bêta devrait d'abord lui amener un homme capable de manger une montagne de pain. Le Bêta n'hésita pas une seconde et partit dans la forêt. À l'endroit habituel était assis un homme, qui serrait sa ceinture avec un air très contrarié :
- J'ai mangé une charrette de pain, mais à quoi bon quand on a faim comme moi ? Mon estomac est toujours vide et je dois toujours serrer ma ceinture.
Le Bêta fut très heureux de l'apprendre et lui dit gaiement :
- Lève-toi et suis-moi ! Tu verras, tu mangeras à satiété.
Il emmena l'affamé dans la cour royale. Entre-temps, le roi fit apporter toute la farine du royaume et ordonna d'en faire une montagne de pain. L'homme de la forêt s'en approcha et se mit à manger. À la fin de la journée, il avait tout englouti. Et le Bêta, pour la troisième fois, demanda la main de la princesse. Mais le roi se déroba encore en demandant à son futur gendre de trouver un bateau qui saurait aussi bien se déplacer sur l'eau que sur la terre.
- Dès que tu me l'amèneras, le mariage aura lieu.
Le Bêta repartit dans la forêt et, là était assis le vieux gnome gris qui dit :
- J'ai bu pour toi, j'ai mangé pour toi. Et maintenant je vais te procurer ce bateau ; tout cela parce que tu as été charitable avec moi.
Et, en effet, il lui donna ce bateau qui naviguait aussi bien sur l'eau que sur la terre et le roi ne put plus lui refuser la main de sa fille.

mercredi 14 avril 2010

Sur le divan de la quête de l'amour


VASTE PROGRAMME
Lacan disait : ""on offre ce que l'on a pas à quelqu'un qui n'a rien à faire de ce qu'on lui offre" à quelques broutilles prêts


Picasso dit : "je ne cherche pas je trouve"


Rûmi : Ne cherche pas l’amour. Cherche plutôt et trouve tous les obstacles que tu as construits pour l’empêcher de vivre.

avec ses phrases associées on pourrait toucher un peu de la justesse de cet eldorado du voyage à l'autre