mercredi 28 avril 2010

« Etre collet monté »


« Etre collet monté »

[ SIGNIFICATION ]
Être raide, guindé, pédant
Être rigide sur les manières et les principes
Affecter l'austérité, la pruderie

[ ORIGINE ]
Les braconneurs connaissent bien le collet, ce noeud coulant qui permet de capturer certains animaux en leur enserrant le cou lorsqu'ils passent à travers. L'appellation de ce piège est un diminutif de cou.

Et c'est bien au cou que nous allons nous intéresser, pas celui des lièvres, mais celui des dames de la cour autour de Catherine de Médicis qui aimait bien lancer des modes, dont celle du collet monté, pièce de tissu enroulé autour du cou (d'où le 'collet') et rigidifié vers le haut (d'où le 'monté') à l'aide de carton, de fil de fer et d'empois, une substance collante et épaisse à base d'amidon, destinée à 'empeser' le tissu (le 'monté' fait aussi allusion à l'armature sur laquelle est 'montée' l'étoffe).

Cette mode déclinera sérieusement après la disparition de la Médicis, mais la raideur de l'objet et l'apparence guindée de celles qui le portaient ont suffi à faire de l'objet un qualificatif appliqué, entre autres, aux personnes ayant un comportement rigide, un peu comme les vielles femmes aigries et promptes aux critiques, catégorie de personnes qu'on disait collet montées, selon Furetière.

Et si le terme collet monté est aussi associé à la pruderie, c'est parce que, compte tenu de la fragilité de l'objet, la moindre tentative d'amorce de début de commencement de galipettes le mettait complètement à mal. On était donc certain que toute femme portant un tel collet en parfait état ne venait pas de se faire trousser dans une quelconque alcôve discrète.

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