mercredi 30 janvier 2013

sagesse et jaune blanc

 

 

 

 

1 photo voir la reference  à la fin du billet

Thich Nhat Hanh

La source de l'amour est profonde en nous et nous pouvons aider les autres a réaliser beaucoup de bonheur. Un seul mot, un geste, un pensée peuvent réduire la souffrance d’une personne et lui apporter de la joie.



Annie Marquier

La plus belle chose qui puisse arriver à un être humain, c'est de découvrir ce feu sacré, le feu de son âme. Et de faire en sorte que sa vie entière soit l'expression de ce feu intérieur.


Les livres neufs sont impertinents, les feuilles ne se laissent pas tourner sagement, elles résistent et il faut appuyer pour qu'elles restent à plat. Les livres d'occasion ont le dos détendu, les pages, une fois lues, passent sans se soulever.
 
Erri De Luca (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.13, Folio n°3678) 





Un ami, un véritable ami, c'est aussi un témoin, quelqu'un dont le regard permet d'évaluer mieux sa propre vie [...].
Emmanuel Carrère (L'Adversaire, p.13, Folio n°3520)



Daniel Pennac
1944


[...] la vertu paradoxale de la lecture qui est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens.
(Comme un roman, p.19, Éd. Gallimard)


Oui, l'histoire lue chaque soir remplissait la plus belle fonction de la prière, la plus désintéressée, la moins spéculative, et qui ne concerne que les hommes: le pardon des offenses.
(Comme un roman, p.33, Éd. Gallimard)




[...] une des fonctions essentielles du conte [...] est d'imposer une trêve au combat des hommes.
(Comme un roman, p.33, Éd. Gallimard)



La répétition rassure.
(Comme un roman, p.57, Éd. Gallimard)



Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même.
(Comme un roman, p.82, Éd. Gallimard)



  Aimer c'est, finalement, faire don de nos préférences à ceux que nous préférons.
(Comme un roman, p.86, Éd. Gallimard)





  1. Rien de plus énigmatique qu'un air de maturité.
    (Comme un roman, p.107, Éd. Gallimard)
     
  2. Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre.
    (Comme un roman, p.125, Éd. Gallimard)
     
  3. On ne force pas une curiosité, on l'éveille.
    (Comme un roman, p.127, Éd. Gallimard)
     
  4. L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres parce qu'il se sait mortel. Il habite en bande parce qu'il est grégaire, mais il lit parce qu'il se sait seul.
    (Comme un roman, p.175, Éd. Gallimard)
     
  5. On devient légitimement défensif... la pire de choses. (La petite marchande de prose, p.116, Folio n° 2342)
     
  6. Être soi, monsieur, c'est être le bon cheval, au bon moment, sur la bonne case du bon échiquier! ou la reine, ou le fou, ou le dernier des petits pions!
    (La petite marchande de prose, p.117, Folio n° 2342)
 
belle journée cher lecteurs et lectrices

frankie 
que ses mots flash votre journée



US surfer Garrett McNanamara rides a wave during a surf session at Praia do Norte beach in Nazare, Portugal, Wednesday, Jan. 30, 2013. McNamara is said to have broken his own world record for the largest wave surfed when he caught a wave reported to be around 100ft, off the coast of Nazare on Monday. If the claims are verified, it will mean that McNamara, who was born in Pittsfield, Massachusetts, USA, but whose family moved to Hawaii's North Shore when he was aged 11, has beaten his previous record, which was also set at Nazare, of 23.77 meters (78 feet) in November 2011. Photo: Francisco Seco, Associated Press  

mardi 29 janvier 2013

en salle le 20 février" vive la france" vous m'y verrez.

j'ai réparé la page vous devriez voir l'affiche merci et désolée de cette  panne d'images  frankie



sagesse et noir et blanc

dégustez et très belle journée frankie

Christian Bobin

L'esprit d'enfance est toujours neuf, repart toujours au début du monde, aux premiers pas de l'Amour.

Gangaji

La vraie joie inclut à la fois le bonheur et le malheur. Reconnaître cela, et vous n'êtes plus lié par l'avidité pour le plaisir et le rejet de la douleur.


Jean-René Huguenin

La beauté n'est pas dans l'objet regardé, mais dans nos yeux.


Quiconque commence son discours par : " Je peux me tromper... " est convaincu, soyez-en sûr, d'avoir entièrement raison.
Anonyme


 
On sort le cercueil -
un pont se pose
dans le paysage

Kanseki Hashi (Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.197, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)




Il est doux, quelquefois, d'avoir des envieux.
François-Louis Riboutté (L'Assemblée de Famille, acte 2, sc. 9 (Valmont), 1808)




Je vis dans des conditions qui me sont données, est-ce que j'ai choisi la forme de mon nez, la force de mon poing ? Quand vous lisez ce que j'écris, ne l'oubliez pas, la vie est un langage, l'écriture un tout autre. Leurs grammaires ne sont pas interchangeables. Verbes irréguliers.
Louis Aragon (Traité du style, p.228, L'Imaginaire/Gallimard n°59)





Romain Gary
1914-1980


  1. Dans la vie c'est toujours la panique.
    (La vie devant soi p.29, Folio n° 1362)
     
  2. [...] sommeil du juste.[...] Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.
    (La vie devant soi p.39, Folio n° 1362)
     
  3. C'est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes.
    (La vie devant soi p.43, Folio n° 1362)
     
  4. [...] plus on a rien et plus on veut croire.
    (La vie devant soi p.48, Folio n° 1362)
     
  5. Les gens tiennent à la vie plus qu'à n'importe quoi, c'est quand même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu'il y a dans le monde.
    (La vie devant soi p.57, Folio n° 1362)
     
  6. J'ai toujours rêvé d'avoir un trésor caché quelque part où il serait bien à l'abri de tout et que je pourrais découvrir chaque fois que j'avais besoin.
    (La vie devant soi p.61, Folio n° 1362)
     
  7. - C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur.
    - Peur de quoi, Madame Rosa ?
    - C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
    Ça, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue.

    (La vie devant soi p.63, Folio n° 1362)
     
  8. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui font du bien dans le monde, mais ils font pas ça tout le temps et il faut tomber au bon moment. Il y a pas de miracle.
    (La vie devant soi p.64, Folio n° 1362)
     
  9. [...] les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant.
    (La vie devant soi p.68, Folio n° 1362)

  10. Quand elle marchait, c'était un déménagement.
    (La vie devant soi p.74, Folio n° 1362)
  11.  
  12. avec remerciement  au fil de
  13. mes lectureshttp://www.gilles-jobin.org/citations/ 
  14.  
  15. La situation étant désespérée, tout est maintenant possible.
    (John Cage)
     
 

dimanche 27 janvier 2013

Instantanées pour Armarita









l'amour tronqué







N'up à l'africaine























et le chant éleva les cœurs les larmes se transmuèrent en roses et lys ,  et le pardon fera sa route, et d'autres voies  vers l'allégresse et cette joie sublime


 photos aquarelles  textes de frankie Pain



je n'ai pu faire plus cours pardon à vous mais c'est mon grand instantané de la semaine


belle semaine à vous tous et toutes



de ma convalescence




Pour visiter les autres instantanées  cliquer sur le lien
                              http://mesinstantanes.blogspot.fr/

jeudi 24 janvier 2013

jour du poisson et des contes de sagesse



Bar  péché à la ligne,

et tranche de colin blanc




dans une terrine  faire un lit d'échalotes  coucher y mettre le poisson  et un autre  drap de tranches fines d’échalote , recouvrir de thym frais , romarin, sauge , une feuille de laurier.
 20 minutes au four bien chaud.
Dans le wook faire cuire trois races de pommes de terre coupées en fines tranches avec une tête d'ail épluchée, thym frais , branche de céleri , romarin.
faire cuire



puis égoutter , écraser à la fourchette saler de fleurs de sel  moitié crème fraiche, moitié beurre salée.
 accompagnée d'une salade de scarole  avec des croutons frottés d'ail frais

bon appétit 
régalez vous
et gros bisous


VERITE et MENSONGE


(histoire africaine)

Dieu décide un jour de créer toutes choses, les bonnes et les mauvaises. Il crée la nuit et le jour, l' envers et l'endroit, la lune et le soleil, le haut et le bas; et ainsi à toute chose se crée la chose contraire.
Vérité est créée grande, majestueuse, d' une beauté inégalée. Mensonge , lui est crée petit, laid et maladif. Dieu , dans sa grande bonté , donne à Mensonge une machette pour mieux se défendre et égaliser ses chances avec Vérité; puis il les envoie exister dans le monde.
Vérité et Mensonge s' en vont chacun de leur côté, chemin, cheminant. Les gens préfèrent écouter Vérité, elle est si attirante par sa beauté et tout est si limpide avec elle. Mensonge rejeté, commence à sentir grandir en lui de la jalousie et de la haine pour Vérité. Il décide un jour d' attendre Vérité dans un creux de chemin et de la provoquer. Une bagarre éclate entre les deux opposés de la Parole. Vérité plus forte et plus résistante prend le dessus, mais de ce fait sûre d' elle, elle perd un peu de son attention. Mensonge profite de ce moment de distraction pour lui couper la tête avec sa machette. Vérité, sidérée, aveugle, cherche à tâtons sa tête pour la replacer sur son corps. En cherchant fébrilement son visage de beauté, elle sent enfin sous ses doigts une tête, d' une rapidité et d' une force insoupçonnée elle la tire vers elle et la replace sur son corps. Hélas ! c' est la tête affreuse et laide de Mensonge qu'elle a dans son aveuglement, à son tour décapité.


Chemin , cheminant, Vérité va de part le monde avec la tête immonde de Mensonge et Mensonge avec la belle tête altière de Vérité; et les hommes de ne plus savoir discerner la vérité du mensonge.
Quelle pagaïe!










beau vendredi frankie vous fait un gros chauddoudoduchauddoudodu , il fait frisquette à paris à demain les instantanée pour Armarita

mercredi 23 janvier 2013

rené Char fleurs habillées de l'hiver

juste un petit salut du jour


LA BÊTE INNOMMABLE
 
La Bête innommable ferme la marche du gracieux troupeau, comme un cyclope bouffe.
Huit quolibets font sa parure, divisent sa folie. La Bête rote dévotement dans l’air rustique.
Ses flancs bourrés et tombants sont douloureux, vont se vider de leur grossesse.
De son sabot à ses vaines défenses, elle est enveloppée de fétidité.
Ainsi m’apparait dans la frise de Lascaux, mère fantastiquement déguisée,
La Sagesse aux yeux pleins de larmes.

 
René Char, in La Paroi et la Prairie, Ed. G.L.M., 1952.


rené CHAR
Recueil : "Seuls demeurent"

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle passa les grèves machinales;
Elle passa les cimes éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche , la sainteté du mensonge , l’alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s’inscrivit mon souffle.
D’un pas à ne se mal guider que derrière l’absence, elle est venue , cygne sur la blessure par cette ligne blanche.




Le visage nuptial (1944)

À présent disparais, mon escorte, debout dans la distance;
La douceur du nombre vient de se détruire.
Congé à vous, mes alliés, mes violents, mes indices.
Tout vous entraîne, tristesse obséquieuse.
J'aime.

L'eau est lourde à un jour de la source.
La parcelle vermeille franchit ses lentes branches à ton front,
dimension rassurée.
Et moi semblable à toi,
Avec la paille en fleur au bord du ciel criant ton nom,
J'abats les vestiges,
Atteint, sain de clarté.

Tu rends fraîche la servitude qui se dévore le dos;
Risée de la nuit, arrête ce charroi lugubre
De voix vitreuses, de départs lapidés.

Tôt soustrait au flux des lésions inventives
(La pioche de l'aigle lance haut le sang évasé)
Sur un destin présent j'ai mené mes franchises
Vers l'azur multivalve, la granitique dissidence.

Ô voûte d'effusion sur la couronne de son ventre,
Murmure de dot noire!
Ô mouvement tari de sa diction!
Nativité, guidez les insoumis, qu'ils découvrent leur base,
L'amande croyable au lendemain neuf.
Le soir a fermé sa plaie de corsaire où voyageaient les fusées
vagues parmi la peur soutenue des chiens.
Au passé les micas du deuil sur ton visage.

Vitre inextinguible: mon souffle affleurait déjà l'amitié
de ta blessure,
Armait ta royauté inapparente.
Et des lèvres du brouillard descendit notre plaisir
au seuil de dune, au toit d'acier.
La conscience augmentait l'appareil frémissant deta permanence;
La simplicité fidèle s'étendit partout.

Timbre de la devise matinale, morte saison
de l'étoile précoce,
Je cours au terme de mon cintre, colisée fossoyé.
Assez baisé le crin nubile des céréales:
La cardeuse, l'opiniâtre, nos confins la soumettent.
Assez maudit le havre des simulacres nuptiaux:
Je touche le fond d'un retour compact.
Ruisseaux, neume des morts anfractueux,
Vous qui suivez le ciel aride,
Mêlez votre acheminement aux orages de qui sut guérir
de la désertion,
Donnant contre vos études salubres.
Au sein du toit le pain suffoque à porter coeur et lueur.
Prends, ma Pensée, la fleur de ma main pénétrable,
Sens s'éveiller l'obscure plantation.

Je ne verrai pas tes flancs, ces essaims de faim, se dessécher,
s'emplir de ronces;
Je ne verrai pas l'empuse te succéder dans ta serre;
Je ne verrai pas l'approche des baladins inquiéter
le jour renaissant;
Je ne verrai pas la race de notre liberté servilement se suffire.

Chimères, nous sommes montés au plateau.
Le silex frissonnait sous les sarments de l'espace;
La parole, lasse de défoncer, buvait au débarcadère angélique.
Nulle farouche survivance:
L'horizon des routes jusqu'à l'afflux de rosée,
L'intime dénouement de l'irréparable.

Voici le sable mort, voici le corps sauvé:
La Femme respire, l'Homme se tient debout.

René Char

***

Pyrénées

in "Commune présence"

Montagne des grands abusés,
Au sommet de vos tours fiévreuses
Faiblit la dernière clarté.
Rien que le vide et l'avalanche,
La détresse et le regret!
Tous ces troubadours mal-aimés
Ont vu blanchir dans un été
Leur doux royaume pessimiste.
Ah! la neige est inéxorable
Qui aime qu'on souffre à ses pieds,
Qui veut que l'on meure glacé
Quand on a vécu dans les sables.

René Char

***

Les Inventeurs (1949).

Ils sont venus, les forestiers de l'autre versant, les inconnus de nous, les rebelles à nos usages.
Ils sont venus nombreux.
Leur troupe est apparue à la ligne de partage des cèdres
Et du champ de la vieille moisson désormais irrigué et vert.
La longue marche les avait échauffés.
Leur casquette cassait sur les yeux et leur pied fourbu se posait dans le vague.

Ils nous ont aperçus et se sont arrêtés.
Visiblement ils ne présumaient pas nous trouver là,
Sur des terres faciles et des sillons bien clos,
Tout à fait insouciants d'une audience.
Nous avons levé le front et les avons encouragés.

Le plus disert s'est approché, puis un second tout aussi déraciné et lent.
Nous sommes venus, dirent-ils, vous prévenir de l'arrivée prochaine de l'ouragan,
de votre implacable adversaire.
Pas plus que vous, nous ne le connaissons
Autrement que par des relations et des confidences d'ancêtres.
Mais pourquoi sommes-nous heureux incompréhensiblement devant vous et soudain pareils à des enfants?

Nous avons dit merci et les avons congédiés.
Mais auparavant ils ont bu, et leurs mains tremblaient, et leurs yeux riaient sur les bords.
Hommes d'arbres et de cognée, capables de tenir tête à quelque terreur
mais inaptes à conduire l'eau, à aligner des bâtisses, à les enduire de couleurs plaisantes,
Ils ignoraient le jardin d'hiver et l'économie de la joie.

Certes, nous aurions pu les convaincre et les conquérir,
Car l'angoisse de l'ouragan est émouvante.
Oui, l'ouragan allait bientôt venir;
Mais cela valait-il la peine que l'on en parlât et qu'on dérangeât l'avenir?
Là où nous sommes, il n'y a pas de crainte urgente.

***

Oh la toujours plus rase solitude
Des larmes qui montent aux cimes.

Quand se déclare la débâcle
Et qu'un vieil aigle sans pouvoir
Voit revenir son assurance,
Le bonheur s'élance à son tour,
À flanc d'abîme les rattrape.

Chasseur rival, tu n'as rien appris,
Toi qui sans hâte me dépasses
Dans la mort que je contredis.

René Char

***

Allégeance

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?

René Char
***

J'habite une douleur

Le poème pulvérisé (1945-1947)

Ne laisse pas le soin de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est précoce à se plisser. La souffrance connaît peu de mots. Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain et ton lit te sera léger. Tu rêveras que ta maison n'a plus de vitres. Tu es impatient de t'unir au vent, au vent qui parcourt une année en une nuit. D'autres chanteront l'incorporation mélodieuse, les chairs qui ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on t'identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de l'impossible.

Pourtant.

Tu n'as fait qu'augmenter le poids de ta nuit. Tu es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans été. Tu es furieux contre ton amour au centre d'une entente qui s'affole. Songe à la maison parfaite que tu ne verras jamais monter. A quand la récolte de l'abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires...

Qu'est-ce qui t'a hissé, une fois encore, un peu plus haut, sans te convaincre?

Il n'y a pas de siège pur.

René Char