jeudi 31 octobre 2013

petite piece d'écriture ; "Les oiseaux sans tête

Un repentir




Les oiseaux sans tête.*
 Vogel zonder kop *1
Blinde vink* 2




 

« Demain, Père dit, je vous fais des oiseaux sans tête ».

"Oh ! la, la !  oiseaux sans tête . Il nous a ramené çà de sa guerre,

oiseaux, pas gentil , il a    le cou ... couper la tête....

une de ses tortures qu’il n’a pas raconté ,

 à moitié mots comment ne pas comprendre  certaines ?

quand il avait les lèvres brulées
 des grenades éclatées de trop prés... 
et autres tatouages  aux poignets bleuis.....


oiseaux sans tête  volent encore

comme le canard de Mémé  continue à marcher

ou l’anguille  qui ondule après le couperet sur la toile cirée

s’ils ne sont  pas gentils ces oiseaux là. 
 Comment les mangerais je ? 
Sans tête ou avec tête ?

Du mauvais dedans çà empoisonne.

Il était fort boucher ,Pére,
 en pâté de tête de cochon.

Je regardais Pére  comme sous un abat jour.

« Papa, c’est plus la guerre ici »


"Ne t’inquiètes, Pompon tu trouveras çà très bon."



Le lendemain dés qu’il fut en cuisine ,

je me postai derrière la porte,

l’œil dans le trou de la serrure,
 l’oreille était  fouineuse :

Couteau sur la planche de bois,

le couteau dans l’oignon qu'il  lamelle,

plus serré avec "rio" léger d'eau  : l’échalote,

le pilon : l’ail.

 Plus rien,

 sauf 8 coups de ciseaux rapides courts.



Et l’odeur  de viande sous la porte avec le mélange des agréments. Le thym, le laurier

« Allez, la  curieuse , viens éplucher les pommes de terre pour la purée »

 "Papa tu m’as gardé les plumes,(temps) ?

 ils n’ont pas du souffrir, (temps) je ne les ai pas entendus  crier.

« Epluches » 

Il me regarde avec sa première tendresse ce qui était si rare chez lui.


Je n’ai jamais attendu un plat avec autant d’impatience.


 Mon cœur battait très fort,

 les autres autour de la table  réagissait banalement





« Oiseaux sans tête » dit-il soulevant le couvercle .

Difficile de voir .

 Chaque oiseau était emmailloté, ficelé

avec  une barde de lard.
 des gousses d’ail entières entre eux, 
 sauce carmin marron,
 sous une légère pluie de printemps 
 persil , appétits,  cerfeuil :
 comme çà sentait bon.
 

Je tendis mon assiette à la demande de papa.

 Déficeler ce pactage .


Ce n’était des oiseaux : un morceau de foie de génisse enroulé dans des bardes de porc.

Il me regarda avec un sourire . Si rare sur son visage d’après guerre. 

Il m’offrit mon premier clin d’œil. 


Ainsi naissait notre  grande complicité.

008
Françoise Pain La Mangou
le nom d'auteure de Frankie



 * Au Moyen Âge, les oiseaux chassés au faucon étaient servis sans tête car celle-ci était traditionnellement donnée au rapace -



 *1 flammand
*2 néerlandais pinson aveugle









 






 ainsi voici venir le soir qui tombe et l'heure de débaucher pour  un dernier jour de travail


à demain 
dans ma nouvelle vie que je vais inventée...

FranKie Mappemonde


mercredi 30 octobre 2013

petite piéce d'écriture :"le suprrimé de poulet"



Un Repentir




Le supprimé de poulet
Ma sœur et moi nous nous regardions
Après avoir longuement cherché
Dans notre assiette et dans le plat, le poulet n’y était pas.

Comment avions nous pu y sentir son goût, son fumet ?
Notre maman déraisonnait.
Nous avions les larmes aux yeux, sans ouvrir notre clapet.
Nous baisions le nez dans l’ assiette,  nous étions dérangées.

Ce ragout de poulet avait son roux , ses patates
Son bouquet garni , les petites feuilles du thym
 qui se rependaient partout dans la sauce
le bateau « laurier » traversait la circonférence
de la casserole quand on se resservait
Curieuses d’aller jusqu’au bout, pour découvrir le fond :
Tapis, recroquevillés une aile de poulet ,
 Le croupion que j’aimais tant,  la cuisse, pour la Titine
et l’os , le petit os au dessous du cou,
 avec lequel nous jouions à savoir si quelqu’un pensait à nous
 si on gagnait le plus petit bout.
C’était pas une casserole sans fond , le fond raclé :
Rien .

Nous avions bien vu
J’appris le mot : supprimé.  De poulet .
j’avais confondu « entre-met » : séparé avec rien au milieu
comme l’espace entre certains mots.
Il n’y avait pas de dessert : c’était moins grave.
Et Mère nous voyant si tristes comme punies sans avoir fait de fautes :
Çà : c’est le genre de la mère,
 elle avait une logique, bien à elle
 pour se manifester avec ferveur,
 martinet qui claque,
 le jour de la récolte de nos + de bompoints
 et, les jours de rien, elle nous faisait la fête !
« Je n’ai pas reçu la solde de papa. (Temps)
J’ai cuisiné pour vous y faire manger du poulet sans qu’il y en est. »
Alors nous avons ri , ri , d’ un rire emballé
comme un canasson à qui son  fermier
 donne un grand  coup de pied.


            007
de Françoise Pain La Mangou  
le nom d'auteure de frankie  


beau mercredi


demain c'est mon dernier jour de travail
enfin du statut de travailleur.

 

lundi 28 octobre 2013

Feuilleton d’automne 4 eme épisode: "Oui . Pour un panari ! "



Feuilleton d’automne
4 eme épisode




La robe de docteur  d'Odette

si vous ne l'avez pas encore lu le 5eme épisode  mis pour un peu remuer les méninges mais vous pouvez aussi le lire dans la suite en cliquant sur le lien





Odette dans son bourg de La Ronde s’était bien adaptée. Avec Prospero elle découvrit les complicités des monastères. Les gens venaient plus la consulter pour parler que pour se faire soigner. Ils étaient au parfum des pompiers, il y avait les rebouteux qui avaient de grandes consultations, pour les petits trucs les recettes de grand mère à leur  économie domestique  cela suffisait. Odette accueillait ce qu’elle recevait. Elle savait que les mots soignaient aussi. Elle organisa la mise en place d’un groupe d’alcooliques anonymes, les femmes se plaignaient beaucoup de la « beloterichardite » du canton. Elle organisa des soirées de contes dans la maison de la sœur de Prospero. Chacun racontait une histoire, -vraie, pas vrai-, pendant la contée cuisait  la soupe (avec ce que chacun avait apporté) la soupe  mangée les voix repartaient  jusqu’à épuisement du sac à histoires,   la dégustation des desserts et la fin sonnait. Les mots soignent.
la mére d'odette et son amie Moineau
aux contes le soir 
Odette accepte comment les choses se passent bien différemment de son imagination.  Elle était montée à Paris pour raconter des histoires , c’est en Vendée qu’elle les fait raconter. Elle mange à sa faim, son frigidaire est toujours plein. Ainsi qu’un immense congélateur.
Ses consultations sont rarement payées avec des pièces trébuchantes : les braconnes, les pêches, la saison des champignons. Ce ne sera pas ses dernières années là qui feront gonflées sa retraite mais au moins chaque chose accomplie à sa reconnaissance ce qui la change de Paris où elle donnait de son art, on ne la rappelait plus, elle ne savait jamais pourquoi elle n’était plus prise, au point qu’ elle ne sait par quel miracle,  elle ne s’était pas complètement perdue.
Le skipper qui l’avait amené en bateau sur la terre de ses études et de son premier boulot.  L a noce  à la Mélusine. Le skipper fils père : -le ballot vivant- à la capitainerie : la découverte sans le savoir de son fils : 4 ans et demi, rebaptisé Hugo Victoire. IL   épousa Léo Léon son ami complice,  le bucheron afin d’obtenir la garde de son fils : offrir  un point fixe,  stable : Léo Léon dans le couple. De temps en temps ils viennent visiter Odette. Une belle complicité entre Odette Mélusine est née au point où Hugo Victoire, le petiote a agi pour laisser Chien à Odette  (5eme épisode) afin d’être sur de venir régulièrement en Vendée en visite chez sa Mélusine amie des hommes et du petit monde de la nature.
 
Chien
 
 Colette et Toby


Madame l’Ambulance est toujours de ses sorties ; visite à domicile : aider un fermier à un accouchement délicat d’une de ses génisses ou juments. Et petite acte de chirurgie. Sur la route elle s’arrête pour capter ses émissions préférées et se rendre après à l’urgence. Ce jour là un panaris. Elle avait regardé son émission littéraire où son auteur chéri passait en retransmission.
Un panaris peut attendre.
Elle prit la route pour d’école désaffectée qu’il  lui avait expliqué. Quand le Monsieur Souche panaris ouvrit la porte Odette.

Elle fut  statufiée, elle demanda vite à s’asseoir. Elle était très mal,  sur le point de perdre connaissance. Et elle se remit doucement, son sourire était très prolixe. Et elle resta longtemps sans rien faire comme dans un état de somnambule. Le temps passa l’homme fit un thé, elle y but, il servit un repas, elle mangea. La douleur du panaris démangeait le bout du doigt de Monsieur Souche.
Que puis-je faire pour vous maintenant ?
Odette avait répondu à brule pourpoint 
Epousez moi !
L’homme écarquilla les yeux :
Quoi ?
Odette vous avez bien entendu :
Epousez-moi !
L’homme :
Vous êtes sur de vous ?
Odette :
Oui, absolument.
Le visage d’Odette était rayonnant. Offerte. C’était sous son nom d’usage l’auteur favori qu’elle avait écouté en retransmission en venant chez lui pour le panaris. Elle avait les yeux humides. C’était lui.
L’homme
Si je vous dis « oui » vous vous occuperez de mon panaris ?
Odette 
 oui.
L’homme
oui.
Elle se leva comme sortant d’un autre monde, elle installa Monsieur Souche,  désinfecta son doigt ouvrit sa boite de bistouri, fit l’incision, dégorgea le pus du doigt, lui fit une jolie poupée.
« C’est fini. Tout peut commencer. »
Monsieur Souche
Vous étiez sérieuse tout à l’heure ?
Odette
Oh ! Oui, sans l’ombre d’un  doute.
Monsieur Souche
Je suis..
Odette
je sais.
Monsieur Souche
Heu ! Mais enfin

Odette lui prit la main, l’embrassa.
 Monsieur Souche se laissa faire comme un planeur dans sa colonne d’air montante enfin rencontrée.
Odette
Vous êtes l’homme qui un jour sauva ma vie en me donnant sur une de vos phrases,  une grande extase.
 Je compris que je pouvais attendre d’être amoureuse vraiment, avant de dire oui.
Grâce à la joie de vos livres et d’autres livres,  je pus me passer des rencontres accessoires et malignes.
Monsieur Souche
Je ne connais que les mots
Odette
Vous n’inquiétez pas, moi aussi depuis très longtemps.
Nous prendrons le temps pour nos chairs
Monsieur Souche
Bon Bien venue, je vous présence ma compagne : ma chatte Zita
Odette
 A demain pour le pansement.
J’amènerai de quoi manger.
Monsieur Souche
Vous ne restez pas plus longtemps ?
Odette
Non, je dois me remettre.  Mon corps est en ébullition.
Monsieur Souche
Vous n’allez reprendre la route dans cet état .
D’ailleurs la tempête Christian peut descendre jusqu’à nos terres.
Je vous fais couler un bain, je vous garde jusqu’à demain, prévenez vos gens.

L’homme lui posa un châle de cashmire sur ses épaules, il remua le tronc d’arbre dans la cheminée, et  il se dirigea dans les pièces arrière. L’eau coula dans le bain. Il revint à elle tout sourire. Ca il l’aurait écrit  son éditeur lui aurait dit : « tu n’exagères  pas trop, et commencer une histoire par la fin qu’est-ce qui te prend ? » La vie est plus riche que notre imagination, elle nous offre sur un plateau ce que l’on  n’espérait plus.
Et cette petite bonne femme qu’il a eu le loisir d’observer quand elle était  longuement dans son « falling in love » passant par toutes les formes qui peuvent se vivre une vie durant de femme, de la petite fille perdue, rassurée, rêvant, la jeune fille sauvage, la femme en quête, la femme offerte, la femme emberlificoteuse, la dame souveraine avec son bistouri délivrant, la femme maternelle. La dame sur d’Elle qui le demande en mariage et fait de lui un homme vivant : être autre qu’un faiseur de succès. Monsieur Souche.

Odette alla prendre le bain. Elle vivait l’inconnu en elle,  la fulgurance d’un désir qui s’enflamme, et la simplicité d’un déploiement, d’un changement d’habitude à vue et une porte d’une autre vie consentie.


Zita se logea sur le canapé en face du feu et observait son maitre, qui changeait ses circuits dans sa maison :
« Çà sera quand son thé à nous, son petit biscuit qu’il lui écrasait dans la main pour lui offrir ? J’avais raison de prendre son panaris pour un drôle de bordel. Si çà se trouve elle va rester dormir, dans son lit ? Pas déjà.»

son thé à nous
 
de l'auteure Frankie Pain


le 5eme épisode 
cliquez sur llien



bonne semaine frankie

L'ail

 PhOto de Frankie 
sur le marché de Vannes

 Sans toi,
 ail parfumée décollant le palais de tes effluves trapues,
je ne pourrai cuisiner

de plus tu chasses
le diable de la maison

un kilo par mois.

si l'on veut m'embrasser
en  une visite d'improviste
pour  le baiser 
s'annoncer quelques jours avant autrement c'est risquer.
Pas un repas ne se fait sans cette grande complice.
et c'est la Félicitea du palais.


Bon lundi.

samedi 26 octobre 2013

Haïkus et polir des vertus


Non pas élever des verrues ou des tortues
haïkus  : polir les vertus
Matsuo Basho (1644-1694) pratique le haïku et dit qu'il favorise quatre grande qualité.
1
Sabi : la simplicité et la conscience du temps qui passe et altére les choses et les êtres.

2
Shori :
La capacité à suggérer l'amour des choses humbles

3
Hosomi
la découverte de la beauté du quotidien.


Karumi 
l'humour qui allège la gravité des choses.
l'art aussi de saisir et d'être dans l'instant présent

les photos de Giné chaque jour sont des haïkus qu'elle nous offre.

je suis allée pour vous capter des Haïkus anciens 

observez comment c'est fait
et mettez vous y en vous auto corrigeant pas auto flagellant

c'est un bonheur en soit et c'est pour moi comme pour les japonnais la pratique d'une méditation......
parfois dans mes écrits vous me dites mais quelle imagination !
Non.
Ce sont ces micros instants captés chaque jour qui multiplient en moi ces petites richesses.

A vous de jouer .

Nombreux sur les blogs font cette pratique , ils ont vraiment raison de le faire et de nous le faire partager : ex
Josette dans sa cachette par exemple et ......



Shiki MASAOKA



J'épluche une poire
Du tranchant de la lame
Le goutte à goutte sucré




L'herbe des champs
Libère sous mes semelles
Son parfum




Bourrasque d'été
Les nappes de papier blanc
Sur la table s'envolent




Midi haut perché
À tue-tête
Une alouette et un nuage




Du sable entre les doigts
Les nuages s'écoulent
Automne des matins



Hortensias
Elle a choisi le bleu
La pluie d'automne
Shuoshi MIZUHARA




Printemps de ma vie
Dépassé
Je croque une fraise



Cascade
Les profondeurs d'un monde bleu
Ont vibré




Montagne d'été
Neige solitaire
La nuit même brille




Les jours lointains
Sous un soleil radieux
Plus lointains encore




Ma vie
Devant ce chrysanthème
Se tait soudain 


tissu essence de  thé




Kusatao NAKAMURA




Mon épouse
Et mon enfant porté
Comme un croissant de lune


 

Manger du raisin
Une grappe après l'autre
Comme une grappe de mots





Teijo NAKAMURA



De trois côtés
les papillons sont partis en volant
rose trémière




Quand j'ai arrêté mes pas
des libellules sont venues et ont rempli
l'air autour de moi



tissu étoffe du Musée de l'étoffe de mulhouse

Soseki NATSUME




Pour ceux qui sont partis
Pour ceux qui sont restés
Les oies reviennent

 
Seisensui OGIWARA


Ciel sans nuage
Elle marche à grands pas
La lune





Le ciel s'ennuie
Maison si tu es là
Montre ta fumée




Quelques éclats de lune
Viennent frapper
La clochette à vent





Kyoshi TAKAHo






Comme un drapeau
Il flotte semble-t-il
Le soleil d'hiver




Dans la froidure un papillon
À tire d'aile
Poursuit son âme







Une année l'autre
Comme enfilées
Sur la même perche



Au firmament
Montent à nouveau
Des gerbes d'oiseaux


Mutsuo TAKAHASHI
 

Les herbes sauvages croissent
Jusqu'à devenir des arbres.
Jour de canicule!



Suju TAKANO




Elle sombre
Dans les flots de la nuit
La grande pivoine




Fendue en deux ailes
La coccinelle
S'envole



Modeste spirale
De l'escargot
Tout près de la lune



Sous une feuille morte
La neige
S'affaisse un peu



Au ciel s'en vont
Les pétales de cerisiers
D'une seule envolée 



Seiho AWANO

En secret
Le printemps me manque
Je vieillis





Niji FUYUNO    






Avec mes mains
j'inclinais une corbeille aérienne
vers la mer des lucioles



 tissu chambre des couleurs
Santoka TANEDA ................




Soudain une ombre passe
Le vent



De la lune
Tombe légère une feuille de kaki






Moppo TOMITA  

Pareil à de l'eau
Le jour à travers les nuages
Iris en fleurs

 


Seishi YAMAGUCHI




Un insecte remue
Des rides naissent
En nombre sur l'eau 


salut bonne semaine et beaux Haikus

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