dimanche 30 mars 2014

poésie espagnole : prix nobel de la littérature Gabriela Mistral



CORDILLERA



[…] ¡ Carne de piedra de la América,
halalí de piedras rodadas,
sueño de piedra que soñamos,
piedras del mundo pastoreadas;
enderezarse de las piedras
para juntarse con sus almas!
¡ En el cerco del valle de Elqui,
en luna llena de fantasma,
no sabemos si somos hombres
o somos peñas arrobadas!


Vuelven los tiempos en sordo río
y se les oye la arribada
a la meseta de los Cuzcos
que es la peana de la gracia.
Silbaste el silbo subterráneo
a la gente color del ámbar;
te desatamos el mensaje
enrollado de salamandra;
y de tus tajos recogemos
nuestro destino en bocacanada.


¡ Anduvimos como los jijos
que perdieron signo y palabra,
como beduino o ismaelita,
como las pe
ňas hondeadas,
vagabundos envilecidos,
gajos pisados de vid santa,
hasta el día de recobrarnos
como amantes que se encontraran ! […]




CORDILLÈRE


Chair pétrifiée de l’Amérique,
hallali de pierre éboulée,
rêve de pierre, notre rêve,
pierres du monde avec leurs pâtres ;
pierres qui se dressent d’un coup
afin de s’unir à leurs âmes !
Dans la vallée close d’Elqui,
par pleine lune de fantôme,
nous doutons : sommes-nous des hommes
ou bien des rochers en extase !


Les temps reviennent, fleuve sourd,
et on les entend aborder
du Cuzco la meseta, marches
grimpant à l’autel de la grâce.
Sous la terre tu as sifflé
pour le peuple à la peau ambrée;
ton message, nous le dénouons
enveloppé de salamandre;
et dans tes brèches, par bouffées,
nous recueillons notre destin.


Nous avons marché tels les fils
qui ont perdu signe et parole
le Bédouin ou l’Ismaélite
ou les blocs lancés par la fronde,
vagabonds de la déchéance,
grains piétinés de vigne sainte,
jusqu’au jour où nous revenons
à nous, comme amants se retrouvent.


Gabriela Mistral, « Cordillera », in D’amour et de désolation (anthologie poétique), Orphée/La Différence, 1989 (rééd. 2012), pp. 98-99. Traduit de l’espagnol (Chili) par Claude Couffon.

 15 novembre 1945/Gabriela Mistral, Prix Nobel de littérature







DESOLACIÓN


La bruma espesa, eterna, para que olvide dónde
me ha arrojado la mar en su ola de salmuera.
La tierra a la que vine no tiene primavera:
tiene su noche larga que cual madre me esconde.

El viento hace a mi casa su ronda de sollozos
y de alarido, y quiebra, como un cristal, mi grito.
Y en la llanura blanca, de horizonte infinito,
miro morir inmensos ocasos dolorosos.

¿A quién podrá llamar la que hasta aquí ha venido
si más lejos que ella sólo fueron los muertos?
¡Tan sólo ellos contemplan un mar callado y yerto
crecer entre sus brazos y los brazos queridos!

Los barcos cuyas velas blanquean en el puerto
vienen de tierras donde no están los que no son míos;
sus hombres de ojos claros no conocen mis ríos
y traen frutos pálidos, sin la luz de mis huertos.

Y la interrogación que sube a mi garganta
al mirarlos pasar, me desciende, vencida:
hablan extrañas lenguas y no la conmovida
lengua que en tierras de oro mi pobre madre canta.

Miro bajar la nieve como el polvo en la huesa;
miro crecer la niebla como el agonizante,
y por no enloquecer no cuento los instantes,
porque la noche larga ahora tan solo empieza.

Miro el llano extasiado y recojo su duelo,
que vine para ver los paisajes mortales.
La nieve es el semblante que asoma a mis cristales:
¡siempre será su albura bajando de los cielos!

Siempre ella, silenciosa, como la gran, mirada
de Dios sobre mí; siempre su azahar sobre mi casa;
siempre, como el destino que ni mengua ni pasa,
descenderá a cubrirme, terrible y extasiada.


Gabriela Mistral, Desolación, Nascimento, Santiago de Chile, 1923.






DÉSOLATION


La brume épaisse, éternelle, pour me faire oublier où
m’a rejetée la mer dans son flot saumâtre.
La terre où j'ai abordé n'a pas de printemps :
sa nuit sans fin me couvre comme une mère.

Autour de mon logis, le vent fait sa ronde de sanglots
et de hurlements et, tel un fil de cristal, brise mon cri.
Sur la plaine blanche, à l'horizon sans fin,
je regarde mourir d'immenses couchants douloureux.

Qui pourra appeler celle qui est venue jusqu'ici,
puisque seuls les morts sont allés plus loin ?
Ils regardent une mer muette et glacée
s'allonger entre leurs bras et les bras chéris.

Les bateaux dont les voiles blanchissent le port
viennent de terres où ne sont pas les miens ;
leurs hommes aux yeux clairs ne connaissent pas mes fleuves,
et n'apportent que des fruits pâles, qui n'ont pas la lumière de mes vergers.

La question qui monte à ma gorge
lorsque je les vois passer, retombe, accablée :
ils parlent des langues étrangères, non l'émouvante
langue que, sur des terres dorées, chante ma pauvre mère.

Je regarde tomber la neige comme poussière dans la tombe ;
je regarde s'épaissir le brouillard comme l'agonisant,
pour ne pas tomber dans la folie, je ne compte pas les instants ;
la longue nuit ne fait que commencer.

Je contemple la plaine figée et en recueille le deuil,
car je suis venue voir les paysages de mort.
La neige est le visage qui regarde à travers mes vitres,
sa blancheur descend sans trêve des cieux.

Toujours elle, silencieuse, ainsi que le vaste
regard de Dieu sur moi, toujours ses jasmins sur mon toit ;
toujours, tel le destin égal, présent,
elle viendra me couvrir, terrible, extasiée.

littérature
Gabriela Mistral, Poèmes choisis, Éditions Stock, 1946, pp. 80-81-82. Préface de Paul Valéry. Traduction de Mathilde Pomès. 



et très bonne semaine

samedi 29 mars 2014

instantanées

A l'angle de la rue de terre neuve il y avait un arrêt de bus improvisé
la dame aux bigoudis attendait
c'éyait la fin du marché 
les gens étaient à leur cuisine
elle attendait  c'était du Beckett sans  son Godot ,
Frankie Mappemonde  sans la "traversiére" (le bus du quartier)
elle l'appelle plus vulgairement" sa Limousine"
les chauffeurs RATP  :
son chauffeur.
Les sacs, pochons avec ces marchands  (voir samedi dernier instantanées)
les sacs pleins en  plus une autre moitié trébuchante  débordante

alors l'animation de la rue Terre Neuve  passe le   temps de notre Mappemonde
La limousine n'est jamais passée, alors  elle dut rejoindre tel un vieux canasson âne  ,
un autre circuit de bus plus urbain

voici ce qu'elle a croisé  :

 fotos frankie

foto frankie




foto frankie

  
   foto frankie

 


  foto frankie

 foto frankie

allé , allé , ollé !
chez Armarita 
vous trouvez les instantanées de la semaine des amies,  amis d'Armarita cliquez sur le lien ci dessous
 j' offre mes tendres , doux baisers  à vous qui rendez à mes moments de vie votre éclat , ce petit machin chose  qui fait si chaud le cœur d'une bougresse  ad-dicte au chatoiement du cœur sous toutes ses formes , j'ose le dire ,  le chuchoter à l'oreille des anges  pour que ses belles rivières d'êtres déferlent à ma porte  et chantent dans ma maison  : mon atelier .

 Merci à cette belle invention que cet instantané : un tour d'avion Malaisie où l'on sait où l'on atterrit  où nous avons toujours de très belles surprises !!!!!!

vendredi 28 mars 2014

quelques phrases de sagesse et les 20ans d'anniversaire de Ionesco (sa mort)




1s

Albert Einstein

Rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité.

2s

 Edgar Morin

C'est la surprise, l'étonnement qui nous oblige à évoluer.

3s

Nelson Mandela

En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant.

4s

Johann Wolfgang von Goethe

Trouver partout le bien et l'apprécier, c'est en cela que se montre l'amour de la vérité. 

5s

Marie de Hennezel

Lorsque j’ai rencontré des personnes âgées lumineuses, j’ai pu mesurer à quel point cette vieillesse rayonnante était le fruit de tout un travail de conscience et de lucidité qui se prépare très en amont.

6s

Osho

Ecoutez simplement votre Cœur, votre intuition. Dans le voyage de la vie, ils sont vos seuls guides !

a7
Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise. 


« Ionesco (Eugène), écrivain français d’origine roumaine (Slatina 1912). Son théâtre dénonce l’absurdité de l’existence et des rapports sociaux à travers un univers parodique et symbolique. [Acad. Fr.] » (Le Petit Larousse).
En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/5912637/lettre-au-dramaturge-de-l-insolite-eugene-ionesco/#CTvT5aWarO9zyU1y.99

 Eugène Ionesco
1909-1994

« Ionesco (Eugène), écrivain français d’origine roumaine (Slatina 1912). Son théâtre dénonce l’absurdité de l’existence et des rapports sociaux à travers un univers parodique et symbolique. [Acad. Fr.] » (Le Petit Larousse).
En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/5912637/lettre-au-dramaturge-de-l-insolite-eugene-ionesco/#CTvT5aWarO9zyU1y.99


Eugène Ionesco, né Eugen Ionescu le 1 à Slatina (Roumanie) et mort le à Paris, est un dramaturge et écrivain roumain et français. Il passe la majeure partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. Représentant du théâtre de l'absurde, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve, Les Chaises et Rhinocéros.

extrait

1.      Un médecin consciencieux doit mourir avec le malade s'ils ne peuvent pas guérir ensemble.
(La cantatrice chauve, p. 14 Folio n°236)
 
2.    [...] la vérité ne se trouve d'ailleurs pas dans les livres, mais dans la vie.
(La cantatrice chauve, p. 54 Folio n°236)
 

3.    Toujours, on s'empêtre entre les pattes du prêtre.
(La cantatrice chauve, p. 63 Folio n°236)
 
4.   Elle [la pendule] marche mal. Elle a l'esprit de contradiction. Elle indique toujours le contraire de l'heure qu'il est.
(La cantatrice chauve, p. 64 Folio n°236)
 
5.    Mme Martin : Ce matin, quand tu t'es regardé dans la glace tu ne t'es pas vu.
M. Martin : C'est parce que je n'étais pas encore là...

(La cantatrice chauve, p. 68 Folio n°236)
 

6.   Quand je dis oui, c'est une façon de parler.
(La cantatrice chauve, p. 72 Folio n°236)
 
7.     Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !
(La cantatrice chauve, p. 72 Folio n°236)
 
8.    Les mathématiques sont les ennemies acharnées de la mémoire, excellente par ailleurs, mais néfaste, arithmétiquement parlant !
(La leçon, p. 115 Folio n°236)
 
9.   L'élève : Les racines des mots sont-elles carrées ?
Le professeur : Carrées ou cubiques. C'est selon.

(La leçon, p. 125 Folio n°236)
 

10.                      Attention, car les ressemblances sont grandes. Ce sont des ressemblances identiques.
(La leçon, p.130 Folio n°236)
 
11.  Il y a des choses qui viennent à l'esprit même de ceux qui n'en ont pas.
(Rhinocéros, p.36, Livre de poche n°2620)
 
12.                       Je ne me suis pas habitué à moi-même. Je ne sais pas si je suis moi.
(Rhinocéros, p.41, Livre de poche n°2620)
 
13.                       Bérenger : C'est une chose anormale de vivre.
Jean : Au contraire. Rien de plus naturel. La preuve : tout le monde vit.
Bérenger : Les morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares.

(Rhinocéros, p.43, Livre de poche n°2620)
 

14.                      Daisy : [...] il s'agit tout simplement d'un chat écrasé par un pachyderme : un rhinocéros en l'occurrence.
Botard : C'était peut-être tout simplement une puce écrasée par une souris. On en fait une montagne.

(Rhinocéros, p.92, Livre de poche n°2620)
 
15.                       Je n'insulte pas. Je prouve.
(Rhinocéros, p.129, Livre de poche n°2620)
 
16.                      Bérenger : Vous avez tort de ne pas croire à la médecine.
Jean : Les médecins inventent des maladies qui n'existent pas.
Bérenger : Cela part d'un bon sentiment. C'est pour le plaisir de soigner des gens.

(Rhinocéros, p.144, Livre de poche n°2620)
 

17. Il y a des maladies qui sont saines.
(Rhinocéros, p.175, Livre de poche n°2620)
 
18.                       Tout est logique. Comprendre, c'est justifier.
(Rhinocéros, p.190, Livre de poche n°2620)
 
19.                      La culpabilité est un symptôme dangereux. C'est un signe qui manque de pureté.
(Rhinocéros, p.223, Livre de poche n°2620)
 
20.                    Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J'ai trop honte ! Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité !
(Rhinocéros, p.241, Livre de poche n°2620)
 
21.                           LE ROI
Les rois devraient être immortels.
    MARGUERITE
Ils ont une immortalité provisoire.

(Le Roi se meurt, p.53, Folio n°361)
 

22.                         MARGUERITE
[Le Roi] s'imagine qu'il est le premier à mourir.
    MARIE
Tout le monde est le premier à mourir.

(Le Roi se meurt, p.60, Folio n°361)
 
23.                     Pourquoi suis-je né si ce n'était pas pour toujours ?
(Le Roi se meurt, p.66, Folio n°361)
 
24.                    Mon chéri, mon Roi, il n'y a pas de passé, il n'y a pas de futur. Dis-le-toi, il y a un présent jusqu'au bout, tout est présent ; sois présent. Sois présent.
(Le Roi se meurt, p.74, Folio n°361)
 
25.                     Que tous meurent pourvu que je vive éternellement même tout seul dans le désert sans frontières. Je m'arrangerai avec la solitude. Je garderai les souvenirs des autres, je le regretterai sincèrement. Je peux vivre dans l'immensité transparente du vide. Il vaut mieux regretter que d'être regretté.
(Le Roi se meurt, p.76, Folio n°361)
 

26.                    Tant qu'on est vivant, tout est prétexte à littérature.
(Le Roi se meurt, p.78, Folio n°361)
 
27.                      Vous tous, innombrables, qui êtes morts avant moi, aidez-moi. Dites-moi comment vous avez fait pour mourir, pour accepter. Apprenez-le moi. Que votre exemple me console, que je m'appuie sur vous comme sur des béquilles, comme sur des bras fraternels. Aidez-moi à franchir la porte que vous avez franchie. Revenez de ce côté-ci un instant pour me secourir. Aidez-moi, vous, qui avez eu peur et n'avez pas voulu. Comment cela s'est-il passé ? Qui vous a soutenus ? Qui vous a entraînés, qui vous a poussés ? Avez-vous eu peur jusqu'à la fin ? Et vous, qui étiez forts et courageux, qui avez consenti à mourir avec indifférence et sérénité, apprenez-moi l'indifférence, apprenez-moi la sérénité, apprenez-moi la résignation.
(Le Roi se meurt, p.78, Folio n°361)
 
28.                     Des milliards de morts. Ils multiplient mon angoisse. Je suis leurs agonies. Ma mort est innombrable. Tant d'univers s'éteignent en moi.
(Le Roi se meurt, p.81, Folio n°361)
 
29.                    Il n'est pas naturel de mourir, puisqu'on ne veut pas. Je veux être.
(Le Roi se meurt, p.83, Folio n°361)
 

30.                        LE ROI
Dis-moi ta vie. Comment vis-tu ?
    JULIETTE
Je vis mal, Seigneur.
    LE ROI
On ne peut vivre mal. C'est une contradiction.

(Le Roi se meurt, p.88, Folio n°361)
 
31.                       LA DEMOISELLE : Ne dites jamais : c'est bien dommage. Dites : c'est plutôt dommage. Il ne faut jamais parler ni écrire comme on lit.
LE MONSIEUR : Ou vice versa. Pour employer le passé simple.

(Le salon de l'automobile, p.196 in Théâtre IV, Gallimard NRF 1966)
 
32.                     LA DEMOISELLE : Monsieur veut acheter de l'automobile.
LE VENDEUR : Un automobile ou une automobile ?
LE MONSIEUR : Les deux. Pour avoir le couple. Je n'aime pas désunir les ménages.

(Le salon de l'automobile, p.197 in Théâtre IV, Gallimard NRF 1966)
 
33.                     Je suis complètement et à moitié désespérée.
(Jacques ou la soumission, p.100, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 
34.                    Fils ! fils ! écoute-moi. Je t'en supplie, ne réponds pas à mon brave coeur de mère, mais parle-moi, sans réfléchir à ce que tu dis. C'est la meilleure façon de penser correctement, en intellectuel et en bon fils.
(Jacques ou la soumission, p.101, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 

35.                     O paroles, que de crimes on commet en votre nom !
(Jacques ou la soumission, p.103, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 
36.                    JACQUELINE : Je vais tout te dire en vingt-sept mots. Voici, et tâche de te souvenir : tu es chronométrable.
JACQUES : Et le reste ?
JACQUELINE : C'est tout. Les vingt-sept mots sont compris, ou comprises, dans ces trois-là, selon leur genre.

(Jacques ou la soumission, p.103, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 
37.                      Toute la loi s'insurge contre elle-même quand on ne la défend pas.
(Jacques ou la soumission, p.103, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 
38.                     [...] la vérité n'a que deux faces mais son troisième côté vaut mieux !
(Jacques ou la soumission, p.112, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 

39.                    Vous réfléchissez ? moi aussi, des fois. Mais dans un miroir.
(Jacques ou la soumission, p.119, in Théâtre I, Gallimard NRF 1954)
 
40.                    En somme, monde intérieur, monde extérieur, ce sont des expressions impropres, il n'y a pas de véritables frontières pourtant entre ces deux mondes ; il y a une impulsion première, évidemment, qui vient de nous, et lorsqu'elle ne peut s'extérioriser, lorsqu'elle ne peut se réaliser objectivement, lorsqu'il n'y a pas un accord total entre moi du dedans et moi du dehors, c'est la catastrophe, la contradiction universelle, la cassure.
(Tueur sans gages, p.73, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 

41.                      La pénicilline et la lutte contre l'alcoolisme sont bien plus efficaces que les changements de gouvernements.
(Tueur sans gages, p.145, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 
42.                    Penser contre son temps c'est de l'héroïsme. Mais le dire, c'est de la folie.
(Tueur sans gages, p.145, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)


 
43.                    J'ai toujours été seul... Pourtant j'aime l'humanité, mais de loin.
(Tueur sans gages, p.160, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 

elisandre librairie


44.                    Vous avez certainement de l'amour-propre, le culte de votre intelligence. Rien n'est plus gênant que d'être sot. C'est beaucoup plus compromettant que d'être criminel, même la folie a une auréole.
(Tueur sans gages, p.170, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 
45.                    Il est possible que la vie du genre humain n'ait aucune importance, donc sa disparition non plus... l'univers entier est peut-être inutile et vous avez peut-être raison de vouloir le faire sauter, ou de le grignoter au moins, créature par créature, morceau par morceau... Peut-être ne devez-vous pas le faire. Je ne sais plus du tout, moi, je ne sais plus du tout. Peut-être vous êtes dans l'erreur, peut-être l'erreur n'existe pas, peut-être c'est nous qui sommes dans l'erreur de vouloir exister...
(Tueur sans gages, p.171, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 
46.                    Mon Dieu, on en peut rien faire !... Que peut-on faire... Que peut-on faire...
(Tueur sans gages, p.172, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)


  picasso


47.                     [À l'entrée sur scène du Maître :]
Tous :
    Mais, mais... il n'a pas de tête, le maître !
L'Annonciateur :
    Il n'en a pas besoin, puisqu'il a du génie.

(Le Maître, p.241, in Théâtre II, Gallimard NRF 1954)
 
48.                    DUNCAN : Permettez-moi de vous le dire franchement, avec ma franchise habituelle.
LADY DUNCAN : Franchement ou non, cela revient au même.

(Macbett, p.92, Folio n°694)


 
49.                    Tous les oeufs ne font plus qu'un, dans la même omelette.
(Macbett, p.94, Folio n°694)
 
50.                    Oublie que tu existes. Souviens-toi que tu es.
(Macbett, p.110, Folio n°694)

merci  à ce blog

 http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=i&au=187

 

a1

« Tous les chats sont mortels, Socrate est mortel, donc Socrate est un chat.  »

Extrait de Rhinocéros

a2« Tous les docteurs ne sont que des charlatans. Et tous les malades aussi. Seule la marine est honnête en Angleterre.  »

Extrait de la pièce La Cantatrice chauve

a3« Les sons doivent être saisis au vol par les ailes pour qu’ils ne tombent pas dans les oreilles des sourds.  »




 

Extrait de la pièce La leçon

a4« Un médecin consciencieux doit mourir avec le malade s’ils ne peuvent pas guérir ensembles.  »

a5« Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé.  »

il ne lui manquait que la corne pour faire le rhinocéros de ffplm

a5« Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !  »

 

Extrait de la pièce La Cantatrice chauve

a6« Il y a des maladies qui sont saines.  »

Extrait de Rhinocéros

a7« Les racines des mots sont-elles carrées ?  »

Extrait de La leçon



a8« L'expérience nous apprend que lorsqu'on entend sonner à la porte, c'est qu'il n'y a jamais personne.  »

Extrait de la pièce La cantatrice chauve

a9« La vie est surprenante, un tas de choses inattendues peuvent vous arriver. Des petites, pas des grandes.  »

de Eugène Ionesco  extrait le soliatire


de la librairie Elisandre