vendredi 7 mars 2014

"Dans la tête de Paul Fourra"


Pas le Christian tout même, mon copain des nids de jacasse, avoir 

peur de la mobilisation c’est de bonne guerre quand on a 18 ans, 

qu’on a jamais connu son père,  qu’il harpente la vie avec un râteau,  

y trouvait les vermisseaux- pédale Popol , ils sont aux trousses des 

déserteurs -  faudrait pas que ton potto soit raflé – elle couine 

« tiete » bicyclette depuis combien de temps je ne l’ai pas huilée, il a 

fallu que je travaille le Pierrot le maitre des sabots avec un lièvre 

pour qu’il lâche le morceau, où c’est qu’il s’est niché le Christian,  

pourquoi Pierrot lui il savait , peut-être lors de ses coupes de peupliers pour

les cageots d’Herbert de Maillé qu’il avait surpris le Christian 

relevant queuques collets, le Christian avec ses airs de Valentino ce

roi des bals du canton, ce boucher à la découpe sans bavure ,  le 

meilleur accompagnateur des bestiaux à l’abattoir, payer aux coups

 rouge , la viande pour son chien, heureusement il savait prendre ce

  qu’on lui donnait pas, -démerde tu te démerderas – planqué , çà je 

le croyais  rendu à l’appel des conscrits, un réfractaire comme moi,

  planqué dans les bois tellement habitué à pas me faire prendre par 

le garde champêtre, çà va chauffer pour Popol aussi se faire  la belle 

 ensemble , pas seul à ce que je me suis laissé dire, aller poulette 

roule, roule, roule bientôt ce sera la descente, je comprends depuis

quelques temps l’Irène n’est plus derrière ces rideaux,  c’est avec

 elle  qu’il est, çà fait combien de marché que je ne l’ai aperçu avec

 son fichu fleuri des jours de fêtes,  ah ! j’en revins pas,    bien fait

 pour ta gueule Popol, c’est pas en tournant autour  que la femme

 vient manger dans la menotte, non avec ses airs de sainte-nitouche,

 cette greluche de bénitier, le meilleure fleurisseuse de l’église du

 mois de Marie, c’est t’y pas vrai que je chaille, s’enfermer avec le

 plus grand bineur,  entre ce qu’on dit et ce qui est: c’est pas un feu

paille, c’est un incendie de forêt, j’ai même pas vue la fumée quand

 on veut pas voire ;  elle est partie sur son vélo à califourchon sur la

 barre avec leur baluchon à l’avant et à l’arrière la nuit d’un  

croissant de lune

Suite dimanche


Françoise Pain La Mangou
sous la direction de julie Desff
 dePaula Modersohn-Becker  
 

A demain pour les instantanées  à gros bisous FrankieMappemonde


1 commentaire:

  1. Lorsque je vous lis, chère Frankie, j'ai toujours l'impression que vous me laissez franchir le seuil de votre imaginaire intime, subrepticement, en douce. Alors ne surtout pas déranger vos personnages, ne pas souiller vos paysages et continuer, sur la pointe des pieds, à partager votre monde... Je vous embrasse très affectueusement, à demain !

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