titre provisoire
"Quand la plume mène la danse"
pas encore
le titre
si vous avez l'idée sur le bout de la langue ne vous en privez pas
Je portais le sari jaune sur le paquebot via la Corse. Deux jours de traversée. J’avais réussi à le convaincre de ne pas amener sa femme. Nuisible pour la tâche à accomplir. La maison dans ses oliviers pouvait se passer d’Elle. Comme relectrice j’avais posé mes conditions. « 15 ans pour écrire un livre ….. Que ce fut long ….. 150 pages seulement… ; ces quelques mots racontaient bien des choses d’Elle. Alors l’avoir dans les pattes. Répondre aux heures de repas : couper en pleine phrase…Je ne voulais pas de cette moufflette : improductif pour ce travail. Et lui déjà j’imagine bien castré de cette vie. Soyons à l’écart, ne buvons pas comme un buvard les avantages et les inconvénients d’un tel choix, le nôtre est à Trinidad.
si vous avez l'idée sur le bout de la langue ne vous en privez pas
Je portais le sari jaune sur le paquebot via la Corse. Deux jours de traversée. J’avais réussi à le convaincre de ne pas amener sa femme. Nuisible pour la tâche à accomplir. La maison dans ses oliviers pouvait se passer d’Elle. Comme relectrice j’avais posé mes conditions. « 15 ans pour écrire un livre ….. Que ce fut long ….. 150 pages seulement… ; ces quelques mots racontaient bien des choses d’Elle. Alors l’avoir dans les pattes. Répondre aux heures de repas : couper en pleine phrase…Je ne voulais pas de cette moufflette : improductif pour ce travail. Et lui déjà j’imagine bien castré de cette vie. Soyons à l’écart, ne buvons pas comme un buvard les avantages et les inconvénients d’un tel choix, le nôtre est à Trinidad.
7 jours pour 150 pages çà se pouvaient…
Attention au lion chinois trois pas en avant 4 en arrière. Ce n’est pas ma vie.
Nous prendrons une mémé corse de ses connaissances
pour préparer les repas et le soir nous irons manger au restaurant sur des
terrasses dans de beaux décors. Face montagne, face à la pleine mer. Nous
oublierons les lignes de la journée, elles feront le travail de se caser à la
bonne place. Elles suinteront le lendemain. De leur fraicheur, leur gout de
menthe, citronné, citronnelle. Les effluves des sens profonds bien ourlés
de simplicité, de douceur : gambader dans la sagacité d’un récit qui
avance et tiens ses promesses.
J’avais dit oui à sa proposition quand le langage non
verbale du Monsieur était venu à lui toucher la main, et son avant bras par la
suite de l’entretien –c’est souvent là que s’exprime la juste demande-.
Eucalyptus avait besoin de faire vivre son livre. Le tactile initie un bon
transfert. Une qualité qui fait avancer dans le travail. L’autre argument
fut : « je n’aime la pluie qu’en Corse, elle rend vivace mes
oliviers et de toute la nature, elle crée son verdoyant. »
Nous étions habités de nos êtres femme et homme. Loin
de l’embrassade, « l’enlaçage », de la saillie.
Quand la femme écrit, elle est aussi bien homme
que femme et l’homme quand il écrit Valère Novarina dit :
« ouvrez votre vagin "messieux".
Le troisième argument, nous aurons à jouxter de la
psychanalyse à la littérature et vice et vers le "çà".
Je suis lovée dans mon sari jaune sur mon transat en
la plage latérale m’offrant le grand large.
Je l’aperçois pont arrière se diriger vers moi. J’ai
un coup de sang. Sortir de la douceur de mon dedans extrêmement prolixe par un
tel paysage : d’un pinceau infatigable, l’horizon à l’infini se poudroie d'une
palette où l'addition n'est que multiplication. Je ronronne de bien être. Je
suis conscience de chaque bolée d’air pur m’emplie comme une grande
fontaine à champagne, mes alvéoles pulmonaires, mes cellules se goinfrent
de cette becquetée d’oxygène. Mon esprit gambade d’une pensée à une autre juste
un « pataugie » d’enfant, sans tirer de plan sur la comète :
attrape chimère.
Je ne voulais parler : l’heure de correction
était demain sur sa terrasse à 9 heures. Assise version la garigue ou version
la côte sud de Dame Corse. Ma douceur à ce moment était peut-être cachée comme
derrière les chutes du Niagara. Avec un homme marié je ne peux toucher à mon
patrimoine : « jouissance du silence » acquis de 35ans du
sacrement de chasteté que je dus m’imposer pour ne pas briser le respect avec
moi-même, ceux qui m’ont crée, le sexe que je porte.
Le sentiment d’être la portion alimentaire du manque
en Oméga 3 du Monsieur, me couper toute création de parole. Molière aurait
placé sa fameuse réplique : « voici pourquoi votre fille est
muette ». Non, il ne volera pas ma tête hors de nos emplois du temps
sauf le soir pour notre détente et briefing de la journée.
Il tire prés de mon transat le sien, m’offre un
plaid de laine fine, légère comme dans le long courrier de nuit.
Eucalyptus
-J’ai le trac. Je suis broyé de partout comme si ma
dernière heure était arrivée. Pourtant écrire un livre n’est pas une question
de vie ou de mort ?
-C’est bien Monsieur Eucalyptus, vous êtes en pleine
mutation de votre métier de commerçant, à celui de la plume. C’est possible la
sensation que vous avez. Je ne vous raconterai jusqu’où mon corps a été capable
d’aller la semaine dernière. Simplement un écrivain édité me dit sans
pincette : « je ne vois rien, ne comprend rien à ce que
vous écrivez. Première rencontre : fatale ». Point. Heureusement une
personne a eu le courage et l’implication de dire : « moi, je vois et
comprends… » C’est comme une seconde peau à Nous, l’écriture. Même si le
sujet que nous écrivons n’est pas Nous…
Il me prit la main, me remercia d’avoir pris au
sérieux sa parole, il se rapprocha de mon transat, se pelotonna dans son plaid,
regarda la mer. Son visage s’emplissait de douceur. Je le sentais ronronner
au-dedans comme un petit chien heureux d’avoir retrouvé son maitre.
Ca je le peux, nous sommes dans la maïeutique. Le
travail a ouvert ses baïnes à l’Océan de lui-même… La mer gonfle, les vagues
heurtent avec plus de force les flancs du bateau. Le tangage à augmenter son
degré de creux et de pleins. Nous entendons l’hélice se déployer dans l’air et
le plouf quand le paquebot retouche la mer.
Nous prenons la voiture louée en même temps que les
billets aller et retour. Open, j’avais fait préciser, en cette saison c’est
sans augmentation. Nous quittons le port pour enfourcher la montagne dans ses
lacets savoureux de couleurs, de vertiges, de la pente. Je voyage sur le dos
des biquets qui fleurissent les coteaux. Soudain Eucalyptus dit :
« tiens du feu dans la cheminée, elle fume, ma femme aura demandé au
jardinier de réchauffer les murs ». La route se continue dans le silence,
je sens qu’en Eucalyptus la douceur est entrain de virer en fournaise de
l’Etna. Il craint la fin de son rêve.
Je commence à être fixée. Sa femme est venue en
avion. Il la connait tellement, il sait qu’elle en est capable, c’est Elle la
loi chez Elle, lui simplement le banquier.
-N’allons pas plus loin, ramenez-moi à la ville.
Trouvons- moi un hôtel. Demain 9h si elle n’est pas là, nous commencerons dans
un coin tranquille de l’établissement. Si elle a fait le voyage, je reprends le
bateau. Le travail ne pourra s’effectuer dans de bonnes conditions, n’usons pas
votre œuvre en cours par une mauvaise météo. J’en connais qui on voulut la
braver, ils sont morts sans retour.
Une autre fois. La douceur pour les mots est
incontournable. Tant d’osculations, tranquillement sans précipitation,
d’un repentir à un autre, des glissades comme sur une pente sans trop être
poudreuse au cœur d’une forêt de pins dans les traces du pisteur. Suivre les
courbes, les bosses. Attendre la levée de la brume. Prendre la pose quand elle
hurle : « pitié je n’sais plus où je suis » . La
rythmique plus rigoureuse qu’un métronome sans pléonasme. Madame Ecriture sur
l’air de la chanson de Léo Ferret : « Monsieur William vous
manquez de tenue! Que faites vous dans
la treizième avenue ? » . L’Ecriture est notre grande Maîtresse. Pour
qu’elle ait sa justesse, des cures de silence avant comme après, sont
absolument obligatoires. Je n’ai pas connu plus rigoureuse qu’elle, sauf un
hiver à Helsinki. Dans d’autres conditions le cerveau se fait : rutabaga.
Je pleure. Mon empathie pour « Eucalipso »
me déborde. J’ai mal en mon cœur pour lui et son bébé livre.
Il arrête la voiture sur une place d’un panorama
"fabulos". Il me prend dans ses bras. Me berce en silence.
- Je suis si désolé, Françoise de ce désordre dans ce
projet. Je le voulais tant.
-Je sais.
-Reposez-vous, je vous offre le séjour de 8 jours à
l’hôtel. Nous rentrons sur le paquebot et là si vous le voulez bien, le
penser juste, nous enchainons les plages de travail, dans le train aussi.
Si nous avons encore quelques pages pour clore, je louerai un hôtel vue
sur le Luxembourg, nous irons jusqu’à la dernière ligne.
Je souris, il avait compris, j’étais même presque sur
que chaque jour il crapahuterait ses phrases dans l’élan du désir pour son
livre.
Je lui pris ses deux fines joues, je l’embrasse dans
une extrême douceur comme j’aurai fait à un bébé joufflu.
-Promettez si vous y travaillez, éditez moi
chacun de vos jets de correction, travaillez qu’à partir d’une copie des
épreuves que nous devions réentendre ensemble.
Il me choisit un hôtel cossu dans années d’autan, une
piscine simplement avait été rajoutée à cette architecture du milieu de siècle
dernier.
-prenez bien soin d’Elle. .... la regardant
longuement, comme suspendu sur un fil entre le Trocadéro et la tour Effel.
...... Longtemps après Il s'adresse au patron
Avez-vous vos plateaux de fruits de mer ?
Avez-vous vos plateaux de fruits de mer ?
Allez Françoise, laissons- nous en rire, fêtons le
saugrenu, mettons nous en, plein la lampe de iodés.
-jusqu’au dernier bigorneau.
Eucalyptos n’alla jamais à sa maison. Il prit
une suite. Ils vécurent de travail, de rires et de douceur. Le lieu du
laboratoire changeait chaque jour jusque dans des granges de boucs. Des
cabanes de bergers. Ils allèrent jusqu’à travailler 15 heures par jour. La nuit
comme un corps ayant retrouvé sa moitié, ils se lovaient blottis.
De tous leurs plis, ils en comblaient le creux de l’élasticité de leurs
chairs. Ils étaient 4 dans le lit. Ils le savaient.
Comme des gamins, ils jouaient au "Chat
botté" tous leurs « si » devenaient réalité.
Sa dame était repartie. Eucalyptus put présenter ses
oliviers centenaires à la Dame des mots.
Eucalyptus changea les billets de paquebot pour
l’avion à Ajaccio afin de prolonger de trois jours leur séjour en temps
de vacances. Ils serpentèrent par les sommets, la remontée du Sud
vers le Nord de l’île.
Fin
Frankie Map’s Monde
Sous la direction artistique de Frankie Pain
Bon dimanche, amie, enroulée dans tes boubous; tes plaids, tes écharpes de mots et de phrases colorées.
RépondreSupprimerRoxane de l'atelier mendibouroua à la petite rockette.
RépondreSupprimerTrès belle histoire Frankie.
Je pense qu"Un Amour Livresque" pourrait être pas mal.
Si tu cherches un titre sans rapport direct avec la relation entre l'homme et la femme, "Vacances en Corse" pourrait être bon, je pense.
Dis-moi ce que tu en penses.
Bisous.
Roxane.
Oui, je regarde en arrière en paix. C'est pourquoi j'ai écrit ce texte sur mon blog.
RépondreSupprimerBonne soirée !
je le sais depuis longtemps. Séraphine beau chaque jour. j'aide ceux qui ne vois en paix en arrière.. c'est pas donner à tout le monde. parfois ce sont de grandes aventures . On ne nait pas obligatoirement en naissant. et pour certains faut juste une epousièreuse d'autre ce sont des des pelleteuses et meurent en cours de route. Ou creve de cancer....
RépondreSupprimerQue de retard de lecture... je ne sais pas trop pour un titre il faut que je "relise" j'aimerais qu'apparaisse l'idée de relecture mais le mot ne me viens pas.
RépondreSupprimerGros bisous Frankie
Joli texte, pour le titre difficile à dire je ne trouve pas.
RépondreSupprimermerci de vos lectures, et du souffle sur le titre moi je séche aussi
RépondreSupprimergros bisous