jeudi 4 février 2021

Pourquoi. Encore.Bijou, Coquette.

                                                                                                                POURQUOI.

Encore.

 

Corps d’un enfant battu par celle qui le vêla          

 C’est comme un labour

Charrue, deux bœufs

La terre éventrée

La paysanne oublie le geste de Larousse.

Semer des graines ?

Et pourquoi donc ?

 

Abigaël vient de ces terres là.

 

Bijou, Coquette

Nourrie aux seins, tard, très tard.

Par « âmour » ? Vous rigolez.

A l’époque l’on croyait que cela rendait non féconde.

La petiote Abigaël. Les seins un ravissement.

Elle avait trouvé son échafaudage. Un petit blanc bleu.

Elle allait le mettre au pied de sa maman,

 Elle soulevait le corsage de sa laiterie.

Les seins,  Abigaël les happait goulument.

Un jour,  la mère l’appela, son sourire : la baie d’Ars en ré.

Elle était assise, le corsage fendu par le haut,

 Une mamelle offerte avec son hardi têton.

Abigaël regarda ce cadeau comme un miracle à la fin d’un conte de fée. Elle saisit cette forme charnue et sa bouche happa le téton hum, hum.

-Beurk, kaka maman, kaka…

La mère souriait à l’équateur, elle avait réussi son projet dicté par la tante de Bordeaux.

Les yeux de la mère pétillaient d’exaltation.

Abigaël s’enfuit dans sa chambre secouée de hauts le cœur. Elle prit le panier du marché, le remplit de quelques affaires : ses doudous, son cahier de dessins, ses couleurs, quelques vêtements : là où elle allait, elle trouverait des bouts de tissus.

Déguerpir était son verbe du moment.

-Où tu vas ?

-Maman, Kaka Beurk kaka. Je ne vais pas où tu voulais m’amener.

Incroyable la conscience du grand  danger du tout petit enfant.

Caramellove chouchou,

 caramellelove chouchou et rythmant ses petits pas de la sorte, les larmes arrivaient abondantes, elle continuait :

 Caramellove chouchou, tout en grimpant la petite rue vers la ferme  de ses grand parents.

En passant devant l’écurie, elle s’arrêta, alla caresser les museaux  de ses chevaux d’amour qui se rapprochaient des trois pommes en équilibre qui titubait légèrement.

-Oh ! mon Bijou, ma Coquette, « Abi ,Abi bobo ».

 Les chevaux se couchèrent, elle se lova en leurs corps, elle se balança de l’un à l’autre comme un mouvement de balançoire. Elle était une pluie de mars, ses joues rouges devenaient une fleur d’été pourquoi pas, tel un coquelicot oui . Dorlotée certes, elle se tordait dans tous les sens comme si un nid de fourmis sous sa peau lui grignoter le corps, bobo, bobo.

Bijou et Coquette hennirent très fort. Surpris le grand père lâcha son travail et se dirigea vers les chevaux en refaisant le point du matin , ils ont eu le foin, l’eau, non…… c’est autre chose, Coquette n’est pas enceinte …. Un serpent ce n’est pas trop la saison, …..

Abigaël était là enveloppée de ses deux là, tombée dans un grand sommeil.

Il donna une tape de remerciement à chacun et chargea son petit bout sur son épaule comme un petit agneau  ou chevreau et  remonta l’allée du cordonnier, la traversée  de la place de la mairie, interpelé par ses copains fermiers mais il fonçait comme Victor Hugo  « à l’aube où blanchit la campagne, je partirai porter un bouquet de bruyère en fleurs et de houx sur ta tombe en regardant vers Honfleur ».

La salle d’attente  n’était pas celle d’un jour de marché alors vite le docteur De la Jonquière lui attrapa la petite et la coucha sur la table d’auscultation.

Que s’est-il passer ?

-je l’ai trouvée son panier chargé de ses affaires, endormie entre mes deux chevaux de trait. Elle est rouge par endroits elle se gratte, se tape comme pour chasser quelque chose. Les chevaux ont  henni si fort que je suis accouru et la voilà mon Abigaël.

- Qu’a-t-elle fait ingurgiter à sa fille, ou qu’a-t- elle pris  cette tempête blonde ?

.Je la garde en observation et allez vite me chercher sa mère. Cela semble un début d’empoissonnement.  

Une heure plus tard le grand-père revint.

-Docteur de la queue d’artichaut pour la sevrer.

-Ca on peut dire qu’elle a réussi son -« soeuvrage »- sevrage express. C’est le geste plus que le produit : la meurtrissure. Gardez là avec vous,  beaucoup de chaud, faites la boire beaucoup. Pendant quelques jours, ne la laisser pas seule. Nous ne savons pas quand cela ressortira.  C’est un marquage sans tatouage. Je vous fais confiance.

- Combien je vous dois ?

- Rien votre femme me donnera un poulet de « vos poules ». Notre gouvernante s’occupera de la plumer et du reste.

Abigaël :

- Caramellove chouchou, Bijou, Coquette, merci Docteur de la Jonquière j’ai senti « amort, amort » docteur.

 

                                              De Frankie Pain de La Mangou



de libellé surgir le pire