Quelle belle langue que la nôtre !
Écoutez comment un
beau soir,
Ma mère m'enseigna
les mystères
Du verbe être et du verbe
avoir.Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de
caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur
histoire est singulière.
Mais ces deux
frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait
toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni
maître,
Le verbe
Être s'est fait avoir.
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être,
toujours en manque.
Souffrait beaucoup
dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses
humanités,
De son côté sans rien
lui dire
Avoir apprenait à
compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche,
et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe
Affaires.Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas
perdre la face
Au milieu des mots
rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se
réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin
d'avoirsPour enrichir ses bons côtés.
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être
et avoir été.
L’auteur de ce beau poème est Yves Duteil je vous souhaite une belle semaine frankie
Estupenda y cotidiana imagen..un saludo desde Murcia.
RépondreSupprimerAyant fait mon avant dernier poste sur " notre belle langue française "
RépondreSupprimerje ne peux que me délecter des mots d' Yves Duteil que j' aime beaucoup , comme toi...
En plus d' être...j' ai été sur cette île pendant plus de 10 ans ...rue des Bretonvilliers ...au cours St louis en l' île qui aujourd' hui n' existe plus...traversant quatre fois par jour le pont Sully...Que de souvenirs...!!
Je t' embrasse et moi aussi te souhaite une semaine pleine de rayons...de soleil..:-)
Certains trajets sont vraiment du plaisir et ta photo très réussie.
RépondreSupprimerQuel plaisir de traverser Paris sous le soleil...
RépondreSupprimerCette chanson raconte tant de souvenirs que je suis toute émue en relisant les paroles.
gros bisous ma Frankie
merci très chéres lectrices , un peu flegme en ce moment et rangement de retraite alors çà déchire par ci , çà découpe par là , çà réentasse ailleurs alors moins fidéle , j'ai des retards dans mon coeur il bat pour vous gros bisous
RépondreSupprimerJe préfère être que avoir, mais quand j'ai un peu je suis encore plus contente d'être !-o)))))))
RépondreSupprimerUn texte magnifique que je connaissais mais, que j'ai toujours beaucoup de plaisir à relire.
Et ta photo de l'île St Louis me rappelle un petit resto que nous avions découvert, il y a 25 ans avec Antoine et qui était devenu notre cantine parisienne !
Je t'embrasse bien fort ma Frankie, bon tri et belle journée.
Je ne connaissais pas ce texte c'est tellement bien dit, merci pour la découverte.
RépondreSupprimerYves Duteil ? Voyons… C’est celui dont on s’est tellement moqué que c’en est devenu ringard de le faire ?
RépondreSupprimerJoli poème quand même…
Et en plus, il philosophe sur les rapports d’Etre et d’Avoir : on en a fait des volumes de métaphysique là-dessus… et accessoirement un très joli film (Nicolas Philibert)
La chanson nous conte l’opposition entre l’_être_ qui fait ses humanités et _l’avoir_ : celui qui apprend à compter. Ce qui permet d’opposer le financier dont la richesse est extérieure, à l’homme pétri d’humanité(s) dont la richesse est intérieure.
Why not ?
Seulement voilà : comment faire la synthèse de ces contraires ? La chute finale qui réconcilie l’être et l’avoir bénit quand même l’argent qu’il faut bien avoir pour que l’être ait des bons côtés.
Avouez que le poète a laissé tomber le philosophe en route…
Je vous embrasse chère Frankie
Jean-Pierre