Regarder l'enfance
"Jusqu'aux bords de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses peurs
Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche
Ou te frayant chemin
Singulier et magique
L'œil de ton enfance
Qui détient à sa source
L'univers des regards"
Andrée Chedid, Epreuves du Vivant, cité dans Anthologie de la Poésie française du XXe siècle, Poésie/Gallimard 2000, p. 165.
Andrée Chedid éponge qui pense
L'ÉCUME
Sur la plage
candide
L'écume lâcha sels et
débris
Elle zébra de rainures
Le sable immaculé
Entama la soie de sa
trame
Entailla le grain de son
tissu
Sur les plages ingénues
Les vagues scellèrent leurs dissonances
Rythmant le sol
d'algues de nacre et de
scories.
Andrée Chedid (1920-2011), in Au vif des vivants, Ed. Le verbe et l’empreinte, à Saint-Laurent du
Pont, 1991.
Nous nous acheminons
Tantôt profanes tantôt magiques
Perclus d’ombres et d’élans
Equipés pour l’ascension
Comme pour la chute
Nous cheminons
a chaque souffle
A chaque souffle qui se perd
Dans les marais de l’âme
A chaque force qui s’étiole
Dans le vaisseau du corps
Je sonde l’ingénieuse vie
Gardienne de nos arcanes
Sa réponse inaudible
Multiplie nos fictions.
Epreuve du visage
Qui
Se tient
Derrière le pelage du monde ?
Quel visage au front nu
Se détourne des rôles
Ses yeux inversant les images
Sa bouche éconduisant les rumeurs ?
Quel visage
Veillant par-delà sa vue
Nous restitue
Visage ?
Quel visage
Surgi du fond des nôtres
Ancré dans l’argile
S’offre à l’horizon ?
énigme
La vie
Secrète
L'insondable énigme
Le temps
Réduit
Cette aventure du souffle
A l'aune d'un sablier
En nos corps dissemblables
En nos visages divers
Quelle symphonie traduisons-nous
Quel récit, Quel livre ouvert
De notre chair si concrète
D'où tirons-nous lumière ?
Chaqun côtoie
Le fleuve des présences
Personne n'escorte
La mer.
terre vive
là-bas, reposent les îles.
Sur l'eau accablé de ténèbres,
l'homme recueillait les promesses
d'un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l'île envoilée. Se confie, éprise.
Là-bas,
la terre ne parle pas pour rien.
Andrée Chedid, née le 20 mars 1920 au Caire (Égypte) et morte le 6 février 2011 à Paris2, est une femme de lettres et poète française d’origine libanaise. Elle est la mère de Louis Chedid et la grand-mère de Matthieu Chedid.
pour ce vendredi je souhaitais vous offrir quelques poésies de cette grande Dame de la poésie contemporaine qui participe à mon élévation d'esprit .
Que vous puissiez jouir de son nectar .
Des orchidées sauvages que j'ai choisi pour l'honorer
Que vous puissiez jouir de son nectar .
Des orchidées sauvages que j'ai choisi pour l'honorer
Votre amie mappemonde bon vendredi la morue dessale dans son pot de grés.
Quelques patates cuites dans le bon diable charentais avec des grosses gousses d'ail, du persil, de l'huile d'olive et le palais palet sera régalé
Quelques patates cuites dans le bon diable charentais avec des grosses gousses d'ail, du persil, de l'huile d'olive et le palais palet sera régalé
Merci pour ces instants de sérénité! et à demain!
RépondreSupprimerComme toi J' aime la poésie de cette grande dame qui , par delà les mots ressuscite en nous tant d' émotions...
RépondreSupprimer" Manier l' outil des mots
Tendre le filet des lignes
Encocher les paroles
Ajuster l' image
Élargir le sens
Fouiller la taille
Affranchir ou retenir
Perdre de vue ou cibler
Enfin accoster l' autre ,
Relier
Andrée Chédid - États - Par delà les mots-
Comme toi, accoster ...relier... c' est ce que j' aime...:-))
Ton lys crapaud a ma préférence..
Bisous Frankie
J'aime beaucoup aussi cette écrivain, elle a écrit de tres belles choses. Bonne fin de semaine.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Andrée Chedid.
RépondreSupprimerMais j'aime aussi beaucoup ton pavé de morue pour le palais palet, c'est pas laid et certainement très bon.
Je t'embrasse Frankie.