Tout près du sexe qui fleurit dans les poils roses
Il est pour les amants une place à baisers.
C’est là que rêvent les visages épuisés
Et que la cuisse est tendre aux sourires moroses.
Nul duvet, si léger qu’il soit, n’y vient ravir
L’extase de la lèvre à la peau qui frissonne
Et la chair fraîche y peut lentement assouvir
Le cruel amoureux qu’un charme passionne.
Plus douce que la joue et pure que les seins,
La cuisse est là si blanche au milieu des coussins
Que la bouche y promène en souriant sa grâce,
Et cherche à ranimer sous les baisers voilés
La trace et le parfum des spermes écoulés
Sur le grain d’une peau voluptueuse et grasse.
Pierre Louÿs
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