dimanche 5 avril 2015

feuilleton Pascal : La palombière



La palombière
1
L’étalon reproducteur
 (voir la semaine dernière si vous voulez le lire)
2
Les interdits accumulés



Dans le grand salon des lévriers afghans, devant la grande cheminée, la  langue de Peter ose.
Charlie.
Peter je vais dormir dans ton lit ? !
Peter
Il se peut que la nuit se passe à parler. Je pense comme nous  nous savons mortels, maintenant  nous sommes d’un certain âge, nous connaissons depuis si longtemps nous n’avons plus peur de l’autre……. !?  Nos charmantes « solidarités mystérieuses » *se sont fécondées. Si nous sommes honnêtes envers soit et l’autre  nos affinités électives ont fait des bébés.
Charlie
A elle même
Y’a bien les hommes pur ne penser qu’à çà !
Peter
Laisse –moi finir ce n’est pas facile Charlie…Tu as bien galéré aujourd’hui, il est tant que tu saches concrètement : mon épaule est ton épaule, te blottir contre moi n’est pas simplement un abri pour ton jour de pluie. Nos ronrons mélangés peuvent éveiller ce que nous nous sommes toujours interdit depuis le premier jour.
Charlie.
Tu étais  le psychiatre du secteur sur lequel j’intervenais. Il y a de l’interdit dans ce type de relation. In job, no sexe.
Peter
Oui mais maintenant, tu es sortie de l’enfance inadaptée.  
Charlie.
Charlie pouffe de rire   en catimini et en elle-même 
En monologue intérieur :
 Si c’était vrai. Si l’on pouvait en sortir…
Ce que l’on scelle d'un cachet de cire rouge, même  invisible, çà marque, c’est ce qui nous sauve, et protège notre clientèle.
 Peter
C’est  venu depuis beaucoup plus longtemps que toi,  l’interdit ?
Charlie.
AH ! ?
Peter
Oui, belle Dame. J’adore te dire cela aujourd’hui. La détermination des choses de la vie.
Allons-nous coucher….              Prends cela comme une demande de fiançailles.
Charlie éclate de rire.
Peter
 Qu’est ce qui est si rigolo ?
Charlie.
Ben, j’ai passé la journée à extraire des demandes en fiançailles, suite d’une vision.
Peter
La tonte de Burt !
Charlie.
Que c’est « Bo »  quelqu’un qui entend bien.
J’ai revécu   une condensation, oui,  freudienne, de traces en moi de ruptures diverses mais close up ; après un exercice d’écriture littéraire, une sorte d’anamorphose, une rationalisation de la vision comme dit Durer : « l’art de la perspective secrète ».
Peter
C’est çà. Et maintenant je peux … L’inconscient n’attend jamais que l’on soit atterri, bien remis  avec congé maternelle, oui  renouer avec la perte, c’est ensemencer, générer d’autre naissance.
Et ce bon copain l’inconscient  crée dans l’environnement proche  comme piste d’atterrissage ou d’envol ; la piste est libre l’avion peut atterrir ou décoller… Ca m’est venu en voyant Burt, sa truffe brillante humide dans le hamac créé par ton  entrejambe et ta jupe. J’ai senti que Burt avait partagé  quelque chose avec toi autre qui vous mêlais d’avantage. Il est sensible, il a traversé  tes ancres,  et le débordement de tes encriers,  ta détresse, il t’a entourée d’une attention nouvelle. Il m’a regardé comme si ses yeux me disait : « et ta femelle mon gars, tu ne peux pas la laisser comme çà. »
Charlie.
Il a la sensibilité et  la tendresse d’un cheval, une présence très puissante, oui, c’est cela comme celles des chevaux.  Je reviens un peu plus haut de la conversation  depuis quand pour toi cet interdit ?
Peter
Tu étais une jeune fille de 13 ans et demie, la cuisinière du château qui me recevait en échange culturelle. Quand je t’ai entendu parler, j’ai été pris dans une attraction  pour ta voix tes raisonnements, leur expression. A ta première vaisselle, je déplaçais tous les codes des convenances  de chez les De la Motte de la Tour Saint Jacques,   j’étais là à tes cotés avec un torchon et j’essuyai la vaisselle : t’entendre parler. A l’époque j’étudiais la linguistique pour après aller étudier les dialectes en Afrique. Mon père était muté à Johannesburg. Ma langue maternelle était l’anglais. La richesse de la langue française me fut révélée et je ne la lâchais pas. Un livre en anglais, deux livres en français. Et toi ! La structure de tes phrases rien que çà était un carambolage de toutes mes règles apprises. L’emploi des mots, les verbes. Tu étais folle du subjonctif t’essayait de le mettre partout. Et ton passé simple, c’était à se tordre de rire. J’ignorai qui t’avait appris les verbes irréguliers. Il y avait quelque chose de savant et en même très bancale. Tu étais la mystérieuse Melle Doolittle 2. T’entendre me faisait être le personnage de Monsieur Henry Higgins de Bernard Shaw, dans Pygmalion.
 Charlie.
Peter ! Jamais je n’ai oublié ce Peter. Combien j’y ai repensé. J’ai beaucoup regretté d’être plus jeune.
J’accepte de dormir dans ta chambre. Et j’accueille ce présage en annonce de fiançailles. C’est ton fils qui va être très heureux et très rassuré. Mais je  tombe d’émotion, il me faut m’allonger.
Bonne nuit Burt. Veilles                                                     bien sur tes petits.
Peter
Tu connais, passe par la bibliothèque : c’est ta meilleure entrée pour « ma » chambre.  J’ouvre  le chemin pour la  ballade de nuit des afghans, je te rejoins. Fais couler un bain, il y a des remous, je suis là dans une demi heure.

(à suivre )
auteure Frankie Pain
droits  réservés 


de la Pain le lapin vous souhaite joyeuses Pâques




2 commentaires:

  1. Pour le lapin-pain, proverbe africain : "celui qui avale une noix de coco fait confiance à son anus"...

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  2. Des conversations prometteuses pour cette nuit entre Charlie et Peter...
    Bon dimanche Frankie

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