La
palombière
1
L’étalon reproducteur
(voir la semaine dernière si vous voulez le lire)
2
Les interdits accumulés
Dans le grand salon des lévriers afghans, devant la
grande cheminée, la langue de Peter ose.
Charlie.
Peter je vais dormir dans ton lit ? !
Peter
Il se peut que
la nuit se passe à parler. Je pense comme nous nous savons mortels, maintenant nous sommes d’un certain âge, nous connaissons
depuis si longtemps nous n’avons plus peur de l’autre……. !? Nos charmantes « solidarités mystérieuses » *se sont fécondées. Si nous
sommes honnêtes envers soit et l’autre
nos affinités électives ont fait des bébés.
Charlie
A elle même
Y’a bien les
hommes pur ne penser qu’à çà !
Peter
Laisse –moi
finir ce n’est pas facile Charlie…Tu as bien galéré aujourd’hui, il est tant
que tu saches concrètement : mon épaule est ton épaule, te blottir contre
moi n’est pas simplement un abri pour ton jour de pluie. Nos ronrons mélangés
peuvent éveiller ce que nous nous sommes toujours interdit depuis le premier
jour.
Charlie.
Tu étais le psychiatre du secteur sur lequel
j’intervenais. Il y a de l’interdit dans ce type de relation. In job, no sexe.
Peter
Oui mais maintenant, tu es sortie de
l’enfance inadaptée.
Charlie.
Charlie
pouffe de rire en catimini et en
elle-même
En monologue intérieur :
Si c’était
vrai. Si l’on pouvait en sortir…
Ce que l’on scelle d'un cachet de
cire rouge,
même invisible, çà marque, c’est ce qui
nous sauve, et protège notre clientèle.
Peter
C’est venu depuis beaucoup plus longtemps que toi, l’interdit ?
Charlie.
AH ! ?
Peter
Oui, belle Dame. J’adore te dire cela
aujourd’hui. La détermination des choses de la vie.
Allons-nous coucher…. Prends cela comme une demande de fiançailles.
Charlie
éclate de rire.
Peter
Qu’est
ce qui est si rigolo ?
Charlie.
Ben, j’ai passé la journée à extraire des
demandes en fiançailles, suite d’une vision.
Peter
La tonte de Burt !
Charlie.
Que c’est « Bo » quelqu’un qui entend bien.
J’ai revécu une condensation, oui, freudienne, de traces en moi de ruptures
diverses mais close up ; après
un exercice d’écriture littéraire, une sorte d’anamorphose, une rationalisation
de la vision comme dit Durer : « l’art de la perspective
secrète ».
Peter
C’est çà. Et
maintenant je peux … L’inconscient n’attend jamais que l’on soit atterri, bien
remis avec congé maternelle, oui renouer avec la perte, c’est ensemencer,
générer d’autre naissance.
Et ce bon copain
l’inconscient crée dans l’environnement
proche comme piste d’atterrissage ou d’envol ;
la piste est libre l’avion peut atterrir ou décoller… Ca m’est venu en voyant
Burt, sa truffe brillante humide dans le hamac créé par ton entrejambe et ta jupe. J’ai senti que Burt
avait partagé quelque chose avec toi
autre qui vous mêlais d’avantage. Il est sensible, il a traversé tes ancres,
et le débordement de tes encriers, ta détresse, il t’a entourée d’une attention
nouvelle. Il m’a regardé comme si ses yeux me disait : « et ta
femelle mon gars, tu ne peux pas la laisser comme çà. »
Charlie.
Il a la
sensibilité et la tendresse d’un cheval,
une présence très puissante, oui, c’est cela comme celles des chevaux. Je reviens un peu plus haut de la
conversation depuis quand pour toi cet
interdit ?
Peter
Tu étais une
jeune fille de 13 ans et demie, la cuisinière du château qui me recevait en
échange culturelle. Quand je t’ai entendu parler, j’ai été pris dans une
attraction pour ta voix tes
raisonnements, leur expression. A ta première vaisselle, je déplaçais tous les
codes des convenances de chez les De la
Motte de la Tour Saint Jacques, j’étais là à tes cotés avec un torchon et j’essuyai
la vaisselle : t’entendre parler. A l’époque j’étudiais la linguistique
pour après aller étudier les dialectes en Afrique. Mon père était muté à Johannesburg.
Ma langue maternelle était l’anglais. La richesse de la langue française me fut
révélée et je ne la lâchais pas. Un livre en anglais, deux livres en français.
Et toi ! La structure de tes phrases rien que çà était un carambolage de
toutes mes règles apprises. L’emploi des mots, les verbes. Tu étais folle du
subjonctif t’essayait de le mettre partout. Et ton passé simple, c’était à se
tordre de rire. J’ignorai qui t’avait appris les verbes irréguliers. Il y avait
quelque chose de savant et en même très bancale. Tu étais la mystérieuse Melle
Doolittle 2. T’entendre me faisait être le personnage de Monsieur Henry Higgins
de Bernard Shaw, dans Pygmalion.
Charlie.
Peter ! Jamais
je n’ai oublié ce Peter. Combien j’y ai repensé. J’ai beaucoup regretté d’être
plus jeune.
J’accepte de
dormir dans ta chambre. Et j’accueille ce présage en annonce de fiançailles.
C’est ton fils qui va être très heureux et très rassuré. Mais je tombe d’émotion, il me faut m’allonger.
Bonne nuit Burt.
Veilles bien sur tes petits.
Peter
Tu connais,
passe par la bibliothèque : c’est ta meilleure entrée pour
« ma » chambre. J’ouvre le chemin pour la ballade de nuit des afghans, je te rejoins.
Fais couler un bain, il y a des remous, je suis là dans une demi heure.
(à suivre )
auteure Frankie Pain
droits réservés
de la Pain le lapin vous souhaite joyeuses Pâques |
Pour le lapin-pain, proverbe africain : "celui qui avale une noix de coco fait confiance à son anus"...
RépondreSupprimerDes conversations prometteuses pour cette nuit entre Charlie et Peter...
RépondreSupprimerBon dimanche Frankie