mercredi 22 juillet 2009

Un coup de traite : coup de Jarnac

« Un coup de Jarnac »
Un coup habile, décisif, mais inattendu Un coup donné par traîtrise
Nous somme en 1547, à une époque où les différends entre gentilshommes se règlent par des duels.Le 10 juillet, à Saint Germain en Laye, à la cour du roi Henri II, tout frais successeur de François Ier, nous avons à droite, Guy Chabot de Saint Gelais, Baron de Jarnac, et à gauche, François de Vivonne, sieur de la Châtaigneraie, qui a pour tort d'accuser le premier d'être l'auteur d'un écrit qui a attiré l'attention sur les relations incestueuses d'Henri, alors encore dauphin, avec Diane de Poitiers.
Dans ce duel, La Châtaigneraie est donné vainqueur d'avance, car il est considéré comme une des meilleures lames du royaume.Au cours du combat au poignard et à l'épée, Jarnac tranche le jarret de son adversaire qui s'écroule, incapable de continuer le duel, sans qu'on sache vraiment (les versions diffèrent) si le coup ainsi porté est simplement bien ajusté, ou s'il s'agit d'une botte mystérieuse ou d'une feinte après simulation d'une chute.Toujours est-il que Jarnac épargne La Châtaigneraie car c'est un favori du roi.
Mais le malheureux, considérant avoir été humilié, arrachera ses bandages et, se vidant lentement de son sang, mourra peu après.À l'époque du duel, les témoins ne trouvent rien à redire à la méthode utilisée par Jarnac, considérée comme correcte et loyale. Elle est donc vue comme un coup habile, mais acceptable même s'il n'est pas habituel.Ce n'est qu'à partir du Dictionnaire de Trévoux, oeuvre des Jésuites parue en 1771, que ce coup est décrit comme donné par traîtrise, version que réfuteront plus tard Larousse et Littré.Mais comme l'expression est attestée à partir de 1803, peu après la publication du dictionnaire, c'est principalement ce sens de coup en traître qui sera généralement retenu.

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