L’Autre« Je est un autre. » Arthur R.
À force de
m’écrire
Je me découvre un peu Je recherche l’Autre
J’aperçois
au loin
La femme que j’ai été Je discerne ses gestes Je glisse sur ses défauts Je pénètre à l’intérieur D’une conscience évanouie J’explore son regard Comme ses nuits
Je dépiste
et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix Je parcours d’autres domaines J’invente mon langage Et m’évade en Poésie
Retombée
sur ma Terre
J’y répète à voix basse Inventions et souvenirs
À force de
m’écrire
Je me découvre un peu Et je retrouve l’Autre.
Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau Des oiseaux gazouilleurs Ces bonheurs de la terre Je reste émerveillée D’un amour Invincible Toujours présent
Je reste
émerveillée
De cet amour Ardent Qui ne craint Ni le torrent du temps Ni l’hécatombe Des jours accumulés |
J’ai ancré
l’espérance
Aux racines de la vie
Face aux
ténèbres
J’ai dressé des clartés Planté des flambeaux A la lisière des nuits
Des
clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent Entre ombres et barbaries
Des
clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent Sans jamais dépérir
J’enracine
l’espérance
Dans le terreau du cœur J’adopte toute l’espérance En son esprit frondeur.
Andrée
Chedid
Quand on passe par des
moments de désespoir
on comprend chaque mot , chaque phrase de ce poème d’Andrée Chedid . Et je me dis “Mon Dieu que c’est beau ” et on s e répète ce poème comme une prière.
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Dans mon
miroir
Défraîchi Je me souris encore Je reste émerveillée Rien n’y fait L’amour s’est implanté Une fois Pour toutes. De cet amour ardent je reste émerveillée.
Andrée
Chedid
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Dans tes
yeux les clartés trop brutales s’émoussent.
Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin, Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent, Brûle de reflets roux ton regard opalin. Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes, Et le souffle appauvri des lys que tu m’apportes Monte vers tes langueurs du soleil au déclin.
Fuyons,
Sérénité de mes heures meurtries,
Au fond du crépuscule infructueux et las. Dans l’enveloppement des vapeurs attendries, Dans le soir énerve, je te dirai très bas. Ce que fut la beauté de la Maîtresse unique… Ah ! cet âpre parfum, cette amère musique Des bonheurs accablés qui ne reviendront pas !
Ainsi nous
troublerons longtemps la paix des cendres.
Je te dirai des mots de passion, et toi, Le rêve ailleurs, longtemps, de tes vagues yeux tendres, Tu suivras ton passé de souffrance et d’effroi. Ta voix aura le chant des lentes litanies Où sanglote l’écho des plaintes infinies, Et ton âme, l’essor douloureux de la Foi.
Renée
Vivien, Études et Préludes
Poème
offert par Andrée Chedid au Printemps des poètes 200
Poème publié dans l’anthologie Une salve
d’avenir. L’espoir, anthologie poétique, parue chez Gallimard en Mars 200Poème
classé dans Amour,
Andrée
Chedid.
|
De la
musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut
aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise Ou l’Indécis au Précis se joint.
C’est de
beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi ; C’est par un ciel d’automne attiédi, Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous
voulons la Nuance encor,
Pas la couleur, rien que la Nuance ! Oh ! la nuance seule fiance Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du
plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur, Qui font pleurer les yeux de l’Azur, Et tout cet ail de basse cuisine !
Prend
l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie, De rendre un peu la Rime assagie. Si l’on y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira
les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou Nous a forgé ce bijou d’un sou Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la
musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton
vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin Qui va fleurant la menthe et le thym… Et tout le reste est littérature.
Paul
Verlaine, Jadis et Naguère (1885)
belle fin de semaine
très chaleureusement vôtre
Frankie Map 's Monde
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Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
jeudi 26 février 2015
finir la semaine en poésie
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la poésie et les mimosas pour réchauffer..beau! bisou
RépondreSupprimerQue c'est bon de retrouver Andrée Chedid...c'est du soleil pour la journée avec ton mimosa qui embaume...
RépondreSupprimerje t'embrasse Frankie
Toujours intéressant de lire ces poèmes. Chez-moi pas de mimosa, je regarde les tiens et imagine l'odeur.
RépondreSupprimerPlaisir de découvrir ce poème d'André Chedid dont j'aime beaucoup les romans. Merci
RépondreSupprimerJe prends tout et même le mimosa et pourtant dieu sait comme je n'en manque pas.
RépondreSupprimerMais le tien lié à ces poèmes joliment choisis par toi à une autre saveur et une autre odeur !
Je t'embrasse ma Frankie.
Belle journée