la suite... les corrections des deux premières à la fin.
Après la clôture du roman....
On attendant que me repoussent d'autres mots d'autres paysages, d'autres protagonistes et imaginaires à explorer je fais mes gammes comme un pianiste chaque matin. Derrière ses gammes ce cache les volutes du mystère et là un jour se posera la simplicité est la puissance des mots qui seront que joie plénitude drôlerie pour le lecteurs et même sur un fond de tragédie humaine comme ce "oui" de Joyce de mon dernier billet bonne lecture et à demain pour l'instantanée
197O
rentrée des classes Mon très cher
Carnet
Le
prof d’anatomie. Une pédagogie très particulière, pour nous faire apprendre
l’anatomie, dessiner les personnages de
la chapelle Sixtine. Sous les vêtements, les articulations, les os... Je regarde
ce professeur, j’écoute sa voix,
impossible de me mettre au travail, je
ne cesse de la regarder : ses ongles, le vernis, le rouge à lèvres, les
couleurs sur les pommettes, les fines mèches, ombre et lumière, dans les cheveux, le sac à main la ceinture en
cuir coloré, les souliers dans les assortis, le chemisier, la jupe….., …. Je
baigne dans un lac de montagne dont le reflet des montagnes serait une palette
de couleur. Bientôt, le prof d’anatomie nous mène au musée des Beaux arts de
Bordeaux : les surréalistes. Je ne me rends pas compte, jamais aller.
Acrylique frankie mes deux Terres : le marais poitevin et terre d'Afrique |
1973 Mon cher Journal,
Fanny me manque. Depuis la dernière manif pour
les garrotés de Franco où j’ai pris sa sœur Pascale pour ma Fanny. Mon dieu
quelle ressemblance. La voix même ! Et elle me dit : Que fanny n’est
plus depuis six mois. Ils n’ont réussi à
me mettre la main dessus. Je ne me résous pas à m’habiller de noir, pourtant je
suis en deuil jusqu’au bout de mes cheveux, sous la plante des pieds, dans le
fond de mon nombril. Quand je prends la
forêt pour rejoindre l’université, je l’imagine derrière moi, ses mains
accrochée à ma taille, sa tête posée
contre mon dos en haut. Son parfum de rose
m’envahit les narines, elle n’est plus. Etre en noir, je ne le peux.
1974
mai Cher Journal,
Je sors de l’hôpital. J’ai deux cannes. Mon
copain m’accompagne chez ma tante à Mériadec. Lui emprunter une chaise longue.
Je l’appelle de la rue, elle sort dans son jardin, me parle à travers le
grillage.
-
On
te cherche partout ! Ton père est mort, t’es au courant ?
-
Pas
voulu les inquiéter, chute d’une paroi… Je leur ai pas dit.
-
Qu’est
ce que tu fais ?
-
Je
vais rejoindre maman,
-
T’y
vas comme çà ? T’as vu comment t’es
fringuée.
Je
prends le premier train. ……..papa aimait de plus en plus mes couleurs vives. « Plus
de lumière, plus de lumière » il disait en me voyant arrivée dans mes
robes sanguines orange. J’appris plutard que c’était la phrase de Goethe en
mourant.
Je
tiens à peine debout, je ne peux pas poser
mon pied de l’opération par terre. Mon
tea shirt est bleu, ma jupe longue à fleurs mauves et violettes sur fond noir. Comme il était fier à mon bras quand je le
sors de Bergonnier avec son tube à
oxygène et qu’on va au marché Saint Michel, les gens nous regardent passer avec
un grand sourire dans les yeux .L’amour qui nous baignait était la parade aux moqueries de mes « cotions ». Le
mauve c’est ce que je choisirai pour son cabanon du futur. La violette de
Toulouse. Le parfum qu’il ramenait toujours à maman quand il revenait d’Algérie.
A Toulouse changement de train
dessin frankie et lisa pain les fleurs
1974
septembre Villefranc Mendibouroua
Mon Journal,
Les vaches ont défoncé le grillage du
potager. J’attends le fermier patron de saint jean pied de Port pour réparer. Il
a tout le matos dans son coffre. Je campe. Sauver le potager de ses goinfres vaches blondes d’Aquitaine. La nappe basque
pour la table, ce rouge ce blanc ce
vert, ce tissage pittoresque. Bloquée là, il me faut la distraction de la
rétine. J’ai pris les assiettes à
l’émaillage corail et jaune. Je fais des photos. Quatre jours dans le potager
sans en démordre. Je les développe. Le reste de la communauté revient du
Portugal. Le cocorico basque
révolutionnaire tombe sur mes photos qui sèchent au labo .Scandale. Une crise de propriétaire : la nappe de
mariage avec Maryvonne dans le potager, le service de leur liste dans le
potager. La communauté s’effondre, la révolte des œillets leur a remis en place
leur instinct de propriétaire. Tout est là encore dans le potager : les
tomates au pied des soucis et des capucines, les haricots verts, les piments
verts qui forniquent la terre, les grappes des rouges du piment d’Espelette, les grosses aubergines carminé violé. Mes yeux
les mangent au sel de mes larmes. Je pisse ma rage dans la mare en disant au
revoir aux canards tant de races tant de plumes et …. Je pars sur le champ sans
jeu de mots mon Journal.
photo frankie
corection des parution début de semaine
1969 Février Talence Mon très
cher journal,
Une
sacrée découverte, tu sais combien cet internat me ravit, … Cette sensation
d’être dans un château même si ce bâtiment n’est qu’un parallélépipède sur
trois étages. Mon choix, caressé si fort
en notre Secret. Je redouble volontairement, pour une troisième Technique. La physique, la chimie pour ce Bac
si loin de la Rochelle... Ici, me couper des jérémiades des filles
de ma classe, elles ne parlent que du fiancé, des parents, je n’entends pas les
mots de mes livres. Ces lamentations
dans le dortoir ! J’ai déménagé chez les couturières….. Tu n’es qu’un
journal, tu reçois, absorbe, tu m’allèges, me redonnes le sourire en moi, c’est
plus léger de vivre. Un cahier par mois, c’est une bonne conversation ! Ca
se range facilement. Ma joie chaque jour
renouvelée, mes devoirs en salle d’étude sans craindre les gueuleries de maman,
tremblée dés que le « si » se pointe dans sa voix. Après c’était l’avalanche. Tu
fus ma prise de terre, ma petite cage de
Faraday. Aujourd’hui simplement mon copain, mon doudou.
Rentrant par le bus scolaire de
l’externat dans la salle de
détente jouxtant nos salles d’études, la
surveillante générale a installée une grande volière avec des perruches. Leurs
couleurs, vives : de bleus, de
jaune citron et orangé, de rose, de vert. J’ai le souffle coupé, je suis assise,
je regarde voler les couleurs, un tourbillon, un vertige délicieux. Nous
vivions dans un univers de blouses blanches, de blouses grises. Je comprends à cet instant là, la note manquante. Cette grande joie d’être interne est à son
sommet.
dessin de frankie
1969
printemps Mon très cher
Carnet,
Joyeux printemps. Pour les week end j’ai fait
signer toutes les autorisations de sortie. J’ai mon rituel du dimanche matin.
Avec Gudule mon mini vélo, je fais le
tour par la forêt, Cestas, Canéjan, … un
arrêt sur le bord du ruisseau pour l’entendre gazouiller sur les gros cailloux,
les pas du promeneur avec son chien sur les planches de bois qui le traversent.
Ce matin là, ses bords sont recouverts
de clochettes bleues, de coucous,
de jeunes feuilles vertes tendres, de pots de cannes, ces tulipes
sauvages couleur violette tachetée
comme une petite peau de panthère par du violet très foncé… le charme du chant
du ruisseau, les pas, je me pâme de ses éphélides de la forêt. J’ai oublié le
temps .Au réfectoire, ils
m’ont mis de côté mon repas. Manger seule avec les couleurs dans les yeux encore,
je nage dans un rêve de caresses de
couleur.
textes de frankie Pain
droits réservés
bon petit déjeuner et très belle journée Frankie Map's Monde
Faire se gammes, c'est la structure de la vie. Le reste c'est la chair. J'ai apprécié ce que tu écris et je retrouve des impressions vers les années 69 ...Amicales bises.
RépondreSupprimerje rajeunis avec toi...
RépondreSupprimeret je reviens pour lire un peu plus attentivement... biz
Délicieux... rajeunissant... faisant remonter les émotions oubliées à la surface d'un petit matin paresseux...
RépondreSupprimerMerci ma belle Map's Monde!
Bonne fin de semaine!
Tout en violet et orange, avec parfois une note bleue de bien jolis récits...
RépondreSupprimerLes couleurs de ta jeunesse sont les mêmes que celles de la mienne.
RépondreSupprimerBariolées et insouciantes malgré les émotions de la vie.
Un flash-back très coloré.
Je t'embrasse Fankie.
Belle fin de soirée