gamme de la semaine
je vous l'ai mise en entier c'est vous qui feront les coupures en rapport à vos désirs et emplois du temps.
pour les lecteurs et lectrices du feuilleton Odette et le skipper vous retrouver l'héroïne Odette.
Le premier rendez vous pour son retour à
son ancien métier est sur son carnet neuf : un panaris... L’urgence est
mineure alors sur le chemin de l’école désaffectée lieu de son rendez vous, dans
un endroit assez dégagé en arbres pour mieux
capter son émission de France culture, elle s’arrête et déguste. Un de ses auteurs favoris est interviewé
avec en plus sa lecture de quelques
extraits. Après guillerette est la
route entre Maillé et la Ronde malgré un
trac d’une reprise après un si grand écart.
Odette
trouve relativement facilement la
vieille école. Elle tire la cloche au-dessus de la porte, une voix qui marche lui dit : entrez. Le timbre de la voix l’interpelle « pas inconnue ». La porte est
ouverte, un homme avance vers elle,
entre la lumière du dehors et la pénombre du dedans, un temps au pourpre
rétinien pour entrapercevoir les contours et les détails. Phrase
d’accueil. Odette avance jusqu’à la
banquette où elle s’évanouit.
L’homme
la veille. A son réveil l’homme dit : « que puis-je faire pour
vous ? » Odette dans son sourire le plus lumineux elle
répond : «voulez vous m’épouser ? ». L’homme au panaris avec ses
douloureux lancements dans son pouce
droit acquiesce de la tête et dit :
« oui, je le
veux bien, …. dans six mois. »
Odette
enfile sa blouse blanche, demande un torchon de cuisine propre et à se laver
les mains. Sur la table de cette pièce, plus bibliothèque que salle à manger,
elle installe sa boite de petit chirurgie, ses fioles, sa boite stérile du bistouri. Dans un bol de
cuisine elle immerge la main droite dans
du dakin. Odette ajuste ses lunettes, enfile ses gants. Elle observe le gros
bobo turgescent, jaunassant, elle palpe,
observe le visage de l’homme, en
même temps, elle mesure le degré de la
douleur. « Je vais inciser, Monsieur Souche. Votre vrai nom ? » Il
acquiesce. « Cà vous va bien aussi. Comme votre nom d’auteur d’ailleurs
Quelle synchronicité ! Sur le
chemin je vous ai entendu sur France
Musique ».
-
Je comprends mieux votre étourdissement. Dans le marais nous pouvons croire à
certaines apparitions. J’aime bien
écrire ici. Aïe.
-Pardon,
il la fallait cette petite incision. Quand le patient parle, on le prive de
l’appréhension, c’est mieux ainsi. Je vais appuyer pour qu’il se vide. Un bon pansement non compressif, dans
quelques jours tout sera rentré dans
l’ordre. Pas de fièvre ? Donnez-moi votre front. Odette est gênée,
rétrospectivement, comment a-t- elle pu être si directe ? Elle pose le dos de sa main sur le front, le
temps de la captation de la fièvre, elle sourit aux marronniers en fleurs de la cour.
Blanc, rose et rouge. L’incongruité de
cette situation est palpitante sous sa blouse blanche.
Il
lui aurait offert un thé, avec des merveilles qu’aurait confectionné Anna
sa gouvernante. Il lui aurait dit que l’écriture le comblait tellement qu’il
n’envisageait plus sa vie avec un être vivant - malgré
l’avoir souhaité si longtemps - . Il
aurait eu le temps de l’observer, ces
quelques heures dans son évanouissement.
Il aurait même été voir son ambulance aménagée. Sa vielle ambulance
remise à jour avec le tout pour y vivre, le tout pour y soigner. Dans la
bibliothèque de la « doctor » il a vu au moins trois
livres de lui et plusieurs de ses grands amis. Il aurait dit « au moins ils
s’entendraient. » En buvant le thé il aurait dit : nous commençons
mal notre roman d’amour. Ah ! aurait- elle répondu sur un ton ingénu. - n’oui,
Melle Odette, d’habitude c’est la fin : la demande en mariage. Qu’elles vont
être nos péripéties ? Quand çà commence par ce qui termine ! J’aime passer
à la mise en culture en boite de pétrie le roman qui va venir, au cours de l’écriture
de mon roman, alors là ??? Il
dirait être perdu, chamboulé. Elle aurait répondu : le pire protocole est
à l’orée peut-être d’un Prix Goncourt. Ils seraient partis dans un fou rire interminable,
un magasin entier de pellicules pensa-telle. Il lui aurait dit : « cela
fait un moment que la nuit est là. Je ne voudrais pas vous envoyer par le marais noir après ce
remous de vie, ce courant. Voudriez-vous habiter ma chambre d’ami ! »
Il n’aurait pas attendu sa réponse, il se serait levé, il aurait été au chai des bûches, en serait
revenu les bras chargés, elle se serait mise
à éclater du petit bois, à l’installer comme un mandala accompagné d’une
frise de pommes de pin, elle aurait dit : « c’est moi qui craque
l’allumette. Pour qu’il fasse flamme et
prenne : il faut être philosophe ou amoureux. » Il aurait laissé faire,
étonné de sa docilité. Ils auraient baigné de silence et de mots, ils se
seraient attardés fort longtemps sur la virgule, les volières de l’aube du marais et leurs
chants les auraient surpris dans leur
premier sommeil. Ils auraient eu leurs corps à peine rapprochés.
La
fermière voisine aurait fait sonner la cloche et posé le grand bidon de lait frais. La vue de
l’ambulance l’aurait fait frapper aux carreaux. Monsieur Souche l’aurait
rassurée. La fermière serait revenue avec un bon poulet juste plumer. Odette
serait partie pour une urgence à l’église de Maillet.
Anna
aurait été de repos. Monsieur Souche aurait mis le tablier de cuisine d’Anna. Il aurait farci le poulet comme il aimait piquer ses chapitres de
quelques épices. Il serait allé
cueillir au jardin les herbes qu’il aimait respirer avant de s’attabler à l’écritoire. Dans la pinède
derrière l’école il aurait cueilli sur les bruyères en fleurs des épines de
pins. Ils les voyaient bien piquées dans le troufion du poulet. Dans le garde manger il aurait sorti la
truffe, il l’aurait râpée dans le ventre du poulet. Odette serait revenue les
mèches en bataille elle aurait aidé un vêlage.
Ils
auraient mangé avec un Pomerol qu’il aurait versé auparavant dans son aiguillère d’argent Daum, cadeau du
fils Daum ce journaliste fou de VSD. Une sieste les aurait séparés. Odette aurait
voulu la faire dans l’ambulance, il aurait accepté de la suivre. « Vous me
devancez aurait-il dit: je vous réservais pour demain la visite de la Venise
verte par les canaux, il me fallait un
« pigouilleur » (pour avancer sur la plate du marais, un
bâton une pigouille pousse dans la vase
du canal). Elle aurait demandé pardon : être proche de la vache
lui permettrait de mieux se reposer. Ainsi ils auraient vécu leur première
proximité de leur corps dans un champ rempli de boutons d’or, dans un concert
minimaliste de ruminements de plongeons
de ragondin, de mugissements maternels des jeunes génisses accouchées. Il
aurait dit : « le galbe de vos seins me fait découvrir les mystères
des marbre de Carrare de Rome. » Monsieur aurait été jusqu’à lui servir
d’assistant dans des petites chirurgies : recoudre les sutures. Son
éditeur auraient été ravi des petites différences qui auraient émaillé les
récits de son adulé auteur. Moins de temps à la table d’écriture. A regarder
Odette Monsieur aurait habité sa caverne de la femme comme d’une vulve fécondée,
ses mots seraient sortis amplifiés de sonorités sensuelles. Il se croyait au
bout en répétition de son dire, il se
sentirait dans la genèse d’un autre mystère, toujours aussi captivé. Odette
parlerait peu de son passé. La seule
émergence aurait été le regard au scalpel des réactions profondes des protagonistes des pages de Monsieur Souche. IL aurait sacrifié ses salles
de classes,- uniquement réservées à ses
premiers jets et ses énièmes reprises par chapitre- pour lui aménager une
sorte de dispensaire. Recevoir quelques consultations après ses interventions
sur le terrain. Il aurait publié les bancs dans les temps. Le mariage aurait
bien eu lieu 6 mois jour pour jour après l’évanouissement d’Odette.
L’intimité
souhaitée se serait transformée de
surprise en surprise. D’abord Monsieur aurait fait comme l’oublier Odette sur son fauteuil sous un préau en sa
robe de mariée. Tout aurait été pensé pour cela : qu’elle se vide des
squames de son passé, qu’elle puisse revenir sur sa décision. Après un
kaléidoscope d’enfer dantesque, au
moment où elle n’aurait plus attendu dans cette cour d’école déserte à part les
oiseaux, comme l’entrée du film « Il était une fois dans l’ouest »
de Sergio Léone, les musiciens en queue de pie, noir sur blanc, seraient apparus
avec le chef d’orchestre. A la première mesure de « La pastorale » de
Beethoven, le curé dans sa robe noire aux pans flottant aurait franchi le
porche de l’ancienne école, son missel à
la tranche violette bien tenue dans ses mains en prière sur sa ceinture carmin.
Il aurait avancé au cœur d’un troupeau de mérinos. Blancs, noirs, marrons. En couronne des cavaliers et cavalières sur des chevaux de traits anglos percherons aux
robes grises, tâches de blanc et noir, aux crinières comme les vagues de la mer. Sauf une demoiselle d’honneur sur une chèvre blanche habillée de rose pivoine
pâle. Deux oui se seraient réunis dans l’écho des préaux. La
fermière et ses complices seraient arrivés avec une charrette de gaëls rouge, violet carmin, blanc. Elle
les aurait répartis cérémonieusement dans des pots au pied de chaque pilier de
préau, portée par les voix choristes des
villages alentours. Un jeune tambour
aurait roulé avec ses baguettes expertes
la peau tannée du tambour, il aurait ensuite
convié les mariés, les invités à un
méchoui dans la cour de la ferme d’à côté.
Ce
couple n’aurait pas eu d’enfants, seulement
de nombreux livres seraient nés de cette
alliance. Odette n’aurait rempilé des années de travail après la date de sa retraite.
Régulièrement venaient peindre ou écrire dans son dispensaire des voyageurs, des amis des villages. Des yourtes ce seraient installé autour de
l’école… Chaque soir Odette méditer sous l’Hêtre pourpre, elle chantait la chanson d’Edith Piaf :
Non rien de rien non je ne regrette rien. ». …..
de Frankie Map's Monde
les droits sont réservés
C’est
là qu’Odette apprit que le réseau de résistance dont faisait partie son père
Etienne René avait été fait prisonnier que le père de Monsieur Souche était
Monsieur Robert
Jubilatoire, comme toujours!
RépondreSupprimerPlein de mots savoureux : "le bobo... jaunassant" - Beurk, immédiatement! - Les herbes piquées dans le cul du poulet : un savoir faire de cuisinier! Et le marais, tout autour!
Un bon moment!
Gine à tout dit... jubilatoire, lyrique, sensuel c'est Odette-Frankie que l'on connait et reconnait...
RépondreSupprimerje t'embrasse
On reconnait bien ton style dans cette histoire qui se déroule rapidement. Bravo.
RépondreSupprimerColorée, bouillonnante une jolie rencontre !
RépondreSupprimerde garance Toulouse
RépondreSupprimerTout ton univers est là. Tes personnages récurrents, tes décors de saintonge, tes gourmandises. Il y a quelque chose d'immuable à te lire ainsi depuis les mains expertes d'Odette soignant les plaies superficielle de celui qu'elle désire.
Tu es là tout entière dans ces phrases lumineuses. Tu es une auteure de la lumière ma chérie et elle brille dans tes mots du quotidien comme dans ceux de l'amour. C'est beau.
garance
Je débarque dans l'histoire et je pressens un univers tellement vaste ... Amicales bises.
RépondreSupprimergran historia
RépondreSupprimerme gustó tu blog :)
abrazos
Contente de retrouver Odette, pleine de couleur, de bonté et d'amour pour les autres.
RépondreSupprimerIl n'y a rein à regretter, tout est bon chez toi, il n'y a rien à jetter.
Je t'embrasse Map's Monde.
Belle journée