lundi 14 janvier 2019

Hors champ de leur dimanche


 je vous souhaite bonne lecture


2eme jet
C’est dimanche. Les champs Elysées couloir sont envahis de visites.
Cris, éclats de rires, palabres al continuum. C’est donc vrai que cela existe.
Après tant d’années d’exode aux habitudes du groupe familial, nous sommes tentés par circuit de haute sécurité d’oublier que cela existe.
Où sont donc les miennes ?
 L’on m’en avait quasiment promis une. Au point que  pour ne pas qu’elles se chevauchent, j’avais laissé tomber la relance d’un désir exprimé. Il me fut  bien noté : « surtout pas deux visites en même temps ».

Depuis trois semaines les «relations  »- je ne sais plus comment les appeler-, elles savent que mes portables ne me donnent pas la voix, leur voix,  que le seul moyen est de me parler  sur mon fixe.
Comme une envolée de passereaux à l’arrivée du chat de la maison dans  l’arbre, elles sont parties.
 C’est une sacrée cure de silence imposé. Nous cramons  les plombs normalement le 10 éme jour ; là ca fait presque 2 mois et demi : « bon poids. Madame, vous voyez ! »
J’en suis au stade que je ne peux plus téléphoner. Mon défenseur interne me la dé-prescrit   « appel de mendiante » never, never. Aujourd’hui, j’ai reçu la réception d’un petit service, d’un ami voisin de mon centre,  pas un mot sur une potentielle visite, je l’avais donc fantasmé. Pourquoi fantasmer des mots qui l’ont suggéré et la conditionné.
Vous verriez ma mine de papier mâché, au milieu des rires des chambres d’à côté. La joie a tiré ses bords. La semaine sera chargée de chimio, d’ergonomie, de kiné. Du roman.
Etres ne vous mettez donc pas en peine de visites, la vieille sera au milieu de sa troisième chimio bien fatiguée. Vous n’aurez pas votre joute verbale dont vous adorez, vous en roulez les pouces , de temps en temps question de faire rebondir ce drôle de polichinelle, vous envoye une relance.
Alors, pour ne pas glisser du haut du toboggan vers la baïne de la mélancolie tout sera occupée de méditation, de grottes chamaniques.
Les fermoirs de fermeture l’éclair gravira quelques dents et ne se rouvrira pas. Plus. Ne plus être atteinte de ces misérabilismes d’attente. De planter des choux ou de compter les lentilles en faisant un vœu toutes les mille.
C’est bêtasse une absence de distinction, d’attention et zobbie la fin de journée est foutue. J’ai du boulot encore. Je dis n’importe quoi, je les écris même, je suis dépitée. Pas un mot sur l’éventuelle visite, je ne vais pas me mettre à écrire en mal, « En attendant Godot ». Pardon beckett
. Je  connais. Surtout ne jamais  demander.
 La rate au gros bouillon sans autre source de procès que de la cuire. Saler, manger à l’huile - vinaigre. Les rates de la marche du mercredi de Courçon d’ Aunis confites dans de la graisse du confis de porc. Au moins une atrocité m’apporte une image de gourmandise. Je m’en régale.
J’ai la joie de pouvoir capter France musique sur mon portable et la contrebasse mon running ne me fera pas céder, m’écrouler, et glisser sur le toboggan du très très bas. La stance de la mélancole.
La transfiguration de l’absence de visite et de coup de téléphone. Au moins je sais que ce qui s’y raconte est tellement peu délirant de conversation que déjà je suis passée à autre chose :  la lecture de l’œuvre de Flaubert pour avoir de belle envolée avec Palmarès mon cher perroquet de Flaubert que j’ai acheté aux enchères  1 euros. personne n’en voulait il vit dans ma salle de bian , pour l’instant je suis encore conditionné au lit je n’ai pas le droit de poser mon pied du fémur cassé au sol. Le myélome à poser sa yourte à l’embranchement de deux bouts et du coup tout cale jeune comme les premiers radis il les bouffe.
Je retiens mes larmes. Je ne sais dans quelles conditions une telle maladie l’être en visite est projeté en lui-même  pour ne rien signifier, c’est vous la parleuse. Pour sa sécurité, il a mon fixe, je n’ai pas le sien. L’eau du lac de montagne n’est pas plus claire. Depuis 8 ans l’aimance –terme de Derrida nommant l’amitié- fraternelle est née, je n’ai abusé du portable comme quoi l’agonie d’un être ça fait flipper. Je n’agonise pas encore, peut-être jamais. Les équipes sont engagés dans les soins, grande éthique envers le malades et de Saint louis à Romainville la circulation des informations . Chaque détail, n’est jamais à l’économie. Le geste de chacune des équipes m’offrent 1OO fois par jour un geste vers la vie. Leur prénom, leur différence , leur sourire aussi.
- Pas de plainte Abigaël. Regarde là où va la reconstruction, le reste chacun croise ses angoisses, découvre le miroir de la mort en direct alors le jeu du bol de glaçons de chez Ayuna sur la 8 , là c’est la bête cannibale qui ronge la moelle osseuse. Quelle coïncidence  la petite fille de Rabelais ils ont toujours dit de moi dans mon pays de Bordeaux, « la substantifique moelle »  cela pourrait apparaître le grand gag.
J’ai mal. Mes larmes une pluie d’orage comme une écharpe qui descend du ciel et m’enrobe pour que le froid me calme comme les bains froids que l’on donne aux démentes pour étouffer leurs cris.
Palmarès le perroquet ;
-Abigaël il te manque un peu de poésie. Tu crois qu’ils vont te lire ?
Abigaël
 Peut-être ceux touchés du même mal, les isolés.
Palmarès le perroquet 
Traversons l’Atlantique du manque d’humains  à la rame ; Quand tu arriveras à New York tu  chanteras  la liberté devant le statut de ce nom là.





- N’oublie pas Abigaël le réussir d’une psychanalyse c’est ne pas se transformer en obsessionnelle où les défenses s’irrigent sans même avoir à y penser c’est structurel,  quand on est une hystérique de conversion. Il y a bien d’autres avantages mais c’est la mère tape dure voyez le cadeau qu’elle vous a offert le 29 octobre.

Abigaël
Mon après midi a été cuite, non blette , je répugne çà .

Je ne suis pas dans le silence créateur  d’une séance de psychanalyse.
Cela pourrait voler à la logorrhée Thomas Bernardienne. Sauf quand il est avec son ami Wittgenstein dans les multiples maisons de repos où ils se sont retrouvés lors de leur cure de leur grand bobo réciproque.

J’arrête, je suis pénible, je racle les mêmes propos. L’élévation n’est pas.
Là, il y en a un qui se régale  comme les rodeurs scélérates, ils cherchent qui se fera prendre qui ne de débattra pas. Il sera fier de rentrer au bureau les couilles allégées. A la maison, sa reine femme qui comme chaque jour, chaque mois, chaque an, ne lui ne donne jamais sa chatte, il aura lâché prise, il se sera délesté.
Il se dit : »La nénette s’en remettra. Pas vierge, le reflexe d’humecter est là, la douceur en moins de la toile émerie. Demain à l’entreprise on lui trouvera le sein gonflé, personne ne lui posera de question. Délicat, mais, elle n’en mourra pas juste un point d’humanité en moins en elle. Sur elle avec une grenade de honte qui grossira si une main douce des mots délicats consolateurs, l’’empathie ne la réconfortera pas. Cà risque de moins en moins d’arriver. Dans l’édition des nouveaux dictionnaires ces mots sont à disparaitre. Raison : plus utilisés.

Je n’ai rien écrit de ce que je souhaitais. Mon brouillon m’était incompréhensible, pas la force de lever les mots nés de mon énergie distillées depuis 7 heures du mat.
A noter première fois qu’il est un obstacle à mon travail, mon état de bletitude.
Conne te laisser manger par un autre myélome ta substantifique moelle A comme on l’aime. Si il n’a pas aimé l’amiral l’autre jour, c’est qu’il c’est certainement retrouvé en miroir chez lui .
Arrête de te préoccuper. L’autre est en toi par l’écriture et la lecture. Pourquoi revenir en arrière depuis le temps de tes astreintes.

Palmarés
L’hors champ te va bien , ne plus le vouloir te tue.
As-tu besoin de plus que çà.
Un fil de plus à la patte.
Couche toi, berce toi, suce ton pouce. Tu es bonne à rien avant les films des frères Cohen ce soir, alors acceptes le légume que tu es devenue
 sur trois mots. Comment osez ?

 Comme l’autre ami « prompt rétablissement » alors qu’il sait qu’il ya deux ans de chimios.

Ces eux qui vont être plus fort que Myélome.
Pourquoi pas ?
palmarés
Stop.
Quand on sait plus faire on fait la morte.
Et il chante une berceuse et volette autour d’elle pour faire vibrer l’air de vie comme sous un arbre dans le vent
N’oublie pas ta définition de l’amour ma bigaël :
« L’amour c’est la caresse du vent dans la crinière d’un cheval au galot sur l’estran de la plage, avec mémé minouche et son chat qui t’attend dans sa Normandie avec un gigot de pré salé »
Fin de chapitre.


L’émotion est absolument involontaire, elle est un pur événement intérieur, elle arrive, c’est tout, vous surprend, vous désarme, insiste et bouleverse l’ordre des pensées comme tout autre ordre d’ailleurs. Anne Dufourmantelle


 je suis celle en imper gris


7 commentaires:

  1. Je suis vraiment contente pour toi et pour moi, j'ai eu moi aussi des soucis, alors, je fraternise et je vénère ton courage et ton enthousiasme. Je n'ai plus de blog... mais je jette un œil sur mes anciennes connaissances 1x la semaine, depuis 8 mois, je n'avais pas grand chose de bien à partager ... Vive 2019, vive l'an neuf.
    Avec toute mon affection
    Fany Coller

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  2. Je lirai plus attentivement ton dernier mail, le principal c'est que tu sois là, parmi nous :)

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  3. "L’émotion est absolument involontaire, elle est un pur événement intérieur, elle arrive, c’est tout, vous surprend, vous désarme, insiste et bouleverse l’ordre des pensées comme tout autre ordre d’ailleurs"
    Que peut on ajouter quand tout est dit Frankie ? Merci d'être là.
    je t'embrasse

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  4. "Abigaël il te manque un peu de poésie. Tu crois qu’ils vont te lire ?"
    Oui, chère Frankie, ils te lisent... et ils ressentent votre souffrance et votre courage.
    Oui, Abigaël, nous sommes là autour de toi, et nous t'embrassons
    Jean-Pierre

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  5. Oui Frankie, je suis là et je te lis.C'est bouleversant de te lire et de sentir à la fois ton courage et ta solitude.
    Ce n'est pas grand chose, mais sache que je pense fort à toi. Ce que tu écris n'est pas vain, cela aide les autres à mieux lire leurs propres chemins.
    A bientôt.
    Grosses bises.

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  6. Bon courage, et surtout bonne chance, Frankie. Je te souhaite la force du lierre pour te cramponner aux branches et sortir vainqueure de ton épreuve. Non l'empathie n'est pas un vain mot, je pense à toi t'embrasse fort ♥

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  7. merci de vos mots, et de vos réactions . S vous voulez recevoir le 7 jet de correction donne moi vos mails je ne peux le faire sur le blog
    pour la futur édition
    j'y ai rajouté du plus drôle.
    et leperroquet est dechainé et très malin.
    je vous embrasse fort.
    je vais demain allez voyager sur vos blogs respectifs.
    merci beaucoup
    vos mots tombaient bien aujourd'hui.
    Frankie

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