Le chant du Champ de Mars
j'ai coupé Trois pages...
Pour ceux qui ont apprécié le début et furent frustrés de ne pas avoir la suite, j'ai élagué pour vous faciliterla lecture et mis de côtés deux thémes résolutoires à la grande Histoire.
Il me fallait du temps car qui vient de pondre ne peut amputer sa création...
j'aime mes lecteurs, lectrices, et surtout vous le savez quand vous avez du temps pas trop quand même car il ne restera pas là eternellement....
Surtout pas la diagonale vous allez vous y épuisez sans plaisir en retour.
Le chant du Champ de Mars
Durçon d’Aunis village des
cagouilles,…. , du farci printanier, de la croque au sel, la course à
l’échalote, les femmes qui font pipi debout, , les langues de vipères dans les
venelles, autour des tombes.
*
Enfin
la gare, la course sur le quai, s’engouffrer dans le wagon Saluer le chauffeur
de Ludmilla Cherina. Mon abcès au foie fait mal. Depuis quelques jours la plèvre
sur le côté droit est touchée à un petit tiers. « L’enquiloxe » du
geste de couture ou « d’éventaillier » la chanteuse sous les
projecteurs. Il me fallait l’argent d’un train. Nous ne posons l’aiguille et la
gorgone.
Se
jeter sur le premier fauteuil. Le corps expulse son asphyxie.
Je
pleure aux rythmes des vagues de la mer par série de 7 , après la scélérate qui
m’inonde tout le visage. le nez qui se bouche de ces pleurs torrentiels.
Je
m’enfonce dans le sommeil. Réveillée par le contrôleur. Il m’apprend que je
suis en première… Il prend ma main me fait le poinçon du contrôle.
Bien
engeancée, callée, côté le ciel. La tête dans le nuage je pense à Elle .Je
saisis mon cahier et j’écris la lettre pour la lecture à la messe. Mon stylo
galope, une plume à cheval sur un anglo-arabe à même la crinière, la plume défit le train. Galops, wagon, rails : ce
bruit m’apaise. Mon corps veut partir. Bordel ce n’était pas prévu, trois
semaines pour trouver le toubib qui veille bien me prendre au sérieux. Prise de
sang , je me la prescris. L’audace
çà paye toujours. 13 centimètres de diamètre, l’abcès du mon foie.
Poitiers
arrivé, je descends à la cow boy. Sur le
quai le panneau dans le vent, je ne lis pas Poitiers, vite un taxi. Le train de
La Rochelle. Sur quai je vois du train ses fesses.
Je
marche jusqu’à un banc sous ciel ouvert. Suivie par un jeune de couleur vue à Paris,
en retard lui tambien. Il m’a reconnue, s’assoit à mes côtés.
Faire
rire Pélagie. Oui, il y arrive. Dans un
autre monde, le tam-tam. Le quai s’inonde du chant : voix légère avec des graves
d’un Miles Davis. Pélagie ferme les
yeux, danse, retrouve la voie du ciel.
« Ô
maman, maman,
Tu
me disais vouloir partir
Si
vite, si vite, personne pour te tendre la main
Ce
dépotoir d’attentes toujours suspendues,
Cette
présence absence perpétuelle
les
enfants qui sont là , Elle ne voit pas,
ta
mort, …. Ô maman, maman, »
L’homme
prend les bardas nous entraine dans un wagon de marchandise.
Nous
dansons : caresses en nos deux sculptures,
Simplement rapprochées par la force d’un
ouragan.
L’amour
sculptural. Ses amis le cherchent entre temps. L’envol
tellurique dans le train en attente de
cargaison, l’autre train déjà lancé sur la Rochelle.
Ils
organisèrent tout pour trouver : le quai, l’heure… le téléphone réitéré…
Sur le quai du départ ils commencèrent la répétition du concert qu’ils donneront
aux arènes d’Angoulême. Pélagie chanta avec les chœurs La contrebasse, la flute
traversière … Le compagnon de l’instant aux percussions. Quel hymne à la vie !
Le
comité d’attente à la gare, à la morgue.
Dernière
prière à vue de la Mama. Le charentais connait pas la compassion. Quelques
commentaires : gouttes d’arsenic sans dentelle J’avale mes derniers
souvenirs du quai de Poitiers : racines de palétuvier, résister : se
tenir la plèvre éméchée. Hostilité même la tête de la mère. Masque mortuaire sculptés
des derniers combats. survie : comas six mois. Au zénith la stupeur dans
ses traits... Pas d’essuie glace pour
les yeux, nothing see , nothing see…. Pupilles en mousson. Pupilles de la
Nation tous les trois. Orphelins.
Arrivée
à la maison au beau frère de la mère, je
demande de lire la lettre pour la messe…Même ce jour là, on me lâche comme des
clébards enragés à la gueule « seul le curé est habilité à te le
donner le droit »
-Avec
un peu de culture, un sens de l’observation, ta présence au sommet de l’abjection,
… Vous ne comprendriez pas tout de travers, …… l’annonce dans le journal
être la dernière des personnalités nommées dans le journal, alors que je ne
l’ai jamais quittée,…
.
Sous mes pieds je sens le feu des forges
du diable qui chauffe Je pars voir le curé avec l’oncle. Cet d’oncle quand
j’étais psychopédagogue m’avait traitée
de toxico alors que c’était la clientèle dont je m’occupais. En dessous d’un
certain niveau de culture : sauve qui peut… promesse au père :
m’engager pour le junior, aider la mère
à ne pas y faire face seule…
Le
curé prend son temps, résonne en lui les différents sens. Ses derniers mots.
-Monsieur
votre nièce est la personne désignée
d’office par notre Seigneur.
-Pour
son jeune fils, mon frère il m’a semblé important de témoigner devant tous ses
amis ce qu’elle fut sur cette terre.
-Excusez-
moi, dit l’oncle, Monsieur le curé, nous avons perdu assez de temps. »
*
Je
marche derrière l’oncle, ma tête tourne, je me trouve dans cette grande rue,
elle devient vite la plantation de Cocody
de la cliente de ma mère du plateau d’Abidjan. Des sabots légers
accompagnent ma marche. Une antilope cheval née pour ce moment. Je prends un
point d’appui à la base de son cou puissant et fin. Nous nous sommes regardé
comme dans un moment de « falling in love ». Ce regard encadré de longs
cils éponge le temps, le suspend. Tu es ma veilleuse des ténèbres, corps si
grand irrigué du firmament, tes yeux si calmes malgré ta petite queue dont on
dirait qu’elle est atteinte de la danse de Saint Gui. Tu me lèches le visage, une protection comme
les mères venant de mettre bas, Tu es un
animal désigné comme les chiens blancs de pyrénéens ….
Au
lieu de traversée la place, me rendre au
repas de famille, avec l’antilope cheval nous prenons la route pour la forêt. Silence pour sentir la
proximité de ma mère de mon père. Les lieux où s’est développé leur amour, leurs premiers baisers, la
première échancrure de culotte sous la jupe froncée
*
Paris.
Assistante d’E. V., chez L. C. la metteur en scène,
chorégraphe d’un clip, je couds des gorgones sur la robe de la chanteuse.
Autour de nous comme un champ de daffodils au printemps (jonquilles en anglais), de son
800m2 ces fleurs, perles de l’art contemporain, traditionnel,…. Musée
aussi de pièces en argent de tous les pays du monde de ses prestations de
première Etoile de l’Opéra. Je tire mon aiguille , pose la gorgone en concert
de la pyramide de shantoung de soie et je bade les tableaux. Ma douleur à
droite ne se calme alors mon regard se
laisse inspirer, aspirer par l’âme qui vit dans les tableaux. Je suis gâtée. Un
tableau quasiment vivant d’une antilope cheval en arrêt narine en expiration.
Son bain de pied dans notre scène – Seine.. L’arrière plan du tableau résonne
comme la porte de l’infini entr’ouverte. Ses cornes en spirale tenues de fils
invisibles au ciel, ses pattes si fines dans la clarté de l’eau transparence et
du sable blanc fin … Je m’envole dans les sillons de rires de maman à la
plantation de bananes. Elle porte un plat de spaghetti pour le méchoui que papa
gère avec les boys de la maison. Nous voyons un python. Nous retenons nos
souffles, nous connaissons les réactions vocales de la mère, elle enjambe le
python comme un tronc d’arbre sur la route. Elle ne le voit pas, elle bute
simplement dedans juste après la dernière anse. Elle croit à un morceau de
bois. Enfin, elle arrive, le boy chasse le python. Nous éclatons de rire, de
rire, enfin. Stupeur sur le visage de Gisèle ! Dans son coma ce visage était
sous cette forme fixée. Mon Dieu ! Qu’elle fut son dernier regard ?
Qu’a-t-elle vue ?
-
« Mademoiselle Pélagie votre
train…. »
L’antilope
cheval semble la rassurer : « Elle est là dans le sable ou
neige ! Va vers elle, son chemin est chemin fait. Alors que chaque pas te soit
un bain de joie, d’éternité, c’est la seule voie pour te materner et la
visiter….prends ton temps, elle a un
furieux passage au purgatoire, penses à ton abcès du foie, il guérit
mais treize centimètres. Le monde veut encore de toi. Sauf les benêts. »
La
gorgone tenait bien sur le Shantoung écru. Je pris les petits pains tartinés de
foie gras. Une demi-bouteille de champagne pour la route.
Milan
Milanovich le chauffeur de Loudmilla Cherina me hisse dans le wagon le
premier du quai!
-Hop
inside ! My Lolita !
* *
Paris, Paris, pari !
Le
pari n’était pas tenu avec mon grand projet de vie. Dans la place de
psychopédagogue choisie pour mes diplômes.
Ca se mord la queue. Ici personne n’écoute personne. Comme si c’était un
ordre institutionnel. Pourquoi diantre m’a-t-on choisie pour les diplômes universitaires en plus ?
Je
rame. Mon rêve de Paris se dissout dans cette eau de pisses vinaigres, pas de vinaigre de Xérès.
Paris :
mes cabinets littéraires, les spectacles à la Comédie Française, les jupons d’Ariane Mnouchkine,
l’avenue de Breteuil, le champ de Mars : les portes de l’Histoire la
grande histoire…. Le zouave du pont de l’Alma. Le corps ne supporte pas l’arrêt sur désir. Désir
orchestré et mis en branle depuis ………. : je me déboite, me démembre,
écrasée pulvérisée. Pourquoi cette
équipe de marasme ?
Une
Grande fièvre fait sortir le mercure du tube ! Hôpital
urgences. Perfusion. Je dors, je me réveille, je sombre.
Entre deux sommeils j’aperçois ma mère assise
sur le second lit vide de la chambre.
Maman,
…, puis- je à peine articuler ?
-
Te dire que tu ne dois pas mourir.
Meurs
avec le métier qui t’es le plus cher au monde ! Quitte à prendre le
vieux vélo de ton père et t’y rendre à Paris. Je t‘envoie en malles toutes les
robes de ta Mémé, s’y t’habites pas le 15eme, le 20 eme tu feras plus couleur
locale.
-Quoi ?
-Non,
j’ai rien dit, j’ai promis !
…..
Simplement tu seras intra muros,
-Je
crève maman….Arrêtons le Champ de Mars, un Chant de Mars maman !
Frankie Map’s Monde
Sous la direction d’Ingrid Thobois
droits réserves
Odyssée humaine
Plus de lumière maman,
Plus de lumière.
de la dernière phrase de Goethe
J'espére que vous avez fait une bonne lecture et que vous saurez nous irriguer de vos commentaires , juste avec le coeur.
Ton récit est superbement essoufflant, il nous entraîne au galop de ta plume entre anglo-arabe et antilope cheval !
RépondreSupprimerC'est une course pour la vie, contre la mort.
Je t'embrasse bien fort Frankie.
Belle soirée
Je reste terrassée sous la tourmente de ta fuite en écriture... entraînée malgré moi dans des pays étranges où parfois je crois reconnaître quelque paysage qui me semble familier! Beaucoup de peur, beaucoup de non-dits, beaucoup d'amour aussi! Elle court, elle court, la maladie d'amour...
RépondreSupprimerMerci pour ce morceau de vie, comme un gâteau craquant sous la coulée de la ganache interne...
Vivent les cagouilles et les cagoles ! et avec les œufs, les dieux de Pâques .
RépondreSupprimerQue l'arrêt sur désir soit une mini sieste.
merci mesdames de vos lectures.
RépondreSupprimerChaque depart à une reine de nos naissance est unique en soi.
merci d'avoir fait la traversée et le voyage
à tout bient^^ot
je retravaille avec ingrid dimanche où va-t-elle encore m'inviter au voyage...
de francis Azemmar (version longue)+ 3 pages
RépondreSupprimerJ'ai lu et apprécié ton beau texte, effectivement …. "Tu es née, j’avais un volcan en irruption dans le ventre… tu étais pas ce que je rêvais, mais tu étais ce que j’espérais, tu étais si belle" c'est magnifique
Je t'embrasse
de francis Lautard
version longue
""Vous donnez corps à un monde, on y croit et on y est."