lundi 17 avril 2017

Le chant du Champ de Mars atelier Ingrid Thobois 3

Le chant du Champ de Mars

j'ai coupé Trois pages...

Pour ceux qui ont apprécié le début et furent frustrés de ne pas avoir la suite, j'ai élagué pour vous faciliterla lecture et mis de côtés deux thémes résolutoires à la grande Histoire.
Il me fallait du temps car qui vient de pondre ne peut amputer sa création...


j'aime mes lecteurs, lectrices, et surtout vous le savez quand vous avez du temps pas trop quand même  car il ne restera pas là eternellement....

Surtout pas la diagonale vous allez vous y épuisez sans plaisir en retour.



Le chant du Champ de Mars




Durçon d’Aunis village des cagouilles,…. , du farci printanier, de la croque au sel, la course à l’échalote, les femmes qui font pipi debout, , les langues de vipères dans les venelles, autour des tombes.
*
Enfin la gare, la course sur le quai, s’engouffrer dans le wagon Saluer le chauffeur de Ludmilla Cherina. Mon abcès au foie fait mal. Depuis quelques jours la plèvre sur le côté droit est touchée à un petit tiers. « L’enquiloxe » du geste de couture ou « d’éventaillier » la chanteuse sous les projecteurs. Il me fallait l’argent d’un train. Nous ne posons l’aiguille et la gorgone.
Se jeter sur le premier fauteuil. Le corps expulse son asphyxie.
Je pleure aux rythmes des vagues de la mer par série de 7 , après la scélérate qui m’inonde tout le visage. le nez qui se bouche de ces pleurs torrentiels.
Je m’enfonce dans le sommeil. Réveillée par le contrôleur. Il m’apprend que je suis en première… Il prend ma main me fait le poinçon du contrôle. 
Bien engeancée, callée, côté le ciel. La tête dans le nuage je pense à Elle .Je saisis mon cahier et j’écris la lettre pour la lecture à la messe. Mon stylo galope, une plume à cheval sur un anglo-arabe à même la crinière, la plume  défit le train. Galops, wagon, rails : ce bruit m’apaise. Mon corps veut partir. Bordel ce n’était pas prévu, trois semaines pour trouver le toubib qui veille bien me prendre au sérieux. Prise de sang ,  je me la prescris. L’audace çà paye toujours. 13 centimètres de diamètre, l’abcès du  mon foie.
Poitiers arrivé, je descends  à la cow boy. Sur le quai le panneau dans le vent, je ne lis pas Poitiers, vite un taxi. Le train de La Rochelle. Sur quai je vois du train ses fesses.
Je marche jusqu’à un banc sous ciel ouvert. Suivie par un jeune de couleur vue à Paris, en retard lui tambien.  Il m’a reconnue,  s’assoit à mes côtés.
Faire  rire Pélagie. Oui, il y arrive. Dans un autre monde, le tam-tam. Le quai s’inonde du chant : voix légère avec des graves d’un Miles Davis. Pélagie  ferme les yeux, danse, retrouve la voie du ciel.
« Ô maman, maman,
Tu me disais vouloir partir
Si vite, si vite, personne pour te tendre la main
Ce dépotoir d’attentes toujours suspendues,
Cette présence absence perpétuelle
les enfants qui sont là , Elle ne voit pas,
ta mort,  …. Ô maman, maman, »
L’homme prend les bardas nous entraine dans un wagon de marchandise.
Nous dansons : caresses en nos deux sculptures,
 Simplement rapprochées par la force d’un ouragan.
L’amour sculptural. Ses amis  le cherchent entre temps. L’envol tellurique dans le train  en attente de cargaison, l’autre train déjà lancé sur la Rochelle.
Ils organisèrent tout pour trouver : le quai, l’heure… le téléphone réitéré… Sur le quai du départ ils commencèrent la répétition du concert qu’ils donneront aux arènes d’Angoulême. Pélagie chanta avec les chœurs La contrebasse, la flute traversière … Le compagnon de l’instant aux percussions. Quel hymne à la vie ! 
Le comité d’attente à la gare, à la morgue.
Dernière prière à vue de la Mama. Le charentais connait pas la compassion. Quelques commentaires : gouttes d’arsenic sans dentelle J’avale mes derniers souvenirs du quai de Poitiers : racines de palétuvier, résister : se tenir la plèvre éméchée. Hostilité même la tête de la mère. Masque mortuaire sculptés des derniers combats. survie : comas six mois. Au zénith la stupeur dans ses traits... Pas d’essuie glace  pour les yeux, nothing see , nothing see…. Pupilles en mousson. Pupilles de la Nation tous les trois. Orphelins.
Arrivée à la maison  au beau frère de la mère, je demande de lire la lettre pour la messe…Même ce jour là, on me lâche comme des clébards enragés à la gueule « seul le curé est habilité à te le donner le droit »
-Avec un peu de culture, un sens de l’observation, ta présence au sommet de l’abjection, … Vous ne comprendriez pas tout de travers, …… l’annonce dans le journal être la dernière des personnalités nommées dans le journal, alors que je ne l’ai jamais quittée,…
. Sous mes pieds  je sens le feu des forges du diable qui chauffe Je pars voir le curé avec l’oncle. Cet d’oncle quand j’étais psychopédagogue  m’avait traitée de toxico alors que c’était la clientèle dont je m’occupais. En dessous d’un certain niveau de culture : sauve qui peut… promesse au père : m’engager pour le junior,  aider la mère à ne pas y faire face seule…
Le curé prend son temps, résonne en lui les différents sens. Ses derniers mots.
-Monsieur votre nièce est la personne  désignée d’office  par notre Seigneur.
-Pour son jeune fils, mon frère il m’a semblé important de témoigner devant tous ses amis ce qu’elle fut sur cette terre.
-Excusez- moi, dit l’oncle, Monsieur le curé, nous avons perdu assez de temps. » 

*

Je marche derrière l’oncle, ma tête tourne, je me trouve dans cette grande rue, elle devient vite la plantation de Cocody  de la cliente de ma mère du plateau d’Abidjan. Des sabots légers accompagnent ma marche. Une antilope cheval née pour ce moment. Je prends un point d’appui à la base de son cou puissant et fin. Nous nous sommes regardé comme dans un moment de « falling in love ». Ce regard encadré de longs cils éponge le temps, le suspend. Tu es ma veilleuse des ténèbres, corps si grand irrigué du firmament, tes yeux si calmes malgré ta petite queue dont on dirait qu’elle est atteinte de la danse de Saint Gui.  Tu me lèches le visage, une protection comme les mères venant de mettre bas, Tu es  un animal désigné comme les chiens blancs de pyrénéens ….
Au lieu de traversée la place, me rendre au  repas de famille, avec l’antilope cheval nous prenons la route  pour la forêt. Silence pour sentir la proximité de ma mère de mon père. Les lieux où s’est développé  leur amour, leurs premiers baisers, la première échancrure de culotte sous la jupe froncée 
*
Paris.
 Assistante d’E. V., chez L. C. la metteur en scène, chorégraphe d’un clip, je couds des gorgones sur la robe de la chanteuse. Autour de nous comme un champ de daffodils au printemps (jonquilles en anglais), de son   800m2 ces fleurs, perles de l’art contemporain, traditionnel,…. Musée aussi de pièces en argent de tous les pays du monde de ses prestations de première Etoile de l’Opéra. Je tire mon aiguille , pose la gorgone en concert de la pyramide de shantoung de soie et je bade les tableaux. Ma douleur à droite ne se calme  alors mon regard se laisse inspirer, aspirer par l’âme qui vit dans les tableaux. Je suis gâtée. Un tableau quasiment vivant d’une antilope cheval en arrêt narine en expiration. Son bain de pied dans notre scène – Seine.. L’arrière plan du tableau résonne comme la porte de l’infini entr’ouverte. Ses cornes en spirale tenues de fils invisibles au ciel, ses pattes si fines dans la clarté de l’eau transparence et du sable blanc fin … Je m’envole dans les sillons de rires de maman à la plantation de bananes. Elle porte un plat de spaghetti pour le méchoui que papa gère avec les boys de la maison. Nous voyons un python. Nous retenons nos souffles, nous connaissons les réactions vocales de la mère, elle enjambe le python comme un tronc d’arbre sur la route. Elle ne le voit pas, elle bute simplement dedans juste après la dernière anse. Elle croit à un morceau de bois. Enfin, elle arrive, le boy chasse le python. Nous éclatons de rire, de rire, enfin. Stupeur sur le visage de Gisèle ! Dans son coma ce visage était sous cette forme fixée. Mon Dieu ! Qu’elle fut son dernier regard ? Qu’a-t-elle vue ?
- « Mademoiselle  Pélagie votre train…. »
L’antilope cheval semble la rassurer :  « Elle est là dans le sable ou neige ! Va vers elle, son chemin est chemin fait. Alors que chaque pas te soit un bain de joie, d’éternité, c’est la seule voie pour te materner et la visiter….prends ton temps, elle a un  furieux passage au purgatoire, penses à ton abcès du foie, il guérit mais treize centimètres. Le monde veut encore de toi. Sauf les benêts. »
La gorgone tenait bien sur le Shantoung écru. Je pris les petits pains tartinés de foie gras. Une demi-bouteille de champagne pour la route.
Milan Milanovich le chauffeur de Loudmilla Cherina me hisse dans le wagon le premier du quai!
-Hop inside ! My Lolita !
*                                 * 


 Paris, Paris, pari !

Le pari n’était pas tenu avec mon grand projet de vie. Dans la place de psychopédagogue choisie pour mes diplômes.  Ca se mord la queue. Ici personne n’écoute personne. Comme si c’était un ordre institutionnel. Pourquoi diantre m’a-t-on choisie pour  les diplômes universitaires en plus ?
Je rame. Mon rêve de Paris se dissout dans cette eau  de pisses vinaigres, pas  de vinaigre de Xérès.
Paris : mes cabinets littéraires, les spectacles à la Comédie  Française, les jupons d’Ariane Mnouchkine, l’avenue de Breteuil, le champ de Mars : les portes de l’Histoire la grande histoire…. Le zouave du pont de l’Alma. Le corps  ne supporte pas l’arrêt sur désir. Désir orchestré et mis en branle depuis ………. : je me déboite, me démembre, écrasée pulvérisée. Pourquoi  cette équipe de marasme ?
Une  Grande fièvre  fait sortir le mercure du tube ! Hôpital urgences. Perfusion. Je dors, je me réveille, je sombre.
 Entre deux sommeils j’aperçois ma mère assise sur le second lit vide de la chambre.
Maman, …, puis- je à peine articuler ?
- Te dire que tu ne dois pas mourir.
Meurs avec le métier qui t’es le plus cher au monde !  Quitte à prendre le vieux vélo de ton père et t’y rendre à Paris. Je t‘envoie en malles toutes les robes de ta Mémé, s’y t’habites pas le 15eme, le 20 eme tu feras plus couleur locale.
-Quoi ?
-Non, j’ai rien dit, j’ai promis !
….. Simplement tu seras intra muros,
-Je crève maman….Arrêtons le Champ de Mars, un Chant de Mars maman !
Frankie Map’s Monde

Sous la direction d’Ingrid Thobois
 droits réserves

           Odyssée humaine
      Plus de lumière maman,
Plus de lumière.
   de la dernière phrase de Goethe




  J'espére que vous avez fait une bonne lecture et que vous saurez nous irriguer de vos commentaires , juste avec le coeur.
 

5 commentaires:

  1. Ton récit est superbement essoufflant, il nous entraîne au galop de ta plume entre anglo-arabe et antilope cheval !
    C'est une course pour la vie, contre la mort.
    Je t'embrasse bien fort Frankie.
    Belle soirée

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  2. Je reste terrassée sous la tourmente de ta fuite en écriture... entraînée malgré moi dans des pays étranges où parfois je crois reconnaître quelque paysage qui me semble familier! Beaucoup de peur, beaucoup de non-dits, beaucoup d'amour aussi! Elle court, elle court, la maladie d'amour...
    Merci pour ce morceau de vie, comme un gâteau craquant sous la coulée de la ganache interne...

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  3. Vivent les cagouilles et les cagoles ! et avec les œufs, les dieux de Pâques .
    Que l'arrêt sur désir soit une mini sieste.

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  4. merci mesdames de vos lectures.

    Chaque depart à une reine de nos naissance est unique en soi.

    merci d'avoir fait la traversée et le voyage
    à tout bient^^ot
    je retravaille avec ingrid dimanche où va-t-elle encore m'inviter au voyage...

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  5. de francis Azemmar (version longue)+ 3 pages
    J'ai lu et apprécié ton beau texte, effectivement …. "Tu es née, j’avais un volcan en irruption dans le ventre… tu étais pas ce que je rêvais, mais tu étais ce que j’espérais, tu étais si belle" c'est magnifique

    Je t'embrasse

    de francis Lautard
    version longue
    ""Vous donnez corps à un monde, on y croit et on y est."

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