Version ONE – 2 and 3 condensation
La gare de BOBO
En cercle, en
cercle, il disait le papa. Il avait toujours une petite histoire dans chaque
circonstance. Mère disait : « pour faire passer la pilule ».A
bride abattue les chevaux fonçaient sur nous. Danger, pas besoin de
dessin : le papa en chef de guerre dit : « encerclons-les ».
Leurs nombres, le notre. J’ai laissé s’évader quelques gouttes de liquide jaune
dans ma petite culotte. « Tant que l’on est pas mort, accrochons-nous
.Encerclons les. Donnez l’impression que l’on sait… »
Les porteurs de
la gare avançaient vers nous qui n’avions pris encore aucune décision. Un train
qui débarque avec deux jours de retard à la gare. Tortiller dans la jungle çà a
quand même des sacrées conséquences. Papa happé par 5 bonhommes sapés comme des
milords mais à la froideur de leur expression, ce n’était pas le guilledou
qu’ils allaient chasser. Encore une de ses missions où il part et nous ne savons jamais quand il
revient.
Les porteurs
s’impatientaient avec les bras fatigués du poids des caisses. La colère de la mère pas encore
reposée : toujours en volute de
sable dans la tempête de l’Harmattan. La sœur en catalepsie tant l’odeur des porteurs était tenace, de
tonalités si multiples que son pauvre nez phobique battait de l’aile comme un canard perdu qui
ne retrouve pas sa mare.
La nuit
guillotine d’Afrique régnait à bord du ciel depuis l’arrêt du train en cette
gare dont le nom nous avait tant fait rêver : Bobo Dioulasso.
La petite que
j’étais, la plus petite j’avais les pieds bien ancrés dans la terre battue
rouge du quai. Mettez les caisses en cercle : s’il vous plait.
-La
petite dame, tu peux nous tutoyez c’est ce qu’on fait ici.
-Je
calcule la grandeur de la circonférence du cercle.
-Pourquoi
çà la petite dame ?
-
Dans le cercle nous installerons notre campement pour la nuit.
-C’est
çà, c’est çà. Demain tu chercheras un hôtel. N’oublies pas c’est nous
maintenant tes porteurs, et cette nuit nous aurons un tour de garde pour vous
protéger. Une de nos femmes viendra vous portez de l’eau, des beignets de
poissons, quelques fruits.
Pourquoi
je les ai applaudis ?
Je
me suis imposée comme gardienne de la sœur et de la mère. Pour une fois elles
n’ont pas moufeté, ….
En mon être,
monte une joie. Je ne la connais cette joie. Elle est bonne… Je ferme très fort
les yeux, et les poings pour ne pas l’oublier. Le noir partout, le noir
partout. Je suis comblée, je n’y comprends rien. Je prends toutes ces émotions.
Je fais le plein, mon corps rond comme le fruit grenade s’emplie dans chaque
alvéole de la joie. En plus c'est léger. Je commence bientôt mon quart. Elles
sont en boule l’une dans l’autre recouvertes d’un drap de coton très fin. Elles
tremblent encore.
Sous la direction artistique d’
Anna Moï
Frankie Map's Monde
je retrouve ta force et ta verve Frankie dans cette gare et toujours tes émotions extraordinaires
RépondreSupprimerbon samedi sans neige
Il n'y a pas que le nom de la gare qui fasse rêver! Tous tes mots sont pleins de poésie et font travailler notre imagination.
RépondreSupprimerJe t'envoie un peu de chaleur de ma Grèce car tu es peut-être sous la neige.
Bon samedi à toi Frankie!
Bonjour Frankie
RépondreSupprimerJe te souhaite un doux week-end
Bisous
Frieda
voila une gare complètement dans l'univers de Frankie avec toute son imagination, son humour, son émotion et son grain de folie...
RépondreSupprimerbisous
patricia
Bonsoir Frankie. Une gare très originale où il faut monter la garde. Bonne soirée et bisous
RépondreSupprimer