mardi 17 juillet 2018

traversée des apparences du héro . Grandir, c'est par les 2 bouts .

par mon graphiste Olivier Dentier


Grandir c'est par les deux bouts


"vous rêvez ou vous parlez ?"

"Je voudrais…"
Je parle… J'en parle…
Je dis, je redis… "Je voudrais bien que…"
un rêve, puis deux, trois, quatre… Une arborescence de rêves, lequel choisir ?
Ils vibrent tous en moi chargés de sens et de ressources.
mes rêves portent mes mots qui portent mes rêves
Un rêve s'enhardit, saisit le porte-voix, ose ;
Ma coquille lâche brise.
Les mots criés sur la place publique osent se faire entendre;
les mots passés sous silence par peur de… peur du qu'en-dira-quoi ? par peur de se faire abattre par des 'Long Rifle' silencieux, les terroristes du langage ?
Juché sur un petit promontoire aux teintes flashy, je tente quelques fines percées dans la léthargie quotidienne. Y glisser de la parole vraie, la rendre audible, palpable, infuser, diffuser, parmi le flot des paroles déguisées, biaisées, venimeuses qui saturent nos espaces. Et tous ces rêves vendus au prix de notre servilité. Mais comme l'eau claire, les silences purs, les rayons de soleil, le rêve ne se vend pas. Qui t'a laissé croire ça ?
Je voudrais… JE VEUX être eau claire, silence pur, rayon du soleil, et vivre mes rêves, au moins quelques uns.
La vie me veut ainsi.

"Seul l'éphémère dure"
"jouis de ma matière première"

Vidée la corbeille de ce que je croyais ne pas pouvoir être. Je sens et sais que je peux.
je goûte à l'éphémère de ces instants multipliés où je m'accorde les pleins pouvoirs de pincer les joues de mon petit tyran. Celui qui me laisserait croire que ma joie ne pouvait être que la petite cerise de récompense sous la montagne déplacée, qu'elle serait denrée rare et infinitésimale… C'était mal me connaître. Je n'ai qu'à ouvrir mon attention, me sonder à la baguette de sourcier pour mettre à jour le gisement de ma matière première inépuisable. Accessible sans accord préalable d'une autorité. Tout un univers, tissé en souterrain. Mes racines auraient pu se contenter de donner un arbre rachitique. Elles en ont décidé autrement, en perçant la croûte bétonnée d'ennui et de plonger plus profond en terre. Exploration heureuse, chemin d'alliance naturelle avec la faune étrange qui la malaxe, l'enrichit et la fertilise. Elles sont allées à la rencontre d'autres racines aimantes qui ont fait ce même chemin incertain des profondeurs. Racines d'arbres clowns, d'arbres poètes, écrivains, artistes sauvages, repentis de barbarie humaine. C'est là que se développe un langage de survie solidaire avec les âmes choisies, contre les pilleurs, prédateurs et colonisateurs. Mes racines vont continuer de buter sur des poches de métaux lourds et toxiques, de s'abîmer sur des sols pierreux et contre les déchets de l'époque. Peut-être connaîtront-elles encore quelques vertiges d'abîme. "Faire de l'interruption, un nouveau chemin" dit Pessoa.. Mes racines apprennent, capables de ramifications qui sont de nouveaux rebonds devant l'obstacle. Personne ne m'empêchera l'accès à la nappe nourricière en forme de sourire à la vie.
La vie me veut ainsi.


"Tout est dit avec force,
sans hausser la voix
La fragilité de ces existences
qui ne tiennent qu'à un fil"
"c'est dans la rosée des petites choses que le coeur trouvent son matin et se rafraichit"

L'Olivier, fort de sa jouissance de toute sève, voit ses ramures s'étoffer, se développer en touffes très denses de mille projets.
Elles deviennent en même temps le siège des pépiements incessants des pensées dissonnantes faisant leurs nids. Le soleil intérieur peine à filtrer au travers de cette cacophonie. De sa sève même, puisée très profond, lui remontent les conseils utiles à son ascension. l'Olivier sent une étreinte à la base de son tronc. c'est un enfant qui l'enserre de ses 2 petits bras et lui parle avec douceur. "c'est facile - un jeu d'enfant : il suffit d'élaguer les branches inutiles, ouvre grand ton attention : je vais te guider dans ton choix". Celles où l'enfant fait le cochon pendu en éclatant de rire, c'est bon signe. Celles où il joue les singes agiles et libres, je les garde. Puis celles où il s'endort, rêve et s'éveille chaque matin le coeur rafraichi à la rosée des petites choses, celles-ci je leur laisse le chant libre. Mes branches, celles où j'excelle, mes branches de créativité infinie, torrent de sève d'amour, sont assez fortes pour te soutenir, enfant rieur et espiègle qui fait des entorses à la dureté du monde pincé dans l'étau.
En quelques clics et quelques clacs, les branches pesantes et pompeuses de sève s'éliminent, et les branches saines et sûres peuvent reprendre le chemin des cîmes.

La vie me veut ainsi, à donner les plus beaux fruits.






2 commentaires:

  1. Tristes ceux chez qui la "nappe nourricière" s'est tarie.
    CHEZ TOI c'est un geyser de créativité pour un matin heureux...

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  2. Hola feliz verano....no me deja traducir tu entrada, lo siento...un saludo desde Murcia...

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