Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
samedi 21 novembre 2009
Le presque rien pour un grand bonheur à Noël N°3
Un petit conte de Noël
pour enfants de 10 à 110 ans
(qui y ont cru mais à qui on la fait plus)…
mais à ne pas conter à des Gascons
( que ça rixe de vesquer ) dans sa version intégrale.
Nous sommes le 24 Décembre, il neige. Il est aux environs de 19 heures et vous rentrez chez vous, un peu harassé comme tout un pékin en la circonstance, par une petite rue sombre et déserte.
Sous un hall d’immeuble, un vieux clodo tout barbu tout crade et qui parait grelotter de froid. Il vous tarde pourtant de rentrer mais enfin, c’est la veille de Noël, on ne peut décemment pas laisser crever de froid un vieux clodo – même barbu – et, selon les préceptes de notre bon Président, vous allez vers lui et lui proposez de visiter la chambre qui l’attend dans un de ces accueillants centres d’hébergement disponibles dans tout quartier qui se respecte ( et, s’il refuse de s’y installer, vous aurez au moins fait votre devoir de citoyen…). Et c’est là qu’il vous répond : « Non hé oh hé!!! c’est que moi j’ai du boulot … j’attends mon taxi là ! ». Bien entendu vous n’en croyez pas un mot, alors vous insistez. Il refuse encore : « non mais, lâche moi les godillots, je te dis que… ah bé té, le voilà qu’arrive ! ».
Un son de clochettes, un attelage de rennes tire un chariot qui s’arrête pile face à l’entrée du hall de l’immeuble ! Vous restez un instant cloué, juste le temps que votre hémisphère gauche reprenne le contrôle et vous incite à rechercher la caméra cachée.
Entre temps, le clodo s’est levé et se dirige péniblement vers le chariot. Y prend une paire de bottes, défait ses vieux godillots et l’enfile : déjà, le vieux corps se redresse. Il jette sa vieille pelisse mitée, s’enveloppe d’un grand manteau rouge et avant que de finir de le boutonner, prend soin de relever sa barbe qui, tout à coup, apparait d’un blanc plus blanc que blanc. Se coiffe d’un bonnet rouge, orné d’un pompon blanc qu’il renvoie d’un mouvement coquet vers l’arrière, et se dirige avec assurance et détermination vers le siège du conducteur. Vous adresse un clin d’œil assorti d’un sourire complice, avant que de fouetter d’un geste coquin la croupe du renne de tête.
Le chariot se met à glisser au doux son du crissement de la neige et des clochettes réunis - une poussière d’étoiles l’entoure de sa lumière - et, arrivé au bout de la rue, commence à décoller du sol, fait une courbe pour remonter la rue et s’élever vers le ciel enneigé.
Le conte peut s’arrêter là : tout dépend de l’auditoire et de l’effet que vous voulez produire… car voici la suite et fin optionnelle :
Et là, vous vous dîtes que si c’est un scoop offert par la municipalité, c’est quand même trop « gascon » (au sens de : « gaspillage de l’argent du contribuable ») que vous soyez tout seul à en profiter. Mais avant que de saisir votre portable pour alerter les copains-copines du quartier, vous revient la saveur étrange de la truffe au chocolat que votre complice-en-coquinerie-en-tout-genre vous a offert au café d’après déjeuner.
merci Pollen Ailé
Vous vous retournez : le clodo est à la place-même où vous l’aviez trouvé… mais il a cessé de grelotter.
Pollen ailé. 23 Déc. 2008.
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