samedi 27 juin 2009

Bordeaux "la Bonne"


Bordeaux, la Bonne


De la butte la plus haute d’Angoulême
surgit enveloppante douce , chaude
la Lumière jaune citronnée rosée du Sud Ouest.
Le sud ouest. . . .
Il est là mon Bougre !

Les coteaux des graves :
des tresses de femmes africaines
avec leurs bijoux de piquets marron,
torsades de feuilles vertes foncées
le tout saupoudré du bleu sulfate :
« la bouillie bordelaise ».

Sur le front des coteaux
A chaque allée des pieds de vignes,
un rosier rouge :
l’amour du poète à la dame, l’amour de Bacchus.


Le long de la voie de chemins de fer :
ces hauts bâtiments, le mur aux sentinelles absentes, le hennissement des chevaux s’échappe des pierres ocres, l’odeur chaude des crotins. Les crinières sont en ordre, les nœuds encore là, de leur dernier passage des armes, les trouffions à la fenêtre offre un sourire à la passante.

Après la caserne , le cimetière de Libourne longe la Dordogne il nous inonde d’histoires , le suicide de Jean Moulin à l’heure du mascaret. . .

Les pêcheurs ont ancrés leur barque à la dérive du courant , ils relèvent l’alose prisonnière de leurs filets.

Mon cœur pleure déjà, j’y arrive, je franchis le pont de Saint André de Cubzac, la cicatrice dans le platane, le 7éme platane après le pont ;

Fanny Morandière s’y écrabouillait à 6 heures du matin,
en revenant de Nantes.

La blessure du platane comme le cul d’un paon, est hérissée de jeunes pousses, au dessus la plaque de marbre son nom gravé :
ceux qui connaissaient l’histoire inscrivaient dans leur tête :

« Pourquoi faut-il si jeune connaître le fiel-poison d’être trompée ? »

Quel épitaphe !

Fanny avait 25 ans. Nous nous étions fait un tatouage à l’encre de chine :
« A la vie à la mort ».


La marée est base. La Gironde nous offre ses dessous : le galbe des boues lustrées où se mirent les nuages et le ciel. Ses bords gonflés appellent en nous « la Gourgandine », nous hèlent à nous lover. . .

Les cheminées tapageuses, les panaches de port Saint Louis : la base nucléaire. Combien de pas perdus, de banderoles délavées, de voix égosillées : « Non ! Non ! Non aux nucléaires ! ».

Les charges des CRS, les rafles de police, ces transports en fourgon, ces peurs « colmatisées » : Nous s’embrassions sur la bouche en don de pleines langues, tricotions nos émois de révolutionnaires féministes. En plus . Nos chevelures emmaillées, emmêlées comme des siamoises, nous ne voulions être séparées. AH !. . . l’engouement de ses combats où bien nombreux ceux qui en oubliaient la cause , ils hurlaient comme des loups à l’hymne militaire. Des fous , des enragés…

Immense, ailé, perché si haut pour accrocher la lune et son troupeau d’étoiles : le grand pont d’Aquitaine.

A ses pieds dans une jungle d’herbes hautes,
des naseaux de bronze.

Le bronze , le vert , l’or, le marbré de l’écoulement du temps , des eaux ;

la puissance du torse de ses chevaux des Girondins,

des Mariannes les jonchent,
seins pommés sous le drapé
portent à fière allure les drapeaux de la révolution.

De ci de là , un coup de scie : rations des antiquaires qui s’octroient régulièrement la saignée de la gamelle du culot : brocanteurs violeurs de mémoires, oui ! Ces chevaux l’avaient « échappée belle » cachés là, du regard de l’occupant pendant la dernière guerre, ils avaient eux chaud ! Fondu en obus ils avaient failli être réduit !

Allons à la gargotte, çà sent le poisson frit .

Des piballes à l’ail au persil poilées. La note sera salée. La pibale est devenue le caviar de la Garonne. Les petites pibales comme des milliers de cannes d’aveugles à Lourdes, larguées dans un coin la chapelle, après le passage de la source miraculeuse.

A la carte suivant la saison :
de l’alose grillée sur sarments au ventre enceint d’oseille ;

Lièvre mariné servi de pommes sautées aux cèpes de chênes et marmelade de framboises.

Les tables de guingois , la nappe a ses carrés rouge et blanc avec serviette assortie. Elles sont dressées sous la treille où les grappes vertes, juste en forme, sont pleines de promesses.

Nous longeons le Port de la Lune

Blocs de béton avec des bouches béantes de dix sorcières gavées de trompettes de la mort, de souffreux ( nom régional : le bidao), gorges profondes : abris de 10 sous marins


Bassin à flot où un voilier devant semble une coque de noix.

Pagaille d’un faux port, des carcasses de bateaux en résine des utopistes du tour du monde, l’éclat des chalumeaux sur le chantier naval, des bolées d’odeur de vase fétide aux huiles de vidanges de carlingue.

Relent des sécheries de poissons une reniflette à un goulot de nïoc mam.

Les grues , les paquebots aux coques pigmentées de rouille, la ligne de flottaison haute, les grosse ancres noires, leur chaîne la trace de l’habitude d’égoutter ses eaux de mer.

Le quai de la Martinique :

les hôtels du 18éme , volets casés, borgnes, insalubres , velours frappés, les cuisses se livrent gainées, un perroquet bègue harangue le client : « fait péter la monnaie cuirassé »,

Les chais des chartons , les portes entrouvertes envoient le remucle des fûts de chêne avinés mêlé à l’ odeur des liéges du Portugal.

Là l’odeur des cires des antiquaires, ici les tuiles couleurs briques brodées de mousses denses d’un vert volé au printemps

Le 118 rue Notre-Dame donnant dans le cours de la Martinique

L’hôtel particulier. L’ escalier : l’odeur d’humidité si chère à mes narines , la rampe fine en fer forgé, les zones usées de l’escalier,

Le puit du jour la cour intérieure . Yannick a défait sa beauté d’un lifting d’alcool lourd. Peau grise bouffie mains agitées « Allez on péte le champagne ».

Quinte de toux d’Evelyne , corps en charpie , elles ont fait passer le pétard,

MariE, en tailleur Channel, maîtresse du paquebot à
« l’Entr’ acte des actes de la Cause » :

« Tiens voici ta clé, tout y est , ton parachute violet est aujourd’hui parme, tu as des bois exotiques des quais et quelques cueillettes de bois cirés des antiquaires avec des pines de pins bien séches et des aiguilles pour ta flambée.

On a fait ouvrir une fenêtre dans ta bibliothèque , tu vois les toits jusqu’au quai et le port de la Lune.

La liste est longue des nostalgiques ?

Note d’expression Très très surprise

« A bon ! »

Je ferai une petite conférence, 25 ans, déjà.

Une racontée ! Avec des contes cela aura plus d’essences.

Au cellier de Châtrons autour de la cheminée comme dans Holderling à Bordeaux, Jacquel jouera le requiem de Mozart.

Ils sont curieux les « bordeluches » : la résistante.

J’étais utopiste,
je pensais que nous aurions plus d’échanges culturels entre la Capitale et Bordeaux : la peur que l’on touche à leur « échalote », la peur pour eux aussi de Paris, ils en sont redescendus bien vite.

Tous d’un seul coup comme le petit tailleur des contes de Grimm
Si ma légende a marqué la ville , la vie d’exil cette légende a quitté la dame .

Je leur jouerai « Les Fracasseries de Rose de Pauillac ». Chacun s’y retrouvera et dans quinze jours j’ai intérêt d’avoir quitté la ville comme dit Boileau « Les gens aiment rire d’eux-mêmes mais surtout ne les croiser pas 15 jours aprés. »

Et puis sans cette solitude a coupé au couteau comme un fog anglais, je n’aurai pas remplacé la parole par l’écriture quelle aventure et grande rencontre au bout du chemin : . . . ,. . . ., . . . .. .,. . . ., . . . . , Foranim, Nicolas Hocquenghem, Olivier Apert :

Cette miraculeuse pèche d’écrits dans cette résidence, septembre08 - juin 09 de toutes les sessions.

Cette résidence donna un souffle ragaillardie et éveillée, .

Frankie Françoise Pain
Absente pour le récital de contes :
"L’Epopée des 7 rivières"


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