Dans chaque famille, il y a toujours quelqu’un qui paie son tribut pour que l’équilibre entre ordre et désordre soit respecté et que le monde ne s’arrête pas ».
Ainsi s’exprime la mère de la narratrice de Mal de pierres, quelque temps avant le mariage de sa fille.
La narratrice ? Une jeune Sarde qui ouvre les tiroirs à secrets de ses aïeules, découvre leurs drames cachés et leurs rêves meurtris, libère les histoires qui courent et qui s’enroulent d’une génération à l’autre, d’une vie à l’autre, d’une grand-mère à l’autre. Chacune d’elles, la maternelle, la paternelle, payant de son abnégation pour que l’ordre - marital ou familial - ne s’effondre pas.
Un ordre archaïque qui veut que les femmes toujours, dans cette Sardaigne des années quarante, épousent l’homme qui leur a été choisi. Sans tenir compte jamais de leurs aspirations ni de leurs attentes. L’amour, perdu ou ardemment désiré, est le fil conducteur qui frémit de femme en femme, jusqu’à la dernière descendante, la jeune narratrice, qui réhabilite par son récit ses deux grands-mères et les rend à leur vrai visage, à leur vraie grandeur. De préoccupations en revendications tacites mais tenaces, il aura toutefois fallu trois générations de femmes - dont la talentueuse et bouleversante héroïne de Mal de pierres -, pour qu'advienne librement l’amour. « Qui est la chose la plus belle ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire