vendredi 15 mars 2013

anniversaire de Pablo Neruda

Josette éveilleuse des belles causes dit :

 40 ans déjà Pablo parti.


alors  la blablabloglover

 Françoise de La Mangou 

de mon cœur aux vôtres



les centaines de l’amour

sonnets
aux échos et métaphores  dans la fumée de
bois et sablières, lacs perdus, latitudes de cendres, des fragments de bois pur, madriers le va-et-vient de l'eau ,l'intempérie,    de ces vestiges à l'extrême adoucis  construit par la hache, le couteau, le canif, ces charpentes d'amour et,    bâti de petites maisons de quatorze planches d’une raisons d’état à un état d'amour cette centaine





En 1952, durant son séjour à Naples puis à Capri, Neruda rencontre celle qui fut le grand amour de sa vie et sa dernière femme. Sept ans plus tard, Neruda commémore leur rencontre et renouvelle en quelque sorte le genre, dérivé de Pétrarque, du sonnet précieux, érotique.


 


Tu sauras que je ne t'aime pas et que je t'aime

puisque double est la façon de la vie

puisque la parole est une aile de silence

il est dans le feu une moitié de froid.



Moi je t'aime pour commencer à t'aimer

afin de pouvoir recommencer l'infini

et pour jamais je ne cesse de t'aimer

c'est pour cela que je ne t'aime pas encore.



Je t'aime et je ne t'aime pas comme si j'avais

entre les mains les clefs du bonheur

un incertain destin malheureux.



Mon amour a deux vies pour t'aimer

pour cela je t'aime lorsque je ne t'aime pas,

et c'est pour cela que je t'aime quand je t'aime.







Sabrás que no te amo y que te amo
puesto que de dos modos es la vida,
la palabra es un ala del silencio,
el fuego tiene una mitad de frío.


Yo te amo para comenzar a amarte,
para recomenzar el infinito
y para no dejar de amarte nunca:
por eso no te amo todavía.


Te amo y no te amo como si tuviera
en mis manos las llaves de la dicha
y un incierto destino desdichado.


Mi amor tiene dos vidas para armarte.
Por eso te amo cuando no te amo
y por eso te amo cuando te amo. 





Mon amour, si je meurs et si tu ne meurs pas,
mon amour, si tu meurs et si je ne meurs pas,
ne donnons pas à la douleur plus grand domaine :
il n’existe pas d’étendue comme celle de nos vies.


Poussière sur le blé, et sable sur les sables
Le temps, l’eau errante, le vent vagabond
nous emporta comme graine embarquée.
Nous aurions pu ne pas nous rencontrer dans ce temps .


Dans cette prairie où nous nous rencontrâmes,
Oh  petit infini ! Nous la rendons.
Mais cet amour, amour, n’est pas fini,

Et ainsi comme il n’a pas eu de naissance
Il n’a pas de mort, il est comme un long fleuve,
Il change seulement de terre et de lèvres.







Amor mío, si muero y tú no mueres,
amor mío, si mueres y no muero,
no demos al dolor más territorio :
no hay extensión como la que vivimos.


Polvo en el trigo, arena en las arenas,
el tiempo, el agua errante, el viento vago
nos llevó como grano navegante.
Pudimos no encontrarnos en el tiempo.


Esta pardera en que nos encontramos,
oh pequeño infinito !
Devolvemos.
Pero este amor, amor, no ha terminado,

y así como no tuvo naciemiento.
no tiene muerte, es como un largo río,
sólo cambia de tierras y de labios.





De nuit, aimée, unis ton cœur au mien: 
qu' ils dissipent l'obscur dans notre sommeil
comme un double tambour combattant dans le bois 
contre l'épais rempart des feuilles mouillées. 

Nocturne traversée, braises noires du sommeil
interceptant le fil des raisins terrestres 
avec la ponctualité ainsi d’un train absurde
et sans cesse traînant l'ombre et les pierres froides. 

Pour cela, amour, relie-moi à ce mouvement pur, 
à la ténacité que ta poitrine frappe
avec les ailes d’un cygne englouti. 

Pour qu’aux questions étoilées du ciel
réponde notre sommeil avec une seule clé, 
avec une seule porte fermée par l'ombre.






De noche, amada, amarra tu corazón al mío
y que ellos en el sueño derroten las tinieblas
como un doble tambor combatiendo en el bosque
contra el espeso muro de las hojas mojadas.


Nocturna travesía, brasa negra del sueño
interceptando el hilo de las uvas terrestres
con la puntualidad de un tren descabellado
que sombra y piedras frías sin cesar arrastrara.


Por eso, amor, amárrame el movimiento puro,
a la tenacidad que en tu pecho golpea
con las alas de un cisne sumergido,


para que a las preguntas estrelladas del cielo
responda nuestro sueño con una sola llave,
con una sola puerta cerrada por la sombra.







Je ne t'aime pas comme si tu étais rose de sel, de topaze,
Ou la flèche d'œillets qui propagent le feu,
Je t'aime comme l'on aime certaines choses obscures
Secrètement : entre l'ombre et l'âme.

Je t'aime comme une plante qui ne fleurit pas et qui porte
En soi, cachée, la lumière de ses fleurs
Et grâce à ton amour, dans mon corps vit obscur

L'arôme et concentré venu de la terre.

Je t'aime sans savoir comment, ni quand, ni où
Je t'aime d'un amour discret et sans orgueil :
Je t'aime ainsi car je ne sais pas comment aimer autrement

Si ce n'est cette façon dan la quelle je ne suis ni tu es
Si proches, que ta main sur ma poitrine est mienne
Si proches que lorsque tes yeux se ferment à mes rêves.









No te amo como si fueras rosa de sal, topacio
o flecha de claveles que propagan el fuego:
te amo como se aman ciertas cosas oscuras,
secretamente, entre la sombra y el alma.

Te amo como la planta que no florece y lleva
dentro de sí, escondida, la luz de aquellas flores,
y gracias a tu amor vive oscuro en mi cuerpo
el apretado aroma que ascendió de la tierra.

Te amo sin saber cómo, ni cuándo, ni de dónde,
te amo directamente sin problemas ni orgullo:
así te amo porque no sé amar de otra manera,
sino así de este modo en que no soy ni eres,
tan cerca que tu mano sobre mi pecho es mía,
tan cerca que se cierran tus ojos con mi sueño.





L'amour victorieux / el amor victorioso



Lumière fut le feu, pain la rancœur lunaire,
le jasmin redoubla son secret étoilé,
par les douces mains pures de l'amour terrible
ce fut paix pour mes yeux et soleil pour mes sens.

Oh! mon amour, comment, soudain, des déchirures
as-tu fait la maison de douce fermeté,
Tu vainquis la malice des ongles et la jalousie
et aujourd’hui face au monde nous  sommes qu’une seule vie.

Ce fut, c'est, ce sera ainsi jusqu'au moment,
sauvage et doux amour, Mathilde bien aimée,
où le temps marquera du jour la fleur finale.

Sans toi, sans moi, sans lumière nous ne serons déjà plus;
alors bien au-delà de la terre et de l'ombre
la splendeur de notre amour brillera restera vif.




Fue la luz del fuego y pan la luna rencorosa,
el jazmín duplicó su estrellado secreto,
y del terrible amor las suaves manos puras
dieron paz a mis ojos y sol a mis sentidos.

Oh amor, cómo de pronto, de las desgarraduras
hiciste el edificio de la dulce firmeza,
derrotaste las uñas malignas y celosas
y hoy frente al mundo somos como una sola vida.

Así fue, así es y así será hasta cuando,
salvaje y dulce amor, bienamada Matilde,
el tiempo nos señale la flor final del día.

Sin ti, sin mí, sin luz ya no seremos:
entonces más allá del la tierra y la sombra
el resplandor de nuestro amor seguirá vivo.


© Traduction Pierre Clavilier







encore dans nos cœurs

que pour vous ce fut un régal

 bonne fin de semaine 
l'amie  la blablabloglover lover

3 commentaires:

  1. ce matin je cloture les sutures de l'amour amitié d'un lien de presque 9 ans d'age et s'imposa le sujet sur neruda
    j'avais l'impression d'être dans le même bain d'amour l'amour pour cette dame est intact car je n'ai cessé de l'aimer et l'aimerait toujours mais la rape d'un non amour c'est mis en barrage un jour d'un seul coup d'un seul : "je ne peux rien pour toi"
    il m'a fallu un mois pour me relever.
    c'est simple ne pas courir aprés le cheval qui s'enfuit citation de madame serenicime pomme. phrase du yi king.
    les centaines de l'amour.
    c'est quand l'amour s'achéve qu'il voit si ont aimé.

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  2. Merci pour ces poèmes de Néruda que je déguste encore mieux dans sa langue natale.

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  3. Absolument. Dans la langue natale de ce Grand Homme, ils ont encore plus de suc, de saveur.

    Tout change, tout se meut, se transforme. Ainsi en est-il des liens du sang, de l'esprit et des chairs. Ne regrettons donc pas ce qui fut et ouvrons-nous pleinement à ce qui est. Ici et maintenant.

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