« Les petites filles »
Les petites filles étaient juchées sur des chaises,
les jambes nues, des nœuds de couleur aux cheveux. Elles étaient regroupées par
deux et jouaient avec la comptine « Pince-mi pince-moi ». Les rires
fusaient de part en part puis, avec la progression du jeu, commençaient à
dégénérer. Une des petites filles, Sophie, eut envie de faire pipi. Une envie démesurée,
implacable. Elle ne voulait absolument pas quitter le jeu alors, acculée au
désespoir, elle se décida à faire une révélation : elle avait vu son
cousin faire pipi hier dans l’après-midi et elle pouvait affirmer que les
garçons avaient tous un zizi ! Zoé et Géraldine se mirent à douter
affreusement : est-ce possible ? Quelle preuve avait Sophie de ce
qu’elle avançait ? Dorothée et Marilyn se regardèrent, la nausée entre les
mains et coururent aux toilettes. Les autres filles qui étaient restées sur les
chaises criaient, vociféraient, pleuraient ou devinrent hystériques. L’hymne
américain retentit alors et elles écarquillèrent les yeux. Une petite fille
dénommée maria se mit en colère contre Victoria, sage américaine qui s’était
mis au garde-à-vous pendant l’hymne. Maria lui retira sa chaise et Victoria fit
un vol-plané, atterrit face contre terre et demeura immobile. Toutes les
autres filles, encore juchées sur les chaises, se mirent à trembler de peur
« Qu’est-ce qu’elle a, elle est morte ? » Quelques unes se
précipitèrent sur Victoria pour la secouer et la sortir de son évanouissement.
D’autres se dirigèrent vers les fenêtres pour constater qu’un terrible orage se
préparait. Et les mamans n’avaient toujours pas annoncé le goûter !
Géraldine et Zoé se mirent à crier qu’une grosse pluie était en train de tomber
et qu’il fallait vite rejoindre la maison avant d’être complètement
trempées ! Ni une, ni deux, elles sortirent en trombe du terrain de jeux
et coururent jusqu’à la maison à plaintes et à cris, pendant que Géraldine et
Zoé soutenaient Victoria chancelante. « Ma mère va croire que je me suis
fait pipi dessus, alors que c’est même pas vrai ! » Les unes
honteuses, les autres joyeuses, toutes sauf Victoria se mirent à rire comme des
folles. Le déluge tombait en trombe, un rideau de pluie tapissait les fenêtres
et les mamans n’étaient toujours pas là ! Mais elles étaient bien fières
de leur après-midi !
droits réserves
De Pathelin Gilles
droits réserves
Avec la direction artitistique de Frankie Pain
l'image choisie par GIlles ppur son texte
spectacle de Pina Bausch
spectacle de Pina Bausch
très belle participation, cette histoire de petites filles semble bien réelle...mais que font les mamans ? j'aime ces textes ouverts
RépondreSupprimerbravo
On se croirait chez la Comtesse de Ségur ...
RépondreSupprimerDes petites filles modèles en quelque sorte :-)
RépondreSupprimerGROS BECS !
je suis ravie Gilles pathelin que tu ravisses les cheres lectrices du blog.
RépondreSupprimermerci mes dames d'avoir mis de l'attention à ce jeune auteur en herbe . C'est important Merci à vous Manouche et Josette.
marité bien sur ton commentaire c'est mis au moment ou j'écrivais gros becs comme tu aimes bien écrire
RépondreSupprimerJ'aime bien moi aussi, cette histoire de petites filles un peu sottes ! Les joies de l'enfance...
RépondreSupprimerUn texte enjoué comme ces petites filles.
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