Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
samedi 1 mai 2010
le conte de mai le bonjour de "Muguet" un fils secret de MARIE
Au bord de la rivière qui chuchote, devisaient gaiement sept filles aussi ravissantes et légères que des fleurs de mai.
Tout de blanc vêtues, les pieds dans l’herbe fraîche, elles dansaient et chantaient jusqu’au crépuscule, sans jamais se soucier de leurs pauvres parents.
Pourtant la mère, lasse de cette paresse, les suppliait continuellement de se partager les tâches domestiques. Le père réclamait de l’aide à l’étable et dans les champs mais en vain…
Rien ne semblait émouvoir les jeunes filles qui, dès l’aube, couraient vers le ruisseau, le chat trottinant dans leur sillage !
Un jour de grand beau temps, alors qu’elles s’étaient déshabillées pour un bain matinal, elles eurent la mauvaise surprise de ne pas recouvrer leurs vêtements.
Un curieux bonhomme semblable à un gros bourdon et à la triste mine les observait alors sur la rive:
Est-ce ceci que vous cherchez, demanda-t-il, montrant le délicat linge blanc? Je vous le rendrai mais à une condition…
Laquelle ? répondit la plus jeune des sœurs.
Si vous me promettez, de faire le ménage chez moi, tout un jour !
Honteuses de s’être laissées prendre à ce piège ridicule, elles acceptèrent à contrecœur : Pour la première fois de leur vie, elles furent contraintes de travailler !
La maison du bourdon semblait ne jamais avoir connu le balai et le chiffon ! Mais à sept, le travail se révéla moins désagréable qu’il n’y paraissait, de prime abord… Et en une seule journée, le ménage fut fait !
Dès le lendemain, les sœurs regagnèrent la rivière. Elles se réjouirent de savourer à nouveau les plaisirs de l’oisiveté tandis que le matou sommeillait à l’ombre d’un saule.
Mais cette fois, la cadette eut la précaution de cacher les vêtements, dans le creux d’une souche d’arbre…
Et pourtant !
En sortant de l’eau, les filles s’aperçurent aussitôt que le chat fidèle n’était plus à leur côté….
La présence du triste bourdon sur la rive confirma leurs soupçons :
_ Est-ce votre chat qui vous inquiète ? Je vous le rendrai si vous me promettez de travailler sept jours entiers, dans mes champs et mes prés !
Pour la seconde fois, elles furent donc obligées d’accéder à la demande du bonhomme: il n’était pas question d’abandonner le gentil compagnon !
Et toute une semaine, elles labourèrent, semèrent, binèrent, sans prendre de repos. Quand elles eurent terminé, l’homme avait une maison en ordre et un domaine aussi soigné que celui d’un roi !
Dès lors, les jeunes filles crurent qu’il ne chercherait plus à s’aventurer du côté de la rivière…
Mais il n’en fut rien : Peu de temps après, il rôdait encore !
Il fut cependant vite déçu car les sept sœurs se gardèrent bien de laisser le moindre effet sur l’herbe… Le chat les suivit même dans l’eau !
L’homme s’apprêta donc à renoncer et à faire demi-tour, quand les filles surprirent sa mine déconfite.
Alors, pour se venger, elles se moquèrent et leur rire résonna dans toute la vallée. Il était semblable à un carillon de cloches qui n’en finissait plus de résonner et l’écho amplifia ce tintement railleur à plaisir !
Une rage féroce envahit le petit homme . Le soleil fut immédiatement chassé par de lourds nuages menaçants :
« Que tous les mauvais esprits de cette terre me viennent en aide ! » cria-t-il, les poings serrés.
Les sœurs prirent peur. Elles se serrèrent l’une contre l’autre pour faire front à cette colère et unir leur courage.
Et c’est alors que la foudre s’abattit sur elles !
Au matin, près de la rivière qui chante, une drôle de petite fleur, composée de sept clochettes blanches avait poussé. Et chaque fois que la brise se levait, les clochettes tintinnabulaient joyeusement comme pour se moquer de quelqu’un…
muguet.gif (2114 octets) Et c’est depuis ce jour que le chat plonge son nez avec délices dans les touffes du muguet, au printemps. Peut-être se souvient-il alors des sept filles et de leur parfum d’eau fraîche ?…
___________le conte
e premier Mai c'est pas gai, je trime a dit le muguet, Muguet , soit pas chicaneur, car tu donnes du bonheur!
Georges Brassens
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Merci pour ce choix... puisque c'est l'un de mes contes !
RépondreSupprimerJocelyne Marque (enseignante et auteur)