réécriture d'un roman dont le premier jet fut fait de bout en bout.
Tout pour la couleur
ou
la traversée du grand fleuve
ou
la traversée du grand fleuve
Premier jet
Dans son voyage à Dakar elle était partie à Saint Louis
A l’heure où elle allait au port du fleuve Sénégal son
portable retentit :
Sms : Nous avons eu la bobine du jardin de
l’Ambassadeur abimée, il faut tout reprendre.
Revenez au plus vite. Un train part à 9 heures nous vous attendons à
la gare . Nous devrions tournez la scène du baiser l’après midi. Tout sera à la maison de
l’Ambassadeur. Vous pourrez repartir
demain matin pour votre voyage sur le fleuve. Nous vous mettons un billet
« open » pour couvrir ce désagrément.
Tout ce trac pour rien, il faudra recommencer la
chambre d’hôtel à Saint Louis
Le monologue intérieur
de la chambre
Retour Dakar
Elle achète des nougatines cacahouètes et miel à la
charrette le vieux pépé et son cheval comme il y a : çà ne se compte plus . 1962.
Un taxi à vélo cela ira plus vite. Et on profite des
odeurs de chaque quartier, des couleurs et des scènes qui jaillissent de
partout essaims d’imaginaire "plus de réel" comme dirait Bresson. Pour réalisateur
ayant plus de deux petits pois dans la tête en plus de son orgueil et
son désir d’être Dieu.
Une idée allume sa cervelle contrariée , elle lui évite sa
bouderie systématique de changement de programme sauf si c’est elle qui décide
la belle Pilar. Elle se dit avoir eu raison de garder son prénom d’emprunt. Ca
ne la reconnaît pas , comme quoi une chose est venue transformée ses habitudes
, ce n’est pas le réalisateur et son mutisme forcené à lui mettre le nez dans
un des ses plus horribles objet petit a qui a rendu folle sa mère, et qui l’a
fait espérer toute une vie et les
derniers six mois sans obtenir une phrase
plus longue que : "La solitude me sonne dans la tête." De Wataya Risa et elle a mis six mois
à la faire celle là. Mon père, le Blanc, couleur des feuilles séchées comme dit
mon père le Noir : c’était du genre.
Revoir les girafes courir
devant les hyènes dans la savane. Etre entassées avec des cages de poulets sur
la tête, une racine de manioc coince ma
cage thoracique , des Fatous mangent des beignets de poissons qui empestent la
friture tout le wagon, mélangés à l’odeur de la bouteille où fuit l’alcool de
palme. « Eh ! la Blanche
Cacahouète et pète » et le rire enfle le wagon comme des
vagues déferlantes en avant première de l’ ouragan Katerina.
J’en avais dans les oreilles comme deux nids de cigales qui n’auraient pas
trouvé mieux pour du calme : mes oreilles.
Tgv tgv tgv : c’est de se faire un IVG même si
t’es pas enceinte.
sms
« Dites que l’on
m’emmène à la piscine de l’hôtel, demander à la coiffeuse le bonnet noir elle
comprendra. »
Sms réalisation
« Impossible la nuit
tombe trop vite , nous vous cherchons un masseur. »
Arrivée bousculade sur le quai à marcher contre le vent,
un jour de tempête à Saint Malo sur la promenade de Château Briand. Et pourtant
le petit de la régie fait la
route. A peine ouverte que rebouchée : çà c’est du Romain Gary :; les routes
de la brousse dans la jungle équatoriale « coupe coupe » tu te retournes , la végétation a repris sa
terre.
Service d’accueil à la
Villa de l’Ambassadeur. Une chose rassurante l’île de Gorée
est toujours à sa place , Madame Allard Michèle
la voisine est venue se joindre , mes caméristes vois l’état de leur actrice. Clin d’œil au
premier assistant réalisateur.
« Prêt à tourner dans
deux heures. »
- Pilar ou …
- Pilar
- Nous avons un très bon masseur.
- Très bien, passez-moi le
masque frais pour les contours de mes yeux insomnies
Je tiens à, ne pas voir le
masseur pour ne pas me décentrer, je le remercierai après la scène dans la
boite vous lui direz. Vous avez le texte, j’ai tout mis aux bagages à l’hôtel. Et mes
notes d’interprétation avec.
- Ce qui restera sera le
plus juste.
Faite dire au réalisateur
que pour les gros plans on commence par moi, c’est moi qui est le plus de
texte et Carlos B. l’acceptera aisément car il n’avait pas compris pourquoi il
l’avait fait en premier.
-
après les bigoudis,
le
make up
-
et moteurs, rolling , clap,
atchoum !
La maquilleuse installe le masque frais , dans
la pièce transformée en massagerie, une musique style chante de baleine avec
une voix berceuse, étrangère , africaine
rythmée sur une chora lointaine. Elle s’allonge, on la calle bien de cousins
savamment où il faut et
La main.
Chaude , large vigoureuse. Vu
sa largeur c’est celle d’un homme. Il ne parle pas, lui fait respirer quelques
huiles essentielles, l’huile de massage: la rose
antique d’Hespaen .
La peau a confiance , elle s’assouplit à chaque traversée diagonale et remontée de la colonne .
Tonique et doux.
Pâlir sous sa peau.
Pamoison, moisson d'une vie,
Etre plus que soi sentir sa densité ,
le laboureur et ses enfants
le laboureur et ses enfants
"Labourez, labourez un trésor est caché dedans" Le trésor
: c’est en moi , ouwa ouwa.
Perception spéléologie dans ses oniriques
démangeaisons velues :gorges du Tarn et du Vercors
confondues
depuis la nuit de ses temps
où elle ignorait
même qu’ çà s’appelait ainsi.
Comme des tubes
de lait concentré
Sur une étagère oubliées
à la cave ou au
grenier ,qu’importe , ou le deux
où ils auraient été retenus captifs
ils déferlent en
elle comme des enfants enfin retrouvés.
Le souffle amplifié les images affluent dans sa tête
dans les reins chute Ethnaïque en éruption,
elle se retient
de gémir, son nez est en cygnes d’envol
migratoire.
Pilar consomme l’extase
en infini spirales
comme le richoché d’une tourmaline bleu
des profondis
des profondis
sur un grand lac
il ne cesse de
rebondir le galet
il atteint l’autre rive .
il atteint l’autre rive .
La main en rateau
comme dans un temple japonais - le rituel du sable –
elle ébroue les
émotions recroquevillées , les chasse du recoin.
« sortir, sortir les "cabournées"*
comme les
cagouilles des vieilles souches l’hiver que l’on attrape avec un crochet
D’une petite fessée,
elle comprend qu’elle doit se retourner.
Le corps du masseur est nu, il glisse de tout son bras de
tout son corps
couvrir sa peau toute surface du sien.
Les zones du chabada bada ne seront pas oubliées
ce masseur n’ignore pas cet l’
endroit là
depuis « Le
tramway nommé désir » avec Marlon Brando,
toutes les théories, exercices pratiques de l’Actor Studio :
Tout réside là. Juste l'
enflammer .
La clochette du diner.
C’est le temps écoulé.
Il me prend dans ses bras la berce, il la porte
et la fait tomber sur ses pieds .
Je comprends le
signe « prends racine », « être bien sur pied » « les pieds dans la terre ».
Pilar sert la main
au masseur :« je vous remercierai après la scène
Bravo , vous avez
tout compris , je vous engage à vie. C’est une joie pour le film de l’avoir eu à refaire.
La caravane des habitudes de chaque jour dans la villa de l’Ambassadeur s’ébranle. Pilar est triste
ce n’est pas l’heure de l’Ambassadeur. Elle ne le verra pas à son bureau à l’oppossé
du piano à queue, la régie a installé la
table de maquillage juste devant le
clavier pour qu'elle puisse en même temps se donner la note et faire les gammes.
Pilar , la place vide au bureau à l’autre bout du grand
salon ;
Elle se referme sur les sensations du massage, le
meilleur de sa vie et Dieu sait si elle en
a connu de bon : M’eschay, Margea,
Francis Laute., Manuel, lui elle
l’appellera Tao-Comblas. Tao pour la connexion sublime des énergies comme le bruit de l’air qui coure entre les bambous
comme l’énergie qui circule entre les aiguilles d’acuponcture . Comblas
pour la folie des couleurs de tout
l’onirisme capté .
Le texte est recalé.
L’aventure des césures réinventée pour la surprise du
partenaire . Ne pas s’enquiller dans du déjà vu, alors que la scène d’avant ne le sera jamais. L’éclat pour cette scène.
Et avec Carlos B. mon partenaire, nous en reparlerons encore à la maison de retraite où centenaires nous
rediront les dernières heures d’Alexandre Ier sur le bord du tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé.
Tout est enfin prés . Sauf le cher Ambassadeur . Le
sourire de ma maquilleuse et
une main sur mon épaule ,
je regarde dans la glace .
Sébastian, l’Ambassadeur est là,
sa main c’est la poigne de Tao-Comblas.
je regarde dans la glace .
Sébastian, l’Ambassadeur est là,
sa main c’est la poigne de Tao-Comblas.
Il sait . Elle sait.
Moment terrible comme de rentrer dans un contre courant, de perdre pied.
Elle réclame vite son accessoire de scène l’éventail. Elle cache son visage.
Ferme les yeux. Calme la joie qui l’assaille comme une armée entière qui grimpe
à l’assaut d’un château fort. Les moteurs sont prêts à être lancée. Nous
attendons qu’elle. Juste deux heure trente pour la tourner dans les deux axes et c’est le
mur de la nuit africaine , le rideau tombe en 5 minutes. C’est chaud bouillon,
bouillabaisse et crustacés.
Moteurs,, rolling,
clap,,,,,,, atchoum ce sont le japonais qui font ainsi… Action…
Clap de fin , on la tire , on la double
* nom en charentais , la Charente maritime des escargots l'hiver quand ils se cache dans le souche d'arbre , du coup de dire de quelqu'un de cabourné c'est quelqu'un très introverti , relis puissant sur lui même
Frankie Pain
auteure
pas d'images afin de ne pas nuire à celles créer pour vous
à votre imaginaire qu'il tricote
rose de Francis AZmar
Pour tricoter, ça tricote! A relire, pour ne rien rater, mais le rythme est impressionnant! Bonne soirée!
RépondreSupprimermerci de ton commentaire sur mon texte , toujours fragile. si le rythme est là c'est bon,
RépondreSupprimeret bien sur tu étais avec moi dans le TGV car tu connais ces trains
je t'embrasse bonne nuit
Tout plein de formules qui font mouche...à miel!
RépondreSupprimersolee garance
RépondreSupprimerPour me remonter le moral, hier soir je suis allée sur ton blog et j'ai lu longuement ta création de Pilar, de l'ambassadeur et de Dakar... J'y ai retrouvé ta verve et ton verbe qui part tous azimuts. Je t'envie cette façon de créer, écrire, c'est se reconstruire dit-on et avec toi le chantier est sans fin, ce que je trouve très optimiste sur l'avancée de l'âge qui n'atteint pas le doute et l'interrogation sur le sens de la vie.
a solee
merci de ce retour et tu sais dans quel contexte il fut écrit, la création c'est bon bon bon bon,
comme vas_y frankie écrit ecrit ...
en tous sens, dans tous les sens
SupprimerManny Mrandièrepar le mail à Solee garance ce n'est qu'un simple retour en taxi vélo en TGV et un reprise de scéne on va pas dans tous les sens
beaucoup de sens sont sollicités, je suis une fervente lectrice de Frankie et je me suis permis ce petit détail
mais peut^zetre estce ce que vous vouliez dire
J'ai laissé se dérouler le texte et mes suis évadée ...
RépondreSupprimerBisous enthousiastes
Marie-Ange
ce travail sur la vigne que j'ai vu hier m'a caressé les yeux mais je n'avais pas pu te laisser un mot
RépondreSupprimeret aujourd'hui je viens pour te remercier d'avoir lu mon texte et de t'y être embarqué. j'ai fait le pari de tout réécrire sans consulter le premier jet car je connais tout du début à la fin maintenant et ce qui est étrange l'esprit prend des raccourci et la veine et puissant comme dans un tgv en afrique
je t'embrasse et continu de nous ravir par tes montage et prise de vues