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dans son commentaire m'offrait cette phrase
"On porte en nous
une semence qui échappe à l'oubli" Georges Haldas
j'en fus réjouie et comme je connaissais cet auteur , j'ai mis ma chercheuse en route et quelle joie alors j'ai picoré ici est là des traces de ce Monsieur et je vous en fait par
extrait
l’état
de poésie autorise une « dilatation
de la psyché », avec le sentiment d’une « révélation fortuite »,
d’une « fugace plénitude »,
au sein d’un « bonheur fait d’élan
et de repos, d’allégresse et de sérénité… »
Pas
de roman donc, ni de philosophie. A l’aise dans l’évocation de ses souvenirs,
Georges Haldas prolongeait non pas une introspection, mais une inlassable réflexion, jamais
crispée ou minéralisée dans une connaissance définitive. D’ailleurs, ce n’est pas se connaître qui était le plus
urgent pour lui, mais déployer, risquer au dehors toutes les ressources de
l’intelligence et du cœur.
Il nommait ce souci, ce besoin vital, ses « Pâques
de tous les jours ». Ainsi
pour être « totalement présent à
soi-même et au monde », il faut non seulement une « pleine conscience » mais
aussi, paradoxalement peut-être, un certain « oubli
de soi ».
Patrick Kéchichian
....
Peu
importe leurs imperfections, leurs naïvetés, leurs approximations… Une
existence, un travail, un métier de vivre y sont à l’œuvre. Dès lors, le lecteur est invité à
entrer dans une complicité, sans complaisance aucune. Et il trouve là son bien.
BiBi a déjà « présenté » Georges Haldas,
auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels on trouve des recueils de poésie,
des chroniques ou récits autobiographiques, des carnets. BiBi ne tournera pas
autour du pot : Georges Haldas,
scandaleusement méconnu sur nos terres « littéraires » françaises,
est l’égal des plus grands. Lisant cela, il se moquerait probablement de BiBi.
Morceaux choisis.
Georges Haldas |
1.
Pas assez de patience. Pourquoi cette hâte d’en finir, au moment même où la
parole arrive ? Comme si était insupportable, pour toi, ce moment
d’écrire, que par ailleurs tu ne cesses d’attendre, sinon d’appeler ou de
solliciter. Comme un type qui trop longtemps désire une femme. Et quand
celle-ci arrive, tout heureuse, par angoisse et précipitation, il bâcle. Et il
n’y a plaisir ni pour l’un, ni pour l’autre. Ni pour qui écrit, ni pour qui
lit.
2. Il
faut avoir écrit 300 pages d’un livre pour commencer à voir qu’on n’a pas dit
l’ombre de l’ombre de ce qu’on aurait voulu dire. Bien qu’on se soit mis – du
moins l’avait-on cru – tout entier dans ce qu’on écrivait. A quel point ce
qu’on appelle le don de soi parfois nous trompe.
3. Les
littérateurs : pour eux, le commencement et la fin de tout est ce qu’ils
écrivent. De quoi en rire.
4.
Quand on relit ce qu’on a écrit, c’est
toujours ce qu’on a omis de dire qui apparaît essentiel. Qu’en voulant
atteindre, précisément, on a manqué.
5.
Bonheur de rencontrer des êtres avec lesquels on se comprend avant d’avoir
parlé.
6. Reconnaître nos erreurs et nos fautes mais ne pas se laisser submerger
par elles.
un carnet de Georges
7.
Ce mélange, la nuit, d’épouvante et de confiance inébranlable. Tout se mêle
dans les insomnies. Et c’est en elles que l’on surprend le mieux, avec ces
prodigieuses composantes, la substance même de notre vie et ce qui détermine
notre destin. Évoquer un jour quelques-unes de ces insomnies. Aussi parlantes
que les rêves.
suite demain
Il aimait croiser ses semblables dans les cafés pour mesurer et surtout éprouver toutes les formes possibles de la fraternité. Il se nourrissait de ces rencontres. Tous les visages de l’homme lui étaient comme une silencieuse injonction au partage, à la bonté et à la beauté du partage. Converti au catholicisme, nullement embarrassé de bienséance institutionnelle, il n’avait ni sa langue ni sa plume dans la poche. Pas la moindre trace de mièvrerie dans ses livres, mais une voix claire, juste, sans contorsions. Un soir à Genève, juste après la guerre, il avait dîné avec Georges Bernanos, qui l’avait engueulé pour ses sympathies communistes… Il garda toujours quelque chose de la brûlante impatience de l’auteur de La Grande peur des bien-pensants
Georges Haldas, né le 14 août 1917 et mort le 31 octobre 2010, est un écrivain poète, traducteur genevois.
Georges Haldas, de père grec et de mère suisse, vit jusqu'à l'âge de neuf ans en Céphalonie. Puis, installé avec ses parents à Genève, il passe dans cette ville la plus grande partie de sa vie. Il travaille successivement dans une agence de presse, exerce le métier de correcteur, enseignant, vendeur en librairie et journaliste.
Poète, essayiste, traducteur, Georges Haldas est l’auteur d’une œuvre très riche qui comprend quatorze recueils de poèmes (rassemblés en 2000 dans Poésie complète aux éditions L’Âge d’Homme), des traductions, des essais, trente-sept chroniques et les Carnets de l’état de poésie.
Prix Schiller
1971 et 1977.
Georges Haldas : Grec et Genevois
- Cantique de l'Aube, Éditions de la Baconnière, 1942.
- La Voie d'Amour, La Baconnière, 1948.
- Chants de la Nuit, Rencontre, 1952.
- Le Couteau dans la Plaie, La Baconnière, 1956.
- La Peine capitale, Éditions Rencontre, 1957.
- Le Pain quotidien, Rencontre, 1959.
- Corps mutilé, Rencontre, 1962.
- Sans Feu ni Lieu, Éditions de l'Aire, 1968.
- Poèmes de la grande Usure, L'Aire, 1974.
- Funéraires, Éditions l'Âge d'Homme, 1976.
- Un Grain de Blé dans l'Eau profonde, L'Âge d'Homme, 1982.
- La Blessure essentielle, L'Âge d'Homme, 1990.
- Un Grain de Blé dans l'Eau profonde et autres poèmes, Choix de Jean Romain, Orphée la Différence, 1992.
- Venu pour dire, L'Âge d'Homme, 1997.
- Poèmes de Jeunesse, L'Âge d'Homme, 1997.
- Poésie complète, L'Âge d'Homme, 2000.
-
L'État de poésie
- Les Minutes heureuses, Carnets 1973, L'Âge d'Homme, 1977.
- Le Tombeau vide, Carnets 1979, L'Âge d'Homme, 1982.
- Rêver avant l'Aube, Carnets 1982, L'Âge d'Homme, 1984.
- Le Cœur de Tous, Carnets 1985, L'Âge d'Homme, 1988.
- Carnets du Désert, Carnets 1986, L'Âge d'Homme, 1990.
- Le Soleil et l'Absence, Carnets 1987, L'Âge d'Homme, 1990.
- Paradis perdu, Carnets 1988, L'Âge d'Homme, 1993.
- Orphée errant, Carnets 1989, L'Âge d'Homme, 1996.
- Le Maintenant de Toujours, Carnets 1995, L'Âge d'Homme, 1997.
- Pollen du Temps, Carnets 1996, L'Âge d'Homme, 1999.
- L'Orient intérieur : Carnets 1998, L'Âge d'Homme, 2003.
- Paysan du ciel : Carnets 1999, L'Âge d'Homme, 2004.
- Le Nomade immobile, Carnets 2000, L'Âge d'Homme, 2006.
- Paroles nuptiales, Carnets 2005, L'Âge d'Homme, 2007.
- Vertige du temps, Carnets 2001-2002, L'Âge d'Homme, 2009.
Merci mille fois Frankie pour tout ce rappel de Georges Haldas, une matinée en si bonne compagnie ne peut être que l'origine d'une belle journée.
RépondreSupprimerje t'embrasse
Fluidité
Supprimeren petit mot de ton commentaire
peu de personnes ont la possibilité d'arrêter mo chemin car souvent à la première phrase ils ont tout dit : et je n'ai guère envie de parler après . mais une phrase pareil que ton bonpoint d'hier je suis allée courir pour savoir qui était cet homme qui pensait pareillement
c'est grâce à toi que ce bille t du jour à eux lieu.
j'aime les interactions entre les êtres
Pauvre Gégé en "Misérable" ayant abusé de la fluidité alcoolique !
RépondreSupprimerGloire littéraire, même si en Suisse on est rarement prophète en son pays! Ma mère a lu assidûment Georges Haldas, j'ai picoré à droite, à gauche, mais avec mon impatience innée, je me suis vite lassée... La parole est pourtant belle, mais j'aimais mieux l'entendre parler que le lire - une histoire de rythme, peut-être!
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