1eme épisode
La cabane des commodités
« Ils
sont hommes que ceux reconnues comme tels par leur femme »
Michèle Manceaux dans « Le fils de mon fils dans l’ile de Ré »
Alain
déposé par Léo Léon au bout de l’allée d’ibiscus.
Odette lève le nez de son fricot pose son
chiffon et part à la rencontre du skipper. Dans son cœur une allégresse. Alain
semble aussi de belle humeur. Leurs yeux pétillent de la malice de la vie. Pour
les deux. Ils collent l’un , l’autre aux derniers événements.
Alain
Nous avons deux heures deux heures et demi à
nous, pour nous après Léo Léon et Hugo seront là, nous sommes venus
pique-niquer avec toi en surprise. Tu acceptes Chien.
Odette
Oh ! cela devrait. A part Antigone la
chatte de gouttière mon adoption dernière, maîtresse en son territoire elle se
planquera en haut du tas de paille.
Alain
Parfait.
Il lui prend la main, et très rapidement il
l’entoure de sa couronne velue biceps et triceps saillants, et s’emportent vers
les lèvres d’Odette qu’y s’offre comme une grenade bien mure, y pétille
d’éclats de désirs tels les petits rubis du fruit cité. A l’observation on sent
tomber la pression des épaules d’Alain. Faut dire que l’aveu des 10 gouttes lui
avait caillé sur le jabot (l’estomac) comme on dit en Charente Maritime.
L’ambulance est sous le hangar à la place des
charrettes du pépé patriarche. Odette sert un thé à la menthe poivrée du bord
des fossés. Elle entraine Alain dans le potager. « Ici nous serons
plus tranquilles ». Elle désigne une cabane en planches résistantes aux
temps anciens de sa construction. Elle, la cabane, devant la plate bande de
tomates aux pieds desquels poussent des capucines et des pieds de soucis.
Odette
en
ouvrant la porte très fière comme elle aurait visité une pyramide
la
cabane conversation de mon grand père.
Alain
Conversation ?
Odette
Oui, deux trous pour la commodité
Alain
De tous les pays que j’ai parcourus, je n’ai
jamais vu çà. (temps) Visitons !
Après vous , je n’en ferai rien. (rires)
Sur la porte un cœur est sculpté . la porte est
de chêne. Le cœur est signé « Géant ». Sur
la planche là dessus du puits d’aisance,
deux trous, deux couvercles de bois au bord
bisoutés, sans prise.
Alain
Pas très pratique
Odette
Au contraire après la commission, tu refermes,
tu peux t’asseoir et converser en regardant le potager : les tomates , les vignes, l’éventail , les…..
Pendant qu’elle dit cela avec au fur et à
mesure la réminiscence du lieu , les secrets partagés , ceux cachés des
générations… ; Alain s’est assit , attire
Odette sur ses genoux. Les voilà inventant une langue de borborythmes ,
de chuchotis, de gloussements. Nous pensons n’est-ce pas qu’ils passent le râteau
des moines zen, de peau à peau . effleurent et fleurs, l’ivresse de leurs corps au potager et …. La chatte Antigone dans le décor des capucines miaule. Chien la rejoint , l’un et l’autre se
roulent sur la terre en se faisant des jeux de pattes aux griffes rentrées. Une
bergeronnette citronnée se pose sur un piquet de tomates.
Chien soudain aboit, Antigone, le dos rond est
hérissé.
Alain
Le temps s’est arrêté , la piscine est terminée
, Hugo et Léo Léon sont arrivés à l’ambulance. Mon dieu !
Odette
Diable comme c’est bon , pourquoi avoir si
attendu ?
Tout est exceptionnellement vivant. Les grottes de Casteret, le merle
encastré dans la glace, tout à coup détend ses ailes et par dans la vallée du Rio Verde.
Alain
Ma douce , l’enfant est là, il faut pas qu’il
nous voit, j’ai promis à la juge.
Odette
tu es
venu chercher une salade , dans la salade il y avait une princesse qui t’a
retenue .
Alain
Encore un baiser pour que tout çà ne s’envole. Dans
cet instant précis « comme je t’aime ».
Odette
Les tomates ont verdi, "beurniquement"(bernique sur le rocher accrochées) nous fûmes
, j’en fume encore . Bravo le hussard. Ton style s’est féminisé . Bravo.
Qu’est-ce qu’on y a gagné ?!
Alain
Merci le jazz , les grands compositeurs. On
improvise . Et avec le p’tit homme nous
allons aussi improvisé. Hugo est d’une
intelligence torride.
Odette
Tant
mieux.
Vas, je vais faire un bouquet pour la table sur
le pré. Prends des tomates. Là bas la pompe , la fontaine pour te rafraichir..
. prends une serviette sur le fil à linge.
L’on
entend au loin
Il est où mon papa ?
Léo Léon
Reste là , on est pas chez nous.
Odette
rigole et
à elle même
Drôle de
couple . Ils se sont trouvés les deux complices de la forêt. Un cadeau pour
leur vie cet enfant là.
J’avais bon flair !
Instant du fruit
Posé là en silence
Où le ciel et la terre se rejoignent
Dans la douce rondeur
La
s’y recueille lumière
Et se laisse cueillir
Déchirant instant du don
D’un fruit consenti
Eclat
de la chair
Ombre de l’esprit
François Cheng
In « Le livre du vide médian ».
auteure Frankie Pain
et très belle journée
Très joli tout ce rouge dans tes photos,tes personnages ont un beau décor pour évoluer.
RépondreSupprimerTrès joli tout ce rouge dans tes photos,tes personnages ont un beau décor pour évoluer.
RépondreSupprimerFrankie j'ai connu une cabane à discuter...je m'égare dans mes souvenirs...je reviens lire le feuilleton plus tard
RépondreSupprimergros bisous et merci pour ce rouge tonique
je vous en prie chères dames gros bisous
RépondreSupprimerohhh la... rien que le titre est alléchant... mais à lire une fois à domicile... je t'embrasse!!!!
RépondreSupprimerUne belle histoire... à poursuivre ;-)
RépondreSupprimerBizzz et bonne journée
Lolo
une cabane à deux places.... ai rencontré cela au "Mouton noir" , une auberge écolo d'Issirac, dans le Gard: des toilettes sèches à deux trous , avec petites louches pour verser de la sciure après que...
RépondreSupprimerles tomates...chauffées au soleil!! ça me parle, car j'en ai encore à foison, chaque midi nous en dévorons saupoudrées de basilic!!
encore l’Été d'arrière saison!!
Bonne suite à toi!
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerOu étais-je? Au milieu du rouge insolent des tomates et des vivides capucines... J'entends la terre frotter les coussinets de Chien et d'Antigone. Le froissement des lèvres, la pulpe des doigts sur les tissus légers...
RépondreSupprimerOu que nous soyons, tes mots nous mouillent à tes rivages tout en nous laissant délicieusement dériver.
Et ben voilà ! C'est pas malheureux depuis que les corps se cherchent.
RépondreSupprimerPas besoin de périphrase, cet amour était sous la peau, le voici à fleur de peau.
Consommé et partagé.
Pulpeux et rouge passion.
Bravo Frankie.
Je t'embrasse bien fort mappemonde.
Belle nuit.