dimanche 8 décembre 2013

feuilleton d'automne : 7eme épisode



Zita file le mauvais coton


photographie d'Annajo en Malaisie
merci Annajo
l'entrée du dispensaire d'Odette





Odette revenait de donner  à manger aux poules et aux canards quand elle entend de bizarres miaulements dans l’escalier  principal. Elle s’arrête le panier d’œufs au bout de la main gauche. Elle tend l’oreille. Elle pose le panier entre les piles de livres de son cher Monsieur Souche , se dirige vers ces plaintes qui lui arrachent les fibres de son cœur.
Zita est coincée dans l’angle d’une marche, elle respire mal.  


 Odette la prend dans ses mains - c’est une première -, elle lui chuchote, de ne pas paniquer. Zita  se met à trembler comme Charlotte dans la chanson : « tu trembles Charlotte tu as peur de la mort ». Odette parle à son oreille  :" Je t’emmène dans mon dispensaire, nous n’avons que la cour à traverser pour t’ausculter,     temps  tu es entrain de vivre un très mauvais quart d’heure."
Après s’être débattue  , Zita s’abandonne à la chaleur d’Odette qui la porte dans ses bras comme un petit bébé ,  la berce , chante tout doucement. 




Odette prend un plaid  de laine au motif écossais, elle  l’enveloppe, la couche sur sa table d’observation, sort le stéthoscope. Odette repaire une accélération du pouls, et une arythmie. Odette  injecte un décontractant et un diurétique .  La thermie est base, elle se confectionne alors  une sorte de pagne porteur de bébé,  elle la niche  contre sa poitrine : et tente la phrase : « ben qu’est ce qu’il va  faire ton maître sans toi ? Hum !!!!! est ce que tu as pensé à çà ?  Sans toi sur son bureau, il ne pourra plus écrire de chefs d’œuvre, sans tes petites qui jouent régulièrement avec son Dupont  euh son Mont Blanc. »

 Odette est  troublée, elle voit la peine de Zita : «  vous êtes en couple depuis si longtemps qu’il va en mourir, je ne veux pas qu’il meure, je viens juste de le rencontrer, certes c’est mon amour, j’ai mis tant de temps à ….. Vous êtes indispensable à l’un et à l’autre. Tu sais dans mon métier j’en ai vue des hommes perdre la raison à la perte de leur animal favori, celui,  seul à qui  l'on parle ,  on se sent entendu. »

Pendant ce temps là Odette c’était installée dans son hamac thérapeutique,  elle avait allumé la fontaine aux bruits d’eau,  elle avait retiré le foulard dessus la cage de ses canaris malinois aux chants si harmoniques qui possèdent une octave.  Et,  elle parlait. Elle avait activé le bercement minium ; un roulis force 1 au hamac.





Odette  met tout ce qu’elle a appris en travail auprès de Françoise Dolto et des enfants atteints d’hospitalisme, elle savait que Zita, son cher Reynald Souche l’a trouvé à l’ASPA.  Elle voit chez cette petite chatte : un syndrome abandonnique réactiver et en connaissance Odette sait  que  le deuxième impact d’un abandon cela peut être comme un tsunami dans le corps, Zita pouvait mourir ou se laisser mourir.
Elle avait un DVD de berceuses des bouts du monde réunis, là où en pénurie de vivres, seule la voix maintient en vie malgré la malnutrition quelques temps. « Biafratitude ».
Odette a allumé simplement un cierge et des bougies  pour mesurer le temps. 
Simplement çà …Là, elle remerciait son métier de comédienne pour avoir fait de la recherche sur l’autisme  dans les traces du travail de Bob Wilson et de Pierre Laforgue : le si bon psychiatre chercheur de l’Hôpital de jour "la pomme bleue" à Bordeaux.
Le cierge était quasiment éteint quand elle entend un premier miaulement, où Zita commença à bouger,  à changer de position.



 mise en scéne de Bob Wilson



Monsieur Souche a pointé son bout de nez pour voir ce qui se passait , Odette avait fait signe  chut. Ils se comprenaient au souffle, ces deux là.
Sauf qu’il s’est imposé un quart d’heure plus tard avec une bouteille thermos du thé , miel, bergamote , gingembre. Odette lui a fait son sourire de remerciement et avec la voix la plus douce : « pouvez faire chauffer du lait pour votre Zita. » 



Zita  se met à ronronner, sa respiration s’amplifie ,  son petit corps est plus chaud. C’est gagné.
Elle survivra.
Et,  Odette pense qu’elle va lui faire un vêtement bien chaud pour les jours à venir ,et, aussi qu’elle va la porter comme nourrisson et Monsieur aussi. Enraciner leurs empreintes.  « Merci Conrad Lorenz : l’empreinte avec ton oie. »
Le chien s’est installé dans l’Ambulance d’Odette, comme pour dire « ramène-moi à mon maitre ». Et sur le lit arrière : «  l’ambiance il était entre deux eaux, il cuvait son opium partie ».
Cette nuit là, Odette dormit avec son cher Monsieur Souche ,  Zita était  au milieu d’eux.

Fin de l’épisode

Françoise Frankie Pain La Mangou






belle semaine

6 commentaires:

  1. Ouf, ton épisode commence mal mais finit bien.
    Zita l'a échappé belle. Et j'espère qu'elle va bien se remettre.
    C'est émouvant, car ma Prunette (qui ne pèse plus que deux kilos) dort toutes les nuits coincée entre nous deux.
    Je t'embrasse ma Frankie.
    Belle soirée

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  2. Zita a trouvé sa place, elle ne voit plus Odette comme une rivale, l'amour ne se partage pas il se multiplie
    bonne soirée Frankie
    bisous tout chaud

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  3. Pauvre Zita elle a eu une mauvaise passe, mais maintenant qu'elle s'est fait une amie tout est pour le mieux.

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  4. adorables amies lectrices, c'est vous en lisant et à vos retours que j'ai réalisé la réalité très dur du chien
    et aussi Annajo qui m'a fait un retour très pointue et elle a éclairé vos réactions sur le chien.

    enrichie de tout cela il me fut facile de la sauver de la mauvaise passe et de vos amours d'animaux j'ai branché mon coeur et je l'ai suivi comme quand je faisait avec les petits bébés et toute petite quand je soignais les petits animaux rejetés par leur mére , je me levais la nuit pour le biberon...

    alors oui...
    rien ne se fait tout seule

    merci de vos vibrations aussi à Sphie Garance et Annajo
    qui écrivent les ommentaires sur le mail et sophie sous le nouvel anomyme qui est arrive depuis hier.

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  5. En cette période de fin d'année et à l'approche de Noël, merci ma belle Frankie pour tes jolis contes! C'est tout à fait de saison...
    Bisous, bisous, je te souhaite une agréable semaine

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  6. J'en ai manqué des grands bouts. Je ne suis pas distrait, j'étais ailleurs, mon esprit flottait dans une coupe remplie d'un chinon quasi intemporel,..

    Mais je reviendrai. En attendant, cet épisode pouvait se lire tout seul, et c'était tout simplement délicieux. Pas comme un vin du sud, tout en douceur comme un… comme un meursault.

    C'est si bien écrit, c'en est émouvant. Comme quoi les choses, parfois, s'arrangent.

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