vendredi 3 septembre 2010

CONTE DU VENDREDI


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La peur ou la vie



Un dimanche (il fait beau partout, tant au ciel que parmi les herbes), un homme, une femme et leur fils vont ensemble pêcher la truite, dans le torrent au bas du pré. L’enfant gambade, insouciant. Sa mère, inquiète, s’égosille.

- Mon Dieu, ce gamin, comme il court, il est tout en sueur. Misère ! Pas si vite, tu vas tomber ! Prends garde aux abeilles, aux cailloux, il y a des vipères dessous !

Elle aime trop. Elle aime mal. Son cœur est tout à son garçon comme la cage à son oiseau. Les voilà au bord de l’eau vive.

- Sois prudent, tu te penches trop. Tu vas glisser. Viens près de moi, là, tout près, et ne bouge plus.

Elle est tranquille. Pas longtemps. Un moustique bientôt se pose au bord des lèvres de l’enfant. Quoi, il ose, ce venimeux, ce porteur de maladies graves ? Une gifle affolée l’écrase. Le coup expédie le petit dans les tourbillons du torrent. Son père, in extremis, le sauve. Je l’ai décidé, c’est ainsi.



Le conte, plus rude que moi, dit que le garçon s’y noya. Façon d’affirmer sans détours que le pire poison qui soit, tant pour soi que pour ceux qu’on aime est cette sorte de peur bleue qui fait voir des diables partout.

(Henri Gougaud, Le livre des chemins)



Et vos réactions à la pensée d’hier qui était :

L'insatisfaction de l'homme comme je la comprends, vient de sa Grandeur; c'est parce qu'il y a un Infini en lui qu'il ne peut, malgré toute sa ruse, s'enterrer tout à fait sous le Fini.

(Swâmî Râmatîrtha (1873-1906). Mathématicien, poète, philosophe, il a vécu une partie de sa vie en solitude dans ces Himalayas)



- Bonjour, par ma propre expérience, j'ai pu constater que c'est en me connectant à l' infini à l'intérieur de moi que disparaissent l'insatisfaction et le manque. La connexion à l'infini m'apporte la plénitude.

Cela engendre l'humilité et la confiance: notre personne, pas plus qu'une autre personne ne peuvent nous combler, il ne nous reste que l'infini inconnu...

Bonne journée

Nathalie LL



- Comme il est bon de retrouver la pensée du jour ! La citation d'aujourd'hui m'a fait penser aux paroles prononcées par Nelson MANDELA lors de son discours d'investiture : "Notre crainte la plus grande n'est pas d'être inadéquat et stupide. Notre crainte la plus grande est d'être puissant au delà du possible. C'est notre lumière et non notre ombre qui nous fait le plus peur..."

Belle journée à tous.

Patricia S.



- Bonjour,

Dans la danse des mots, les uns, les unes, en doutes, en certitudes, insatisfaits inlassables, en quête de secondes, en fil de nous, en ribambelle de je

Dans la danse du jour dit, dans le sens de l'autre, chaque je cherche un sens où aller, où piocher, où creuser, se reposer, chercher, l'esprit occupé par la pensée. Et le corps et le cœur... Et le cœur? Et le corps?

Dans la danse des mots partagés, une rencontre possible dans l'être.

Bien à vous. Fraternellement. Ludo

6 commentaires:

  1. Bonjour Frankie,

    c'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux contes, ils ont tant à nous apprendre...

    Amitié

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  2. Encore une jolie histoire, et si pleine de vérité comme toujours dans vos contes et récits, à bientôt.

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  3. "le pire poison qui soit, tant pour soi que pour ceux qu’on aime est cette sorte de peur bleue qui fait voir des diables partout".


    Oui c'est très vrai, vraiment troublant de vérité, et je souffre moi-même de ce mal qui est celui selon lequel on voit le négatif partout, et j'en souffre, merci pour ce conte, il est à la fois doux, et troublant...

    Un sourire pour toi, si tu as froid ce soir, je t'offre une tasse de thé au citron, et on se racontera des histoires.

    Je t'aime fort !

    Bisous

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  4. merci de vos visites , c'est indéniable les contes sont toujours fédérateur et entraine la plume la langue et le voyage à travers d'autres histoires merci de vos mots frankie

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  5. Lorsque la peur nous envahit on en oublie de vivre.
    Je ne supporte plus ce monde de l'information qui nous inonde de la peur des autres, de l'inconnu, des bandits qui déferlent dans nos rue, des égorgeurs d'enfants des assassins de petites vieilles et j'en passe.
    On ne peut échapper aux catastrophes, aux accidents, à la maladie. Notre histoire humaine en est jalonné et pourtant nous sommes toujours là ! L'espèce humaine continue de croitre et c'est très bien comme ça.
    Je hais la politique de l'angoisse qui fait que les pays qui y sont soumis sont les plus guerriers. Les USA par exemple trompent leurs angoisses et les apaisent en agressant les autres. Et ça, ça me fait vraiment peur !

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  6. merci Sophie la brodeuse, j'entends d'autant plus votre mots que vous m'avez confié votre accident
    vraiment beaucoup de patience et de courage, je vous embrasse tendrement frankie

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