Les recueils amoureux de Neruda sont l’étalon d’une poétique en évolution. Vingt poèmes d’amour
proposent un lyrisme élégiaque : l’adresse est une vaine tentative de
sortie de soi, elle ne parvient pas à toucher des figures de l’autre
modelées par l’imaginaire. Au contraire, dans Les Vers du capitaine et La Centaine d’amour,
l’adresse se précise sur un être unique. Mais paradoxalement, cette
fixation du désir est en même temps ouverture à l’altérité et
dépassement de la poésie intime.
tú y yo teníamos que simplemente amarnos,
con todos confundidos, con hombres y mujeres,
con la tierra que implanta y educa los claveles. (CA : 14-15.)
con todos confundidos, con hombres y mujeres,
con la tierra que implanta y educa los claveles. (CA : 14-15.)
toi et moi nous devions simplement nous aimer,
confondus avec tous, les hommes et les femmes
et la terre où l’œillet s’enracine et grandit.
confondus avec tous, les hommes et les femmes
et la terre où l’œillet s’enracine et grandit.
Pero levántate,
tú, levántate,
pero conmigo levántate
y salgamos reunidos
a luchar cuerpo a cuerpo
contra las telarañas del malvado (VC : 238)
tú, levántate,
pero conmigo levántate
y salgamos reunidos
a luchar cuerpo a cuerpo
contra las telarañas del malvado (VC : 238)
Mais lève-toi,
toi, lève-toi,
mais avec moi lève-toiet sortons réunis
lutter corps à corps
contre les toiles d’araignée du mal
toi, lève-toi,
mais avec moi lève-toiet sortons réunis
lutter corps à corps
contre les toiles d’araignée du mal
Nadie quisiera
como yo quedarse
sobre la almohada en que tus párpados
quieren cerrar el mundo para mí. (VC : 238.)
como yo quedarse
sobre la almohada en que tus párpados
quieren cerrar el mundo para mí. (VC : 238.)
Personne n’aimerait
autant que moi rester
contre l’oreiller où tes paupières
veulent fermer le monde pour moi.
autant que moi rester
contre l’oreiller où tes paupières
veulent fermer le monde pour moi.
Mariposa de sueño, te pareces a mi alma […]
Y estás como quejándote, mariposa en arrullo. […]
Déjame que te hable también con tu silencio
claro como una lámpara, simple como un anillo. (VP : 64.)
Y estás como quejándote, mariposa en arrullo. […]
Déjame que te hable también con tu silencio
claro como una lámpara, simple como un anillo. (VP : 64.)
Papillon de songe, tu ressembles à mon âme […]
Et on dirait que tu gémis, papillon dans une berceuse. […]
Laisse moi aussi te parler avec ton silence
clair comme une lampe, simple comme un anneau.
Et on dirait que tu gémis, papillon dans une berceuse. […]
Laisse moi aussi te parler avec ton silence
clair comme une lampe, simple comme un anneau.
Entre tú y yo se abrió una nueva puerta
y alguien, sin rostro aún,
allí nos esperaba. (VC : 120.)
y alguien, sin rostro aún,
allí nos esperaba. (VC : 120.)
Entre toi et moi s’est ouverte une nouvelle porte
et quelqu’un, encore sans visage,
nous attendait là-bas.
et quelqu’un, encore sans visage,
nous attendait là-bas.
Hoy nuestros cuerpos se hicieron extensos,
crecieron hasta el límite del mundo
y rodaron fundiéndose
en una sola gota
de cera o meteoro. (VC : 120.)
crecieron hasta el límite del mundo
y rodaron fundiéndose
en una sola gota
de cera o meteoro. (VC : 120.)
Aujourd’hui nos corps se sont étendus,
ils ont grandi jusqu’à la limite du monde et ils ont roulé, se fondant
en une seule goutte
de cire ou de météore.
ils ont grandi jusqu’à la limite du monde et ils ont roulé, se fondant
en une seule goutte
de cire ou de météore.
Tú, con tu podadora levantado el perfume,
tú, con la dirección del jabón en la espuma,
tú, subiendo mis locas escalas y escaleras (CA : 84.)
tú, con la dirección del jabón en la espuma,
tú, subiendo mis locas escalas y escaleras (CA : 84.)
Toi, qui soulèves le parfum de ton sécateur,
toi, qui diriges le savon dans l’écume,
toi, qui montes mes échelles et mes escaliers fous
toi, qui diriges le savon dans l’écume,
toi, qui montes mes échelles et mes escaliers fous
Me gustás cuando callas porque estás como ausente.
Distante y dolorosa como si hubieras muerto.
Una sonrisa entonces, une palabra bastan.
Y estoy alegre, alegre, de que no sea cierto. (VP : 66.)
Distante y dolorosa como si hubieras muerto.
Una sonrisa entonces, une palabra bastan.
Y estoy alegre, alegre, de que no sea cierto. (VP : 66.)
Tu me plais quand tu te tais car tu es comme absente.
Distante et douloureuse comme si tu étais morte.
Un sourire alors, un mot suffisent.
Et je suis heureux, heureux, que ce ne soit pas vrai.
Distante et douloureuse comme si tu étais morte.
Un sourire alors, un mot suffisent.
Et je suis heureux, heureux, que ce ne soit pas vrai.
Me gustas cuando callas porque estás como ausente,
y me oyes desde lejos, y mi voz no te toca.
Parece que los ojos se te hubieran volado
y parece que un beso te cerrara la boca. (VP : 65.)
y me oyes desde lejos, y mi voz no te toca.
Parece que los ojos se te hubieran volado
y parece que un beso te cerrara la boca. (VP : 65.)
et tu m’entends de loin, et ma voix ne te touche pas.
On dirait que tes yeux se sont envolés
et on dirait qu’un baiser a scellé ta bouche
Como todas las cosas están llenas de mi alma
emerges de las cosas, llena del alma mía.
Mariposa de sueño, te pareces a mi alma. (VP : 64.)
emerges de las cosas, llena del alma mía.
Mariposa de sueño, te pareces a mi alma. (VP : 64.)
En su llama mortal la luz te envuelve.
Absorta, pálida doliente, así situada
contra las viejas hélices del crepúsculo
que en torno a ti da vueltas. (VP : 12.)
Absorta, pálida doliente, así situada
contra las viejas hélices del crepúsculo
que en torno a ti da vueltas. (VP : 12.)
Dans sa flamme mortelle la lumière t’enveloppe.
absorbée, pâle, dolente, ainsi située
contre les vieilles hélices du crépuscule
qui tourne en cercle autour de toi.
absorbée, pâle, dolente, ainsi située
contre les vieilles hélices du crépuscule
qui tourne en cercle autour de toi.
Comme toutes les choses sont remplies de mon âme,
tu émerges des choses, remplie de mon âme.
Papillon de songe, tu ressembles à mon âme.
tu émerges des choses, remplie de mon âme.
Papillon de songe, tu ressembles à mon âme.
titre
L’adresse amoureuse chez Pablo Neruda : de l’élégie solipsiste au lyrisme collectif
au cas ou la poésie sous rude au reveil , je vous ai offert le thé pour l'éveil et l'espagnol pour manouche
et quelques mots d'amour au passage c'est si bon ces ailes du désir
même s'il est sans objet
comme c'est mon cas
mais hum c'est bon
surtout que la journée va être ensoleillée
belle journée à vous
chères lectrices et lecteurs..;et pour les plus curieux l'article et fameux , je vous ai mis le lien
Tchao, et becos muchos
je ne m'en lasse pas du thé et des mots d'amour subtile
RépondreSupprimerMuchissimas gracias, querida, por la poesia y el té.
RépondreSupprimerBesos al jasmin ...
...les hommes et les femmes
RépondreSupprimeret la terre où l’œillet s’enracine et grandit."
je ne me lasse pas de tes petits réveils Frankie agitateuse de neurones
gros gros bisous
Moi aussi, j'ai dégusté ces vers avec un peu de thé. Que du plaisir avant de se lancer pur une nouvelle journée. Merci Frankie.
RépondreSupprimerTout ceci est fort délicieux, merci Frankie!
RépondreSupprimerJ'aime Neruda mais pas le thé. Si tu as un petit ristreto je suis preneuse.
RépondreSupprimerGros bisous. Belle soirée
Gracias por las palabras hermosas mama de pluma y de corazon. Para Manouche y para mi también, en espanol!! Que pases un dia lleno de luz y de amor. Mi amor, lo recibes cada segunda, de todas partes del mundo. Besos de Tailandia.
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