Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
samedi 14 août 2010
avolo, a voli a vola la rubrique tenue par Sophie la brodeuse des mots
Depuis les premiers jours d'aoùt la terrible chaleur estivale de Toulouse s'est apaisée.
Hier la température était idéale pour la promenade dans la vieille ville rose, 27° Celsius, le bonheur quoi !
Être avec une amie pour partager la flânerie était un privilège.
Conversation qui roulent sur les flots des mots, intelligente, subtile, futile aussi quand on entre dans une de ces charmantes petites boutiques colorées et parfumées jusqu'à l'entêtement, sans la moindre intention d'acheter quoi que ce soit, pour le plaisir des yeux comme on dit au Maroc.
Les paroles glissent sur les murs de briques roses, se faufilent comme des secrets dans les interstices des volets ajourés comme des jalousies.
La fatigue gagne nos carcasses fragiles de cinquantenaires
Dans la rue des Filatiers des chaises en osier nous tendent leurs assises confortables. Nous nous y affalons sans ambages.
C'est la terrasse trottoir d'un restaurant vietnamien, le Bat-Bat.
Grand verres d'eau fraîche pour étancher la grande soif et puis thé vert à la fleur de lotus, thé à l'artichaut (!!!) et Lé Ché, douceur à l'arachide la crème de noix de coco sur perles de tapioca vertes, à peine sucré et très frais.
Les mots se font plus précis, plus intenses, ils prennent du sens. Ils se chuchotent tandis que les larmes roulent chaudes et rafraîchissantes à la fois sur mes joues. Donner de la vie et de l'espérance aux mots amers. Je sens s'échapper de moi une colère que je ne connaissais pas.
Mon amie ne me lâche pas la main. Elle sait la parole juste et la délivre très modestement, presque en s'excusant.
Enfin viennent les rires. La tension est retombée, l'infinie délicatesse de nos propos perdure, mais devient légère, légère.
Dieu que converser avec une âme brillante est rare et précieux, N'est-ce pas ma chère Louise Marie Françoise ?
Nous avons repris notre errance l'esprit tranquille: nous pouvions laisser l'intime et passer à l'universel.
La fontaine de la petite place chantait d'une voix cristalline et nous nous sommes installées comme deux étudiantes attardées sur les marches qui montaient jusqu'au bassin.
Il y a eut un tout jeune homme, ses traits étaient très juvéniles, qui vint s’installer devant nous sur la première marche.
C’était un routard. Si jeune. On aurait vraiment dit un enfant.
Il a sorti de son sac un panini qu’il a mangé en caressant ses deux chiots.
Il a pris la barquette de frites posée à côté de lui et en se retournant nous les a proposées.
Il avait un sourire d’ange, un regard vif couleur d’eau bleu claire.
Nous avons refusé poliment son offre alors il les a mangé en disant : » on ne doit jamais jeter la nourriture ! »
Mince comme il était, il ne devait pas faire trois repas par jour ce petit oiseau là !
Nous avons un peu parlé. Il nous a expliqué combien il haïssait sa mère, qu’il était sur les routes depuis déjà six ans … mais quel âge avait-il donc ?
En fait il avait quitté sa famille à 16 ans ce qui devait donc lui faire dans les 22 ans. Toute une vie.
Il ne nous a pas demander le moindre sou, mais en repartant il a expliqué que demain il serait rue des Chars pour faire de la petite maroquinerie.
C’est de ça qu’il vivait : la vente de petites réalisation en cuir.
Ce n’était pas un vagabond, juste un môme sans famille qui avait choisi de vivre ainsi, pour le moment.
Il avait aussi des projets d’avenir plus riants, comme élever des chiens ou se trouver un véritable atelier pour travailler le cuir.
Il avait préservé toute sa fierté, et son honneur, ne buvait pas, ne « touchais pas à la dope ». Sa beauté était lumineuse.
Elle a éclairé la fin de notre journée.
Ce qui nous aurait semblé être un enfer à vivre était pour lui la liberté.
Qui étions nous pour juger ses choix ?
Nous avons ri ensemble puis nos chemins se sont séparés.
Mon amie a repris le métro, moi mon auto.
J’étais emplie de joie en rentrant chez moi, où pour une fois, c’est l’homme de ma vie qui m’attendait, intrigué par mon absence et à qui je n‘ai rien dit de ces quelques heures.
Chacun son jardin secret et les harmonies perdurent !
TEXTE DE SOPHIE LA BRODEUSE DE MOTS
IMAGES SELECTIONS DE FRANKIE
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quelle délicieuse balade dans Toulouse e ailleurs au pays des mots offert à la conversion de l'intime et la conversation offerte au voyageur
RépondreSupprimerce fut un bon réveil de lire la rubrique dont vous m'avez parlé avoir écrit cette belle petite chose brodeuse des mots en cherchant les photos la violette comme vous allez pouvoir lire m'a inspiré et l'anniversaire de mon pére est le 12 AOUT COMME QUOI IL DOIT ÊTRE L0 QUELQUE PART PAS TROP LOIN DANS LA MAISON
JE VOUS EMBRASSE SOPHIE
JEUDI JE PASSERAI LA RUBRIQUE DE LA MAISON
BONNE SEMAINE