mardi 22 novembre 2016

Petite piéce d'écriture : "les oiseaux sans tête"



petite piece d’écriture ; "Les oiseaux sans tête
Je viens  par le nouveau blog que Google m'a crée depuis que je signe mes textes
 frankie mappemonde
ce texte vieux  était dans les prémices de mon roman, que je n'avais pas encore commencé .
Je viens de le réécrire connaissant un peu mieux les labyrinthes menant à mon récit, je vous le ressers dans sa nouvelle version 2016. 

Un repentir

Les oiseaux sans tête.*
 Vogel zonder kop *1
Blinde vink* 2
dialogue entre pére et sa Pompon 
il y eut 5 ans de la guerre d'algérie entre eux.
 Pompon  à 10 ans lors de ce dialogue 

« Demain, Père dit, je vous fais des oiseaux sans tête .
- Oh ! la, la !  oiseaux sans tête . Il nous a ramené çà de la guerre,
oiseaux, pas gentil, 
il a    le cou … couper la tête….
une de ses tortures qu’il n’a pas raconté,
à moitié mots
comment ne pas comprendre  certaines …. ? Abjections   !

Quand il avait les lèvres brulées
 des grenades éclatées de trop prés…
c’était pas les fruits aux éclats rubis 
et,
et les tatouages  aux poignets bleuis…..


Oiseaux sans tête  volent encore
Comme le canard de Mémé  continue à marcher,
  ou
 l’anguille  qui ondule après le couperet sur la toile cirée

Ils ne sont  pas gentils ces oiseaux là ?
y –a-t-il un oiseau pas gentil?
Même le charognard d’Afrique,
 de loin certes , l’aigle aussi de loin.
Ah ! Mon dieu ! En grandissant nous découvrons
 que blanc n’est si blanc , noir n’est pas noir dedans…
 
C’est bien avec papa, on grandit toujours heureusement qu’il est pas  là souvent
 autrement je serai une petite génie
alors la tronche de la mère , de la frangine
 qui me disent déjà , toujours
 ou me font comprendre
 « fermer ton caquet »
 elles me mettraient des muselières de mots,
 ces chères!

A se demander parfois si être de la famille ne remplit pas une autre fonction que d’y être ?


Les oiseaux sans tête.
*  Vogel zonder kop *1 Blinde vink* 2
 Comment les mangerais-je ? 
Sans tête , avec tête ? 
 Tête fantôme toujours là pour moi !

Du mauvais dedans ? Cà empoisonne ?
Il était fort boucher, Pére,
la guerre est une boucherie  on dit.
Il était boucher dans son premier metier..... 
 en pâté de tête de cochon.
La tête du cochon  en paté.
Il la faisait bien !

Je regardais Pére  comme sous un abat jour.
« Papa, c’est plus la guerre ici
enfin quand t’es là 
tes autres femelles cessent leur barouf
 contre moi, dans ta bicoque»

"Ne t’inquiètes, Pompon tu trouveras çà très bon."


Le lendemain dés qu’il fut en cuisine,
je me postai derrière la porte,
l’œil dans le trou de la serrure,
 l’oreille était  fouineuse :
Couteau sur la planche de bois,
le couteau dans l’oignon qu’il  lamelle,
sous un  "rio" léger d’eau  : l’échalote,
il  pilonne : l’ail.


Plus rien,
 sauf 8 coups de ciseaux rapides courts.
Dans de la ficelle qui enveloppe le tout.


L’odeur  de viande sous la porte avec le mélange des agréments :  le thym, le laurier
« Allez, la  curieuse, viens éplucher les pommes de terre pour la purée »

 "Papa tu m’as gardé les plumes,(temps) ?
je ne les ai pas entendus  crier.
..........ils n’ont pas du souffrir, (temps)

« Epluches, ma parleuse chérie
 rythmes tes mains à ta langue » 

Il me regarde avec sa première tendresse
ce qui était si rare chez lui.


Je n’ai jamais attendu un plat 
avec autant d’impatience.

 Mon cœur bats très fort,
 les autres autour de la table  réagissent banalement
vivre, 
 vivre un tel evenement
 sans être suspendues dans les airs
quand même ?


« Oiseaux sans tête » dit-il soulevant le couvercle .
Difficile de voir .
 Chaque oiseau était emmailloté, ficelé
avec  une barde de lard.
 des gousses d’ail entières entre eux,
 
 sauce carmin marron,
 sous une légère pluie de printemps 
 persil , appétits,  cerfeuil :
 comme çà sentait bon.

 
Je tendis mon assiette à la demande de papa.

 Déficeler ce pactage .

Ce n’était des oiseaux :
un morceau de foie de génisse
 enroulé dans des bardes de porc.
Il me regarda avec un sourire .
 Si rare sur son visage d’après guerre. 

Il m’offrit mon premier clin d’œil. 
Ainsi naissait notre  grande complicité.


Françoise Pain La Mangou
le nom d’auteure de Frankie 
aujourd'hui 
Frankie Map's monde 



 

5 commentaires:

  1. Pour voter dimanche je suis comme ton alouette sans tête, le popotin entre deux chaises !

    RépondreSupprimer
  2. Les mots mystérieux qui enchantent l'enfance... et la tendresse, malgré tout!
    Et l'image somptueuse de Diego Rivera... Merci!

    RépondreSupprimer
  3. les alouettes sans têtes... quel nom barbare pour l'enfant mais quelles savoureuse paupiettes tu nous as mitonnées avec amour Frankie

    RépondreSupprimer
  4. Bienvenue à l'auteure qui reste fidèle à ses souvenirs d'enfance même si elle change de nom.

    RépondreSupprimer
  5. J'ai bien aimé ton texte. Ce nom "alouettes sans têtes" ne me fait pas rêver. Je préfère les paupiettes, chantées par les Charlots. Bonne journée

    RépondreSupprimer