Dés l’instant où
Raymonde avait été dans la place, pas à même d’analyser ce qui se passait, son
corps fut dézingué de symptômes éclatants. Exemple : elle échappa de
justesse à une septicémie . 20 ans après ses campagnes d’Afrique, Raymonde fit
se réveiller un régiment d’amibes. La date de péremption dépassée. Jamais vu
dans un bréviaire de médecines tropicales. A part son nouveau métier où
Raymonde avait été choisi pour son diplôme spécialisé , son rang de majore de
la promotion et ses années d’université en sciences humaines , qui en avait
rajouté le poids nécessaire pour que le choix tomba sur Raymonde. Tout aurait
du marcher comme dans une motte de beurre laissée dehors la nuit pour mieux
tartiner le pain du petit déjeuner.
Aucune de ses
paroles n’étaient retenues et celles des
autres se mordaient la queue comme rivées sur des roulements à bille, avec une
persillade de gargarisme d’une langue de
« pense » farcie aux finales à la Lacanienne. Et
là, pour Raymonde c’était le comble,
elle faisait partie de l’école de la
Cause freudienne et
suivait les séminaires de Lacan à la Sorbonne. Lacan a
côté d’eux s’écoutait comme boire du petit lait.
Raymonde se mit
à ses burettes d’observation . En un , la sociométrie de ses amies , ses
amants : le cheptel était beau ,il fructifiait. Une vraie « cornu copiae » corne d’abondance.
En deux : elle
fit l’analyse transactionnelle à la
Crozier de son groupe de pêche au gros : les conclusions
Kif-kif.
Le chemin se
broutant, notre Raymonde nationale était une poule pondeuse d’autres symptômes
aussi graves que le premier. Eclats d’ailes , pertes, fracassée des mandibules.
Raymonde éveilla Agatha* qui sommeille en toute personne en danger. Quelque
chose extrêmement perverse et subtile " gloaquait ". Ce
dysfonctionnement servait à qui ?
*Christie
Raymonde
en bonne besogneuse plantait ses projets qui étaient contenus dans ce brillantissime
entretien d’embauche : poétique et politique de la ville. Pierre
Sansot était son ami, elle ne pouvait
qu’être lumineuse sur la question d’ergonomie sociale. Raymonde s’offrit même
un superviseur , le gite était tonnant à bord des réunions. Premier
constat : poussée d’intimidation créée par la « tête
directrice ». Les silences étaient des bombes sur le moment et à
retardement.
Enfin
elle tint le morceau : les rumeurs de la grande ville sur la tête
dirigeante confortèrent les hypothèses de Raymonde. Plus elle avançait dans le
diagnostique plus la toxicité s’infiltrait et suintait partout et au delà.
ET
Raymonde devint la cible de « la Tête ». Il lui devenait de plus en plus
compliquer d’obtenir l’aval sur le déploiement de ses projets. Ce n’est qu’au
troisième projet présenté qu’elle pouvait prétendre le développer. Raymonde y
passait ses nuits, ses siestes, ses repas, ses diners. Comment s’affirmer face aux autres instances . Elle finissait
par perdre du crédit , elle émiettait ses aptitudes.
Quand
Raymonde constata que ses actes ne lui ressemblaient pas et de plus ils
devenaient antinomiques aux biens êtres
des personnes qui lui avaient
accordés leur confiance, elle se prépara à quitter ce métier. Détérioration mentale en
vue : ce n’était pas cet horizon qui avait soufflé sur sa mer d’études.
Elle clôtura au fur et à mesure chaque chantier engagé. Raymonde ne engrainait plus . Elle
attendait le propice , l’occasion :
pour faire sonner la fanfare, lâcher les
chiens, L’heure « J » et « G » pour sa libération la Sienne , sa conscience et
dépendances.
Retour de vacances
du « Big boss ». Tour de table des nouveautés. Le confrère de
Raymonde avec qui elle pacsait les sens , les actes et leur symbolique annonce
son départ . La raison qu’il évoque : son futur mariage en Italie. Dans le
cœur de Raymonde le sang se cabra. Son attention met les essuies glaces. Elle
sent que la piste de l’envol est là. Elle ignore ce qui la fera aboutir . Elle
est tranquille ; à chaque réunion
il y a trois ou quatre vis de forme . Raymonde envoie son fin limier au pied
« couché ma bêbête , à l’affût :si bon pour la bécasse » . Prendre le fil et que dans cette prise au
moins deux soient levés, mêlés.
Le
nouveau est tout content d’annoncer le placement de « Fredo le
gitan » à Villa Neuve, l’hôpital
psychiatrique régionale. Le dirlo monte
sur son cran d’arrêt
-
quoi vous avez fait un placement ?
Vous savez que je suis contre et contre la
pédagogie de cette maison !
Là
le psychiatre enjambe le propos. Sa voix rarement audible à monter d’un
octave.
-
mais alors qu’est ce que vous avez fait ?
Le
nouveau est ahuri, stigmatisé.
Alors
Raymonde a ferré . Elle tend la main le doigt pointé sur le Psychiatre -jamais auparavant
elle s’était comporté ainsi envers lui-.
-
Quoi tu oses ?
Le
directeur
-
Comment tu tutoies le psychiatre , maintenant?
Raymonde
Et
comment je me gênerai. Je vouvoie mon cochon. Je ne respecte pas celui qui tient un avis dans
votre dos et ne le tiens pas face à vos
poils du jabot. Tout l ‘été nous avons été sur les dents , nous avons ébranlé l’équilibre de tout un camp de gitans, çà a frisé le danger pour nos personnes.
S’adressant au psychiatre
Alors
Gégé, je t’avais à deux reprises demandé : « est-ce que tu
soutiendras ta demande devant le
directeur quand il reviendra ? «
Est-ce ainsi soutenir ta demande que de dire :
« -mais
alors qu’est ce que vous avez fait ? » belliqueux une fois est ton exception
de la « gourbe de Gauce »
Le
directeur s’interpose sommant Raymonde de vouvoyer le psychiatre de l’appeler
par son nom
Raymonde
Ca
ne s’appelle même plus, çà !
La
tête dirigeante crécelle . Elle sue en grêle
de cœurs de pigeons ,sa chemise se mouille à vue d’œil comme la poussée de
l’herbe à chat, il est rouge sa trombine est une tomate cœur de bœuf murie ,la
peau prête à se découdre comme le ventre d’un Monthy Piton.
Raymonde
Moi
Raymonde qui ne suis pas habilitée à
vous juger c’est vous qui m’avez choisie, mais quand un psychiatre institutionnel ne
tient pas ses engagements, ses paroles…
Eh !
monsieur le « sciechiatre » tu as envoyé combien de personnes en
HP avec
vos changements de Cap ?
Survivre
sainement ici c’est passé le cap Horn. Tous les marins connaissent. Vous avez le
devoir de veiller à la santé mentale de l’équipe et d’avoir des paroles sensées
envers notre clientèle.
Et cette phrase
vous dénonce. « - mais alors qu’est ce que vous avez fait ? »
Je
juge mon travail ici caduc si je continue , il va à l’encontre de mon
engagement éthique et déontologique. Je
démissionne.
14h
17. Constat de la fin de service.
La tête
dirigeante plonge sur la table , tend sa grosse paluche vers Raymonde qui esquive en s’affalant sur le collègue futur
marié. Elle ne se prive pas pour se faire bien lourde sur lui, question d’encrer à vie de sa lâcheté, un départ qui
ne sert personne.
Les
autres autour de la table sont imperturbables. La secrétaire qui adore Raymonde
dit au directeur :
- Qu’est-ce
que je note ?
Il bafouille,
il postillonne. C’est une grosse carpe chinoise dans l’ aquarium de la buée de
sa chemise qui fume. Du psychiatre une
odeur d’acide urique se répand dans tout le bureau du deuxième étage...
Raymonde
se relève du corps occis de son collègue. Prends son stylo encre, ferme son
cahier. Prends le temps de regardez chacun dans les yeux.
En
elle même : « c’est pas les jeux olympiques cette affaire, pas
passage de relais. C’était le moment où jamais sur deux départs d’imposer sa
science, d’avoir des exigences de
changement. Le ricoché çà n’existe pas au sens figuré. Qu’un caillou qui
rebondit à la surface d’un lac calme .
Raymonde
sent battre la joie de ses carcans qui se lèvent et remettent son corps à flot.
La rage la gagne son coup d’éclat n’aura servie qu’à elle. Elle devra porter le
coup aux autres instances concernées et plus haut : la fédération, le
conseil régional et….
Elle
regagne son bureau, c’est la même pièce ;
Raymonde recevait ce jour , la réunion ,
elle téléphone à la présidence sous leurs oreilles. Elle annonce la fin de
mission. Elle met le haut parleur t’en qu’à faire : « ça limite le rapportage. »
« Vous
êtes notre meilleure, toute la ville parle en bien de vos actions, et
initiatives . Vous n’allez pas partir. Vous
êtes fatiguée, nous vous offrons 15 jours de vacances à notre compte, à votre retour vous aurez changé d’avis. »
Raymonde
Ne rêvez pas .A
dans quinze jours pouvez vous convoquer le conseil d’administration pour une réunion exceptionnelle.
Mon collègue qui
se marie en Italie et part
La présidente
Lui aussi
Raymonde
Laissez moi
finir, mon collègue qui se marie en Italie et part, disait quand il
franchissait la porte de notre structure la phrase de Dante au dessus de la
portes des enfers
La présidence
Qu’elle est
elle ?
Raymonde
Elle fixe le futur marié très mal à l’aise, tous
font focal sur lui mouvement de tête des vaches sur le » trans »
Orient express qui passe
« Quand on
rentre ici il n’y a plus d’espoir »
Raymonde repose
le combiner , elle retire les livres de sa bibliothèque ,des tiroirs les
chemises. Des classeurs déchirent les dossiers . La réunion a du mal à repartir.
Le directeur est
livide. Le psy à la tête dans ses chaussures, enfin pas trop car une auréole liquide couvre toute la
surface au sol de la largeur de sa chaise
cannelée.
Les autres,
Raymonde ne les voient qu’en tranche de
jambon dégraissé. Ils étaient blindés, ils avaient pu traverser ces jours
sans une goutte d’eau. Ils étaient imperméables à tout. Raymonde se remerciait
d’avoir eu de la chance d’être poreuse .
Jamais cela ne serait arrivé, et
combien utile quand on sert un tel métier…
Raymonde
remit ses clés à la secrétaire. Il prit sa voiture sur la place prés du kiosque
à musique. Rejoindre la grande ville. Elle passa les deux fleuves. Ses larmes
n’avaient cessé leur danse de saint Guy. Comme à la bataille navale Raymonde allait
couler la flottille des collègues, le reste une bande de crabes complices çà
finira par leur taper sur les doigts.
fin
Extraits
« La poétique de la ville »
Livre
de Pierre Sansot
« ....le
véritable lieu urbain est celui qui nous modifie, nous ne serons plus en le
quittant celui que nous étions en y pénétrant. »
Disons
qu'un parcours, pour être signifiant, doit effectuer la modification de celui
qui l'a entrepris.
En
fin de compte, lorsqu'un homme commence à bouger, il fait chanceler l'ordre du
monde... »
Poétique de la ville est probablement le plus sensible, le plus exhaustif, le plus amoureux des livres écrits sur la ville. Monumental, riche et foisonnant, il résulte d'un pari insensé : qu'un homme puisse, à lui seul, s'emparer de la ville et nous en restituer toutes les facettes, tous les secrets. Qu'il s'agisse de l'arrivée sous la pluie dans une petite ville, des manifestations de rue, des dérives nocturnes ou des promenades matinales, des rythmes urbains, de la symbolique des artères, des transports, de personnages emblématiques (prostituée, clochard), des quartiers et faubourgs, ou encore des intérieurs (hôtels, studios, salle de bain ou de séjour), c'est un Sansot éblouissant qui nous révèle la géographie sentimentale des villes.
par
Frankie Pain sous la direction d'Olivier Apert auteur en Résidence
à la Médiathèque
de marguerite Duras Paris
bon dimanche
a jean pierre des citations
RépondreSupprimermais mon cher, quand un texte est bien écrit on ne peut parfois pas y mettre quelque chose . j'ai appris çà à mes dépens après avoir mis un de mes textes aucun commentaires
et une amie me dit mais que veux tu qu'on écrive !
la densité c'est bien
moi çà me nourrit quand je pars dans une histoire de trouvé des rebondissement qui ne sont pas évidemment mais parce que l'argument en dessous souffle il retombe sur ses patte ou tu vas me dit -on...
mais oui nous écrivons avec ce que notre pensée est aller chicaner , baguenauder et les chemins de traverse sont bon à parcourir surtout quand il surprennent
je vous embrasse.
ce texte n'aura qu'un commentaire
a francesco Pittau ma plume sur la commode
RépondreSupprimerFRANKIE PAIN21 mai 2012 08:40
belle plume sur la commode une femme qui aime aussi l'écriture la plume l'encre et ses chemins de traverses