Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
vendredi 5 février 2010
Conte du vendredi : les Ailes du vent
Conte du Vent
Il bruinait et pourtant, il y avait du vent…Dans le petit pré encore verdoyant, Johan gardait son troupeau, assis sur une roche quand il vit deux soldats s’avancer…Ils portaient casques et cottes de maille avec la longue épée au coté…Ils se querellaient sans cesse pour des motifs futiles…Ils n’en venaient pas aux mains, mais cela était proche. Jehan les regarda avec curiosité, lui qui était vêtu de toile grossière, et d’un vieux feutre déformé…
Le vent soufflait et faisait tourner les ailes d’un moulin que l’on voyait à quelques lieues de là. Le bruit caractéristique de la meule écrasant le grain ne pouvait être entendu de si loin. Les premières feuilles jaunies de l’automne tombaient et commençait à former un léger tapis moelleux. Johan pensait qu’il faudrait bientôt retourner à la bergerie, pour que ses animaux passent un hiver tranquille et au chaud.
Il écouta les deux soldats qui, fuyant la guerre lointaine déjà, avaient perdu tout espoir de retrouver leur route et de rentrer chez eux… L’un voulait chercher encore, l’autre non : alléguant qu’ils pouvaient s’installer n’importe où, puisqu’ils n’avaient ni femmes, ni enfants.
Johan rassemblant son troupeau les invita à se joindre à lui pour ramener les animaux à la bergerie. Ils acceptèrent moyennant la promesse d’un grand verre de lait, d’un morceau de pain et de fromage. Ils descendirent alors les pentes escarpées. Trop lourdes, les cottes de maille atterrirent au fond d’un fossé … Le casque servit à se désaltérer de l’eau d’un torrent, avant de finir au fond d’une ravine profonde…
Nous n’avions plus : deux soldats et un berger, mais trois bergers qui menaient le troupeau à bon port… La route longue finit par mettre les deux soldats d’accord… Pourquoi aller plus loin puisqu’ils venaient de trouver du travail, le gîte et le couvert… ? … Cette occupation pastorale leur convenait parfaitement bien, car le silence et la quiétude des lieux les changeaient du fracas des batailles et du bruit des bombardes…
Ils s’ouvrirent de leur décision au berger qui leur exprima sa joie et leur confirma la sagesse de cette volonté. A la bergerie, tous les trois firent un bon repas, puis s’endormirent dans la paille.
Au petit matin, très tôt, le berger sortit sans bruit, se dirigea vers le moulin, s’assit sur l’échelon de l’une des grandes pales et s’envola vers son Créateur sur les « Ailes du Vent »…
Et maintenant l’on entend dans la montagne la musique des flûtiaux et les chants des deux nouveaux bergers qui remercient la Providence en l’homme que le vent leur avait fait rencontrer et leur avait enlevé….
Une morale :
… « Toute opportunité est bonne à saisir, à condition de réfléchir vite et bien »…
Extrait des "Contes de l'Au delà"
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