Textes du jour de la blog-woman, phrases : colonne vertébrale, contes, légendes, mots d'humeurs, d'amour, lettres à la mer, recherche de connivence, complicité, ses dessins, ...la jazzeuse des grands chemins et sentes, écrivaine nomade des murmures de la vie intérieure et des happening minimalistes nés au hasard d'un banc public dans un parc aromatique , un abri bus , un train , un marché, les pas perdus d'un aérogare tous les lieux insolites pour une rencontre.
mercredi 23 juin 2010
si a un homme qui vient de me redonner vie : tous les jours à chaque heure vous sentez que vous m'êtes destiné avec une implacable douceur.
Si Tu Me Olvidas
SI TÚ ME OLVIDAS
QUIERO que sepas
una cosa.
Tú sabes cómo es esto:
si miro
la luna de cristal,la rama roja
del lento otoño en mi ventana,
si toco
junto al fuego
la impalpable ceniza
o el arrugado cuerpo de la leña,
todo me lleva a ti,
como si todo lo que existe,
aromas, luz, metales,
fueran pequeños barcos que navegan
hacia las islas tuyas que me aguardan.
Ahora bien,
si poco a poco dejas de quererme
dejaré de quererte poco a poco.
Si de pronto
me olvidas
no me busques,
que ya te habré olvidado.
Si consideras largo y loco
el viento de banderas
que pasa por mi vida
y te decides
a dejarme a la orilla
del corazón en que tengo raíces,
piensa
que en ese día,
a esa hora
levantaré los brazos
y saldrán mis raíces
a buscar otra tierra.
Pero
si cada día,
cada hora
sientes que a mí estás destinada
con dulzura implacable.
Si cada día sube
una flor a tus labios a buscarme,
ay amor mío, ay mía,
en mí todo ese fuego se repite,
en mí nada se apaga ni se olvida,
mi amor se nutre de tu amor, amada,
y mientras vivas estará en tus brazos
sin salir de los míos.
Pablo Neruda
Si tu m'oublies
Si tu m'oublies
je veux que tu saches
une chose.
Tu sais ce qu’il en est:
si je regarde
la lune de cristal, la branche rouge
du lent automne de ma fenêtre,
si je touche
près du feu
la cendre impalpable
ou le corps ridé du bois,
tout me mène à toi,
comme si tout ce qui existe,
les arômes, la lumière, les métaux,
étaient de petits bateaux qui naviguent
vers ces îles à toi qui m’attendent.
Cependant,
si peu à peu tu cesses de m’aimer
je cesserai de t’aimer peu à peu.
Si soudain
tu m’oublies
ne me cherche pas,
puisque je t’aurai aussitôt oubliée.
Si tu crois long et fou
le vent de drapeaux
qui traversent ma vie
et tu décides
de me laisser au bord
du coeur où j’ai mes racines,
pense
que ce jour-là,
à cette même heure,
je lèverai les bras
et mes racines sortiront
chercher une autre terre.
Mais
si tous les jours
à chaque heure
tu sens que tu m’es destinée
avec une implacable douceur.
Si tous les jours monte
une fleur à tes lèvres me chercher,
ô mon amour, ô mienne,
en moi tout ce feu se répète,
en moi rien ne s’éteint ni s’oublie,
mon amour se nourrit de ton amour, ma belle,
et durant ta vie il sera entre tes bras
sans s’échapper des miens.
Traduction de Ricard Ripoll i Villanueva
***
Se tu mi dimentichi
Se tu mi dimentichi
voglio che sappia
una cosa.
Tu sai com' è questo:
se guardo la luna di cristallo, il ramo rosso
del lento autunno alla mia finestra,
se tocco vicino al fuoco
l' impalpabile cenere
o il rugoso corpo della legna,
tutto mi conduce a te;
aromi, luce, metalli,
fossero piccole navi che vanno
verso le tue isole che m' attendono. Orbene,
se a poco a poco cessi di amarmi
cesserò d'amarti poco a poco.
Se d'improvviso
mi dimentichi, non cercarmi
che già ti avrò dimenticata.
Se consideri lungo e pazzo
il vento di bandiere
che passa per la mia vita
e ti decidi a lasciarmi alla riva
del cuore in cui affondo le radici,
pensa
che in quel giorno,
in quell' ora,
leverò in alto le braccia
e le mie radici usciranno
a cercare nuova terra.
Ma se ogni giorno, ogni ora
senti che a me sei destinata
con dolcezza implacabile.
Se ogni giorno sale
alle tue labbra un fiore a cercarmi,
ahi, amore mio, ahi mia
in me tutto quel fuoco si ripete,
in me nulla si spegne nè si oblia,
il mio amore si nutre del tuo amore, amata,
e finchè tu vivrai starà tra le tue braccia
senza uscire dalle mie.
Pablo Neruda
***
If you forget me
If you forget me
I want you to know
one thing.
You know how this is:
if I look at the crystal moon, at the red branch
of the slow autumn at my window,
if I touch
near the fire
the impalpable ash
or the wrinkled body of the log,
everything carries me to you,
as if everything that exists:
aromas, light, metals,
were little boats that sail
toward those isles of yours that wait for me.
Well, now,
if little by little you stop loveing me
I shall stop loving you little by little.
If suddenly you forget me, do not look for me,
for I shall already have forgotten you.
If you think it long and mad,
the wind of banners that passes through my life,
and you decide to leave me at the shore
of the heart where I have roots,
remember
that on that day,
at that hour,
I shall lift my arms
and my roots will set off
to seek another land.
But if each day, each hour,
you feel that you are destined for me
with implacable sweetness,
if each day a flower
climbs up to your lips to seek me,
ah my love, ah my own,
in me all that fire is repeated,
in me nothing is extinguished or forgotten,
my love feeds on your love, beloved,
and as long as you live it will be in your arms
without leaving mine.
Pablo Neruda
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Aimer, bonheur et douleur, douceur et souffrance.
RépondreSupprimerNotre société qui lamine l'individu met l'amour à rude épreuve.
Hier soir, l'homme que j'aime depuis 25 ans est rentré de son boulot triste. Il s'est mis à pleurer doucement. Pendant sa journée de travail il a été humilié, piétiné par un supérieur arrogant et bête. Il aurait voulu se défendre, hurler, mais il a pensé que sa famille avait besoin de lui, qu'il ne pouvait pas se permettre d'être licencié.
Je l'ai pris dans mes bras, l'ai serré très fort en lui disant que j'étais fier de lui, que je l'aimais plus que tout autre.
Mon homme ronger par la honte de n'avoir pu tenir tête, d'avoir perdu sa dignité devant ses collègues.
Nous avons fait l'amour avec beaucoup de douceur, comme pour panser les plaies d'un guerrier à terre.
L'amour a été plus fort que la bêtise humaine, plus fort que la haine.
Mon homme a repris ce matin le chemin du travail, à petits pas, à contrecoeur.
Il ne faut pas laisser tuer l'amour. Sinon c'est l'humanité qu'on tuera, à petit feu, mais sans aucun doute !